"Ce n'était pas du jus de citrouille, mais bien de la polyjuice... me voilà dans de beaux draps !"
Pour être franche avec toi Zephyrus, t’étais tellement crevée hier soir quand t’as récupéré la fiole et le cheveu, roux, presque comme les tiens. Tellement à côté de la plaque et dans la lune que t’as pas captée que ce devoir pratique était optionnel, d’où le fait que t’as hoché de la tête quand monsieur Aefferden t’as informé de la chose… deux fois. T’as simplement tournée les talons et t’étais pas sortie de la salle, que déjà t’avais oublié l’existence de ce devoir.
Alors que tu poses ton sac sur le rebord du lavabo des toilettes des filles le lendemain, tu entends un drôle de bruit. Levant un sourcil d’intrigue, tu fouilles dedans à deux mains pour en sortir une fiole, la fiole de la veille, le cheveu est scotché dessus. Ton esprit ce souvient soudainement de ce TP et ta curiosité de savoir en qui tu vas te transformer devient de plus en plus insoutenable… d’autant plus que cette personne a probablement reçu un cheveu t’appartenant. Sur le coup, ça ne te fait pas plus réagir que ça. Un coup d’œil par ci et par la, il n’y a personne et tu te dis que c’est le bon moment. Lentement Zephy, tu débouchonne la fiole, glisse le cheveu dedans, agite un peu, te pince le nez et fait un cul sec. Tu manques de ton rendre à tes pieds. *Mon dieu que c’est dégueulasse !* Tu t’agrippes au rebord du lavabo, imaginant tes ongles se planter dedans. Les yeux clos tu essayes de te concentrer, attendant que le malaise passe… en fait Zeph, le malaise ne fait que commencer.
AAAAAAAAAAH !! Où le cri le moins virile de l’école. En même temps, je me demande bien qu’elle genre de réaction tu aurais pu avoir en trouvant le reflet de Kieran Nails dans le miroir. La raison et ton souffle t’abandonne pendant un court instant de panique générale en constatant que t’es bien… un garçon, que t’es bien Kieran. Ton premier reflexe et de retirer les ballerines qui sont entrain de t’exploser les pieds, puis le haut et surtout le soutien-gorge qui te coupe la respiration ; mais au premier mouvement tu écarquille les yeux en entendant la couture de ta chemise craquer *Oh putain !* T’essaye de t’extirper du mieux que tu peux de ton pull et de ta chemise, retirant au préalable là cravate ainsi que ta robe. Les collants. Vite les collants, qui sont plus transparents qu’opaques. Te voilà Zephyrus, dans le corps de Kieran, torse et pieds nus coincée dans une jupe que tu ne peux décidément pas retirer. Tu t’acharnes pendant quelques minutes avant de te dire que si quelqu’un te vois ainsi… ni une ni deux tu ramasses tes cliques et tes claques et t’enfermes dans un chiotte.
T’insultes une nouvelle fois ta jupe et constate que tu as encore ta voix, ce TP ne va pas être simple, oui surtout que maintenant dans cet état, tu ne peux plus reculer. Soudainement un pseudo éclair de lucidité te traverse l’esprit. Rapidement tu attrapes une feuille de papier sur laquelle tu écris à la va vite et forme encore plus vite un origami en forme de colibri, tu lance l’enchantement, espérant que Kieran recevra vite le message et arrivera dans la minute. Un soupire t’échappes alors que tu t’assois sur la cuvette froide, prenant ton visage dans tes mains.
Tu ne sais pas vraiment combien de minutes ce sont écoulés quand tu entends une voix t’appeler doucement. Ton sang ne fait qu’un tour et tu bondis sur tes pieds et tu sors… la tronche que tu dois tirer est indescriptible. C’est toi que t’as en face, enfin… Kieran avec ton apparence, dans des vêtements visiblement trop large pour… ton corps ? Ça y est, ton esprit commence déjà à se perdre, ce n’est pas gagné. Bien sûr tu comprends la tête du Gryffondor découvrant son corps de naissance coincé dans une jupe et portant ta voix, mais bon, on dirait qu’il a fait une syncope. Tu poses tes mains sur les hanches, comme tu as l’habitude de le faire et pendant un instant tu imagine le ridicule de la situation, ainsi que le drame si quelqu’un ouvre cette foutu porte.
