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 Spit your heart out (Bo)

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Neutre & Responsable du club de duels
Florence McFayden


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Florence McFayden





Spit your heart out (Bo)
18.09.16 16:38


Spit your heart out (Bo) XwRVdC9

In my life, I got this far
Now I’m ready for the last hoorah
Les aiguilles affichaient vingt et une heure cinquante-sept précisément. Elle était comme toujours, exactement trois minutes à l’avance.
D’un geste sec du poignet, Florence referma la grosse montre à gousset de son grand père et l’enfonça dans une des poches intérieures de sa  longue cape noire. Elle poussa les lourdes portes se trouvant devant elle et fit un pas à l’intérieur de la salle de duel. En un mouvement de baguettes toutes les torches de la pièce s’embrasèrent, éclairant l’endroit d’une lumière orangée et intense. Florence se débarrassa de sa cape, la jetant sur un des bancs de pierre qui se trouvait contre les murs.
Aujourd’hui pour la première fois depuis qu’elle était devenue enseignante, elle avait remis une de ses vieilles tenues de duellistes, comme celles-ci rendaient le mouvement plus facile. Elle portait donc de longues un pantalon près du corps de couleur sombre, dans lequel était rentrée une chemise blanche en flanelle, surmontée d’un gilet fin fait d’écailles de dragons.  Un peu plus épaisse qu’auparavant, Florence regretta son ancien tour de taille si délicat et décida que demain elle reprendrait une activité physique régulière. Si elle était loin d’être devenue flasque, elle n’avait plus rien d’athlétique et elle se rendait alors compte à quel point elle avait pu se laisser aller. 
Mais cela était terminé désormais. Isabeau ne tarderait d’ailleurs pas à arriver. Sa montre affichait à présent cinquante-neuf. D’un mouvement de baguette Florence tira ses cheveux en arrière et les noua en haut chignon, élégant et serré. Ceci fait elle roula des épaules pendant une vingtaine de secondes afin d’échauffer son corps désormais si peu habitué à de gestes brusques. Et une fois qu’elle eut terminée Florence prit place sur l’un des bancs face à la porte. Jambes écartées, elle posa les coudes sur ses genoux et croisa ses mains avant d’y apposer son menton. Ainsi, elle avait un air singulièrement masculin et c’était une habitude qu’elle avait perdue à force de trop souvent se faire traiter de garçon manqué. Mais elle avait oublié à quel point il était agréable de porter un pantalon et de pouvoir faire ce qu’elle souhaitait de ses jambes, sans que le tissu de sa robe ne vienne encombrer ses mouvements. Florence eut presque un sourire nostalgique quand les portes s’ouvrirent alors soudainement. Pile à l’heure.
Elle se leva instantanément et ses lèvres dessinèrent un sourire.

_ Bonsoir Isabeau. Quelle ponctualité ! 
                                      
Florence s’avança vers elle et s’arrêta au centre de la pièce. Elle se rendait compte à présent à quel point il lui tardait de commencer. Elle était sous tension ces derniers jours. La faute revenait évidemment à Sigma qui avait semé une véritable pagaille dans le château. Car en plus de devoir rester sans cesse sur leurs gardes (ce qui était stressant), ils devaient à présent régler tous les problèmes que ces derniers avaient causés et cela prenait un temps considérable. Et en plus de cela il fallait composer avec des étudiants fébriles ayant besoin d’être rassurés et Florence n’avait donc pas encore eu, une seule seconde à s’accorder. Ses journées étaient passées à courir d’un coin à l’autre, volant de problèmes en problèmes sans en voir la fin. Elle se contentait d’accumuler les tensions toujours un peu plus et à présent, elle se sentait incroyablement tendue. 
Elle se doutait bien qu’il devait en aller de même pour Isabeau. Cette dernière était sans doute ensevelie sous des tonnes de paperasses, de requêtes de journalistes et de lettres de parents inquiets. 
Florence ne laissa cependant rien paraître de toute la tension qui risquait de la faire éclater d’un moment à l’autre, paraissant imperturbable comme à son habitude.

_ J’ai pensé que nous pourrions commencer par le charme du bouclier. Je te laisse me lancer un maléfice en premier.

Sans perdre de temps Florence s’éloigna à une distance d’environ une dizaine de mètres. Buste droit, corps de trois quarts et face à Isabeau, elle plissa des yeux concentrée.

_ N’hésite pas y aller fort. Je suis prête.

Car à la reprise, il fallait toujours se faire violence pour reprendre le plus rapidement ses anciennes habitudes et Florence ne souhaitait pas gaspiller une seconde de plus. L’affront et la blessure cuisante laissée par Sigma n’avait toujours pas été oubliée. Elle en fulminait encore et le simple fait d’y repenser l’énerva.


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Isabeau Leroy


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Re: Spit your heart out (Bo)
18.09.16 20:01


Bo était prête bien avant l'heure du rendez vous et l'attente s'était révélée pire encore. Toute la journée elle n'avait pensé qu'à cela, même prise dans ses paperasses et dossiers interminables. L'attentat n'avait eu lieu que la veille, mais il lui semblait qu'une éternité s'était déjà écoulée depuis. Dès la première heure des hiboux par centaines s'étaient pressés à sa fenêtre, déposant lettre sur lettre sur son bureau déjà encombré. Des parents affolés demandaient des réponses, des explications, des nouvelles, des mesures de protection, des renvoies, rien de tout ça et tout à la fois. Elle avait tenté de leur répondre du mieux qu'elle pouvait, transférant certaines des missives au directeur ou aux directeurs de maison afin de s'alléger la tâche, mais il en arrivait toujours plus et cela semblait sans fin. Au milieu des parents se trouvaient aussi des politiciens et des journalistes curieux, ceux là elle ne les ouvrit même pas laissant à Bogeyman le soin de gérer l'image de son établissement. Ce n'était pas son travail. Elle passa également de longues heures à remanier l'emploi du temps des salles, devant trouver un nouveau lieu pour la classe d'étude des moldus sans que cela ne gêne les autres cours. Au final, quand le soleil commença à se coucher les hiboux se bousculaient toujours et bien peu de choses avaient avancé. À bout de nerf, Bo envoya sa propre requête au directeur pour deux nouveaux jours de congés payés, sachant qu'avance qu'il l'accepterait. Elle avait besoin de dormir et elle savait que ce soir elle ne se coucherait pas tôt.

Elle dévora le repas de la grande salle sans échanger un mot ni un regard avec personne, se réfugiant dans sa chambre dès que son estomac fut rempli. Il lui semblait avoir tant de choses à faire avant ce soir et si peu de temps. Elle expédia sa douche, tressa ses longs cheveux pour qu'ils ne la gênent pas, enfila un pantalon pour mieux se déplacer, attrapa un de ses vieux livres de sortilèges et commença à le potasser. Bo ressentait ce stress tout particulier aux écoliers, celui que l'on éprouve avant un examen que l'on sait approcher mais que l'on est pas sûr de réussir pour autant. C'était stupide. Florence (elle avait toujours autant de mal avec le truc du prénom) avait tenté de lui faire comprendre que ça n'avait rien d'une leçon, que c'était un entraînement entre égaux, mais Bo n'arrivait pas à s'en persuader. Peu importait à quel point la professeure était aimable avec elle, la taquinant, la complimentant, elle répondait toujours par des réponses polies toutes faites. C'était à s'en taper la tête contre les murs.

Bo fixa l'heure défiler lentement pendant les trente dernières minutes. Elle ne voulait pas être en avance, de peur que Florence devine son trouble ou ne la prenne pour... – pour quoi d'ailleurs ? elle ne le savait même pas – mais elle ne voulait pas être en retard non plus, pour ne pas se faire gronder. Se faire gronder. Non mais elle s'entendait penser parfois ? Décidément, elle n'arrivait pas à se faire à l'idée qu'elle n'allait pas en cours.

Il était vingt deux heures pile quand Bo poussa les portes du club de duels. La salle était déjà allumée, Florence présente, habillée et prête à commencer. L'énergie avec laquelle elle la salua la secoua presque, elle qui s'était pourtant préparée à ce moment toute la journée. Si elle tiqua sur le prénom utilisé elle n'en dit rien, cette barrière invisible toujours trop présente pour qu'elle se lâche vraiment. Bo détailla un instant la tenue de sa compagne, en apprécia l'élégance et la praticité, avant d'aller à son tour poser ses affaires sur les bancs prévus à cet effet. Elle retira sa robe de sorcier, trop encombrante, dévoilant un simple jean enfoncé dans des bottes de motarde et un débardeur. Elle faisait pâle figure à côté de Florence, mais il fallait admettre qu'il était difficile de lui arriver à la cheville.

