histoire
Ma vie craint et je sais que j’y suis beaucoup pour quelque chose. Ok alors on va mettre les choses au point tout de suite. C’est de ma faute, mais quand même, c’est pas ma faute. Ma mère dirait que c’est à cause de ma stupidité, que c’est tellement désespérant qu’il faudrait qu’elle aille le déclarer au ministère pour obtenir une prime d’alloc’ pour moi. Mon père dirait que c’est parce que son petit bébé est trop gentil pour ce monde. Mes sœurs diraient que c’est parce que je suis débile, cimer la fratrie, et qu’au final j’y peux rien.
Voyez, j’ai besoin de personne pour me descendre, parce que ma famille le fait bien. J’ai besoin de personne aussi pour me défendre parce que ma famille le fait bien. Alors du coup je sais pas trop si je dois le prendre bien ou mal. Mais je pars déjà avec un peu trop de pas confiance en moi -je sais pas comment on dit en fait – pour réussir correctement dans ma vie, puisque le monde est persuadé que je vais me ramasser quelque part en cours de route et que je vais me péter les deux dents de devant. Ce qui confortable c’est de se dire que ma famille sera là pour me ramasser et se foutre de ma tête en même temps. Non, je vous jure, c’est carrément génial. Maintenant personne s’attend à ce que je réussisse un truc dans ma vie, alors si j’y arrive, vous voyez, j’obtiens leur respect pour l’éternité. Normal.
Donc on disait quoi ? Ah. Oui. Ma vie craint. Et je le dis pas parce que je suis une ado mal dans sa peau où j’en sais rien en fait c’est une constatation. Déjà parce que je risque de mourir à tout moment, vraiment à tout moment. Et que ça c’est la faute à mes hormones. Non vraiment, je regrette carrément d’être moi, parfois. Alors bon, ok, avant que vous n’en appreniez plus, sachez que j’ai des circonstances atténuantes, déjà, ma stupidité, mon ébriété et mon manque de… euh… Discernement voilà. C’est eux qu’il faut blâmer. Parce que j’ai peut-être éventuellement accepté d’être le larbin de quelqu’un consciemment. En fait. Ce qui en dit long sur la perception que mon moi bourré a de moi. En plus, pour me défendre je dirai qu’on m’a juste demandé de faire attention à pas terminer dans le lit de quelqu’un d’autre, ce que j’ai fait. Bon. Par contre, j’ai peut-être éventuellement, par accident volontaire, peut-être je dis bien peut-être été l’une des trois protagonistes dans une affaire totalement invraisemblable de serment inviolable. Ok vous avez bien lu. Comment peut-on être débile à ce point ? Bienvenue dans ma vie.
Les conséquences ont été les suivantes :
1) Ma mère m’a défoncé
2) Mon père était mort de trouille
3) Ma mère m’a interdit de sortir pendant les prochaines quarante cinq années, il me reste quarante deux ans à tirer youpi
4) Je me souviens absolument pas de ce que j’ai promis
5) Mais apparemment si je me rétracte y’a moyen que je m’en sorte bien (d’après ma mère) (si je retrouve le mec en question)
6) Sauf que je me souviens toujours pas
7) Je suis toujours pas morte, ça fait quand même deux ans
8) Je flippe quand même de ouf
9) Ma fratrie s’en tape complètement, ou j’en sais rien
10) Il était quand même vachement bg dans mes souvenirs le mec en question
11) Vous aussi vous l’auriez fait
12) Si vous vous souvenez d’un truc où si tu te reconnais dans cette description sommaire n’hésite pas à me contacter pour qu’on annule vite fait tout ça.
En fait c’est pas aussi
terrible que ça en a l’air.Y’a une petite chance pour que ce soit pas moi qui suit l’obligée, vous voyez ? Ok ma mère y croit pas, mais ma mère c’est pas le centre du monde sorcier donc elle se calme un peu. (Si je disparais après vous saurez pourquoi). Très objectivement je sais pas à quel point on peut être mal pour faire ce genre de chose. D’ailleurs, moi je me souviens de pas grand-chose, mais d’après le bouquin qu’on m’a forcé à lire après cette histoire, il faut être trois pour faire ce genre de truc. Et y’en avait au moins un qui était pas trop bourré dans cette affaire pour nous arrêter au lieu de faire genre « yolo jle fé ». NON MONSIEUR.