▬ Je suis coincée et… faut que tu m’aides. Tu tire sur la jupe avant de soupirer. C’est bon Kieran, tu t’es déjà vue en caleçon non ? C’est moi qui devrais faire cette tête ! Aller ramène-toi, faut qu’on échange nos fringues avant qu’on nous voit comme ça.
Mâchoires serrées tu laisses pourtant échapper un soupire d’entre tes lèvres.
Je sais pas ce qui passe par la tête du prof des fois, mais ça donne toujours quelque chose de complètement wtf. Plus sa va, plus ses devoir sont barrés. On va pas s'en plaindre, au moins c'est amusant même si j'étais pas certain que ce soit le but initial du truc. Faut bien s'éclater un peu de temps en temps aussi.
Cette fois o devait se servir de Polynectar pour changer d'apparence. J'en avait jamais pris alors j'étais certain que ça allait être au moins un minimum intéressant. Un peu comme la fois ou on s'était tous retrouvé avec le même corps. Je me demande qui sera mon « modèle cette fois », main tendu, le prof m'avait donné une des fioles en pointant Zephyrus Boswell du doigts. Je crois que c'était son cheveux collé sur la fiole mais la jeune fille n'avait pas prit le temps d'attendre de connaître le sien. Vraiment ?
Tans pis, j'imagine que j'aurais le temps de lui tomber dessus quand elle décidera de le faire, ou alors c'est elle qui viendra me tomber dessus en voyant mon reflet dans son miroir, quoi qu'il en soit j'étais impatient de bosser la dessus. Un jour peut être.
Samedi passait lentement, un peu trop à mon goût. Quelques révisions me prenaient la tête depuis une heure déjà, j'avais besoin de me divertir un peu mais je devais bien avouer que je culpabilisais un peu d'abandonner mon post comme ça surtout après m'être fait la promesse de tenir mon planning. Je me faisait violence pour pas bouger mon cul de la salle commune.. quand soudainement, un petit origami en papier se perdit dans ma tignasse. La libération étalé sur un morceau de papier. C'était Zephyrus.
Finalement elle l'avait fait. Du moins, c'est la seule raison crédible que je trouvais à cet appelle au secours un peu sorti de nul part. Il m'en fallait pas plus pour tout laissé en plan là et me précipité à sa rescousse. Ça et la petite fiole que nous avait donné le prof. Le goût était immonde, en réalité j'en avait même avalé de travers en manquant de m'étouffer dans ma course. On a pas idée de faire un truc aussi dégeux que ça franchement. Après quelques grimaces mérité, je senti mon corps changer. C'était une sensation assez étrange en réalité. Je perdis quelques centimètres et mes cheveux me tombaient maintenant sur les épaules et dans le dos. Je nageai dans mon pantalon, et étrangement, ma chemise était devenue assez serré au niveau de la poitrine. En baissant le nez j'eus le plaisir de découvrir une magnifique paire de boobs subtilement moulée dans le pull sombre qu'imposait l'uniforme. Ok.. Je crois que ce truc marche.
Arrivé au toilette, la vision qui m'y attendait avait quelque chose de complètement wtf. Moi. Mon corps. Vêtu exclusivement d'une jupe et de peau dénudé. J'avoue qu'il fallut quelques secondes à mon cerveau pour imprimé que ce n'était pas mon reflet.. mais bien quelqu'un d'autre. C'était beaucoup trop bizarre.. et beaucoup trop kiffant aussi. Zephyrus avait des poses féminines qui allaient étrangement bien à mon corps. Après quelques claques mental mon cerveau se décida à redémarrer. Elle avait besoin d'aide avec sa jupe. Fallait qu'on échange nos fringues avant que quelqu’un entre ou nous surprenne.
« Oh j'me suis vus dans des situations moins glorieuses que ça t'inquiète. »
J'avais beau essayer de me retenir, le fou rire s'échappa malgré moi de mes lèvres, c'est bizarre parce qu'on avait quand même nos voix, ça rendait la choses très troublante, mais aussi affreusement amusante. Bon. D'abbord régler le problème des fringues.