Quand Bo se retourna la professeure était déjà au milieu de la salle, prête à attaquer, et elle qui ne se considérait pourtant pas comme lente fut soufflée par la rapidité de cette femme. Elle la rejoignit aussitôt, lançant un collaporta préventif vers la porte de la salle. Au cas où.

« J’ai pensé que nous pourrions commencer par le charme du bouclier. Je te laisse me lancer un maléfice en premier.
_ Très bien. »


Bo sentait le doute commencer à monter alors même que Florence lui demandait de ne pas la ménager. Et si elle ratait misérablement son sort ? Si elle visait mal ? Si elle perdait le contrôle et la blessait ? Bo songea une centième de seconde à abandonner, tout laisser tomber, dire que c'était débile et rentrer boire un chocolat chaud chez elle. Puis elle pensa aux masques, aux enfants, à son impuissance, et son hésitation laissa place à de la colère. Bo se redressa, prenant la posture droite qu'on lui avait enseigné des années auparavant, et déclama avec force :

« Expelliarmus ! »

Elle n'avait pas raté. Son soulagement fut si grand qu'un sourire étira ses traits. Mais ce n'était pas suffisant, ce n'était que le début. Elle recommença son sort, avec plus de conviction encore. Restait à savoir si elle arriverait à parer ceux de Florence après.
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Florence McFayden


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Re: Spit your heart out (Bo)
18.09.16 21:28


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Florence était extrêmement concentrée. Pourtant quelque chose la perturba tandis qu’elle observait Isabeau se positionner face à elle. Eclairée par la lumière orangée des torches, elle semblait animée d’une détermination ardente et Florence ne put alors s’empêcher de l’admirer. Comme il était à présent loin le temps de l’adolescence quand elle n’était qu’une élève ! Il lui sembla découvrir sa collègue sous un jour nouveau. Un jour beaucoup plus intriguant. Mais cet instant d’inattention lui coûta, lorsqu’un sortilège fusa de la baguette d’Isabeau. Elle ne fut pas assez rapide et fut instantanément désarmée. Surprise, Florence rattrapa sa baguette au vol  se remit en position, tout en s’agaçant de ce moment de maladresse. Elle se jura d’être plus aux aguets cette fois.
Isabeau s’exécuta à nouveau. Mais quelque chose n’allait définitivement pas. Peut-être était-elle plus lente qu’avant. Peut-être avait-elle perdue de ses réflexes, autrefois si aiguisés. Ou peut-être que quelque chose d’autre la perturbait. Elle ne savait pas. Mais Isabeau  la toucha avec succès une nouvelle fois, avant qu’elle ait le temps de conjurer le charme du bouclier. Et sa baguette décrivit un cercle dans les airs avant de retomber au sol, retentissant du bruit cuisant de la défaite.
De frustration, Florence se mordit la lèvre inférieure quasiment jusqu’au sang, énervée contre elle-même. Si elle paraissait toujours détendue et qu’en général rien ne l’affectait, Florence n’acceptait jamais l’échec aussi mineur fut-il. Et de plus il était assez embarrassant d’échouer de la sorte en face d’une collègue qui auparavant avait été son élève. Même si elle la considérait comme son égal en tout point. De plus, son orgueil prit un nouveau coup. Auror, elle ne s’était jamais distinguée par sa capacité à raisonner et à mener des enquêtes mais d’avantage par ses prouesses baguette à la main. Les duels ça avait toujours été son truc à elle ; Un loisir où elle se défoulait et s’en donnait à cœur joie quand elle était jeune et fougueuse avec beaucoup trop d’énergie à dépenser. Elle était d’ailleurs devenue championne de duel il y a douze ans, avant de s’intéresser au monde plus intéressant des duels illégaux où elle s’était fait connaître sous le sobriquet de « McFlash ». Mais ce temps était désormais révolu et il fallait croire qu’elle n’était qu’une pâle copie de ce qu’elle avait pu être auparavant. C’était rageant et frustrant.
Elle complimenta cependant Isabeau, admirant l’habilité dont cette dernière avait fait preuve.

_ Moi qui te pensais rouillée ! Tu te débrouilles très bien Isabeau.

Elle le pensait réellement, éprouvant même une pointe de fierté. Quelque chose comme l’élève avait enfin dépassé le maitre ou une citation du genre.

_ En tout cas à ta place je serais ravie. Elève, j’ai rêvé de flanquer une raclée à mes professeurs. Enfin… J’ose espérer que je ne t’ai jamais donné des raisons pour avoir cette envie.

Elle plaisantait avec un sourire charmeur, mais Florence ne pouvait s’empêcher d’être frustrée envers elle-même et elle reprit son air sérieux, bien décidée à ne plus commettre de bavures.
C’était à présent à son tour d’attaquer et elle décida elle aussi de faire usage de sortilèges de désarmement. Rapidement elle se mit en position mais au moment de jeter son sort elle se ravisa à la dernière minute. Florence perfectionniste, s’était arrêtée sur un défaut ; Son pouce avait légèrement glissé sur le manche de sa baguette et cela lui déplaisait. Elle se redressa alors énervée. Maugréa un juron sonore avant de s’excuser :

_ Pardon j’ai du mal à retrouver mes sensations et ça me frustre.

Florence tortilla son cou, en faisant craquer les articulations pour se détendre et faire le vide dans sa tête. De nouveau concentrée elle reprit sa posture :

_ Allons-y. 

Elle inspira un petit coup puis bougea son poignet d’un geste sec et vif. Expelliarmus.
Cette fois elle ne rata pas son sortilège mais particulièrement exigeante envers elle-même, car elle savait de quoi elle était capable, Florence ne put se satisfaire de si peu. Elle conserva son air sérieux et se remit en position ; Attendant cette fois la salve de sortilèges d’Isabeau, bien décidée à les parer cette fois-ci.


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Re: Spit your heart out (Bo)
19.09.16 0:16


Bo lança son sort et... désarma Florence. C'était si inespéré qu'elle en resta un moment sans voix. Elle, la secrétaire, venait de désarmer Florence McFayden, ex-auror, ex-championne de duel, auteur de trois livres reconnus après son tour du monde et, si on en croyait les rumeurs, ex-duelliste illégale. Pour un peu elle se pincerait pour en être sûre. En face d'elle sa compagne rattrapa sa baguette d'un geste expert, rappelant à Bo que la soirée venait de commencer. Peut-être avait-elle eu un moment de distraction, ça arrivait à tout le monde, et que ça ne se reproduirait plus. Oui, voilà, c'était sûrement ça. Elle raffermit sa prise sur sa baguette et lança son deuxième sort. Elle y mit toute sa conviction, sûre cette fois-ci de le voir contré par son adversaire, sans résultat. La baguette de Florence décrivit un bel arc de cercle, comme suspendu dans le temps, avant de retomber avec un écho terrible sur le sol de la salle. Bo fronça les sourcils, pleine d'incompréhension.

Elle savait qu'elle n'était pas mauvaise, elle le sentait au pouvoir dans son bras, mais elle n'était pas bonne à ce point-là. Pas au point de battre une personne avec une renommée mondiale comme Florence devant elle. Pourtant cette dernière alla chercher sa baguette comme si de rien n'était, peut-être un peu de lassitude mais Bo n'arrivait à discerner aucune colère dans sa physionomie. Alors que elle, de la colère, elle commençait à en sentir. Ce n'était pas normal. Florence revint, la félicita pour son sort, l'appela encore par ce prénom qu'elle ne supportait plus, continua de badiner avec elle comme si ce qui venait de se produire était la chose la plus naturelle du monde. Comme si elle était fière d'elle et pas du tout énervée par son échec.

« En tout cas à ta place je serais ravie. Elève, j’ai rêvé de flanquer une raclée à mes professeurs. Enfin… J’ose espérer que je ne t’ai jamais donné des raisons pour avoir cette envie. »

Elle lui aurait lancé un clin d’œil que Bo n'aurait pas été plus horrifiée. Elle resta de marbre, sans même se dérider pour la remercier de ses compliments, la rassurer quant à ses intentions. Les sortilèges, ç'avait été sa classe préférée. Des moments d'émerveillement et de joie. Et, par extension, Florence avait elle aussi été sa professeure préférée. Parce qu'elle était forte, belle, libre, que son CV faisait pleurer d'envie et que n'importe qui aurait eu envie de lui ressembler. Et voilà que cette femme qu'elle avait tellement admiré se faisait battre à plates coutures, sans même s'ébrouer. Bo cru sentir une émotion qu'elle n'avait préparé, une émotion qu'elle pensait ne jamais ressentir en sa présence. De la déception.

