Speed Dating [Luigi & Nothing]

Quand le repas était fini, tout le monde partait progressivement. C'est donc un peu timidement que Luigi se levait pour quitter la salle, mais pour aller où ? Il avait envie d'air, à force de rester dans le château, on devient presque claustrophobe. Il respirait l'air vivifiant, mais il sentait que quelque chose changeait. Il clignait plusieurs fois les yeux. Il sentait la magie encore plus incontrôlable. Il se sentait comme déséquilibré. Comme s'il était grand. Il regardait autour de lui. Alors que son esprit était clairement différent.

Woah, un château, tel était la pensée de Luigi qui se mettait à courir en criant comme un petit fou. Il s'arrêtait quand il voyait qu'il n'était pas seul dans le château. Il cherchait du regard son père et sa mère. Il ne les trouvait pas, il se mettait à paniquer. Il respirait à fond. Il se mettait à crier.

« Mamma !!! Dad !!! »

Il était inquiet, il avait l'habitude de tenir la main de sa maman. Mais là. Il était loin. Qu'est qui lui avait appris de lâcher leur mains. Où ils étaient. Alors, il se mettait à pleurer, sentant ses jambes se dérober sous lui. Essuyant du coin de l’œil ses larmes. Un garçon n'était pas censé pleurer. Mais c'était plus fort que lui. Il ne bougeait pas, car son père lui avait souvent dit que bouger le condamnerai à pas les retrouver. Mais il se sentait horriblement seul. Et il n'avait pas son doudou. C'était pire que tout. Où était Dumbo, oui, un petit éléphant en peluche. Niveau originalité, il repassait, mais c'était son précieux. On l'avait enlevé. Ce n'était pas possible autrement. Il ravalait un sanglot, ce qui ressemblait plus à un hoquet du coup.  

« Sauvez-moi... Papa n'est pas si riche que ça... Pitié... »

Le courage n'avait jamais été quelque chose d'iné chez lui. Son temps avec les moldus l'avait un peu endurcit. Mais là, il était encore plus innocent. Bien sûr le château était beau. Mais il était bizarre. Comme disait son père, il était magique. Il était donc bel et bien un magicien comme merlin. Bien qu'il se voyait mal avec une barbe. Mais il aimerait bien d'un hibou comme Archimède. 0 la place une espèce de fouine brune montait sur lui. Il se mettait à hurler secouant son bras répétant, tel une litanie.

« Descends de là ! »

L'animal descendait et le regardait. Il penchait sa petite tête. Luigi le trouvait mignon. Il l'appelait doucement. La martre était comme son propriétaire. Alors elle s'approchait, mais pas trop près, méfiante. Car Luigi avait changé. D'abord, au contact du pelage. Il s'exclamait.

« Trop doux. Petite fouine brune, toute douce. »

Il frappait dans ses mains en riant avant de caresser plus franchement l'animal et le prenant sans aucune douceur dans ses bras. Il avait trouvé un nouveau doudou. Bien entendu, l'animal s'échappa sous la violence du contact. Luigi retint à nouveau ses larmes. Même la fouine brune le fuyait.

« Je suis un mauvais garçon ! »

Disait-il en pleurant. Ses barrières avaient cédés.

Assis sur un banc, à l’abri d’un arbre, en plein milieu du parc, Nothing profitait du beau temps pour être seul et éviter le bruit incessant de ces pestes de première année qui semblaient s’être donné le mot pour le faire sortir de ses gonds.
Alors qu’il lisait tranquillement un livre, plus pour passer le temps que par réel intérêt, il se mit petit à petit à avoir de plus en plus de mal à le comprendre, comme s’il oubliait la signification de certains mots.
Et puis son regard passa du livre aux mains qui le tenaient, à ses mains d’adulte. Mais il n’avait que huit ans, c’était impossible. Quand bien même il aurait eu une poussée de croissance, il n’aurait pas pu grandir autant en aussi peu de temps. Son père, il fallait qu’il le lui demande. Lui saurait expliquer ce qu’il se passe. Mais où était-il ?

Ou plutôt, où pouvait bien se trouver Nothing ? Il était à peine autorisé à sortir du manoir familial, et le voilà face à un château gigantesque sans qu’il n’ait la moindre idée de la manière dont il était arrivé. Peut-être que c’était simplement un rêve ? Mais il avait lu par le passé qu’il était impossible de lire lorsque l’on rêve. Mais ce n’était pas le cas, il arrivait parfaitement à lire les mots qu’il connaissait. C’était donc bel et bien la réalité, mais comment ?

Un simple coup d’oeil autour de lui et il savait ce qu’il lui restait à faire. Il irait vérifier dans les alentours s’il est bel et bien tout seul, et uniquement une fois qu’il en serait sûr, il trouverait un moyen de renter chez lui. De toutes manières, ce ne sont pas les quelques minutes qu’il passerait à chercher ses parents qui changeraient quoi que ce soit, non ? Ce n’était pas comme s’il avait juste envie de visiter les environs après tout. Et quand bien même c’était le cas, il avait bien le droit de profiter pendant quelques temps d’un peu de liberté. Qui sait, c’est peut-être même son père lui-même qui l’a emmené ici pour le féliciter. Alors il n’y avait pas de raison de ne pas en profiter, il avait bien mérité ces quelques minutes de répit.

