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 Le Grand Secret // Vega

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Hibou
Moira Corcoran


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Moira Corcoran





Le Grand Secret // Vega
31.12.16 4:12


Aujourd’hui encore, je n’ai pensé qu’à toi.


Il ne suffit que d’une rumeur et te revoilà au centre de mon univers. Comme si je ne ressentais pas déjà ta présence peser sur moi à chaque instant. J’aimerai croire qu’il ne s’agit que d’un mensonge, mais cette douleur en moi qui me dévore et m’étrangle ne me trompe pas : chaque détail portent ta superbe et cruelle signature. Aimes tu donc tant me torturer, au point de même de plus me laisser le luxe de pouvoir douter? Les heures suivantes défilèrent sans que je m’en rende compte: dans mon esprit, il n’y a plus que toi, toi et toutes tes conquêtes, tous ses autres dépravés et déviants que tu aimes tellement. Comment leur pardonner d’exposer ainsi ma faiblesse, mon impuissance à te garder juste pour moi? Je me sens comme mise à nu, si fragile que le moindre choc me bisera en mille morceaux. Je n’arrive même pas à être en colère: je sais que je suis la seule complice et coupable de mon malheur.


Je disparais avant la fin du cours: personne ne doit me voir pleurer.


Je me réfugie dans la tour abandonné. Te souviens tu seulement que c’est ici que nous nous sommes retrouvés? Notre premier tête à tête après de longues années d’absence et de manque, le premier d’une longue suite de rendez vous secret, à fumer en cachette et à déverser notre poison sur le monde. Ces murs défraichis, ce sol qui grince, aujourd’hui je les chéris comme les plus précieux des trésors. C’est ici chez moi, là où je me sens à ma place, avec toi à mes côtés, comme autrefois, quand nous courrions ensemble sur la plage. Te souviens tu seulement de cette promesse entre nous, de cette certitude que je serais toujours là pour toi, dans les heures les plus heureuses comme les plus sombres? Moi, je ne l’oublie pas, encore aujourd’hui, elle m’obsède et me hante. Je courre après elle sans cesse, luttant pour la rattraper, pour te rattraper, toi ma moitié, toi sans qui je ne serai jamais complète.


Mais tu ne m’appartiens plus. Ça, tu me le fais comprendre chaque jour un peu plus.


Deviendrais je comme cette tour, un vestige, une ruine qui s’accroche désespérément aux dernières miettes de son passé, condamnée à voir le monde changer, évoluer, vivre sans elle? Je ne suis au final qu’un fantôme de plus dans les couloirs de l’école, transparente à tes yeux. Mais toi, je ne vois que toi au milieu de la foule, dans les bras d’un autre. Tu leur offres ton sourire aguicheur, ta peau d’ivoire, tes yeux d’émeraude et tant d’autres merveilles encore que tu ne m’as jamais donné. Si seulement je pouvais lutter, me débattre contre cette cruelle fatalité, mais aucun sort, aucune magie ne m’aidera à devenir ce que tu désires. Tu ne me laisses pas d’autres choix que de finir consumer par cette rage sourde qui brûle en moi. Mais un jour, je le sais, je le sens, je te perdrai. C’est écrit dans le sang pur qui court dans tes veines, tu m’abandonnera encore une fois, cette fois ci pour toujours. Alors je ferme les yeux, j’essaye d’ignorer tes dérives, d’éteindre ma colère, car je veux profiter de chaque seconde du peu de temps qui nous reste.


Mais aujourd’hui, je ne peux pas: c’est un amant de trop.


Alors je vais rester là, seule, à verser autant de larmes qu’il le faudra pour m’apaiser. Puis, je fumerai certainement un paquet entier de cigarettes moldus, respirant avec délice la fumée vicié dans l’espoir qu’elle achève un peu plus vite ma misérable vie. Et la nuit venue, quand je serai seule dans mon lit, dans l’intimité de l’oreiller, je murmurerai ton prénom encore et encore, ce prénom si adoré, l’objet de mon amour, de ma haine et ma souffrance:


« Vega »

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Duelliste illégal
Vega A. Hingsley


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Vega A. Hingsley





Re: Le Grand Secret // Vega
03.01.17 14:09

B
ae, c'était un spasme nerveux dans son genou qui ne l'avait pas quitté de la matinée. Un tic, presque une maladie. Il avait essayé de s'en foutre pendant plusieurs heures mais ça empirait. Une erreur, une putain d'erreur. Et pourtant il se souvenait du goût de sa peau sur sa langue, de la tonalité de ses insultes, du plaisir. Et ça le consumait de l'intérieur.
Il avait accepté beaucoup de choses. Accepté qu'on lui retire son avenir, accepté sa déviance et embrassé le corps d'autres garçons. Mais ça. C'était malsain, même selon ses critères. Et ce qui le névrosait, ce qui le tuait c'est que ça lui avait plu.
Alors il paniquait. C'était aussi simple que ça. Il scrutait le vide qu'il avait à l'intérieur et attrapait le vertige. Parce qu'il ne pensait pas qu'il creuserait si loin. Est-ce qu'il y avait des limites à sa déviance ? Est-ce qu'à chaque fois qu'il accepterait un nouveau stade il découvrirait du pire en lui ?
Les heures défilaient, et il n'entendait rien des cours. Tout se résumait au vide, au reste de désir qui lui tordait le ventre et à la nausée qui le saisissait de plus en plus. Il se foutait la gerbe. Une boule qui enflait et repoussait ses organes, pressait contre les parois d'ivoire de sa cage thoracique. À deux doigts de la crise d'angoisse, le désespoir au bord des lèvres.
Tenir encore un peu, tenir jusqu'à la sonnerie, jusqu'à ce que les élèves se déversent en une mare vert-argent. Il manquait une couleur. Les cheveux azur de Moira (pourquoi maintenant?). Il ne l'avait pas vu partir. Il avait besoin d'elle. Besoin de cette part d'enfance qu'elle portait encore, ce fragment de leur innocence à eux, souillée par les autres, mais encore partiellement pure. Besoin de vomir son mal-être, besoin de parler, besoin de son absolution. Besoin d'elle.