Mais peut-être était-ce juste en défense ? Peut-être allait-elle s'éveiller soudain au combat dans leur deuxième round ? Bo se redressa, chassant d'un mouvement de tête et sa mèche rebelle qui lui gênait la vue, et ses pensées immondes. Elle observa Florence se mettre en position entre peur et colère. Elle la regarda jurer, réessayer, se justifier. Si Poudlard n'avait pas déjà été assiégé, son monde se serait peut être écroulé à cette vue.

Florence finit par lancer son sort, sort qu'elle réussi à contrer avec un protego de justesse. C'était faible. Son protego était faible, bancal, mal ajusté, elle le savait. Alors pourquoi sa baguette était-elle toujours dans sa main ? Pourquoi sa compagne attendait-elle qu'elle réplique avec sérieux ? La colère reprit sa place dans les veines de Bo alors qu'elle baissait les bras, abandonnant toute posture. Elle planta son regard dans celui de la femme en face d'elle, cette femme qu'elle avait à peine réussi à tutoyer tellement elle l'avait marquée durant sa jeunesse. Elle la regarda dans les yeux, et les siens étaient emplis de fureur.

« Ça ne va pas du tout. »

Pourquoi faire semblant, pourquoi prétendre ? Quelque chose clochait et il leur fallait trouver quoi si elles voulaient continuer. Mais Bo était trop énervée pour songer logiquement, trop déçue pour chercher la petite bête. Alors elle attaqua de front, oubliant la barrière invisible, comme elle savait si bien le faire.

« Pourquoi est-ce que tu ne m'attaques pas à ton plein potentiel ? Tu as dis que je ne devais pas te ménager, mais ça vaut pour toi aussi. Qu'est ce qu'il se passe ? Tu as peur de me faire mal ? »

Cette idée lui fit serrer les poings et la mâchoire. Il était hors de question que Florence la couve de la sorte. Bo repartit à l'attaque sans prendre le temps de l'écouter.

« Tu sais pourquoi je t'ai demandé à toi de m'entraîner et pas à un autre ? Parce que tu es la meilleure. Tu as fait des choses dont tous tes élèves ont un jour rêvé, assis sur leur banc à t'écouter parler. Tu es la meilleure. Et je ne sais pas ce qu'il se passe, là de suite, mais il faut que ça s'arrête. Il faut que tu donnes tout ce que tu as et que tu m'entraînes si bien que la prochaine fois qu'ils reviendront je puisse faire autre chose que rester connement la fourchette en l'air. Tu comprends ? »

Bo n'était pas du genre sentimental, mais elle savait que ses yeux devaient briller un peu plus qu'avant. Elle s'était échauffée plus qu'elle ne pensait, avait parlé bien plus longtemps qu'elle ne l'avait prévu. Un poil embarrassée par sa propre ferveur, elle se redressa et croisa les bras sur sa poitrine. Elle venait littéralement d'engueuler Florence McFayden. Même pour elle, c'était du jamais vu. L'idée d'avoir pu la vexer l'effraya un instant, mais elle préférait une franche colère à ses remarques pleines de jovialité déplacée de tout à l'heure. Alors Bo campa sur ses positions, inexcusable et inexcusée. Elle se laissa néanmoins aller à un geste de paix, dans un espoir de faire un peu mieux passer la pilule de sa colère.

« Et appelle moi Bo. Isabeau, il n'y a que ma mère qui s'obstine encore à l'utiliser. »

Et très honnêtement, elle n'avait aucune envie d'associer la sulfureuse professeure de sortilèges et enchantements à sa mère dans son esprit.
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Florence McFayden


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Florence McFayden





Re: Spit your heart out (Bo)
19.09.16 2:36


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Son sortilège ne fit qu’effleurer le charme du bouclier d’Isabeau et Florence déjà énervée contre elle-même, pensa un instant à se gifler, comme si la douleur aurait pu l’aider à surpasser ce blocage. Elle ne le fit pas, mais ce n’était certainement pas l’envie qui lui en manquait. Demeurant à la place impassible, elle attendit patiemment qu’Isabeau s’élance, cependant cette dernière ne le fit pas. Elle quitta d’ailleurs sa position et ramena ses bras près de son corps. Ses yeux semblaient alors furieux et Florence s’inquiéta un instant de cette réaction.
Si elle avait toujours bien aimé Isabeau et qu’elles entretenaient des relations cordiales, il y avait toujours eu quelque chose de maladroit entre elles. Florence n’avait jamais réellement réussi à mettre le doigt dessus. Sa collègue lui renvoyait bien souvent une impression de froideur et de réserve. Aussi parfois, il lui venait à l’idée que cette dernière ne l’appréciait tout simplement pas.
Florence abandonna alors elle aussi sa position un peu préoccupée. Ce qui suivit la choqua, puis l’irrita. Elle se sentit alors attaquée par les mots vifs et brûlants d’Isabeau qui vinrent la toucher droit dans son égo. Si elle la première, admettait sa maladresse ce soir-là, il était inexcusable qu’on remette en question son investissement. Pas une seule seconde n’avait-elle pris cette séance à la légère et qu’Isabeau le sous entende, lui était particulièrement désagréable. Alors Florence d’habitude si maitrisée dans ses émotions, s’énerva alors brusquement. Ses doigts se resserrèrent autour de sa baguette. Déjà frustrée par ses échecs, Isabeau ne faisait que remuer le couteau dans la plaie. Ce manque de tact offusqua particulièrement Florence. Elle se savait déjà misérable.
Furieuse elle aussi, cette fois Florence ne se fit pas prier pour montrer son déplaisir à sa cadette à qui elle rendit son regard farouche. Elle l’écouta parler, chaque fois un peu plus blessée dans son orgueil. Et qu’elle l’eut admirée n’y changea rien, tant Florence dans sa colère, ne fit pas attention à ses compliments.
Isabeau lui reprochait de ne pas tout donner. Pourtant elle faisait de son mieux. Quelque chose d’inexplicable l’avait troublé au début de la séance et elle ne savait pas de quoi il s’agissait. Elle se rappela alors du visage d'Isabeau éclairée par les flammes et un drôle de picotement qui n'avait rien à voir avec de l’énervement couru le long de sa peau. Elle éloigna cette pensée parasite, complètement déplacée bien qu'attrayante l'espace d'une seconde.
Encore tourmenté, Florence se retourna brusquement, ne pouvant observer sa collège plus longtemps pour diverses raisons. Isabeau l'avait troublé. La présence de cette dernière suscitait en elle des émotions contradictoires tant ses mots la piquaient. Elle s’exclama finalement avec force en assassinant le mur du regard :

_ N’en rajoute pas encore une couche ! Je suis déjà suffisamment frustrée contre moi-même alors que je fais de mon mieux. Je n’ai pas besoin de toi pour me rendre compte à quel point je suis maladroite !

Dans son emportement, Florence s’était mis à faire les cents-pas, comme pour écumer sa rage.
De toute sa vie elle n’avait jamais été autant sous tension. Elle se sentait pour tout dire, complètement dépassée alors qu’il s’agissait justement d’un moment crucial où elle ne devait pas faillir. Alors qu’elle aurait dû rester en ces temps de crise inflexible et noble comme le lion de Gryffondor, ses épaules commençaient à trembler sous le poids dont elles se chargeaient. Et cette faiblesse, cette vulnérabilité l’énervait plus que tout. Florence qui s’était toujours sentie parfaitement épanouie dans sa vie depuis son arrivée à Poudlard, doutait pour la première fois d’elle-même et de ses choix. Incroyablement stressée une part d’elle, diligente voulait faire de son mieux pour répondre à l’appel du devoir tandis que l’autre ne rêvait que de vacances et autre distractions des plus licencieuses aux plus banales.
Mais comment est-ce que Bo aurait pu savoir ? Cette dernière prenait sans cesse des congés pour des raisons douteuses et obscures. Elle semblait fuir ses responsabilités à la moindre opportunité qui se présentait. Alors oui. Comment est-ce que cette dernière aurait pu comprendre l’étendue de ses soucis ?
Sous le coup de l’émotion, une réplique crue lui échappa :

_ On n’a jamais attendu autant de moi qu’en ce moment. C’est vraiment pesant à la longue tu sais. J’aimerai être surhumaine mais je ne suis que Florence. Il m’arrive de douter. Et à présent j’ai du mal à assumer toutes ces responsabilités. Mais je le fais toujours en donnant le meilleur de moi-même à chaque fois.