Et c’est ainsi qu’il se retrouva à se promener dans le parc, non pas avec l’air ennuyé qu’on pouvait apercevoir habituellement sur son visage, ou encore l’aspect nonchalant qu’il arborait pendant sa première année, mais avec le un sourire enfantin. Après tout, c’est ce qu’il était, un simple enfant s’extasiant devant chaque fleur, chaque buisson, chaque pierre sur son chemin. Il en avait déjà vu des centaines mais le simple fait d’être dans un endroit différent les faisait paraître uniques.

Très vite, il aperçut un autre garçon, plus vieux que lui, à genoux. Ses cheveux bruns cachaient son visage de la vue de Nothing. Curieux, il s’approcha de lui, et plus il avançait, plus il se rendait compte que quelque chose clochait. Peut-être qu’il se sentait mal, qu’il avait besoin d’aide, et il était le seul aux alentours. Il avait beau ne pas apprécier le fait de parler avec quelqu’un pour la première fois, et on avait beau lui avoir répété maintes fois de ne pas parler aux inconnus, il se devait de l’aider. Il n’avait pas le choix, pas quand l’honneur des Hingsley était en jeu ; venir en aide à un autre est un signe de bonté, ne rien faire une preuve de faiblesse. Et un sang-pur ne pouvait en aucun cas faire preuve de faiblesse. Il se souvenait de toutes les leçons de son père à la lettre, et il savait qu’il attendait beaucoup de lui. Alors il s’approcha à nouveau de l’inconnu et s’accroupit en face de lui.

« Excusez-moi ? Vous allez bien ? Vous avez besoin d’aide ? »

Alors qu’il tentait de paraître confiant, sa voix – à peine audible – et son regard fuyant semblaient déterminés à trahir son anxiété.

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Luigi pleurait encore, il n'en pouvait plus de cette situation. Il voulait ses parents. Leur présence lui manquait. Alors qu'il essayant tant bien que mal de stopper son barrage fissuré. Il pouvait entendre une voix. Masculine, bien plus âgé que lui. Elle lui demandait si le jeune enfant allait bien. Il frottait ses yeux bouffis par les larmes. Il regardait ce garçon, il était si grand waouh. Il voulait être aussi grand quand il serait grand. Mais il n'avait que cinq ans, il était encore loin de tout ça. Il pouvait dormir avec Dumbo au moins.

« Je veux mon papa et ma maman... »

Bien sûr, sa voix était moins perché qu'étant enfant, mais il ne le remarquait pas. Il regardait ce garçon, cheveux noirs, il ressemblait à un corbeau. Mais il avait peur lui aussi. Il semblait regarder ailleurs.

« Monsieur corbeau est perdu lui aussi ? Papa dit qu'il faut pas trop s'éloigner de là où on s'est perdu. On peut attendre ensemble si tu veux monsieur corbeau. Promis, je prêterai jolie fouine brune. Enfin si elle veut bien et pardonne le fait que je suis un mauvais garçon. »

Lui jouait avec ces cheveux, tiens, ils étaient plus courts. Maman les avaient coupés. Sûrement, ils repousserai vite. Papa disait que c'était normal. Mais ça avait le don d’intriguer un peu son jeune esprit. Puis il haussait les épaules. Il se balançait un peu avant de sourire au garçon. Bon les yeux rougis un peu. Mais il ne voulait pas effrayé monsieur le corbeau. Il avait été un gentil garçon, bien entendu, il n'avait pas son nom. Car il était prudent et son père disait aussi de ne pas le donner à tout va au risque de se faire maudire. Il n'avait pas l'intention d'être maudit. Ça devait être très ennuyant, même dans ses pensées, le jeune Luigi évitait le plus possible les vilains mots. Il n'avait pas envie d'y laisser ses précieux sous dans le bocal. Toutes ses petites pièces. Il économisait pour des bonbons. Rien de tel pour se faire plaisir. Il fouillait ses poches. Ou tout ce qu'il trouvait était un cookie et un morceau de bois qui faisait de jolies étincelles. Il riait en la voyant.

« Joli morceau de bois, il brille. Tu fais autre chose morceau de bois ? »

En tant que gamin de cinq ans, il n'avait vu que brièvement la baguette magique de son père, mais pour lui, c'était juste un bâton, comme ceux qui s'allumait pour regarder les feux d'artifice. Il la gardait en main. Fasciné par cet objet. Il voulait pas que la lumière s'en aille, où était les pilles de ce bâton. Mais il semblait un bois. Comme le bureau de son papa. Il penchait la tête.

« Tu sais ce que c'est monsieur corbeau ? »

C'était sûrement pas très prudent de sa part. Mais à qui pouvait-il faire confiance. Il y avait que ce garçon qui était venu à lui. Il devait être gentil, parce qu'il s'était inquiété pour lui... Non ?