Je me demande de toute façon pourquoi j’y suis allée à cette teuf, c’était nulle. En plus y’avait que des mecs nazes qui parlaient mal des moldus (et mon père est moldu vous voyez). Que des meufs nazes qui parlaient mal des moldus et qui ont forcément des problèmes avec la réalité parce que vu la perfection de certains trucs, moi je me sentais grave mal à côté. En plus j’étais tellement nerveuse que j’ai bu comme un trou. Mais alors un trou sans fond je peux vous dire, tellement j’ai vomi et je me suis sentie mal après.
Moi je vais jamais dans les trucs comme ça, parce que tous les gens t’as envie de les frapper parce qu’ils passent leur temps à se prendre de haut. Et que moi ça m’énerve, mais je suis plutôt du type à ramper sur le sol et prier pour qu’on m’écrase pas. Voilà. Sauf que on m’a dit « vazy fé pa ta pute » et moi, j’en suis pas une. Ok. Non, bon je sais que c’est pas très crédible comme ça. Mais juré que c’était pour essayer d’être socialement acceptée par le reste de la communauté sorcière débile qu’on appelle plus communément les êtres populaires, parce qu’on veut tous le devenir. Alors j’y suis allée. Et puis vous voyez c’est comme quand on vous dit « viens essayer un truc ultra cool, allez quoi ça va être marrant. » Vous savez pertinemment que ce sera pas marrant pour vous mais pour les autres, mais vous y allez quand même parce que vous vous dites
qu’est-ce qui peut m’arriver de mal, après tout. MAIS TOUT, FACE DE GARGOUILLE, RÉFLÉCHIS UN PEU. Sauf que moi j’étais pas très disposée à réfléchir. Et quand y’a quelqu’un avec un trop joli sourire en face de moi… Ben je réponds plus de rien et je réfléchis encore moins.
Voilà. Et puis de toute façon, je sais pas pourquoi je m’entête. Je tombe toujours amoureuse des mecs qui veulent :
1) Juste coucher
2) Juste rigoler
3) Me manipuler pour xy raisons (sérieux les gars je sers à rien dans ma vie ne m’approchez pas svp)
4) Que je les rencarde sur mes sœurs
5) S’amuser parce qu’ils ont des problèmes pas très sain dans leur petite tête
6) Juste passer le temps
7) Faire genre ils sont pas gays, mais ils le sont de manière obvious
Je vous jure c’est vrai. Un jour un mec me demande de sortir avec lui, dans ma tête je me dis cool, il va peut-être me couvrir de cadeaux et me dire des mots d’amour aussi. C’est peut-être le prince charmant de ma vie enfin, pourquoi personne n’a capté quand même que j’étais une fille trop cool avant lui ??? Sauf que l’heure suivante il veut m’emmener dans les toilettes. Déjà, je me suis dis, mince alors, pourquoi il veut que je l’accompagne, j’ai pas l’intention de lui tenir la porte quoi ou la cuvette. Sauf que c’était pas pour que je lui tienne la porte. Mais pour que je vienne avec lui dans les toilettes. Alors moi je pense que je vais me tirer vite fait, sauf que le mec… Je vous jure, il tente une approche dangereuse vers ma bouche, alors je lui dis normal que ça va pas la tête ?? Attendez raconté comme ça c’est moins bien alors je vous mets les dialogues :
(moi) – WTF Qu’est-ce que tu fais ???
(Lui) – Ben quoi on là pour ça, non ?
(moi) – T’es ouf ou quoi ?
(Lui) – Ben quoi ?
(moi) – J’ai pas dit qu’on s’embrasserait. Tu sais pas que mon premier baiser d’amour il est capable de sauver le monde ? Alors respecte-le, si ça se trouve je vais réussir à te tirer d’un maléfice de sommeil éternel avec.
(Lui) – T’es conne ou quoi ?
(moi) – Hein ?
(Lui qui enlève sa robe de sorcier) – Bon et puis je m’en fous, enlève tes fringues.
(moi qui essaie de reculer dans un espace aussi confiné) – Non mais alors je crois qu’on est pas du tout du tout sur la même longueur d’onde.
(Lui qui s’arrête) – Attend mais j’y crois pas. T’es en train de me dire que t’as pas l’intention de coucher avec moi ? Arrête tes conneries, tout le monde sait que t’es une chaudasse.
(moi qui comprend pas trop en fait et qui essaie de se cacher les yeux) – Quoi ??? Mais absolument pas, wtf ??? Est-ce que tu pourrais te rhabiller stp, sinon j’appelle ma mère.