« Ok rentre dans la cabine, imagine quelqu'un débarque quoi... autant essayer de pas faire courir des rumeurs. »
D'une main, je repoussais le corps, enfin mon corps, à l’intérieur d'une des cabine avant de refermer derrière moi. On était à l'étroit mais j'en avait assez fréquenté pour savoir qu'on pouvait parfaitement y tenir à deux en y gesticulant à l'aise. Zephyrus était planté là à quelques centimètres de moi. J'avais toujours un peu de mal à garder mon sérieux et me mordis la lèvre pour ne pas éclater de rire une fois de plus. C'est pas comme ça qu'on va y arriver.
« Hum.. tu préfère pas mettre mon pantalon en dessous avant de .. enfin d'enlever la jupe. Je suis pas certain d'être tout à fait prêt à voir mon petit cul moulé dans une culotte en dentelle tu vois... »
La situation était risible.. Quoi qu'elle était peut être loin de faire rire la demoiselle qui devait se sentir un peu gêné de devoir prêter son corps à un mec sachant qu'il lui manque au moins un soutif sous ses fringues.. Ou peut être qu'elle n'y avait pas encore pensée.. J'ai hâte de voir sa tête quand le détails lui viendra en tête. J'avais retiré mes chaussures et mon pantalon, restant ainsi dans mon super caleçon batman et ma chemise heureusement un peu trop grande. Je suis sur que j'étais pas mal comme ça, enfin.. Que le corps de Zephyrus habité par ma personne était pas mal mais je me gardais bien de lui dire sinon j'allais m'en prendre une... Je m'en voudrais d’abîmer son jolie visage quand même.
« Tien.. t'inquiète il est propre de ce matin au cas ou tu te pose la question. »
"Ce n'était pas du jus de citrouille, mais bien de la polyjuice... me voilà dans de beaux draps !"
Il est là planté et la seule chose que t’as envie de faire c’est de perdre encore plus ton calme et de le secouer. Oh oui. L’attraper par les épaules et le secouer comme un prunier ; mais ça c’était avant qu’il ne te sorte qu’il c’était vue dans des situations moins glorieuse. Pokerface. Bien entendu il ne trouve rien de mieux que de rire. Ton visage tu le vois rire et… c’est une première, en même temps on se matte pas entrain de ricaner devant un miroir normalement –les sadiques peut-être en fait…– et tu trouve ça beau, même si la voix de Kieran gâche tout pour le coup.
Faire courir les rumeurs ? Il voulait en venir où ? Il parlait du genre de truc qu’on pourrait dire de lui à moitié à poil dans une jupe ou de vous deux dans les chiottes des filles ? T’as pas vraiment le temps de capter quoique ce soit, de lui poser la question, que tu te retrouves à quelques centimètres de lui, enfermée dans une cabine, un WC derrière. Malgré toi tu rougis, tu rougis parce que cette proximité tu n’y es pas habituée et aussi parce que la situation te dépasse. Alors autant dire que tu ne comprends pas pourquoi il se retient autant de rire. C’est étrange, voir passer ce genre d’émotions si sincère sur ton visage, alors que celui de Kieran doit aborder une toute autre forme puisque c’est toi qui en a la commande. C’est maintenant que tu comprends le rôle de ce devoir, tu en comprends l’ampleur et une part de toi ne peut s’empêcher de penser que cet échange avec Kieran n’a pas été tiré hasardeusement au sort… non Cyrian savait parfaitement ce qu’il faisait en vous collant ensembles.
Les paroles de Kieran te ramènent à la réalité, à savoir lui et toi entrain de se déshabiller dans une cabine de chiottes, pour échanger vos fringues. Glauque total. Ne fait pas cette tête Zephyrus, il est réellement entrain de te parler de son petit cul dans une culotte en dentelle, mais c’est plus pour détendre l’atmosphère qu’autre chose… même si ça n’a pas cet effet sur toi. Pourtant, tu soulèves ta jupe, tout en évitant soigneusement de baisser le regard, abordant un shorty noir et sortant d’un ton cinglant :
▬ Je ne suis pas ce genre de fille à me balader avec des dessous sexy à longueur de journée dans l’attente de me faire déshabiller dans un coin sombre.