Alors il n'avait pas le temps de la maudire, pas le force de lui en vouloir pour son absence. Il s'éloignait du réfectoire et remontait le courant des élèves qui y convergeait. Elle pouvait être n'importe où, si elle avait décidé d'errer dans les couloirs. Au moins il n'avait plus de salle commune à vérifier, et ses pas le menèrent vers l'ancienne tour.

Le plancher craqua sous ses pas. L'odeur de poussière, de temps qui passe (ça nous ressemble un peu, non?). Des rayons de soleil éclairait les particules en suspens dans l'air, créait une fausse poussière d'or. C'était leur refuge, leur royaume d'illusions. Et Moira était là. Et rien qu'à voir ses mèches bleu ciel, il savait. Que ça irait. Que la vie, ça irait un peu mieux.

« Moira. »

Le bois geignait un peu sous son poids. Mais il n'était plus le même. Il n'était plus cette traînée qui consumait sa vie pour oublier ses angoisses. Il avait neuf ans, les cheveux blonds et un regard d'ange auquel on pardonnait tout. Il avait neuf ans, et Moira saurait quoi faire. Ça irait. La vie. Ça allait aller.

« Moira. J'ai merdé. J'ai grave merdé. »

Il s'approcha, les yeux rivé sur les craquelures du bois. Il la connaissait par cœur, sa fiancée sans alliance, si bien qu'il ne vit pas ses yeux rouges et le sillon de ses larmes. Moira était forte, Moira rattrapait ses erreurs. Il ne lui connaissait pas de faiblesses. Il n'avait pas besoin de ses faiblesses.
Il ne lui avait pas épargné grand chose, à Moira. Il lui avait raconté ses troubles et ses doutes, livré en détail sa première fois avec Kieran. Elle avait écouté. Elle l'avait jeté quand il avait voulu savoir ce qu'une fille ressentait en couchant. Mais elle écoutait toujours. Sauf que là il ne savait pas comment dire, par où commencer. Il bloquait. Sur cette boule de bile qui remontait jusqu'à sa gorge.
Alors il s'assit à côté d'elle, les jambes repliées contre son torse et le front reposant sur les genoux, observant les papillons lumineux qui battaient sous ses paupières.
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Hibou
Moira Corcoran


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Moira Corcoran





Re: Le Grand Secret // Vega
03.01.17 21:07

« Moira »


Va-t-en. Laisse moi. Des mots si simples, si faciles, qui restent bloqués dans ma gorge. Pourtant, je sais exactement pourquoi tu reviens me voir: si je me retourne vers toi, tu ne remarqueras pas mes larmes ou ma colère. Tu n’es pas ici pour me conforter, ni pour t’excuser, ni même pour m’achever. Non, à chaque crise, tu ne penses qu’à toi, à toi seul. Tu casses tout autour de toi, mais tu arrives encore à te poser en victime, comme l’enfant gâté que tu étais et es encore. Je connais ton manège par cœur. Moi seule voit clair au travers de tes larges yeux émeraudes, derrière tes longs cils noires. Alors tu reviens vers moi, quémandant mon approbation, mon pardon, à moi, celle qui souffre le plus de tes caprices. Je devrais en profiter pour me révolter, briser enfin les chaines qui m’attachent à toi. Te dire à quelle point je brûle d’une haine sans limite, à quelle point je saigne de ne pouvoir te toucher.


Mais je n’y arriverai jamais. Je resterai auprès de toi, silencieuse, pour toujours.


Tu es là, juste à côté de moi, si proche, presque contre ma peau. Mon cœur rate un battement à la simple vue de ta beauté angélique baignée par la lueur du crépuscule. Envolée ma rage, envolée ma tristesse: dans mes pensées, il n’y a plus que toi. Toi, le garçon qui m’était promis, mon petit Vega blond au sourire radieux. Nous revoilà ensemble, réunis dans cette tour abandonnée, notre nouveau havre, où nous perpétuerons notre enfance perdue. J’aimerai te serrer dans mes bras, embrasser ta joue et te voir rougir tandis que je caresse les boucles soyeuses de tes cheveux, comme autrefois, comme si le temps passé n’était qu’une illusion, un mauvais rêve. Je t’en supplie Vega, pour une fois, juste une fois, oublie les autres, laisse moi profiter de toi, de la chaleur de ton corps désiré contre le mien. Restons ici pour toujours, sans penser aux lendemains sombres.


« Moira. J'ai merdé. J'ai grave merdé. »


En quelques mots, la bulle éclate


Pauvre idiote. Fuir dans des fantasmes d’adolescente égoïste n’effacera pas le goût amer de mon échec. Les rêves ne me permettront pas de te regagner, ni d’honorer le peu de temps qu’il nous reste. Alors je te regarde, te regarde vraiment cette fois ci, telle que tu es devenu, avec tes mèches roses et tes piercings d’argent. Prostré ainsi tel un animal blessé, je ressens résonner au plus profond de moi ta fragilité, ta peine. Elles me poignardent comme autant d’aveux de mon impuissance, moi qui autrefois, jurait solennellement sur nos liens sacrés de te protéger à jamais. Seul artisan de ta propre débauche, tu mérites amplement cette souffrance, mais je refuse d’abandonner ce serment, cette confiance intime qui nous relie. Après tout, c’est la seule chose que tes amants ne me voleront jamais. J’abandonne Vega: tu as encore gagné. Je garderai un jour de plus ma rancœur et mon désir tapis dans mes entrailles, nous porterons ton fardeau, ensemble, jusqu’au jour où je saurais enfin te combler.


« Je savais que tu viendrais. »



Du bout des doigts, j’effleure ton menton et relève ta tête, sans un sourire. C’est un geste protecteur, presque maternelle, mais froid, dénué de la chaleur passionnelle de l’amour.


« Tu en as mis du temps: tout le château ne parle que de toi »



Ce sera ma seule pique, mon seul reproche. Fidèle à mon poste, tu savais très bien que tu aurais pu venir plus tôt, me confesser tes fautes de ta propre bouche, et m’épargner l’humiliation de les apprendre par la rumeur, comme si je n’étais qu’une étrangère. Mais ça aussi, je te le pardonne. Sortant deux clopes de ma poche, j’en place une entre tes lèvres sensuelles. Le craquement d’une allumette résonne dans la pièce : je prends bien soin à ce qu’elle ne dure que le temps d’en allumer une seule. Je me penche alors vers toi, sans te toucher, ni même te frôler. Nos cigarettes se rencontrent, les braises se mélangent. Je soutiens ton regard pour ce qui me parait une éternité, avant de rompre ce contact artificiel, ce rappel nécessaire de notre proximité. J’inspire, respire, contemple les spirales grises de la fumée se découper dans la lumière, comme si elle pouvait m’apporter la force et le courage de poursuivre, de t’ôter l’effort de crever l’abcès douloureux.