Elle se retourna alors, la fusillant du regard :

_ Même ce soir je ne te mens pas en disant que je fais de mon mieux. Alors oui. Je suis navrante mais je te jure de donner tout ce que j’ai alors je n’ai pas besoin de toi pour m’enfoncer. Mais comment peux-tu comprendre ? Tu es toujours en repos quand on a besoin de toi.

Son ton s’était fait accusateur l’espace d’un moment. Particulièrement dur parce que Florence était bel et bien une Gryffondor. Elle en avait toutes les qualités mais également les pires défauts ce qui incluait quelques réactions à chaud très irréfléchies, souvent blessantes ; Des éruptions soudaines et incontrôlées qu’elle en venait parfois à regretter. Cela viendrait d’ailleurs pour  plus tard.
Car encore énervée Florence se retourna à nouveau et fit les cents-pas devant un mur en pierre d’une horrible laideur. Elle eut un instant l’impérieuse envie de s’y exploser le crâne, comme pour évacuer toute sa frustration mais elle se retint en serrant la mâchoire. Cela faisait longtemps qu’elle ne s’était pas emportée ainsi. Au moins vingt ans à vrai dire. Et elle se rendit alors compte à quel point elle était ridicule. A quel point elle se comportait comme une gamine. Mais son orgueil monstrueux lui empêcha de s’excuser immédiatement. Pourquoi les mots d’Isabeau l’affectaient-elle à ce point d’ailleurs ?
Curieuse de savoir pourquoi, elle se retourna vers Isabeau comme si la détailler aurait pu lui offrir une réponse. La réponse lui vint alors comme une illumination en observant le visage de la jeune femme. Elle ne souhaitait pas les décevoir. Elle ne souhaitait pas la décevoir elle. (Pourquoi elle en particulier ?) Pourtant elle l’avait fait et ça l’avait mis hors d’elle de n’avoir pas su répondre à ses attentes. Isabeau avait d'ailleurs raison. Florence servait bel et bien d'exemple et c'était une chose à ne jamais oublier. Après avoir inspiré les gens, il fallait impérativement se montrer à la hauteur. Elle fut flattée alors, quand elle se rappela qu'Isabeau avait avoué l'avoir admiré un jour. Si elle était en grande partie insensible aux compliments, ceux-ci venaient d'Isabeau Leroy. Et pour Florence cela voulait dire beaucoup. Car elle avait toujours voulu se rapprocher de la jeune femme.
Mais il était avant tout de son devoir de rester fidèle à l’image qu’elle donnait d’elle-même. Florence ne pouvait pas faillir. Pas maintenant. Elle s’arma alors d’une nouvelle résolution, en faisant de son mieux pour oublier toute sa colère. Elle regrettait déjà les mots peu sympathiques qu’elle avait eu pour Isabeau et tenta de paraître le plus sincère possible en s’excusant.

_ Non pardonne-moi je ne voulais pas te blesser. C’est juste que. Je suis énervée contre moi-même. Contre sigma je voudrais les étrangler. Et j’ai beaucoup de mal à me concentrer ce soir. Alors que justement j’attendais cette soirée pour pouvoir me remettre en confiance. Maintenant que nous y sommes je n’arrive à rien alors et Merlin sait que j’essaie. Quelque chose ne va pas. Tu me perturbes.

Elle eut un sourire amer, ne se rendant pas compte de tout ce qu'elle venait de débiter. L'avait-elle d'ailleurs pris à la légère ? Maintenant qu'elle y pensait vraiment, Florence avant ce soir avait toujours éprouvé une sorte de tendresse maternelle envers Isabeau. Elle avait été après tout l'une de ses premières élèves, aussi son bon niveau l'avait rendu particulièrement sympathique à ses yeux. Et dès lors, Florence avait toujours eu cette forme d'affection qu'un adulte aurait eu envers un enfant. Elle se rendait à présent compte à quel point ce sentiment ne l'avait jamais quitté. Passé le fait qu'elle la tutoyait et se répétait sans cesse que cette dernière était son égale, son esprit l'avait toujours considéré d'avantage comme une élève que comme une adulte. Ainsi elle avait continué de la traiter avec tendresse. Mais à présent Florence se rendait bien compte à quel point les choses avait changé. Isabeau n'était plus une gamine à qui on donnait des leçons. Plus besoin de la prendre avec des pincettes. Elle était une adulte avec un point de vu pertinent capable de lui répondre, de lui faire face. Et c'était ça qui l'avait troublé quand elle était arrivée dans la salle un peu plus tôt. C'était cette impression de maturité, de détermination silencieuse qu'on ne pouvait que prendre au sérieux. Florence se rendait alors compte à quel point elle avait trouvé Bo attirante à ce moment là. Elle qui appréciait les esprits forts et opiniâtres n'était pas demeurée insensible à son ancienne élève. Et ce jour nouveau l'avait troublé.

_ Pardon d’avoir été méchante. C’est contre moi que je suis énervée.

Tant bien que mal, Florence fit de son mieux pour se remettre face à Isabeau et reprendre sa position initiale. Elle expira longuement comme pour vider son esprit. 

_ Enfin bref reprenons. Je te garantis que tu vas regretter de m'avoir gonflé à bloc, ma chère Bo.

Elle eut un sourire menaçant quoique complice.Puis oubliant de paraître composée et détendue, Florence sembla alors hargneuse, bien décidée à se remettre en forme et à ne pas décevoir d’avantage Isabeau Leroy. Elle allait lui montrer de quel bois elle se chauffait et pourquoi on l'avait un jour sacré championne de duel.


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Re: Spit your heart out (Bo)
19.09.16 23:45


Et alors, d'une façon qu'elle n'avait jamais vu, Florence explosa. Bo avait bien remarqué que le beau visage de sa compagne se fronçait un peu plus à chacune de ses phrases, elle avait noté tous ces signes avant-coureurs de la colère, mais elle avait continué néanmoins. Et puis Florence avait explosé. Et c'était magnifique.

Elle s'en était d'abord prise au mur, d'une façon assez étonnante, bien que ses répliques cinglantes lui soient clairement adressées à elle. Bo l'observa tempêter, parcourir la salle en tous sens, les épaules tendues à en faire craquer son gilet. Elle venait clairement de libérer une bête féroce, une de celles que l'on ne voit que rarement et que l'on préfère fuir que d'affronter de face. Mais la secrétaire était bien trop fascinée pour songer un instant à sa propre sécurité.

Après avoir encore un peu plus creusé le dallage sous ses pieds, Florence sembla décider qu'elle s'en était assez prise au décor et l'attaqua directement. Une fraction de seconde, Bo fut émue de découvrir son ancienne professeure si humaine. Elle ne s'était jamais vraiment intéressée à la femme sous le rôle de l'enseignante, se contentant parfaitement du visage lisse qu'elle offrait en surface. Cela faisait près de dix années qu'elle voyait Florence presque tous les jours, que ce soit en tant qu'élève ou en tant que membre du personnel, et ça ne l'avait jamais ne serait-ce qu'une seule fois effleurée qu'elle puisse être autre chose que sa fonction. Aux yeux de Bo elle était toujours cette femme forte et sûre d'elle, que rien ne pouvait atteindre, qui se jouait du destin et du monde d'un coup de baguette. Il ne lui était pas venue à l'esprit qu'elle aurait pu être affectée également par l'attentat de la veille, pas plus qu'elle n'avait pensé que ses états mentaux pourraient influencer ses capacités en duel. Depuis tout ce temps Bo s'était considérée comme étant celle à soutenir, celle à retaper pour qu'elle puisse voler à nouveau. Mais à présent elle commençait à comprendre que ce serait un travail d'équipe, chacune servant de béquille à l'autre. Et pour la première fois, Bo se sentit vraiment l'égale de Florence.