Tes yeux se posent un instant sur ton tatouage en face de toi et instinctivement tu passes une main dans ton dos, touchant celui de Kieran. Tu te reprends, à peine plus calme en prenant le pantalon, tu tente un sourire pour lui signifier que c’est bien, il met des habits propres, mais tu sais Zephy que ça sonne faux. Tu le dépose derrière toi sur la cuvette, reportant par la suite ton attention sur ton interlocuteur.
▬ Pour ton information Kiki la petite sorcière, si je n’arrive pas à enlever cette jupe, c’est pas en passant un truc en plus que je vais mieux y arriver. Désolé, mais faut que tu mettes les mains à la pâte.
God. Que c’est salement dit Zephyrus. Pourtant le message semble passer et au terme de même pas deux minutes tu arrives à extirper le corps du Gryffondor à qui tu tends ta jupe, avant d’enfiler le pantalon, réclamant les chaussettes pour pouvoir mettre les chaussures. Lentement tu te redresses, regarde Kieran dans ton corps, secoue la tête tout en soupirant.
▬ Bon. Tu sais mettre des collants ? Regard plongeant dans le vert tout nouveau de ses yeux. Non, tu ne sais pas.
C’est ainsi que tu te retrouve Zephyrus à saisir ton corps habité par Kieran et à la mettre à ta place, l’asseyant sur les toilettes et lui expliquant comment mettre des collants, plus risible on en mourrait, oui même toi tu trouves ça un peu drôle quand même, mais tu ne l’avoueras pas, du moins, pas de suite. Une fois l’histoire des bas réglés, tu ne sais combien de temps cela à pris, tu as refilé ta montre à Kieran, tu te confronte au problème suivant : le haut. Attrapant ton soutien-gorge dans tes doigts, tu regard ton corps avant de planter ton regard dans celui de Kieran.
▬ Écoute-moi bien Nails, tu vas fermer les yeux et si tu les ouvres, crois-moi que tu ressembleras à des spaghettis avec des cheveux quand j’en aurais fini avec toi ! Et par pitié, ne me sort pas que t’en a déjà vue des seins, là on parle des miens.
Tu te veux convaincante, mais en réalité t’as pleins d’image chelous… te disant que d’un point de vue extérieur c’est Kieran qui est entrain de te déshabiller. Tu fermes les paupières un instant, te concentrant sur ce que tu dois faire et uniquement cela Zephyrus. Tu jettes un coup d’œil constatant que tes yeux sont clos et tu défaits rapidement, d’un geste limite expert les boutons de la chemise. Tu te retrouves face à ta poitrine, sous cet angle c’est étrange –tout est bizarre sous cet angle en fait– mais ni une ni deux tu enfiles le soutien-gorge, guidant les gestes de Kieran pour passer les bras dans les bretelles, appliquant ensuite les bonnets à leur place, tu le prends entre autre dans tes bras, attachant l’agrafe à l’aveugle, mais question d’habitude. Doucement tu t’écartes.
▬ C’est bon.
Tu lui tends ta chemise et prends la sienne que tu enfiles rapidement, attendant qu’il ait attaché suffisamment de boutons pour sortir de la cabine, manquant limite d’air, ne supportant plus cette proximité trop gênante. Tu sors comme une bombe, ne prenant même pas la peine de vérifier s’il y a quelqu’un ou pas… tu oublies bien vite Zephyrus que t’es dans le corps d’un homme dans les toilettes des filles, sortant d’un chiotte à moitié habillé, les joues roussis et tout ce qui ressemble de près comme de loin à une fille est juste derrière toi, dans la trace de tes pas. Tsss… tête en l’air.
Ce devoir c'est une tuerie. Mais je crois que Zeph prenait ça vachement moins bien que moi. C'était bizarre de voir son propre visage exprimé la gêne et la colère. Ça me va pas trop mal je crois même si a force de rougir mon visage allait se confondre avec ma tignasse. Je devais me retenir de rire face au spectacle et à toutes ces choses que j'aurais aimé dire mais qui auraient certainement rendu la situation encore plus bizarre.