« Raconte moi tout »



Ma langue hésite sur le prochain mot, un mot rempli de bile et de haine.


« Raconte moi Bae »

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Duelliste illégal
Vega A. Hingsley


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Vega A. Hingsley





Re: Le Grand Secret // Vega
03.01.17 22:53

I
l les avait attendus, ces quelques mots à peine. Le son de sa voix rendait tout plus simple. Ça irait maintenant. Il laissa ses doigts l'atteindre. Lui qui crachait à la gueule du monde entier laissait presque tout passer à Moira. Il cachait ses iris givre sous ses cils épaissis de mascara. Elle ne souriait pas Moira. Elle était comme lui, trop abîmée, trop à vif. C'est pour ça qu'elle comprenait. Pas comme les autres.

« Tu en as mis du temps: tout le château ne parle que de toi »
« ... »

La surprise étrécit ses iris, et la nausée lui revint au bord des lèvres. Tout le château. Et la panique lui serra la gorge, lui mordit les tripes en diffusant son venin. Une vague envie de mourir. Ça irait. Il encaisserait, la tête haute, se maquillerait davantage pour masquer ses faiblesses. Ça irait...
Un tube de nicotine glissé entre ses lèvres -il restait passif- et Vega baissait les yeux sur les braises. Deux cigarettes qui partageaient le même embryon de flamme, comme eux. Et pendant quelques secondes, son souffle se mélangeait à celui de Moira, leur respiration ne faisait plus qu'une. Deux poussins partageant le même œuf. Puis elle recula, et Vega inspira une bouffée de courage goût nicotine, et la boule dans son ventre, dans sa gorge, rétrécissait un peu. Il resta silencieux à la première incitation, coinçant sa cigarette entre deux doigts en ciseaux et s'installa un peu plus contre Moira. Sa hanche contre la sienne, sa silhouette blottie à l'ombre de la sienne, comme pour le protéger d'un grand vent. Parce qu'il. L'envahissait. Parce qu'elle était son refuge.

« Raconte moi Bae »

C'était incroyable, la façon qu'elle avait de tout savoir. Un pouvoir de fille -de femme?- comme ces mère qui savaient toujours. Il pouvait parler. Ça semblait même facile.
Alors il raconta Bae, comme si elle ne l'avait jamais vu, jamais croisé dans leur ancienne salle commune. Bae et ses cheveux blonds, Bae et son air sage. Bae qui ne baissait jamais les yeux.
Il raconta l'aversion partagée et les insultes, l'ivresse inexpliquée de le savoir si semblable, si buté. L'escalade. Il lui raconta le goût de l'alcool et la texture de sa langue, la sensation de l'émail contre sa peau quand il mordait. À quel point il le détestait, à quel point il aimait le détester, et le nœud dans son ventre quand il l'avait plaqué au mur -lui, le cinquième année. La chaleur de son corps sous ses doigts, le stupre des vêtements à peine repoussés et leur halètements qui se brisaient en injures.
Tout.
Et le calme de ses phrases s'était délitées au fil de son récit. Il s'entendait (déviant). Et si cette fois Moira ne pouvait rien plus lui. Il n'y avait rien de normal dans ce qu'il racontait, rien de sain. Et il avait commencé à hésiter entre ses phrases, et les doigts qui tenaient sa cloppe tremblaient. Les gorgées de fumée de suffisaient plus à le calmer, et il lança le mégot sur le sol pour ramener de nouveau ses jambes contre son torse, enfouir ses mains à la racine de ses cheveux.

« J'arrête pas d'y penser. Ça me bouffe. Ça s'arrête pas. »

Une pause. Tout se heurtait dans sa tête, s'entrechoquait dans une cacophonie inaudible. Et il n'arrivait qu'à sortir quelques paroles geignardes, des appels à l'aide qui ne lui ressemblaient pas.
Il crispa les mains dans sa chevelure.

« Ça me fout la gerbe. »

Et il voulait détruire le monde, le réduire en pièces jusqu'à ce que ses mains soient en charpie. Alors peut-être qu'il se sentirait un peu mieux, la peau trouée et le cœur exsangue. Apaisé peut-être.
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Hibou
Moira Corcoran


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Moira Corcoran





Re: Le Grand Secret // Vega
04.01.17 15:11

Arrête. Je t’en supplie, arrête.

Chaque détail me transperce autant qu’un millier de poignards. Tu ne m’épargnes rien. Pas même la description de ce rival, de cette pourriture qui a osé te prendre à moi. Et tu enchaines sans une hésitation, déversant ta parole comme un poison sur mes plaies ouvertes et mises à nues. Tu me racontes cette nuit, cette erreur selon tes propres termes, avec une telle véracité, que me voilà devenue une vulgaire voyeuse, contrainte de contempler ta débauche impuissante. Je mords mes lèvres presque jusqu’au sang, me retient de hurler quand vos doigts se rencontrent, quand vos langues se mêlent, quand s’élèvent du lit vos gémissements de plaisir. C’est insupportable, et le contact de ta hanche contre la mienne n’arrange rien. Tes paroles gravent dans mon esprit cette scène au fer rouge: elle ne me quittera plus jamais. Quand je te verrai, je ne pourrais m’empêcher de penser à toutes ses mains étrangères qui ont parcouru ton corps avant moi. J’étouffe. Je me noie dans le flot de tes mots. J’aimerai prendre ta tête adoré pour l’écraser contre ce mur encore et encore jusqu’à ce ce supplice cesse enfin!

Dans mon poing resserré, la douleur de ma cigarette que j’écrase sur ma paume m’empêche d’exploser.

J'arrête pas d'y penser. Ça me bouffe. Ça s'arrête pas.