Et puis le couperet tomba, net et précis. Bo se rembrunit un instant quand sa compagne s'en prit à sa profession et sa façon de gérer son temps, surprise par sa verve, avant de se détendre et de laisser couler. Elle était parfaitement au courant que peu de gens appréciaient sa quantité astronomique de congés payés et que les détracteurs à parler dans son dos étaient légions. Bo assumait parfaitement ses actes et se fichait pas mal de ce qu'on pouvait en dire – surtout que, malgré tout, son travail était toujours fait au final – mais au moins Florence avait-elle eu les couilles de lui dire les choses en face. Et malgré qu'elle comprenne qu'elle avait elle-même déclenché cet accès de fureur dont elle se retrouvait désormais la première victime, Bo ne put qu'apprécier la crue honnêteté de son interlocutrice.

Mais Florence en face d'elle s'était déjà remise à arpenter la salle en long, en large et en travers, sous le regard de plus en plus compréhensif de la secrétaire. Quand avait-elle cessé d'être en colère d'ailleurs ? Quand Florence s'était elle-même énervée ou quand elle s'était ouverte à elle ? Elle n'en savait trop rien, elle s'en fichait. Au bout d'un moment la professeure commença à ralentir l'allure, avant de s'arrêter totalement. Si Bo s'était sentie sûre d'elle jusqu'ici, dans sa zone de confort au milieu de cette dispute qui ne la changeait pas de ses habitudes, le regard que posa sa vis-à-vis sur elle lui fit perdre pied. Elle n'arrivait pas à lire les émotions qui passaient dans les yeux de Florence, si ce n'était que la colère en avait maintenant totalement disparue. Pourtant elle continua à la fixer un moment, à la limite de l'impolitesse, avant de se redresser et de s'excuser.

Bo se redressa à son tour, un sourire sincère se dessinant sur ses lèvres pour la première fois, prête à lui répondre mais la fin de sa phrase la laissa la bouche entrouverte, pantoise. « Quelque chose ne va pas. Tu me perturbes. » Elle aurait aisément pu prendre ça comme une insulte ou un reproche si Florence n'avait pas recommencé à la fixer l'instant d'après. Si Bo avait cru le regard précédent intense, celui-ci lui prouva qu'elle avait tord. Elle sentit tous ses vieux fantasmes d'adolescentes qu'elle croyait depuis longtemps oubliés remonter à la surface tandis que Florence continuait de la détailler, son cœur marquant un rythme qui lui sembla plus profond. Pour la première fois depuis une éternité elle eut envie de détourner les yeux, comme embarrassée, et cela lui demanda toute sa force de caractère de les garder levés. Finalement Florence reprit la parole, rompant le contact, laissant une Bo également troublée se ressaisir.

« Pardon d’avoir été méchante. C’est contre moi que je suis énervée.
_ Tu n'as pas à t'excuser
, répondit-elle avec un sourire presque insolent. J'ai choisi ce travail très exactement pour les congés payés. »

Elle croisa les bras sur sa poitrine à ces mots. Elle regarda Florence se calmer totalement, avant que les choses sérieuses ne reprennent.

« Enfin bref reprenons. Je te garantis que tu vas regretter de m'avoir gonflé à bloc, ma chère Bo.
_ S'il suffit que je t'énerve pour que tu sois au maximum de tes capacités, saches que je suis très douée pour ça. »


Bo se mit en position à son tour, son sourire devenu carnassier, étrangement excitée par le tour que prenait les événements. Elle avait cru ses leçons terminées en voyant les piètres compétences de Florence plus tôt, puis elle avait pensé les enterrer définitivement avec son coup de sang, mais voilà que les choses repartaient de plus belles. Et quelle beauté. Allait-elle vraiment se mettre à flirter avec son ancienne enseignante de douze ans son aînée ? Pourquoi pas, ce n'était pas comme si elle n'y avait jamais pensé, toute seule dans son lit pendant sa scolarité. Et puis, quelque chose dans le sourire de Florence lui disait qu'elle aurait tord de s'en priver. Mais avant cela, avant les œillades et les sous-entendus, Bo avait quelque chose de beaucoup plus important à faire. Elle devait se battre pour retrouver ses capacités. Se battre pour reprendre confiance en ses forces. Se battre pour être sûre de répliquer, la prochaine fois qu'ils reviendraient.

Bo lança un expelliarmus qui lui sembla parfait mais que Florence para avec facilité. Un instant ébahie, elle dut faire un pas de côté précipité pour esquiver le sort qui fusait maintenant dans sa direction. Il était temps d'arrêter les pauses et les parlottes entre deux sortilèges, le message était clair. Les deux femmes enchaînèrent alors attaque et esquive tour à tour, sans se laisser de répit comme lors d'un vrai duel. Bientôt Bo fut obligée de reculer, clairement surpassée par sa partenaire, mais cette constatation ne fit que redoubler sa détermination et la pousser à se dépasser plus encore. Elles échangèrent quelques conseils entre deux slaves, avant de changer de sortilèges et de recommencer plus violemment encore. Bo sentait les muscles de son bras commencer à la faire souffrir, alors même que la température de salle semblait avoir sensiblement augmentée, mais elle se força à continuer malgré tout. Dans un vrai combat l'ennemi n'aurait pas de pitié pour son état physique, c'était à elle d'avoir l'endurance nécessaire pour gagner. Finalement, alors qu'elle se jetait au sol dans une énième roulade pour récupérer sa baguette qui lui avait été arrachée des mains, Bo trouva les dalles si fraîches et si confortables qu'elle ne se releva pas. Épuisée jusque dans sa fierté, elle leva une main affaiblie pour demander une trêve.

« On fait une pause ? »
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Re: Spit your heart out (Bo)
20.09.16 4:02


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Avoir explosé soudainement face à Isabeau l’avait complètement désinhibée. Laissant libre cours à toute son humeur, Florence évacuait sa frustration à chaque coup de baguette comme si en face d’elle s’était trouvé un ennemi. Elle imagina qu’à la place d’Isabeau se trouvait un masque doré, ainsi elle y canalisa toute sa colère des derniers jours et se battait avec une hargne féroce. Même si sa manière de procéder était douteuse, sa collègue lui avait remis les idées bien en place.
Et Florence n’était jamais aussi redoutable que lorsqu’elle avait quelque chose à prouver. Une fois lancée presque rien ne pouvait l’arrêter. Elle commençait d’ailleurs enfin à retrouver ses vieilles sensations et se souvenait à présent, à quel point il était grisant de virevolter baguette en main, des sortilèges fusant dans tous les sens. Ses maladresses d’un peu plus tôt avaient disparues et le professeur de sortilège redevenait peu à peu, la duelliste d’antan. Rapidement les deux femmes cessèrent leurs petits interludes entre deux salves de maléfices afin de se concentrer pleinement sur ce duel d’entraînement. Elles ne s’arrêtaient que quelques secondes pour échanger de brefs conseils, avant de reprendre de plus bel. L’objectif était clair des deux côtés ; Face à la menace que représentait Sigma il était impératif de dérouiller la mécanique, aussi fatiguant et éreintant que cela puisse être.
Surprise par la détermination sans faille d’Isabeau, Florence se ravissait d’avoir trouvé une partenaire avec d’aussi fortes convictions. Elle ne l’avait jamais soupçonné aussi opiniâtre et rigoureuse en raison des nombreux congés qu’elle ne cessait de prendre. C’était donc une très agréable surprise de la voir aussi obstinée et tenace. Car Florence avait peu à peu pris le dessus et commençait à l’acculer, enfin. Quoi de plus normal après tout, considérant ses expériences passées. Mais Isabeau ne déméritait pas. Loin de là. Ses sortilèges qui avaient toujours été élégants, lui causaient quelques soucis et maintes fois Florence ne fut pas loin d’en trouver certains formidables. D’ailleurs pour quelqu’un qui passait sa journée derrière un bureau à s’occuper d’une montagne de paperasse, Isabeau faisait preuve d’une endurance surprenante. Alors que Florence commençait à fatiguer, sa compagne se fendait toujours de gestes énergiques et cela la poussa à se surpasser. Elle n’allait pas se laisser faire par sa cadette même si cela n’était qu’un entraînement. Florence avait toujours été très compétitive, aussi elle ne prenait pas du tout ce duel à la légère et continuer d’Isabeau toujours un peu plus. Cependant, sa respiration se fit bientôt impétueuse et elle commença à avoir du mal à reprendre son souffle. A force de sautiller à droite puis à gauche, ses mollets la lancèrent et quand finalement Isabeau réclama une pause, Florence la remercia intérieurement. Elle n’en pouvait littéralement plus. Le cœur complètement emballé, elle posa une main contre son ventre, inspirant longuement pour se rafraîchir. Elle transpirait légèrement.