Je crois que je l'ai vexé, quoi que j'avais jamais compris ce qu'il y'avait de vexant dans le fait de porter des petites culottes en dentelles. Ça voulait pas forcément dire qu'on attendait que quelqu'un vienne les regarder de plus prêt. C'est juste parce que c'est jolie, comme les belles fringues. Mais Zephyrus faisait visiblement parti de ces gens un peu difficile. C'est presque avec déception que mes yeux se posèrent sur le shorty noir, la mine boudeuse et le rire au bord des lèvres, je voulais bien céder et obéir à ses ordres. C'est pas comme si c'était difficile de toute façon, et puis je préférais éviter de la rendre – me rendre ?- plus vénère que ça. Mais faut avouer qu'elle me tendait de sacré perches.
« Oh mais j'met la main ou tu veux chéri. »
Je poussais le vice c'est vrais, mais après tout autant en rire non ? Après une bonne minutes à lutter contre la jupe rebelle, cette dernière avait finit par céder, au plus grand soulagement de la jeune fille coincée dans mon corps. Je portais des Kilt et franchement, elle aurait put resté en jupe que ça m'aurait pas choqué plus que ça. Mais ça, c'était moi .
Je lui avait balancé mes chaussettes pour qu'elles puisses enfiler mes chaussures devenue un peu trop grande. Voir même carrément, j'avais l'impression d'avoir des palmes au pieds en réalité. Est ce que mes pieds étaient vraiment si grand que ça ? Une fois de plus c'était complètement chelou de voir mon corps s'animer maladroitement devant moi. Mes traits étaient toujours tiré, frustré ou simplement mal à l'aise. Je crois que je suis mieux quand je souris, mais contrairement à la jupe, ça allait être difficile à lui arracher ça.
C'était à mon tour de m'habiller. Effectivement je n'avais jamais mis de collants de ma vie, mais j'étais certain d'arriver à me débrouiller ! Zephyrus m'avait fait asseoir sur la cuvette pour me donner une leçon expresse d'enfilage de bas. Je suis certain que ça la faisait beaucoup rire de me voir galérer, j'espérais juste qu'elle se laisse un peu aller. Mais on peut rêver.. parce que maintenant. On passait à l'étape supérieur.
Le soutif.
Voilà. On y est. Je devais me pincer les lèvres pour ne pas rire, et pour ne pas laisser quelques remarques filtrer, du style « peut être que je les ai déjà vus les tiens ». j'étais quasiment certain qu'elle n'allait pas apprécier mon humour pourtant certainement hilarant. Alors je me tais simplement, acquiesçant d'une signe de tête à ses instructions et fermant les yeux comme demander. La ça devenait assez étrange. Je sentais la chaleur de son corps proche du mien, jusque là rien de tout à fait gênant, après tout j'étais souvent torse nue dans ma chambre ou n’importe ou, mais le corps d'une fille semblait étrangement beaucoup plus sensible que ce que je m'étais imaginé, surtout à certain endroit... surtout la poitrine en faite.
Je me senti rougir au contacte du tissus et des mains qui glissaient habillement sur le corps que j'occupais. C'était très étrange, beaucoup trop sensuel pour rester indifférent malgré la malaise étrange de la situation. A cet instant précis j'étais absolument soulagé de ne pas être un homme.. je crois que j'aurais eu quelques problèmes technique qui se serait immédiatement vus.
Elle s'écarte enfin. Fuyant mon corps et la proximité que nous imposait cette cabine. Heureusement, ses réactions balayèrent rapidement la gêne, me faisant de nouveau rire alors qu'elle s'était précipité dehors pour respirer, et reprendre un minimum de contenance. Je finissais à peine de boutonner ma propre chemise, les pieds toujours nue de toutes chaussures et la jupe débrailler. C'est alors que la porte s'ouvrit une seconde, laissant apparaître trois jeunes filles aux cravates jaunes qui posèrent des yeux rond sur Zephyrus, enfin, plutôt sur mon corps habité par la bleu. Je crois qu'on s'était fait grillé en beauté cette fois, difficile d'expliquer ça, même si c'était plutôt amusant.
Évitons une crise.