Pourquoi? Pourquoi lui? Pourquoi choisir cet immonde petit blondinet au lieu de moi? Parce qu’il te ressemble? Ne me fais pas rire! Cette ordure ne t’arrive pas à la cheville. Moi seule, tu m’entends, moi seule te connais jusque dans les recoins les plus sombres de ta personnalité. Cela devrait être moi que tu plaques contre un mur, moi qui ressens sur ma peau ta délicieuse morsure, moi qui encaisse tes insultes et ta rage, prisonnière de tes mains et de tes draps. Mais non. Non toi, aveugle, tu ne m’accordes pas même l’ombre d’un regard. Pourtant, je ne vois aucun de tes amants prendre les coups qui te sont destinées, ni corriger derrière toi tes erreurs. Tu m’abandonnes pour de vulgaires distractions, tu oses préférer des amourettes passagères au lien éternel qui nous unis. Pourquoi? Pourquoi je n’arrive pas à te retenir près de moi? Ce que je t’offre ne te suffit donc jamais? Faudra-t-il que je te donne ma vie pour qu’enfin tu me remarques? Réponds moi Vega, par pitié, qu’enfin je sache s’il existe ne serait ce qu’une chance pour que tu m’appartiennes!

Ça me fout la gerbe. 

Le silence soudain m’accable.

Je me retourne vers toi: te voilà de nouveau prostré, si vulnérable, si fragile. Comme il serait facile de me forcer à toi en cet instant précis, de voler enfin de tes lèvres ce baiser que j’espère depuis si longtemps. Mais d’ici, je ressens ta souffrance, comme un écho distant à la mienne. Tu tires sur tes mèches comme pour les arracher, à la recherche toi aussi d’une douleur pour t’apaiser. Te voir ainsi, ronger par le remord et la honte de tes actes, me blesse tout autant. Tu te tortures pour ce minable, ce moins que rien: de te voir ainsi, toi ma moitié, me rends malade. Tu es un faible Vega, tu l’as toujours été. Alors, je sais ce qu’il me reste à faire:

« C’est bon? T’as fini? Bien. »


La claque part toute seule. Ce ne sera pas la première qu’il reçoit de moi, ni la dernière. Petite déjà, je ne répondais à son venin d’enfant gâté que par mes poings. Et maintenant que les mots me manquent et m’échappent, ils restent mon dernier  recours pour le réveiller, pour le sortir cet apitoiement infect dans lequel il se glisse. Je ne suis pas allée de main morte: le choc le renverse, mais je ne lui laisse pas le temps de s’effondrer sur le sol. D’un bond, je le rattrape par le col comme un chat avec ses petits, et le coince contre le mur, mon regard droit dans le sien. Je frémis une seconde, satisfaite de libérer l’espace d’une seconde ma colère, troublée aussi par son souffle si proche qui brûle ma peau. Mais cette violence n’est pas gratuite. Je fais ça pour toi Vega, tu le sais très bien. Si tu manques de force ou de courage pour t’assumer dans ce monde cruel, alors puise en moi toute l’énergie qu’il te faudra. Je prononcerai pour toi non pas ce que je désire si ardemment te dire, mais ce que tu as besoin d’entendre:

« Maintenant, tu arrêtes tes conneries et tu m’écoutes: tu es Vega Aludra Hinglsey. Lui, il n’est rien. Juste un jouet. Si tu veux l’utiliser pour te faire du mal, vas y. Personne t’en empêchera. Si tu veux le sauter dans tous les coins du château, ne te gène pas, et tu t’en fous ce que penses les autres. Bordel Vega, tu as peur de quoi? Assumes toi un peu, aies enfin les couilles de vivre comme tu l’entends! Tu es qui tu es, avec tes défauts, alors arrête de te poser en pauvre victime! Si tu veux changer, agis! Sinon, tu la fermes, tu prends ton courage à deux main, et t’acceptes enfin ta personnalité aussi moche soit elle! »


Je m’arrête deux seconde, haletante. Je n’attends pas sa réponse et enchaine, d’une voix plus soudre, fatiguée d’avoir tant hurler.

« Et si jamais ça ne suffit pas, vas y, frappe: je préfère mille fois que tu m’en colles une plutôt que de te voir comme ça, à te morfondre comme un rat en cage »

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Vega A. Hingsley


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Vega A. Hingsley





Re: Le Grand Secret // Vega
04.01.17 23:02

V
ega n'eut aucun réflexe de défense. Pas avec Moira, jamais avec Moira. Elle pouvait faire de lui ce qu'il voulait ; entre ses mains, il avait la consistance du chiffon. Il n'était plus qu'une poupée. Sa poupée. Sonné par la gifle, la collision avec le mur chassa l'air de ses poumons. Des secondes de vide, où il oubliait même de respirer. Vega Aludra. Il n'y avait que sa mère pour l'appeler comme ça. Et Moira. Ses mains s'étaient refermés sur les poignets de celle qui le clouait au mur, dernier vestige de son instinct de survie. Mais il ne luttait pas. Moira parlait, Moira savait. Il n'avait plus à se débattre, à se ronger de l'intérieur. Il l'écoutait, et embrassait si fort chacun de ses mots qu'il les avalait pour s'apaiser à l'intérieur. Elle était crue, Moira. Quelque part il-ne-savait-où, elle puisait sa force et les mots justes. Il n'avait plus de choix à faire, d'hésitation à avoir. Simplement à se conformer aux mots qu'elle prononçait. Le monde trop complexe s'épurait, et là, plaqué contre un mur moisi, il se sentait presque bien (déviant). Dans les cris de Moira, il entendait sa propre rage, retrouvait sa propre bile, drainant les trois noirs qui creusaient son ventre.
Ses doigts remontèrent le long du poignet, caressaient l'amorce des mains qui le tenaient. Tendre. Mais il ne savait plus être tendre sans être lascif, ni sourire sans provoquer. Ses fêlures étaient trop profondes, ses souillures ne partiraient plus.

« Je ne veux pas te frapper, » souffla-t-il.

Il lui restait encore un monde à dire, l'infini des gouffres qui se creusaient dans son âme. Mais comment les dire. S'accepter, aussi moche soit-il ? Il ouvrit les lèvres sur un silence.