_ Oui. Faisons une pause.

Isabeau en face, était allongée contre le sol, sa joue appuyée sur les dalles de la pièce comme pour en absorber la fraîcheur. Cette position fit rire Florence et elle s’approcha de cette dernière, exhalant longuement à chaque pas. 
Désireuse de l’aider à se redresser Florence vint saisir sa main. Ce contact l’électrisa et une nouvelle vague de chaleur qui n’avait rien avoir avec l’exercice physique vint la submerger tandis qu’elle aidait Isabeau à se relever. Sans y penser d’avantage, Florence expira à nouveau, souffla avec lenteur. Elle adressa à sa compagne un sourire complice dans lesquels on décelait quelques traces de fiertés. Si le début de la séance n’avait pas été très glorieux, elle était à présent satisfaite de la tournure des évènements et il était temps de prendre un répit bien mérité.
Mais avant cela il y avait quelques conseils qu’elle souhaitait distiller à Isabeau.
Elle se glissa alors derrière le corps de la jeune femme, et posa la paume de sa main contre sa hanche. Un frémissement parcourut Florence mais elle n’y accorda pas d’importance. Elle avança son visage au-dessus de l’épaule gauche d’Isabeau. Sa main libre glissa contre son bras droit, tendit celui-ci et s’arrêta au niveau de son poignet. Raffermissant son emprise, le regard droit devant elle, Florence lui fit décrire un petit geste sec et travaillé avant de dire d’une voix lente et grave:

_ Lève ta baguette un tout petit plus comme ça, lorsque tu utilises le sort de désarmement.

Elle se rendit alors compte des misérables centimètres les séparant. De son buste s’appuyant contre son dos. De la chaleur qu’exhalaient leurs deux corps. De son visage tout près du sien. Mais cette proximité soudaine n’aurait su troubler Florence. Après tout elle n’avait plus seize ans et d’ailleurs Isabeau non plus. Et sous l’envie irrésistible d’une impulsion soudaine, sans doute irréfléchie, Florence lui fit répéter plusieurs fois le geste, à chaque fois un peu plus lentement, ainsi, prolongeant encore et toujours ce contact. Finalement après de longues secondes, Florence cessa de regarder le poignet d’Isabeau qu’elle avait cessé d’agiter l’observant plutôt, elle.
Florence battit des cils une seconde, égara son regard sur la lippe des lèvres d’Isabeau, puis consciente de son indiscrétion rompit soudainement le contact.
Pas embarrassée pour le moins du monde, elle se détacha simplement de cette dernière et lui indiqua un des bancs en pierre accolés au mur. Sans l’attendre, Florence s’y dirigea puis s’y laissa tomber d’un coup, harassé par la fatigue. Elle étendit ensuite ses longues jambes devant elle, les écarta un peu puis ferma les yeux pour apprécier la quiétude nocturne une seconde avant de rouvrir les paupières.
Une mine indéchiffrable, elle observa Isabeau la rejoindre. Quelque chose la frappa alors. Cela devait être la première fois, qu’elle se retrouvait véritablement seules toutes les deux. Habituellement elles se contentaient de se croiser ou d’échanger des banalités aux heures de repas, ou lors de soirées entre professeurs. Ainsi, Florence n’avait pas le souvenir d’avoir partagé un moment avec elle, sans qu’il n’y ait personne d’autres. 
Elle comprit alors la raison de son malaise lorsqu’Isabeau était arrivée dans la salle, la raison de ses premières maladresses. Cette proximité soudaine et inédite lui avait fait remarquer quelques détails dont elle n’avait jamais réellement pris conscience auparavant. Et quoi de plus normal après tout. A chaque fois qu’elle croisait Isabeau, elle ne songeait qu’à son travail et à ses obligations. Elle ne l’avait jamais vu dans un autre cadre et celui-ci ne la laissait pas indifférente. Oserait-elle pourtant ? Elle s’humecta les lèvres dans un geste tout sauf anodin en laissant son regard se promener une fraction de seconde sur les méandres de la silhouette d’Isabeau.
Florence en dehors de Poudlard avait toujours été une femme épanouie, accomplissant ses désirs au gré de ses caprices. Elle avait peu d’interdits et faisait comme bon lui semblait. Pourtant elle avait une certaine réserve, se demandant si cela était judicieux, était professionnel. Elle ne souhaitait pas mettre Isabeau dans l’embarras. Aussi, Florence chassa les quelques pensées sulfureuses de son esprit et défit plutôt son gilet ; Elle avait toujours aussi chaud et aucune des fenêtres de cette salle ne s’ouvraient. Elle défit alors le premier bouton de sa chemise refermée jusqu’au col et il lui sembla bien mieux respirer. Soulagée, ses yeux allèrent au plafond alors qu’elle continuait de récupérer. Quelques secondes plus tard elle se redressa et s’adressa à Isabeau une fois qu’elle n’eut plus chaud :

_ A boire ?

Puis d’un geste de baguette soudain, elle fit apparaître deux verres remplis de glaçon, ainsi qu’un des bourbons qu’elle gardait dans son bureau. Sans perdre de temps, elle effectua le service avant de boire son alcool cul-sec puis d’exhaler profondément pour en apprécier la saveur. 
Un sourire mutin aux lèvres elle s’adressa de nouveau à Isabeau :

_ Je suis surprise, Isabeau, tu te débrouilles vraiment bien. Mademoiselle la secrétaire.

Elle cligna des yeux puis fit disparaitre la bouteille ainsi que son verre. A présent Florence avait besoin de fumer, mais elle n’avait pas encore racheté de pipe, la sienne ayant mystérieusement disparue. Connaissant les habitudes d’Isabeau, Florence se tourna vers elle.

_ Tu m'offres une cigarette ?



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Re: Spit your heart out (Bo)
20.09.16 19:34


Bo avait si chaud qu'elle aurait pu rester allongée toute sa vie. Les yeux fermés, elle aurait juré qu'elle se trouvait dans le meilleur lit du monde et non pas sur le sol crasseux d'une salle mille fois arpentée durant la journée. Le rire de Florence lui fit ouvrir les yeux avant que sa main ne vienne saisir la sienne, l'obligeant presque à se remettre sur ses pieds. Bo grogna quand les muscles de son corps protestèrent tous à l'unisson, mais ne lâcha pas pour autant la paume dans la sienne. Elle s'était attendue à la trouver calleuse à cause d'années de maniement de la baguette, mais elle se révéla adoucie par l'enseignement. Il lui sembla que leurs doigts restaient accrochés un peu plus longtemps que nécessaire, avant que Florence ne se dégage et ne glisse dans son dos d'un seul mouvement fluide.

« Lève ta baguette un tout petit plus comme ça, lorsque tu utilises le sort de désarmement. »

Et alors que le corps de sa compagne épousait le sien, Bo se demanda à quel moment elle avait bien pu trébucher et tomber la tête la première dans un roman de la bibliothèque rose. Est-ce que Florence réalisait le nombre faramineux de films moldus où cette exacte scène s'était reproduite dans toutes ses variantes (cours de golf, cours de tennis, cours de danse, et maintenant cours de duel magique) ? Peut-être que oui, peut-être que non. Bo se fit néanmoins violence pour écouter les conseils sans doute avisés qu'elle lui donnait, prenant sur elle de mémoriser les gestes de son poignet et non le souffle dans sa nuque ou la main sur sa hanche. Florence avait-elle toujours été aussi grande ? Etait-ce normal qu'elle s'attarde autant ? Aurait-elle mal reproduit le geste ou était-ce juste une excuse peu discrète pour rester collées ? Était-ce du patchouli ou de la lavande qui se mélangeaient dans son parfum ? Quand la professeure s'éloigna enfin, Bo la regarda faire avec un sourire incrédule, quoiqu'amusé. Elle avait l'impression d'avoir dix-sept ans à nouveau, d'être redevenue cette pré-pubère mangée par les hormones qui ne savait pas encore faire la distinction entre attirance et admiration. À la différence qu'elle avait maintenant grandi et savait très bien laquelle des deux émotions l'emportait chez elle sur le moment.