Je m'étais précipité sur mon sac, mes chaussures et le bras du grand rouquin pour le saisir ferment et le traîner à ma suite pour me faufiler hors des toilettes dans un sourire radieux et un clin d’œil aux demoiselles.
« Désolé ! On est plus là ! Oubliez que vous nous avez vus ! »
La fuite, c'était toujours une bonne solution. Et puis de toute manière on allait pas rester éternellement dans ces toilettes de toute façon. Après quelques mètres, j'avais finalement relâché le jeune homme, reprenant mon souffle et nouant correctement ma cravate en offrant un sourire radieux et amusé à Zephyrus, compagnon d'infortune.
« Au moins on risque pas de s'ennuyer.. Bon je crois que ça va jaser par contre hein, je dirais bien désolé mais je trouve ça assez amusant les ragots. »
Voyant un groupe d'élèves s'approcher, je fis en sorte de mettre le plus de « féminité » possible dans mon rire, mon regard et mes gestes. Ce qui n'était pas forcément difficile de toute façon. Une fille qui rit c'est toujours jolie à voir j'imagine. Restait vraiment plus qu'à dérider Zeph parce que si elle passe son temps à faire la tronche, personne va y croire.. Mince peut être que je devrais pas sourire autant alors.. C'est plus compliqué que ça en a l'air..
« Faut peut être qu'on se mette au point.. Si tu veux pas te faire grillé, t'as intérêt à m'accrocher un sourire aux lèvre de cette tête d'imbécile heureux s'il te plait. »
Bras croisés, mon regard se fit plus insistant, essayant de rester tout de même discret le temps que les groupes d'élèves passent et repassent derrière nous. Combien de temps on devait rester comme ça déjà ?
"Ce n'était pas du jus de citrouille, mais bien de la polyjuice... me voilà dans de beaux draps !"
La porte s’ouvre… La porte s’ouvre ? La porte s’ouvre. Oooh putain, la porte s’ouvre !! Pendant un instant, t’as l’impression que le temps s’arrête, qu’il est en suspend. Un cauchemar, tu voudrais que cela soit un mauvais rêve, mais non, tu le sais, tu sens cette sale impression qu’est la réalité, qui te colles en ce moment, autant qu’un t-shirt mouillé. Trois paires d’yeux féminins te fixent, des Poufsouffles et… oui, tu as le pull de Kieran à la main, ta cravate est juste passée autour de ton cou, négligemment, la chemise pas entièrement fermée et ni passée dans le pantalon. Oh, tu sais très bien quel tableau tu dépeins là de suite et la présence de ton réel corps en second plan en dit tout aussi long…
Tu voudrais expliquer Zephyrus, dire que ce n’est pas ce que tout le monde pense, que c’est plus compliqué, mais comment faire sans foutre le devoir de psychomagie en l’air ? Tu crois rougir un peu, et au moment où tu ouvres la bouche pour dire un truc, ton corps te fourre la robe de sorcier et le sac de Kieran dans les mains avant de te prendre par le bras et de sortir, un air guilleret sur la face… se contentant de dire aux filles d’oublier. Tu reste septique, pensant qu’il faut immédiatement faire demi-tour et les oubliéter, mais cela ne semble pas faire partie des options Zeph ; alors t’essayes déjà de te préparer à ce qu’on raconte que tu t’envoies en l’air avec Kieran Nails dans les toilettes des filles. Tu ne sais pas où tu trouves la force de ne pas facepalm, quand cette constatation se concrétise dans ton esprit.