« ... » Et puis quoi. Changer ? Il n'était pas foutu de savoir ce qu'il voulait. Ce qu'il voulait être, ce qu'il voulait posséder. Il ne possédait qu'une liberté virtuelle, il n'était le prince que de son parc à jouets. « Lâche-moi, merde ! Et m'compares pas à ton putain de rat ! »

Enfin il se débattait. Sans but défini, avec une conviction discutable, mais au moins il abandonnait l'idée de s'écorcher le visage avec les ongles. Quitter l'étreinte de Moira lui fit plus de mal de sa gifle. Il ne savait pas y faire, et se heurtait sur ses os, se cognait sur ses poings. Mais sa fierté d'homme en ressortait à peu près intacte.

« Ça te fout pas la trouille ? De te dire que peut-être, j'ai toujours eu ça en moi. Que j'ai peut-être toujours été comme ça... »

Vega regardait ostensiblement l'entrée, fronçait inutilement les sourcils en direction de la poussière. Ces mots. Ces mots c'était comme s'ouvrir le bide au scalpel et proposer à quelqu'un de foutre la main dedans.
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Hibou
Moira Corcoran


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Moira Corcoran





Re: Le Grand Secret // Vega
05.01.17 15:52

Je ne veux pas te frapper. 

Un murmure, un souffle rien de plus, pourtant aussi douloureux qu’un coup. J’oubliais à quel point tes mots peuvent me faire mal, même involontairement. J’espérais une réaction, qu’enfin tu libères cette énergie en toi. Mais non: l’honneur de recevoir ta rage ne me revient pas. Tu ne m’accordes qu’une légère caresse sur mes poignets, tendre, mais insipide, comme celle qu’un enfant offre à une mère. C’est donc comme ça que tu me vois? Non. Non, je t’en supplie, ne m’enferme pas dans ce rôle. Laisse moi être plus que ça, ne me donne pas que cette pitié indifférente, ce reliquat d’affection pour une petite fille au cheveux brun depuis longtemps disparue. Je désire plus, non, j’ai besoin de plus. Regarde moi telle que je suis, et dis moi ce que tu y vois, dis moi ce que cette écorchée aux cheveux d’azur t’inspire! L’amour? La haine? Qu’importe si tu me détestes, au moins, je connaitrais enfin ma place dans ton cœur et dans ce monde cruel.

« Lâche-moi, merde ! »

Voilà, nous y sommes: encore un petit effort Vega, allez, vas y!

« Et m'compares pas à ton putain de rat ! »

Une seconde de silence. Et puis un rire. Un rire nerveux, un mécanisme de défense. Je te lâche presque aussitôt, t’évitant de t’humilier un peu plus à essayer de te défaire de ma poigne. Mon « putain » de rat. Mon familier. Tu réagis enfin non pas à cause des vérités brutes que je te crache au visage, ni même par colère de te retrouver impuissant face à moi, mais parce que je te compare à mon rat? Alors c’est ça? Je ne vaux donc si peu à tes yeux que tu préfères t’énerver sur les autres, même le plus vulgaire des rongeurs, plutôt que sur moi? Je n’en peux plus. Je m’effondre sur le sol, hilare, incapable de m’arrêter, jusqu’à ce que j’en perde mon souffle et m’étouffe. Des larmes perlent au bord de mes yeux: c’est sans espoir. Je pourrais m’acharner durant des années, tu resteras toujours aussi distant, un inatteignable rêve perdu à jamais. Je me sens si faible, si lasse, comme drainée de toute ma force. Je m’allonge sur le sol, essuyant mes pleurs d’un revers de la main. Inutile de te donner mon échec en spectacle.

« Ça te fout pas la trouille ? De te dire que peut-être, j'ai toujours eu ça en moi. Que j'ai peut-être toujours été comme ça... »

Je laisse échapper un léger ricanement: même mes efforts s’avèrent insuffisants. Tu doutes encore de toi, tu manques encore de courage pour continuer d’avancer dans ce monde cruel. Il te faut plus. Plus de ma détermination, plus de mon pouvoir. Ainsi soit il: prends tout, et ne laisse rien. Si je ne peux t’avoir, au moins, je participerai à ta gloire, je paverai pour toi la route vers ta réussite. Fidèle serviteur silencieuse, je ne demanderai rien en retour, et quand le moment viendra pour toi de voler de tes propres ailes, je disparaitrai, retournant pou toujours dans les ombres d’où je suis née. Je me redresse péniblement, et te fixe longuement. Tu te tiens droit maintenant, mais dans tes sublimes yeux, j’y lis encore le doute, la peur, le dégoût. Tu as repris ta force, maintenant, il me faut plonger au plus profond de toi pour restituer ton amour propre. Je ferme les yeux, inspire, et expire lentement, comme avant de plonger dans les eaux profondes du lac.

« Tu te détestes donc tellement? »


Ce n’est pas une question, tout au plus un constat. Mon regard te transperce, comme si je pouvais entrevoir ton âme au travers de ta chair. Je reprends, de ma voix hésitante, faible, la même que celle de mon enfance. Celle dans laquelle tu m’enfermes après tout. Ne t’inquiètes pas, Vega, je jouerai mon rôle à la perfection.

« Tu as toujours été comme ça, d’aussi loin que je me souvienne. Toujours à jouer avec les limites, à explorer les interdits. Pourtant, je suis encore là, non? Tu te souviens de notre première dispute? Quand tu me reprochais de faire semblant de t’apprécier, de ne te suivre que parce mes parents me l’ordonnaient? Depuis, j’ai appris à te connaitre, à t’accepter. »


Je me mords la langue pour éviter de trop en dire: un peu plus, et un mot de trop aurait pu m’échapper. Reprends toi Moira. Ne penses pas trop à ces souvenirs heureux, où Vega était mien. Il a besoin de toi là, maintenant.