Curieuse de la suite des événements mais malgré tout fatiguée de leur combat à peine terminé, Bo alla rejoindre Florence sur le banc où elle se laissa tomber avec bien moins de grâce que sa voisine. Un pied posé sur le siège, elle appuya sa joue contre son genou alors qu'elle passait une main sous sa tresse pour en dégager sa nuque en sueur. Elle sentait le regard sur sa peau et s'en réjouissait sans vraiment en jouer pour autant. Bo n'avait jamais eu la malice nécessaire pour les jeux de séduction dont elle se lassait assez vite en général, et nombreuses étaient celles qui l'avaient trouvée bien trop froide à cause de cela. La poursuite classique du chat et de la souris avait de quoi ravir les plus frivoles, mais elle se considérait elle-même comme bien trop vieille pour ces bêtises et la période bien peu propice. Quand des terroristes arrivaient à s'infiltrer dans le lieu le mieux protégé de Grande-Bretagne, on pouvait dire que le moment n'était plus aux futilités. Aussi quand Florence décida de s’effeuiller afin de mieux s'aérer, Bo le menton toujours posé sur son genou ne prit pas la peine de masquer le tracer qu'avait suivi son regard – du creux derrière son oreille à l'ombre du décolleté de sa chemise. Elle ne leva les yeux que quand elle s'adressa à elle à nouveau.

Bo eut tout juste le temps de se redresser avant que Florence ne lui mette un verre dans les mains, avec cette énergie si propre aux gryffondors et qu'elle commençait lentement à lui associer également. Elle vit la bouteille apparaître et disparaître, de même que le contenu du verre de la professeure qu'elle vida d'une traite. Bo leva un sourcil à cette vision avant de tremper à son tour les lèvres dans son breuvage.

« De l'alcool, vraiment ? Pendant un entraînement ? Tu n'as pas peur qu'on ait des problèmes pour viser après ça ? »

Malgré sa moquerie elle suivit l'exemple de Florence et ne fit qu'une gorgée du verre. Pour une fois qu'on semblait l'inciter à se comporter de façon irresponsable. Bo ne cacha pas néanmoins sa grimace quand son interlocutrice utilisa une nouvelle fois ce prénom honni.

« Tu m'offres une cigarette ?
_ Je t'en offre une si tu arrêtes définitivement de m'appeler comme ça. Ça me rappelle beaucoup trop ma mère et c'est un vrai tue-l'amour. »


Elle accentua un instant sa grimace, avant de se tourner vers le fatras de ses affaires et de le fouiller à la recherche de l'objet demandé. D'une main elle saisit le paquet et coinça deux clopes entre ses lèvres tandis qu'elle les allumait du bout de sa baguette de l'autre. Après une brève œillade à Florence elle lui tendit une des deux cigarettes, filtre en avant. Le geste, bien que lent et intime, lui rappela à quel point elle avait mal au bras et à différentes parties de son anatomie dont elle avait jusque là oublié l'existence. Se remettant en grognant sur ses pieds, Bo entreprit de s'étirer les membres et les flancs pour se soulager, tout en sachant que ce ne serait sans doute pas d'une grande utilité.

« Faut que je me remette au sport, dit-elle en s'asseyant à nouveau avec un soupir. Tu m'as clairement roulé dessus. Je sais pas comment tu fais pour garder la forme comme ça. »

Bo ne se fit pas prier pour lancer un regard appréciateur à sa compagne histoire d'appuyer sa remarque, faisant briller la braise de sa cigarette par la même occasion. Puis elle se redressa, s'appuyant tranquillement contre le dossier du banc.

« Et qu'est-ce qui est arrivé à ta pipe d'ailleurs ? Ça te donnait un côté décalé, j'aimais bien. »

Nouveau sourire en coin, nouvelle œillade complice.
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Re: Spit your heart out (Bo)
20.09.16 21:48


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Longtemps, Florence avait réclamé de ses amis qu’on l’appelle Lisa (une contraction de son second prénom), trouvant justement le premier beaucoup trop formel. Aussi, elle comprenait parfaitement le souhait de sa compagne, mais n’était pas tout à fait d’accord. Il y avait dans Isabeau, un charme élégant et féminin, qui seyait parfaitement à son visage d’ange et à sa tresse blonde. En comparaison, Bo, bien que plus intime, était aussi singulièrement plus masculin, plus sobre et définitivement moins attirant à ses yeux. Mais c’était peut-être ce décalage qui l’intriguait tant. Cette silhouette si fine, si délicate couplée à une force et une assurance troublante.
Regard fixé au mur, Florence l’observa vaguement s’agiter du coin de l’œil. Isabeau alla saisir deux cigarettes qu’elle coinça entre ses lèvres, les alluma d’un mouvement nonchalant de sa baguette puis lui en tendit une, le filtre en avant. Ce geste complice raviva alors l’intérêt de Florence. Sans se presser le moins du monde, elle en approcha ses lèvres avec précaution puis délicatement vint la cueillir entre les doigts d’Isabeau. Un sourire mutin anima son visage alors qu’elle hocha la tête d’un geste appréciateur.
L’instant d’après Isabeau s’était relevée. Elle s’étira. Les yeux de Florence se perdirent alors sur les délicieux méandres de ses courbes, tandis que bras luisant à la lumière des torches, s’élongeaient avec lenteur. Absorbée par ce spectacle, Florence ne répondit pas tout de suite à ce qu’elle lui disait, trop occupée à apprécier l’esthétique attrayante de son corps. Elle se sentait s’embraser peu à peu et plus tôt elle avait cru comprendre qu’elle n’était pas la seule. Cependant elle était consciente du malaise subséquent que cela pourrait entraîner si Isabeau ne songeait pas à la même chose qu’elle. Et aussi, si se faire repousser dans ses avances ne l’aurait nullement gênée, elle ne désirait pas créer une atmosphère inconfortable pour sa cadette. Cet égard pour le bien être de sa collègue, était peut-être la seule chose qui retenait Florence. Car si elle n’avait pas été un membre du personnel, elle ne se serait pas fait prier pour oublier toute forme de retenue. Mais ce n’était pas le cas alors de nouveau Florence cessa d’y penser et répondit plutôt à sa question :

_ Tu m’accordes trop de crédit. Je suis aussi épuisée que toi.

Florence tira sur sa cigarette longuement. Puis quelques secondes plus tard, elle exhala un fin nuage gris dont les vapes remontèrent avec douceur au plafond. Elle répéta son geste une ou deux fois quand l’instant d’après Bo s’apprêta à se rasseoir.
Florence remarqua à cet instant à lueur orangée des torches, un dessin sur la peau de la jeune femme attira son attention. Le tissu de son débardeur en dissimulait les détails mais Florence devina qu’il devait s’agir d’un oiseau au niveau de sa clavicule. Sa curiosité piquée, elle détailla les autres tatouages d’Isabeau auxquels elle n’avait jamais prêtée attention. Elle en compta deux autres et se demanda si elle en avait encore dans des endroits qu’elle ne pouvait voir.
D’une curiosité parfaitement innocente, Florence glissa lentement vers Isabeau pour se rapprocher d’elle. Elle lui répondit abstraitement :

_ Je ne la trouve plus, je pense l’avoir perdu. Et avec toute cette agitation je n’ai pas eu l’occasion d’en reprendre une.

Puis elle s’intéressa de nouveau à l’encre décorant sa peau et Florence posa avec douceur sa main sous l’avant-bras d’Isabeau. Elle le retourna avec délicatesse et observa le flocon stylisé qui y était représenté. C’était joli. Toujours intriguée, Florence alla cueillir l’autre bras d’Isabeau où était dessiné un tatouage plus complexe. Elle fit courir son index le long des roses rouges, de la batte de quidditch puis s’arrêta sur le cognard qui lui arracha un sourire bref et amusé. 

_ Je me souviens que tu étais plutôt bonne batteuse quand tu jouais.