(Lui, qui se rhabille et qui me fixe méchamment) – ça va, fait pas ta prude juste à cause de ça. C’est bon, j’y crois pas comme t’es relou en fait. De toute façon ça me ferait chier de baiser avec une pouffe, regarde ta face, tu mets tellement de maquillage que ta mère doit pas te reconnaître.
(moi qui se cherche une répartie) – Alors là c’était vraiment très méchant. Pourquoi j'ai fait semblant d'être intelligente pour t'approcher?? Rends-moi mon temps perdu stp.
(Lui qui pense toujours qu’il a une chance finalement) – Si tu me demande gentiment de te pardonner on peut s’arranger.
(moi qui lui balance un sortilège de chauvefurie à la tronche et qui essaie de se tirer) – VTFF FDP
Moralité. Si un mec veut vous emmener dans les toilettes, fuyez-le, c’est qu’il est vraiment ultra naze. Habituellement je suis pas le genre de nana qui aime les ennuis. Au contraire, moi je rase les murs, je baisse la tête, on me dit dégage je dis oui m’dame, bien sûr m’dame, sauf que parfois faut juste pas pousser. Alors je réplique. Et puis après normal je rase les murs pendant quatre semaines en espérant ne pas retomber sur la personne offensée. Ce que je préfère moi, c’est balancer par derrière. Hop vous me voyez pas mais j’ai déjà noté une quarantaine d’infraction sur mon carnet, vous pouvez pas me test, surtout pensez à moi pendant vos punitions, ça me fait très plaisir.
D’ailleurs, moi j’aime pas les gens. Les gens m’aiment pas non plus. Mais c’est pas un mystère et oui je décide
si je veux si les gens m’aiment ou pas. (Et moi je préfère penser qu’ils m’aiment pas comme ça je me sens pas mal moralement quand je me dis que je les aime pas.) (parce que la culpabilité ça donne des rides.) Et si je les aime pas, je traîne pas avec eux. Et si je traîne pas avec, aucune chance qu’ils me prennent pour leur pigeon. Aucune chance aussi qu’ils me pourchassent dans les couloirs parce qu’ils auront malencontreusement découvert que je les ai balancé à tel professeur. (Je suis tellement maline en vrai pourquoi les gens pensent que je suis débile??) Déso pas Déso. Ok. Faire de la délation c’est devenu un réflexe, un moyen pour moi de survivre. (Et puis si ça se trouve je vais pouvoir grappiller des points comme ça pour ma moyenne). J'ai là encore des circonstances atténuantes, à savoir l'environnement hostile dans lequel j'ai grandi.
Ma maison est un foutu nid d’acromentulas. J’ai appris à balancer et accuser les autres avant de savoir parler. Parce que c’est pas qu’on est sept, mais si les gars. Les Faraday ont eu sept enfants. Que des filles. Sauf le dernier qui est garçon et est particulièrement chouchouté par le reste du monde tout ça parce qu’il a un pénis. De la taille d’un pois chiche parce que c’est un bébé, mais quand même. Parce qu’il faut savoir que chez nous on fait dans les filles depuis des générations et des générations, alors vous imaginez pas comme elles sont toutes choquées mes tantes. Genre elles sont limite en train de vouer un culte aux ovaires de ma daronne. Juré. Elles sont graves. Moi, je suis la cinquième. Donc avant moi j’ai quatre sœurs toutes plus belles que moi. La sixième a trois ans de moins que moi, d’ailleurs c’est la plus sweet de l’univers, je vous jure, même ma grand-tante Clara l’aime bien, alors que Grand-tante Clara elle est comme moi, elle aime personne, même pas ses chats. Vous voyez le bordel dans la maison ? Depuis toute petite je me bats pour la salle de bain, littéralement, hein, des fois ça se termine en bataille royale à coup de coussin ou de baguette quand elles sont particulièrement vénère. Donc les coups bas, j’y suis habituée et je peux vous dire que je suis la première à aller pleurer dans les jupes de ma mère ou celles de mon père. Et j’ai honte de rien. De rien je vous dis. Et ça m’a plutôt bien réussi jusqu’à présent. Sauf que ben voilà, il paraîtrait que je suis la plus désespérante du lot, parce que je me retrouve toujours embarquée dans des trucs insensés. Mais je m’en fous, parce qu’en attendant la préférée de papa, c’est moi.