« Si j’y ai réussi, pourquoi es tu incapable de faire de même? Pourquoi te montres tu si dur envers toi? Je le répète, mais assumes toi un peu bon sang! Tu n’es plus au manoir Hinglsey ici. Tu es libre. Libre de commettre des erreur, libre de laisser tes désirs prendre le dessus. Cela ne durera peut être pas, alors profite. Ne perds pas ton temps à te ronger d’une fausse culpabilité. Toi et moi le savons très bien: aussi tordu que soit cette affaire, tu as apprécié chaque seconde avec ce… ce Bae. Alors pourquoi tu transformes ce plaisir en culpabilité? Dis moi Vega, pourquoi tu aimes te faire du mal à ce point? »

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Vega A. Hingsley


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Re: Le Grand Secret // Vega
05.01.17 20:20

N
on. Ne dis pas ça. La bile revenait, et quelque chose de froid coulait le long de sa colonne vertébrale. Ne dis pas ça. J'ai changé. Bien sûr que j'ai changé. J'étais parfait et je me suis détruit. J'étais pur et je me suis souillé. De toutes les façons possibles. Et tu sais tous mes vices, Moira. Arrête-ça, a r r ê t e ç a.
Le contact de ses doigts, repliés contre ses lèvres en une prière silencieuse. Comme si la nausée passerait.
Parce que tu nies mes blessures Moira. Où est-ce que tu regardes ? Où est-ce que tu regardes putain ? Dans le passé ? Tu m'encourages comme un enfant. Mais regarde-moi, REGARDE MOI. Parce que je saigne et je crève, parce que j'ai des tâches de sperme et de bile sur les lèvres Moira.
Ça le rendait malade, malade. Que devait-il faire. Il ne voulait pas de sa haine, de son dégoût, de son mépris. Il en avait. Besoin. (DEVIANT). Besoin du mépris des autres pour se sentir mieux. Se sentir mal. Expier.
Mais rien ne touchait Moira. Elle était comme ces mères aveugles à ce qui les arrangeait (REGARDE-MOI). Alors qu'elle savait tout. Qu'il ne lui épargnait rien. Elle jouait encore à la belle âme, et il. Voulait juste. Que ça s'arrête.
Besoin.
Et des pulsions de violence indicible, des envies de chair et de sang sous ses ongles et -le goût de la bile s'épanouissait sur sa langue. Il fallait que ça s'arrête.
Et il ne frapperait pas. Il était trop faible, Vega. Et Moira était trop forte. Une envie de violence. Et peu importait qu'il était venu entendre précisément ces paroles, qu'il était venu les chercher. Il avait un cri de désespoir au bord du cœur, une douleur lancinante sur les lèvres. Une envie de détruire. Une envie de jouer avec les limites.

« Tu parles comme un bouquin. »

C'était moche. Moche d'effacer tout ça d'un sourire, d'essuyer ces paroles qui visaient trop juste. Il ne voulait pas. Il ne pouvait pas regarder par là. Et Moira. Moira allait souffrir. Sans raison. Pour avoir été trop présente, trop absente. Parce qu'il était immonde. Parce qu'il était comme ça.

« Je vais avoir une autre fiancée, tu sais ? Une française. »

Le ton léger, comme toujours quand il voulait blesser. Elle savait, ils savaient tous les deux que ses parents devaient chercher à les recaser. Ils n'en parlaient pas. N'en avaient jamais parlé. Pas plus que de leur fiançailles brisées. Un tabou tacite, qu'il brisait sur un caprice. Qu'il lui lançait à la gueule. Pour la blesser.
Pour voir ses limites.
Et là Moira, tu souris encore ?
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Moira Corcoran


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Re: Le Grand Secret // Vega
06.01.17 2:29

« Je vais avoir une autre fiancée, tu sais ? Une française. »

….

Quand tu es venu dans cette pièce, je ne pensais pas que cette conversation tournerait ainsi. Que ce ménage entre nous déboucherait sur un mur, sur une énième crise. Que pour une fois, toi et moi finirions insatisfaits de ce statut quo qui existe entre nous. Non, je pensais t’appliquer ton baume apaisant habituel, cette protection avec laquelle je te couvre depuis que nous nous sommes retrouvées. Si je dois admettre une erreur, ce sera la seule, l’unique raison pour laquelle je t’autorise à mentionner cet interdit, cet extérieur qui nous attends après Poudlard, quand nos dernières gouttes d’innocence s’évaporeront pour de bon. Oui, je m’excuse de te traiter comme le gamin que je connaissais, et non pas l’homme que tu es devenu. Je pensais à tort que tu ne venais chercher en moi que cela pourtant, ce souvenir lointain si pure, si immaculé, loin de tes vices et de ta débauche. Alors, voilà, Vega, encore une fois, je suis désolée de t’avoir failli.

Mais pour le reste, va te faire foutre sale petit con.

« Je vois…je t’ai vexé…Tu préfères que je dise que t’es qu’une pauvre trainée qui se vend à tous les mecs du château, c’est ça? »


Je me lève, non, je me jette sur toi. Comment oses tu évoquer nos ruptures fiançailles? Comment peux tu seulement suggérer l’existence de cette putain française qui voleras ma place? Tu crois que je ne le vois pas, ton petit sourire en coin, ton envie de me faire mal, moi ton reflet, juste parce que tu es trop lâche pour te regarder dans un miroir? Tu le savais, n’est ce pas, tu le sais depuis le début tout ce que je ressens pour toi, pas vrai? Mais tu t’amuses avec moi, comme avec tous les autres, juste parce que tu aimes voir les gens souffrir autour de toi! Tu prétends rester aveugle, et te délectes en secret de ma tourmente, pour mieux m’achever quand je suis déjà à terre! Enfoiré! Mes mains se portent à ta gorge et serrent aussi fort que je le peux. Tu bascules en arrière, et cette fois ci, je ne te retiendrai pas. Laisse moi te donner un avant goût de ce que serait ton monde sans moi!

« Tu veux que je te dise toutes les fois où j’entends les autres rirent dans ton dos, t’insulter de sale pute, de pédale? Tu veux que je te dise toutes les bagarres que je t’ai évité parce que j’encaisse les coups à ta place? Hein, c’est ça que tu veux entendre de ma bouche Vega? RÉPONDS! »


Je viens vers toi, non, je rampe à tes pieds, pour te servir fidèlement, et toi, toi petit connard prétentieux, tu me gifles avec tes mots. Tu me jettes comme la pire des ordures, tu me rappelles que je ne suis rien, pas même l’ombre de ton ombre, juste une fille qui a croisé ta route, une idiote qui s’est brûlée à jamais au contact de ton soleil. Je lâche prise, afin que tu respires deux secondes, juste avant que mon poing ne s’abatte sur ton si beau sourire. Puis un autre. Et encore un. J’enchaine, je t’abime, toi, celui que j’aime tellement. Je vois un de ses horribles anneaux métalliques partir au loin dans une gerbe écarlate. Si tu ne peux être à moi, je te défigurerai, j’emporterai avec moi le souvenir de ta beauté radieuse! Tu seras alors à moi, rien qu’à moi seule, et ton image reflètera enfin ta nouvelle noirceur. Le monde connaitra enfin ton vraie visage…et le mien également.

