Aujourd'hui n'avait pas été une journée de rêve. Non seulement tu t'étais levée en retard - comme toujours à dire vrai - mais en plus de ça tu avais eu le droit à un cours de potion et à un cours d'initiation au vol, les deux d'affilés. De quoi éprouver ton self contrôle au plus haut point. Ou de quoi te rendre chèvre, plutôt. Après avoir foiré ta potion dans les règles de l'art, et après avoir fait exploser ton chaudron, tu t'étais rétamée non pas une mais deux fois durant ton exercice de balais.
Un soupir t'échappa tandis que tu te dirigeais d'un pas fatigué vers la cour extérieure. Tes déboires t'avaient coupé l'appétit. Et tandis que tes amis étaient parti se remplir la pense tu avais optée pour une sieste bien méritée à ciel ouvert. Tu n'avais pas le cœur à partager avec les autres de toute façon. Et tu ne voulais pas faire d'ombre à leur bonne humeur. Tout ce que tu désirais maintenant c'était pouvoir te prélasser au soleil et ne plus penser à rien - et surtout pas à cette matinée qui avait mal débutée.
Heureusement, peu de monde était présent pour une fois. La plupart des élèves devaient surement être dans la grande salle. Malgré cela, les places au soleil, sur les quelques bancs disséminés ci et là sur la pelouse verdoyantes, étaient chères. Ce fut pour cette raison que tu ne te posas aucune question lorsque tu en repéras une idéalement placée. Le seul hic ? Une espèce d’énergumène, affalée de tout son long sur le banc que tu convoitais et qui empiétait sur les ¾ de l’espace disponible. Tes sourcils se froncèrent mais tu poursuivis toute de même ta route. Ce n’était pas un élève mal élevé qui allait t’arrêter. Puis toi aussi, tu estimais être dans tes bons droits quant à l’accès à ce putain de banc en chêne.
Tu ne pris même pas la peine d’ouvrir la bouche pour prévenir l’inconnu de ta présence, ni le temps de le déloger pour te faire une place à ses côtés. Non. Tu te contentas simplement de t’allonger à ton tour de tout ton long, ta tête à la hauteur de ses cuisses et les jambes dans le vide. Déjà, tu sentais les prémices d’une migraine te vriller le crâne. Tu soupiras à nouveau, te dandinant pour trouver une position plus agréable compte tenu de la situation, puis tu te figeas. Les chauds rayons du soleil au zénith venaient jouer avec la cravate rouge et or, à moitié défaite sur son torse, de monsieur l'inconnu. Tu fermas les yeux pour ne pas être éblouis et espérant que cela puisse calmer ta douleurs aux tempes. Tu n’avais même pas pris le temps d’examiner le pauvre gryffondor que tu venais déranger pendant sa sieste à lui. Tout ce que tu avais remarqué c’est qu’il semblait grand, qu’il avait des cheveux très long et blanc, et qu'une douce chaleur émanait de ses jambes - ironiquement. Tu ramenas tes deux mains contre ta poitrine, te lovant contre cet afflux de chaleur inespéré. C'était agréable finalement. Même malgré ta position précaire.
Brusque, l'inconnu fit mine de gigoter en laissant échapper un râle auquel tu répondis d’une voix agacée tout en laissant produisant ce petit claquement de langue significatif de ton irritation montante.
« — Roh aller, soyez cool monsieur Grincheux. (Grinças-tu entre tes dents, exaspérée.) Laisses-moi de la place tu veux. Je suis un poids plume en plus, tu ne me remarqueras même pas. »
D'une paume, tu lui choppa la jambe la plus proche de ton visage et la serra de façon à lui faire comprendre que, oui tu existais et que, oui, tu ne comptais pas déguerpir d'ici et qu'il valait mieux pour lui en faire de même.
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