En classe moldue, on a eu un cours particulièrement inintéressant, vous voyez la matière où il faut retenir des dates et où vous avez mal à la tête alors qu’au fond vous vous en foutez parce que l’histoire c’est passé et que maintenant on s’en balance, vous voyez ce que je veux dire ?? Même quand vous dites ça à votre prof’, genre que ça vous servira pas plus tard sauf en cas de conflit atomique et que vous vous emmerderez sévère dans votre bunker ben le prof il s’en fout je veux dire il vous répond, parce qu’il a pas de répartie, « Honey, vous passerez votre samedi après-midi à disserter sur l’importance de la résistance pendant la seconde guerre mondiale » et là vous vous êtes « oh non, olalah mais je suis privée de sortie je peux pas sortir pour aller jusqu’au collège même pour faire des retenus et puis je dois aider mon daron à balayer son salon de coiffure et tout j’ai grave pas le temps. En plus moi et disserter on est pas du tout en accord, parce que déjà je savais même pas que ça existait comme verbe du coup voilà. ». Mais lui il s’en fout. Je veux dire voilà il est là ok, faites votre devoir et gardez votre opinion pour vous en mode je suis un tyran. Donc voilà je veux dire je me suis pris un devoir comme ça avec plusieurs filles vous voyez et en permanence on parlait de ce qui se passait avant et tout.
(Fille inconnue 1) – Vous rendez compte ??? Si j’avais grandi dans un tel climat, moi je serai une résistante. Parce que vrai, moi j’ai envie de sauver la veuve et l’orphelin.
(Fille inconnue 2) – Ben moi je serai sans doute en train d’être déportée parce que ma famille est juive. Tu parles d’une chance.
(Fille inconnue 1) – Non t’inquiète je serai venue te sauver et tuer quelques bosh, qui sait on aurait peut-être libérée les français de l’occupation, t’imagine ?
(Fille inconnue 3) – Direct, moi j’aurai pris les armes aussi. De toute façon je suis black alors c’est soit ça, soit j’attends d’être balancée dans un camp de travail. Trop relou les gens et leur habitude de penser qu’on est des esclaves.
(Fille inconnue 2) – C’est clair et puis c’était les meufs qui faisaient tout puisque les maris étaient partis à la guerre et tout.
(Fille inconnue 1) – Et toi Honey, tu dis pas grand-chose, qu’est-ce que tu ferais ?
(moi) – Ben moi je préviendrai la gestapo qu’il y a une juive qui vit à côté de chez moi pour avoir une ration de bouffe supplémentaire. Et si je te vois en train d’échafauder un plan pour essayer de « sauver » des déportés, pareil je te balance. Et puis je suis désolée de te l’apprendre N°3 mais tu serais déjà morte depuis trop longtemps pour participer à quoi que ce soit.
[toutes les trois] - …
(moi) – Donc en fait je serai collabo’ et vous seriez sans doutes toutes mortes à cause de moi.
(N°1) - Non mais j’hallucine. T’es carrément un monstre.
(N°2) – Ma famille crache sur les gens pour moins que ça, mini-hitler !
(N°3) – Donc techniquement t’es en train de dire que t’es raciste et antisémite? Bravo la mentalité.
(Les trois se lèvent pour aller me juger plus loin)
Voilà pourquoi basiquement je déteste les gens. Parce qu’ils se pensent meilleurs que les autres et qu’ils sont là, avec leur courage à deux noises et leur leçon de moral, alors qu’ils savent rien. Déjà moi j’ai jamais été raciste ou antisémite – et puis d’ailleurs je sais même pas ce que ça veut dire – sauf que très honnêtement, si j’ai la dalle je balance les gens, j’ai pas de problème avec ça moi. Si des gens menacent ma vie pareil, je balance et puis de toute façon qu’est-ce que ça peut faire, c’est pas eux qui vont vivre avec ça sur la conscience, non ? Moi je suis pas de ces gens qui veulent sauver des vies. De ces gens qui pensent que le moment venu ils deviendraient des héros. J’ai pas grand-chose dans ma vie, juste moi, alors permettez que j’y tienne un peu quand même, s’il vous plaît, merci ?? Je m’adapte tel un cafard et je fais tout pour survivre. Même si ça consiste à faire des choix moralement discutables. Je veux dire une bonne partie de la population devait faire tout ce qu’ils pouvaient pour survivre à ce moment-là. Et moi j’ai pas de problème à dire que j’aurai tout fait pour survivre et que je ferai tout, d’ailleurs. Et ça veut pas dire que j’ai des problèmes avec les gens, ou leur race ou leur croyance ou leur capacité magique. Je m’en fous complètement juste, laissez-moi vivre, ok.