Mes coups faiblissent. Puis s’arrêtent. Mes larmes les remplacent et se mêlent au sang du piercing que je t’ai arraché. J’en ai assez. Assez de faire semblant.

« Pourquoi rejettes tu mon aide? Tu crois que je ne sais pas ce que ça fait, d’être un monstre? De se lever le matin avec la haine de soi au ventre? J’ai fait des choses, Vega, et je viens d’en faire une, que je ne me pardonnerai jamais »


La liste est si longue. D’avoir failli tuer mon père après les ruptures de mes fiançailles. D’avoir fuguer de chez mes parents pour ne plus jamais revenir. Travailler comme une serveuse le jour, une dealeuse la nuit, pour vivre sur la misère des autres. Me battre dans des ruelles sordides pour une poignée de galions. Échanger les secrets des gens pour le plaisir, par goût du jeu et du pouvoir. Réussir à tricher deux années de suite à Poudlard par manipulation et intimidation. Et toi. Toi évidemment Vega. Je t’ai abandonné. Je ne me suis pas battu pour te garder près de moi. Je t’ai laissé m’échapper un peu plus chaque jour par peur de te perdre. Je n'ai pas su te protéger, ni t'empêcher de suivra la voie de la débauche dans laquelle tu t’engouffres un peu plus chaque jour. Et pire, je suis incapable de prononcer ces deux mots, si simples, et pourtant si lourd de sens.

Je t’aime.

«Je pensais que tu le savais ça. Je pensais que toi et moi, nous nous comprenions, que nous partagions les mêmes blessures. Alors oui, je parle comme un livre. Mais je fais ça pour toi. Et pour moi. Parce que j’ai besoin de croire qu’on traversera ces épreuves, ensemble. »


Ma main se déplie, et lentement, je me permets de caresser ton visage. Les dégâts sont minimes, tout au plus quelques ecchymoses passagers: même dans ma plus violente rage, je suis incapable de te faire vraiment du mal. Ta peau meurtrie est si douce, elle me brûle. Je me retire, m’allonge à côté de toi, mon corps entier secouée de sanglots. Toi seule encore arrive à toucher cette part qui sommeille en moi, à réveiller mes émotions enfouies et les arracher hors de moi. J’avais tord. Tu es tout sauf faible. Entre nous deux, je suis la plus vulnérable. Je l’ai toujours été. Et maintenant, tes mots tournent dans ma tête, confirmant mes pires craintes. Tu vas te remarier, vivre ta vie de Hingsley, sans moi. Moi, je mourrais seule, oubliée de toi. Juste une note de bas de page dans ton histoire, une erreur dans ta glorieuse destinée qui t’attends.

« Qu’est ce que tu fous là Vega? Si tu cherches du confort, va donc voir ta catin française. Si tu souhaites rager, t’énerver, je crois comprendre que ton petit chien Bae t’attends. Alors que fous tu ici? Pourquoi continues tu à venir me voir ?»

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Vega A. Hingsley


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Re: Le Grand Secret // Vega
06.01.17 22:15

C'
est fini. Il aurait pu en chialer de bonheur. Le poids de Moira sur son corps, ses mains autour de sa gorge. Enfin. Sa rage, la douleur. C'était réel. Aussi réel que les larmes qui dévalaient ses tempes jusqu'à ses cheveux.
Il avait toujours été celui qui pleure. Toujours. Mais Moira, Moira n'avait jamais compris. Jamais compris qu'elle touchait aussi directement son âme que quand elle perdait le contrôle. Quand elle le frappait. Quand elle lui prouvait qu'il importait, à ce point.
Les pouces quittèrent sa gorge, et sa bouffée d'air eut le bruit d'un hoquet pathétique. Sa poitrine se soulevait, et il entendait de loin ses propres gémissement. Il était vocal, au lit et partout ailleurs. Il était de ceux qui ne savaient pas la fermer, et il s'entendait geindre. Incapable d'encaisser la douleur dignement ; pas assez souffert. Et la douleur pulsait dans son dos et l'arrière de son crâne, dans ses bras qu'écrasait Moira.

Le premier coup lui arracha une plainte de surprise aiguë. Comme les chiens que l'on frappe par surprise. Puis un autre.
Puis la grêle.
Ses lèvres bloquaient sur des cris muets. Incapable de même faire ça. Ne restait que la douleur, si haïssable mais si pure, si simple. Elle ne lui laissait que ses instincts les plus primaires, et tout devenait secondaire. Tout ce qui pèse, tout ce qui ronge... Il pouvait. Pleurer sur son sort. S’apitoyer sur lui-même. Quelques minutes, cesser de se haïr.
Avoir ce qu'il méritait.
L'averse faiblit. Cessa.
Il entrouvrit les yeux.

La douleur se lovait partout dans son visage. Il avait le goût de son propre sang dans sa bouche, et sur son visage les larmes de Moira croisaient le sillon des siennes. Et un peu de lui devait rester sur les phalanges de Moira. Du sang, des larmes, de la salive...
Cette pensée lui apportait une sérénité improbable.
Du plasma ruisselait de son lobe mutilé, coulait dans sa gorge. Et il se sentait. Bien. Apaisé. Vidé de tout ce qui le faisait souffrir. Et il n'avait plus rien à répondre, lui. Abruti par la douleur, purifié...
Et il haletait, le cœur battant comme après le sexe. L'air passait entre ses lèvres parce que son nez ruisselait de sang, teintait sa salive en rose...

