L'
alarme de son réveil retentit. D'un coup violent, il l'éteint. Comme tous les matins, l'appareil subit la mauvaise humeur du serdaigle. Il n'aime pas qu'on le dérange dans ses
rêves. Là-bas, il peut faire ce qu'il veut sans avoir à se cacher ou à rendre des comptes mais ici, il faut travailler. Il faut s'empiffrer de
livres pour être un bon étudiant et ne jamais oublier sa
trousse sous peine de devoir adresser la parole à quelqu'un pour avoir de quoi prendre des notes. Les gens sont juste insupportables. Moins il les voit, mieux il se porte alors il s'isole auprès des animaux, des plantes. Il voudrait bien le faire dès maintenant mais il a besoin de sentir le
savon contre sa peau et d'avaler un grand
bol de café alors il se lève, met ses
lunettes et entame sa journée.
Une fois toutes les formalités du matin terminées, il se dirige vers la grand salle. Là-bas, les divers
parfums de nourriture se mélangent. Café, chocolat et thé emplissent l'air selon les désirs des élèves. Lui s'assoit à un coin de table, sans adresser un mot à qui que ce soit. Ce n'est pas parce que lui aussi a des
rayures bleues et argentées sur sa cravate qu'il doit dire bonjour aux gens de sa maison. Sa boisson du matin engloutie, il lève le nez afin de trouver de quoi se faire des tartines. C'est alors qu'il l'aperçoit. Elle émet comme une
lumière que lui seul peut voir. Ses cheveux roux étincellent et il comprend qu'il ne pourra pas passer un instant sans elle. Ce doit être la première fois qu'il a autant besoin d'une personne alors il reste béat quelques instants. Avec elle, il voudrait sauver le monde. C'est un peu idiot comme désir étant donné que le monde ne l'intéresse pas et encore moins les gens qui l'occupent. Sa raison ne peut lutter contre la force qui le meut et il se rapproche de sa partenaire qui lui demande son prénom.
« Richard. Et avec qui vais-je sauver ces pauvres bêtes ? »
Il n'esquisse même pas un sourire quand, du bout du nez, il pointe un chat perché à un lustre. S'il est peu sensible à la cause humaine, il ne peut décidément pas laisser un félin dans une situation si embêtante.
« Si tu veux nous pouvons nous répartir les tâches. Je peux m'occuper de ceux coincés dans les lustres par exemple. »
Il se prépare déjà à faire apparaître son balai mais attend l'aval de sa partenaire. Après tout, ils travaillent ensemble sur ce coup.