De toute façon, ça toujours pas changé dans ma tête. Je veux dire, si on pointe une baguette sur ma tempe et on me dit « Rejoins-nous ou meurs. » Moi je rejoins qui vous voulez. Les adorateurs du soleil, les sigmas, les mecs qui vouent un culte à Merlin, tout le monde que vous voulez hop. Je signe et je m’écrase en espérant qu’on m’oublie. Je danse la macarena si on me dit « danse la macarena » même pas besoin d’impero pour les amuser, je me mets en quatre pour pas crever, même si je dois me pisser dessus de trouille. Et pensez pas m’avoir en menaçant mon entourage hein, si on me dit « Rejoins-nous ou ta famille meurs. » Alors là je préviens direct que déjà ma mère se laissera pas faire, c’est que c’est une ancienne gryffondor – en fait toute ma famille l’est, sauf mon père (normal vous me direz, lui il est cap coiffure) – donc elle vous rira au nez. Et puis après, si le sort de ma famille finit un jour par reposer entre mes mains, je donne pas cher de leur peau. Ils savent tous qu’on est cuit. Pffuit. Grillé. Le monde est mort, enterré. Adieu.
Enfin, je me dis que ça m’arrivera pas à moi. Je vois pas pourquoi on viendrait me menacer avec une baguette, genre je sais même pas faire le larbin correctement, en plus, donc je doute qu’ils viennent me chercher personnellement. Vous savez genre les méchants ils lisent pas le cv des autres pour recruter. Donc si c’est pas moi qui vais les trouver, hop, ils sauront jamais que j’existe. (Et puis on peut parier cinquante gallions que je risque probablement d’énerver les mecs tarés qui tenteraient de me recruter alors vaut mieux pas y penser. Moi je préfère rester dans mon coin et dire du mal des gens en solitaire, les trucs en groupe, c’est pas trop mon truc, justement, parce que y’a trop de monde dans un groupe et que c’est fatigant voyez de faire semblant d’être « cool » à force.
De toute façon ça sert à rien la gentillesse et la bravoure. Une fois j’ai essayé de sauver ma petite sœur de gars en septième année qui l’embêtaient, elle m’a fait « Honey, t’es mignonne, mais arrête tu fais pire que mieux. » Voilà. En gros. Je suis mignonne, mais je sers à rien. Du coup, moi j’arrête de vouloir aider les gens. Je rase les murs et j’attends qu’on m’appelle si on a besoin de moi. Je me dis qu’on sait jamais si j’aggrave encore le problème, je vais me faire insulter et en plus je risque de me faire embêter à mon tour. Et j’ai un tout petit seuil de résistance à la douleur. Vraiment tout petit. Donc j’apprécierai fortement qu’on évite de me chercher des ennuis merci.
De toute façon, moi j’ai pas de répartie. En fait, si, mais je fais pas exprès, genre quand j’essaie d’être cool et de sauver le péhon du coin je finis toujours par m’embrouiller. Mais alors quand on m’insulte, direct moi j’ai toujours un truc vraiment con à répondre. Comme « T’as vu ta tronche ?? Elle ferait peur à tous les détraqueurs du coin. » Ce qui n’est pas très en adéquation avec ma volonté de survivre dans ce monde cruel. Sauf que j’y peux rien, j’ai un peu trop de fierté, planqué là, quelque part dans mon corps et elle est toujours piquée à vif quand on essaie de m’insulter. Pareil quand les gens se sentent obligés de me réexpliquer un truc parce qu’ils pensent que je suis débile ou qu’ils essaient de me prendre pour un pigeon (enfin, ça c’est quand j’arrive à m’en rendre compte). Direct je m’énerve un peu. Puis après je regrette. Et je fuis. C’est compliqué d’être moi.