« ... »

Les filles. Tous ces mots, toutes ces questions. Cette rationalisation sans fin. Que répondre ? Il les avait sur le bout de la langue, ces mots qui sonnaient juste. Ils lui échappaient, comme ces rêves qui s'évanouissent après l'éveil.
Moira lui appartenait. Comme personne d'autre. Et il n'en voulait pas, d'autre. Comme il n'avait pas voulu de Moira quand on lui avait offert.
Maintenant c'était trop tard. Trop tard pour toujours. Il avait planifié leur mariage dans sa tête, rêvé leurs enfants qui ne naîtraient jamais. Et leur vies n'étaient que des ratures. L'épilogue trop long d'une histoire avortée.

Il s'était redressé, principalement à l'aide de ses bras. Le souffle court, et il avait pressé ses lèvres fendues contre celles de Moira. Un baiser au goût de sel, sang et larmes. Un condensé de leur histoire. Et il referma ses bras autour d'elle. Égoïste, encore. Ne cherchant que le confort de sa chaleur, pressant sa joue douloureuse contre sa cage thoracique. Jusqu'à ce que la mort nous sépare.

« Tu es à moi... »

Il sentait son cœur battre contre ses côtes, et c'était là. Là qu'il souhaitait être. Déchirer la peau fragile de sa poitrine et trouver refuge dans la douceur de ses viscères. Quelque part. Il sentait que là était sa place. La vraie. L'endroit où il reviendrait toujours.

« Ça veut dire que je suis aussi à toi, non ? »
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Re: Le Grand Secret // Vega
07.01.17 3:08

Et maintenant Vega?

Je ne sais pas où tu trouves la force de ramper jusqu’à moi, mais te voilà, me surplombant, ton sang gouttant de tes joues pour s’écraser sur mon visage et mes vêtements, comme si nous échangions nos rôles. Tu fais peur à voir: à tes lèvres fendues s’ajoutent ton arcade déchirée et des bleus violacés. Ta peau d’ivoire devient une toile écarlate, une peinture de notre souffrance. Seuls tes yeux d’émeraudes  demeurent miraculeusement intacts. Ils me dévisagent, me jugent, j’en suis certaine. J’aimerai me cacher, disparaitre sous terre mais impossible de retenir plus longtemps les larmes accumulées après tant d’années. Le pire, c’est ton silence: tu laisses ma dernière question, gardant ta réponse pour m’abattre je présume. Alors que vas tu faire? Te moquer une énième fois? Rire et répandre ton venin sur moi? Ou peut être, me rendre la pareille, me défigurer à mon tour, pour restaurer ce maudit statut quo qui règne entre nous? Je suis si lasse: fais de moi ce que tu désires, Vega, quel qu’il soit, j’accepterai ton verdict.


Tu te penches vers moi.
Tu t’approches de mon visage.
Tes lèvres se posent sur les miennes.
Je ne…Je…
Non, ferme là…
Juste profite.  


Dans mes nuits les plus noires, perdue dans les draps de mon lit, je me demandais souvent quel goût auraient tes baisers. Maintenant, je sais. Celui du sel de nos larmes mêlés. Celui métallique du sang de tes blessures. Je m’abandonne à toi: mes mains meurtris, aux jointures ouvertes, explorent tes cheveux. Je perds mon souffle, je me noie dans tes lèvres, ces lèvres si douces que je désire depuis toujours. Cela ne me semble durer qu’un si court instant. Juste une fraction de seconde. Quant tu te relèves, je ne peux retenir comme un hoquet de surprise: je ressens encore ta présence, ton contact fantôme sur ma peau. Je passe mes doigts sur ma bouche comme pour vérifier que tout ceci n’était pas un rêve: incrédule, j’étale sur mon visage les restes de ta salive sanguinolente …non, cela s’est bien passé. Vega… Vega m’a embrassé. Je…Je me sens vide. Toutes mes questions, comme évaporées. Le monde cesse d’exister. Il n’y a plus que toi. Toi, et toi seul.


Tu ne laisses pas même le temps de me remettre du mon choc: tes bras m’enlacent déjà. Mon cœur explose quand tu poses ta tête contre ma poitrine. Et ta voix harmonieuse rompt le silence:


« Tu es à moi…Ça veut dire que je suis à toi aussi non ?»

Tout est dit.


Une phrase. Une simple petite phrase. Mais en elle, le résumé de nos vies. Le renouvellement de notre promesse, faite il y si longtemps. Tout ce que je désire, tout ce que j’ai perdu, tout se pourquoi je me bats depuis maintenant des années se résume en ses quelques mots. Je n’ose y croire. Mes doigts reviennent dans tes cheveux, je te serre contre moi, du plus fort que je peux. Je ne te lâcherai plus. Je ne les laisserai pas t’arracher encore une fois à moi. Ma tête se pose sur la tienne, tandis que je respire ton odeur sauvage, celle que je retrouve sans cesse dans l’Amortencia. Merci. Merci Vega. Tu viens de me redonner un cap, un but, l’espoir qui me manquait pour continuer d’avancer. Plus de mensonges entre nous. Plus de secret. Mes mains reviennent sur tes blessures, elles redessinent ton arcade et joues avec tes piercings restants. J’ose enfin prendre la parole: à mon tour de réaffirmer nos liens.

« Je t’appartiens…je t’appartiendrai toujours. Comme tu m’appartiens. À moi et à moi seule…mon Vega. »



Que reste-t-il à dire après cela? Rien, absolument rien. Toutes mes interrogations, tous mes doutes, n’existent plus, balayés à jamais, même si quelque part en moi, une voix désire plus, elle m’encourage à demander toujours plus. Inconsciemment, j’ai peur. Peur de nouvelles blessures. Peur de baisser ma garde trop vite. Mais je suis trop lasse, épuisée par ce combat. Pour une seconde, juste une seconde, je veux croire que ce monde cruel m’accorde un instant de répit, un ultime goût d’un bonheur que je croyais perdu. Comme j’aimerai rester ainsi avec toi pour l’éternité. Mon corps se recroqueville autour de toi, formant comme un cocon protecteur, t’apportant ma chaleur, mon amour. Je m’accroche à tes épaules, mes doigts s’enfonçant dans ta chair, tandis que je love ma tête contre dos, écoutant le rythme apaisant de ta respiration. Alors que par la fenêtre, les derniers rayons du soleil s’amenuisent, je me prends à rêver d’enfin pouvoir passer une nuit avec toi…


Avons nous seulement le droit Vega? Avons nous le droit d’être heureux?



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Re: Le Grand Secret // Vega

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