Soudainement votre course se stoppe, tu t’écartes un peu de la rouquine et enfile ton pull, la robe et noue la cravate avant de balancer le sac du Gryffondor sur ton épaule. Il semble lui aussi avoir profité de cet instant pour s’arranger et tant mieux ; par contre il aurait pu garder pour lui que ça allait jaser… enfin bon, l’entendre te parler te faisais penser qu’il reste encore un grand problème à régler : la voix. Tu t’apprêtes à lui en faire part, mais c’était sans compter sur sa tête. Un sourire qui dévoile toutes tes dents, un petit rire… *Mais qu’est-ce qu’il fou ?!* Ce n’est quand jetant un coup d’œil en arrière que tu vois le groupe d’élèves. Délicatement tu étires tes lèvres, un peu, pas trop et tu t’approche de lui, redressant sa cravate qui était à peine un peu de travers. Le groupe passe, tu continues de fixer Kieran en Zephyrus, tu les observes en suite s’éloigner par-dessus l’épaule de ton camarade avant de baisser tes yeux en direction de ton partenaire. Gardant la proximité pour ne pas parler trop fort, tu lui réponds :
▬ Ne t’inquiètes pas, je sais que tu es naturellement souriant et moi un peu moins, alors calme toi un peu… ‘fin avant on a un plus gros soucis, à savoir nos voix. Tu inspires un coup avant de reprendre, essayant un peu de rendre ton ton plus grave. Je ne connais aucuns sortilèges, du moins comme ça à froid, qui pourrait nous aider etla seule fois où j’ai pris du polynectar,je me suis débrouilléepour prendrel’apparence d’une fille… La fin de ta phrase se meurt en un chuchotis des plus incompréhensibles, te rendant compte que tu en dis trop. En plus, avec ton piercing là, c’est deux fois plus galère.
Tu tires la langue Zephyrus, jouant un instant avec la sphère métallique, tout en te demandant si cela ne pourrait pas abîmer l’émail des dents de Kieran d’avoir ce truc en permanence dans la bouche. Ton esprit ce met à divaguer, et ce n’est que quand tu te rends compte que tu te demande ce que ça fait d’embrasser Nails avec son piercing, que tu sais que tu es allée trop loin dans la réflexion. Tu secoue la tête Zephy, pour te remettre les idées en place, espérant que cela fasse aussi disparaitre le rouge qui a dû subitement monté à tes joues. D’un simple mouvement tu fais pivoter Kieran, pour qu’il regarde dans la même direction que toi, avant de lui passer devant et de lui faire signe de te suivre. Tu as l’habitude de marcher vite, mais il va falloir que tu ralentisses, ce corps est quand même plus grand que le tiens et le but n’est pas de semer ton compagnon, enfin…
▬ Bon. On va marcher un peu, c’est moins bizarre que rester statique dans les couloirs. On va essayer de se caler sur la voix de l’autre, du mieux qu’on peu… au pire on feintera la grippe ou un truc du genre.
C’était la meilleure idée que t’avais à donner pour le moment. Maintenant il allait falloir ce mettre d’accord sur qui de vous deux allez commencer à ce faire passer pour l’autre. T’étais pas contre l’idée de commencer, pensant clairement qu’imiter Kieran ne devrait pas être bien compliqué, que tu survivrais à ces quatre heures dans sa peau… Tu manques de t’éclater la tête la première en avant alors que tu t’arrêtes brusquement. Regard de panique en direction de Kieran, que tu attrapes et plaque contre le mur le plus proche, à l’abri des regards quand même.
▬ Non d’une licorne Kiki ! On en a pour douze heures ! Tu cris tout en chuchotant, comme pour exprimer toute l’ampleur de cette nouvelle, sans faire trop de bruit non plus, par chance les couloirs sont quasiment déserts. Quand c’est dans le cadre d’un cours, les effets du polynectar sont plus longs, en général ils durent quatre heures, mais que durant la semaine. Tu saisi son poignet où il y a ta montre et tu fixes le cadran tout en annonçant. Mais on est samedi, on en a donc pour le triple, ce qui signifie qu’on devra… s’échanger pendant la nuit.
La perspective de te retrouver dans le dortoir masculin de Gryffondor te fait légèrement pâlir, mais tu n’oses pas imaginer ce qui arrivera à Kieran si on le découvre dans le dortoir des filles de Serdaigle… en réalité tu ne sais même pas si les effets de la potion vous permettrons d’y avoir accès. Tu préfères ne pas lui faire part de tes doutes maintenant, surtout qu’il va déjà falloir survivre à la fin de la journée sans vous faire griller et au repas avant de penser aux chambres et tout le tralala. Tu t’écartes de Kieran avant que quelqu’un vous remarques et que cela jase deux fois plus, tu reprends ta marche Zephyrus, tout en sifflant entre tes dents :
▬ Aefferden a comme intérêt à nous mettre une bonne note, sinon, je le tue.
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