Autre chose à savoir. Dans ma famille on est pas honnête. On est
radicalement honnête. C’est à dire qu’on apprend à dire la vérité, tout le temps, vraiment tout le temps je vous jure c’est sacrément fatigant alors j’imagine bien que je dois être de type fatigante aussi avec les autres. Et toutes sortes de vérité, même les plus déplaisantes. Surtout les plus déplaisantes. C’est un peu pour ça que c’est toujours très animé chez moi. Même si on fait des coups de putes on finit par tout avouer si on nous demande la vérité. Ça veut pas dire qu’on est désolée de l’avoir fait, nooon faut pas déconner, et ça finit encore en pugilat façon catch moldu vous voyez ?? Le problème c’est qu’on est habituées chez moi à dire la vérité et tout ce qui nous passe par la tête, genre tout le temps, mais le reste du monde il a plutôt du mal à encaisser. Surtout quand vous entendez une Faraday s’exclamer que vous êtes moches, vous pouvez être assuré qu’elle le pense vraiment. Et ça donne souvent envie aux autres personnes de nous détester. Certaines de mes sœurs sont diplomates, quand même, donc elles arrivent à bien s’en tirer, mais moi ? Je tiens à rappeler que je suis toujours privée de sortie alors je vois pas beaucoup de gens en dehors (et c’est tant mieux) des gens sur l’internet de Papa. Alors du coup quand j’ai fini par comprendre que c’était un truc familiale et que généralement les gens vivent pas de manière aussi abrupte j’ai été choquée. Scandalisée aussi. D’où j’ai passé quinze années à supporter « Tes seins Honey, c’est pas des seins, c’est des œufs au plat. Mais alors sacrément plats. » ??? Le monde aussi il était pas préparé à ce que moi aussi je sois radicalement honnête avec les autres. Mais pffiut, j’y peux rien, je peux pas m’empêcher de faire des remarques désobligeantes. Et où très obligeante à des gars dans le couloir, gars qui sont souvent pris, donc ben, je dois souvent déguerpir pour pas me prendre de mandale. Et ça aurait pu très mal finir, Sauf que mon super talent à moi c’est la course à pied. Pour fuir c’est vraiment pratique et je suis bien contente que toutes les Faraday soient obligées de pratiquer un sport. (Parce que vous croyez qu’on a la choix, vous ?? Non. Dans mon cas c’était soit ça, soit le marche nordique. Alors qu’en fait le patin c’est grave classe, remboursez ma jeunesse.)
De toute façon, moi j’ai pas trop le choix. Vous avez vu mes fesses ? Et ben parlons en, tient ! Elles ont l’air bien comme ça, mais si je mange un peu trop… BAM !!!!! ça fini par ressembler à un flan. Alors je cours et je pleure mes excès de gâteaux. La vie est injuste avec moi, c’est vrai. Je suis pas brune et sexy, non, quand moi je suis née y restait plus assez de sexy puisque mes sœurs ont tout pris pour elles. Résultat des courses j’ai des cheveux vaguement châtains, mais moche, vraiment moche au naturel. Un truc cendré qu’on pouvait confondre avec du gris au soleil, alors j’ai demandé à mon papounet de m’arranger ça. Depuis j’ai les cheveux bleus, parce qu’il faut pas contrarier le sens artistique de mon père et puis vous voyez y’a certains professeurs qui ont la même couleur comme ça, hop, ils pensent que je me suis inspirée d’eux alors qu’en fait c’est juste mon père qui a décidé pour moi tout ça parce que ça allait bien avec mon visage en forme de cœur.
Mais y’a un truc qui est bien dans tout ça. Si si. Même si ma vie est pourrie je suis bien contente d’être une Faraday. Pourquoi ? Et bien c’est plutôt simple… D’ailleurs vous voyez pas ? Mes cheveux brillants, ma peau parfaite malgré l’excès de maquillage, mes cuticules parfaites aussi, sans parler de mes ongles (j’ai une putain de fête foraine sur les ongles les gars) et de tout ce qui touche un tant soit peu à l’apparence physique ? C’est un truc purement familiale. Chez les Faraday ont est dans l’esthétique de mère en fille(s) et on en est fières. Les autres peuvent bien se vanter de travailler comme médicomages, tireurs de baguette, ministère de je sais pas quoi, joueuses de quidditch pro’, dompteur de dragon ou de troll, peu importe.
Ils viennent tous chez nous. Pour des gommages, des manucures, une mise en beauté, pour absorber diverses potions qui vous feront briller la peau, étinceler littéralement… Forcément c’est chez nous qu’ils viennent. Et ils sont vachement contents quand ils ressortent parce qu’ils en ressortent fabuleux même quand ils sont moches.
Alors forcément nous aussi on doit faire bonne figure. Être plus ou moins un modèle de beauté extérieur. Bon. Ok chez moi ça se voit pas trop parce que… Je sais pas trop en fait, pourquoi la vie est nulle avec moi ? Donnez-moi des seins, un cul et un des cils longs, non ? Alors je mets un peu plus d’artifices que les autres. Maquillage, parfum, manucure sur tous les ongles, pilling, crèmes diverses et variées et potions qui font bien. Ma trousse à maquillage c’est un coffre fort de chez Gringotts tellement y’a des trucs cool. Je vous jure une fois y’a une fille qui a essayé de me la voler, tellement elle contient des produits qui coûtent la peau de mon cul. (Presque littéralement) (Et la concurrence fait quand même rage dans le milieu). Et là encore ça vient de chez nous, les formules pour tels onguents et baume à cheveux magiques qui vous fait repousser les cheveux en un clin d’œil !! Sans parler des diverses potions esthétique… Chez nous on est tous ultra balèze en potion, parce qu’on a ça dans le sang. Je veux dire wow,
même moi ! Notre avenir il est tout tracé. C’est dans la beauté qu’on est censées travailler plus tard. On y est vivement encouragées et formées pour penser de même. (Parce que vous croyez que j’ai choisi de travailler dans le salon de mon père??) Alors ben chez moi on sait tricoter et coudre avec une baguette plus vite qu’une armée de grand-mère. On achète pas nos fringues, on les
fabriques. On apprend à s’entretenir – ma mère est grave sérieuse à ce sujet – avant même de savoir compter. Donc forcément. Je me dis que ma famille est grave bien, quand même.
Moi je sais ce que je veux faire. Plus ou moins. Je me tâte en fait. Soit j’ouvre un spa magique avec option douche de poudre de fée. (Mais pour ça faudrait que j’devienne un tant soit bonne en cours.) Soit je deviens coiffeuse comme mon père, sauf que j’ouvre un salon au Pré-au-Lard pour escroquer les futurs étudiants de Poudlard et que j’utilise des méthodes plus magiques que lui. (D’ailleurs, moi je sais déjà couper les cheveux alors si vous êtes intéressés je vous les fait pas cher, je connais même une formule magique pour que vous cheveux deviennent crépusculaires.) Mais je veux dire y’a pas de formation coiffure à Poudlard. De toute façon, je sais pas trop ce que je vais faire. Je veux dire moi je suis naze dans tout. Sauf les potions. Je sais pas quoi prendre comme cursus et c’est ultra stressant.
Déjà pas Occultisme, parce que les professeurs ils font peur. Et puis même si je me débrouille avec ma baguette, je me vois pas devenir une … Je sais pas. Auror ou langue-de-plomb, ça fait beaucoup trop flipper. (J’arrive direct les criminels ils ont pas de respect pour moi, je le sais). LLCM ?? Mdr cette matière elle sert à rien, pourquoi tu veux apprendre le troll c’est pas comme si t’allais tranquillement en rencontrer un dans la rue ??? Moi de toute façon je sais déjà parler le troll, par écrit, je vous capslock quand je veux sur facebook. (je passe beaucoup trop de temps sur l’internet de mon papa, ma mère va finir par me capter et déshériter.) En fait y’a pas que cette matière d’inutile dans le tas, mais ça me fait beaucoup trop rire d’imaginer les pignoufs de LLCM essayer de grogner dans l’ordre alphabétique de la langue troll. Le seul truc bien c’est rhétorique de sorcier, ça vous apprend à bien parler. Moi je veux bien bien savoir parler. Coopération magique… Ben ça théoriquement c’est ce que je devrais prendre mais je suis trop nulle en arithmancie et toutes les autres matières en fait. Et puis moi j’ai pas envie de diriger une firme internationale, juste un établissement tranquille pépère. Médicomagie non plus, ça craint quand on a peur du sang cette spé’ non ? Et puis je me vois pas rester huit années à l’école, erk non. Le droit magique ça a l’air ultra ennuyeux en fait donc je me suis pas renseignée, mais la prof de droit elle fait peur elle aussi alors bon… Il me resterait plus que SSAF ? Mais… J’ai peur très sérieusement des dragons. D’ailleurs ça devrait même pas exister comme cursus. Ou alors sans les dragons. Ça devrait s’appeler Cursus Quidditch et Autre. Parce que je me suis renseignée là-dessus. Y’a pas beaucoup de cours, mais tous les gens qui font cette option sont des fans de dragon atteints qui ont oublié qu’un dragon peut se servir de vous pour se curer les dents. Voilà. Je suis persuadée que je suis pas faite pour cette école. La preuve le choixpeau a grave bugué quand on me l’a posé sur la tête. Alors qu’avec toutes mes sœurs il a hurlé « GRYFFONDOR » à plein poumon au bout de cinq secondes. Avec moi carrément il a pris le thé, les petits gâteaux, tout.
(moi) – Euuh… M’sieur le choixpeau ?
(Choixpeau) – Chut je dois me concentrer. Tu es une petite Faraday intrigante. Est-ce que je devrais te mettre chez les gryffondor, comme tes sœurs ?
(moi) – Oh ben non m’sieur, moi je suis pas assez brave et dingue pour allez là-bas, je veux dire ils sont un peu trop euh… téméraires vous voyez le genre ??? Moi je préfère rester au calme et fabriquer des fringues. Et puis les aventures c’est pas très bon pour les ongles.
(Choixpeau) – Je vois alors… Serpentard ?
(moi) – Oh ben non, m’sieur le Choixpeau, malgré tout le respect que je dois à m’sieur Salazar, je déteste pas assez les autres pour aller dans une maison comme ça. Et puis j’ai pas d’ambition, moi, je veux juste qu’on me laisse tranquille. Faudrait que j’aille mal parler des autres en groupe et en fait je crois qu’ils vont me détester. Et puis je suis pas assez méprisante, je crois.
(Choixpeau) – Pffeuh, alors Poufsouffle ?
(moi) – Oh ben non, m’sieur le Choixpeau. Je suis pas assez gentille. J’aime pas non plus les gens assez pour ça… Genre ok je fais des efforts et tout, mais si on me demande d’aller sauver mes amis, moi j’y vais pas parce que je préfère me sauver moi. En plus je suis pas super loyale comme Faraday. Vous voyez ?
(Choixpeau) – Roh que tu es difficile. Que dis-tu de serdaigle ? (Je suis sûre il a dit ça pour rigoler vu le ton qu’il a pris)
(moi) – Oh ben non, m’sieur le Choixpeau. Je suis pas assez maline pour ça. Affreusement curieuse peut-être, mais trop débile et puis ils ont pas l’air assez sociable, là-bas, alors que moi je sais dire bonjour quand même.
Choixpeau) – De toute évidence. Il ne me reste plus qu’à choisir pour toi et tu seras :
(CLIFFHANGER DE OUF ON VERRA APRES LA VALIDATION YOLO)
Donc je sais que je suis dans les emmerdes concernant mon avenir. Je devrais peut-être obtenir mes Buse’s et me tirer de là. Mais il faudrait que j’immigre dans un pays très peu développé pour que mes parents viennent pas m’y retrouver et me priver de sortie jusqu’à ce que je meurs. Pourquoi y’a pas de cursus professio...nnali...truc. Dans ce foutu château ??? Mais je perds pas espoir, si cette année je réussi à trouver le dirlo, je lui parle de mon plan pour l’avenir qui tient sur une vingtaine de parchemins pour le convaincre d’aller convaincre le ministère pour qu’il fasse passer un décret qu’on finisse par ouvrir une section pour les inadaptés des cours comme moi. En attendant je squatte les cours des quatrièmes années pour trouver ma voie et si je la trouve pas il me restera mes yeux pour pleurer. Au moins.
C’est ça. En gros. Ma vie. Mon histoire à moi. C’est un peu nul, quand même quand on y pense et puis je me dis que ça risque de bouger à cause des événements récents avec les sigmas. J’ai envie de rentrer à ma maison d’ailleurs, vu comme tout le monde semble incapable de régler cette histoire, mais je sais très bien que je peux pas. Pas réellement. Papa et maman sont en fuite quelque part dans le monde, parce que ma mère a peur que mon père décède avec les sigmas. (ça a l’air super grave et triste, mais ils doivent juste faire les amoureux transits sur une barque à Venise) Y’a toujours mes sœurs mais j’en sais rien, en fait, elles ont l’air de croire que je comprends pas la situation et ça m’étonnerait pas qu’elles soient dans des armés révolutionnaires pour aller casser des culs de sigma.
Et moi dans tout ça ??? Ben je sais pas trop. Je crois que j’ai peur pour demain, parce qu’on rigole, on s’amuse, mais je sais bien que dehors il se passe des trucs graves. Qu’il y a des gens qui sont morts à cause de ça. Qu’on va peut-être tous y passer aussi. Je crois que j’ai peur, le soir quand je repense aux dortoirs qu’on explose et aux masques dorés qui stupéfix tout le monde et qui pourraient peut-être tous nous tuer s’ils en avaient envie. J’ai peur aussi qu’ils assassinent plus de monde, qu’ils s’en prennent aux gens qui sont la preuve vivante que les moldus et les sorciers peuvent s’entendre, genre ma famille et moi. Mais j’ai peur surtout d’y être mêlée parce que je sais très bien ce que je ferai. Alors, je sais pas, j’en sais rien. Peut-être qu’il y a pas assez de chose à dire. Que c’est pas moi la Faraday qu’il faut suivre si vous voulez vivre une aventure extraordinaire et épique. L’important c’est que je vais juste essayer, malgré tout, de rester en vie une année de plus et ce sera bien assez.