Elle retira son doigt puis s’appuya elle aussi contre le dossier du banc en pierre. Elle ferma les yeux un instant, continuant de tirer encore sur sa cigarette à présent presque finie puis les rouvrit. Le désir s’imposa à elle de nouveau comme une évidence.
L’épaule d’Isabeau brûlante contre la sienne ne lui fit que le rappeler. Et Florence eut alors un long moment d’absence. Etait-ce la tension de ses derniers jours qui créaient en elle ce besoin irrésistible de chaleur, la jetant dans les premiers qu’elle voyait ? Où était-ce Isabeau et ses cheveux d’or, son visage si gracile, cette assurance farouche et envoûtante qu’exsudait chacun des pores de sa peau ? Son cœur sembla battre une pulsation plus fort, quand elle perdit son regard sur les lèvres d’Isabeau en se demandant quel genre de merveille elle aurait pu y trouver en allant les cueillir. Mais imperméable à ses envies Florence, se contentait de l’observer avec intensité, jaugeant à nouveau s’il était judicieux de poursuivre. Car si l’audace ne manquait pas, la raison lui y faisait penser à deux fois. Pourtant elle était à présent certaine qu’elle n’était pas la seule à être électrisée. Il lui sembla avoir deviné plus tôt, quelque chose de languissant dans un des sourires d’Isabeau.
Elle fit toujours comme si de rien n’était, s’intéressant enfin à l’oiseau d’un peu plus tôt. Un sourire chafouin étira sa bouche, alors que ses doigts vinrent se poser avec délicatesse contre les côtes de Bo, l’invitant à se tourner légèrement vers elle afin d’en observer le détail :

_ Tu permets ?

Du bout du doigt, elle alla traça les contours visibles de l’oiseau et se demanda bien quelle signification il pouvait avoir. Dans sa réflexion pensive, elle hasarda une fraction de seconde son index très légèrement sous le débardeur d’Isabeau. Et cette petite intimité la fit basculer. Peut-être était-ce le bourbon aussi qui agissait lui faisant oublier ses préoccupations d’un peu plus tôt, la désinhibant dans ses désirs. Ou peut-être était-ce cette tension, cette frustration qu’elle avait besoin de libérer. Au fond Florence s’en fichait bien.
Elle plongea alors ses yeux dans ceux de Bo, dans un regard exsangue. Sa cigarette finie, glissa d’entre ses lèvres s’écrasant alors au sol. Elle s’occuperait de nettoyer ça demain. Ou jamais. Peu importe.

Florence, bouche très légèrement entrouverte, n’aurait su départir son attention du visage d’Isabeau. Quelques mots lui échappèrent enfin, lourds d'un souhait qui ne trompait pas :

_ La pause est bientôt terminée, Leroy.



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Re: Spit your heart out (Bo)
21.09.16 20:30


Bo était adossée contre le mur, sa cheville tranquillement posée sur son genou dans un semblant de jambe croisée, tirant mollement sur sa cigarette comme si plus rien ne pressait. La fatigue plombait ses muscles, s'écoulant lentement au fur et à mesure que le temps passait. Elle aurait pu rester le reste de la soirée comme cela, simplement assise à taquiner sa compagne et la dévorer du regard. Être dans l'action, se défouler, lui avait fait plus de bien qu'elle ne pouvait l'imaginer. Une partie de la tension qui l'habitait depuis la veille s'était enfin en allée, changée en sueur et en crampes par les exercices. Elle avait avancé, elle avait fait quelque chose de concret. Bo serait sans doute devenue folle si elle avait passé une soirée de plus à piétiner.

Et puis Florence glissa vers elle et elle perdit tout intérêt dans la réponse qu'elle lui donnait. Elle regarda sa main s'avancer jusqu'à la toucher, tournant son bras pour dégager le dessin qui semblait l'avoir intriguée. Bo, après avoir un instant suivi son regard, concentra toute son attention sur le visage tout près du sien. Cela avait quelque chose de fascinant de se voir pour la première fois dans les yeux d'une autre. De lire les différentes expressions qui passaient dans la moue de ses lèvres, les battements de ses cils, alors que Florence étudiait avec curiosité ces ornements qu'elle même ne voyait plus, depuis le temps. Elle vivait avec depuis tellement d'années qu'ils étaient devenus aussi communs que des grains de beauté. Mais dans le reflet des pupilles et sous les doigts de Florence, Bo avait l'impression de se redécouvrir.

Le flocon lui plaisait mais sans la captiver, elle le sentait à la légèreté de la caresse sur sa peau. Les roses et la batte la firent sourire, dessinant des plis aux coins de ses yeux et adoucissant son regard. Elle était amusée – c'était un tatouage tellement sorcier, elle-même l'admettait – peut-être même lui rappelait-il un souvenir. Ses doigts n'arrêtèrent pas pour autant d'en tracer les contours, suivant les pétales avec précision comme mut par un but secret. Bo se laissa manipuler, docile comme une poupée (elle qui aimait si peu habituellement qu'on pénètre dans sa bulle). Toute son attention rivée sur Florence, elle fit de son mieux pour ne pas la brûler avec la braise de sa cigarette – elle était si proche, elle peinait à la porter à ses lèvres sans craindre pour les boucles de ses beaux cheveux – avant de finir par l'oublier dans la main posée sur son genou, trop obnubilée. Quand Florence se redressa soudainement, s'éloignant d'elle, Bo dut cligner des yeux pour reprendre pied dans la réalité.

« Je me souviens que tu étais plutôt bonne batteuse quand tu jouais.
La remarque lui tira un sourire railleur, lui rappelant brusquement l'existence de sa clope et la ramenant à ses lèvres.
_ Tu m'as connue au sommet de ma gloire. Un an plus tard un cognard me pétait le bras et j’arrêtais tout. »

Bo se souvint avec aigreur de cette journée, de sa distraction d'un instant sur son balais et de la douleur fulgurante provoquée par son humérus brisé net. Elle n'avait jamais repris. Par manque d'envie, par manque de talent, à cause des cours, à cause de la vie. La souffrance de son souvenir fut remplacée par la chaleur de Florence contre son épaule et elle arrêta aussitôt de divaguer, préférant se concentrer sur quelque chose de plus attrayant. Comme le profil de la professeure, quand elle avait les yeux fermés. Un instant Bo se demanda à quoi elle pouvait penser, mais l'atmosphère à couper au couteau en disait long. C'était étrange de se dire qu'une heure plus tôt elle devait encore se forcer pour l'appeler par son prénom, qu'une heure plus tôt elle était juste son ancienne enseignante, qu'une heure plus tôt une barrière invisible les séparait encore. Maintenant, il n'y avait bien que le tissu de sa chemise pour séparer sa peau de la sienne. Quand Florence souleva ses paupières l'ambiance changea à nouveau, se chargeant d'un désir non-dit mais palpable pour qui savait où le chercher. Bo sentit sa cage-thoracique se creuser, résonnant d'un écho chaque fois plus imposant, un frisson imperceptible l'agitant jusqu'au bout des doigts. La tension causée par la colère et la peur avait quittée ses épaules, remplacée par une autre aux origines bien plus prosaïques. L'attente était plaisante, mais il ne fallait pas non plus qu'elle dure trop longtemps ; au risque de gâcher la suite.

Quand Florence se pencha à nouveau Bo ne dit mot, tirant sur cette cigarette qu'elle faisait durer bien plus longtemps qu'à l'habituel, distraite comme elle l'était. La main glissa de ses flancs à sa clavicule, détaillant l'oiseau solitaire qui s'y trouvait. Elle était si proche que le parfum de ses cheveux masquait complètement l'odeur pourtant entêtante du tabac, si proche que Bo aurait pu compter avec précision le nombre exact de ses cils, et pourtant elle n'avait d'yeux que pour l'hirondelle. Bo aurait pu s'en offusquer si elle n'était pas également flattée par le pouvoir d'attraction d'une si petite tache d'encre sur Florence. Tout en savourant le contact de ses doigts, elle ne pouvait s'empêcher de se demander à quel moment tout ceci allait déraper. Car ça allait déraper, le contraire aurait été inhumain. Florence ne pouvait pas la regarder comme elle le faisait depuis le début de leur entraînement et espérer que rien ne se passe. L'alcool n'était pour rien dans cette certitude, c'était à peine s'il entrait dans l'équation tant sa quantité avait été minime ; ce n'était que la résultante de l'addition de signes et de regards, de gestes langoureux et de sourires mutins, d'appels muets qui ne pouvaient rester sans réponse. L'attirance accumulée n'allait pas s'envoler soudainement ; elle laisserait derrière elle un manque, une frustration, qui couplées aux émotions violentes qui étaient les leurs ces derniers jours ne feraient pas bon ménage. Oui l'attente avait un charme mille fois vanté, mais la délivrance restait toujours le plaisir recherché. Aussi Bo crut-elle le moment venu quand un doigt étranger glissa sous le tissu de son t-shirt et que la cigarette échappa aux lèvres de Florence. Tout son corps se tendit dans l'expectative de ce qui allait se passer, inspirant sans y penser une profonde bouffée de tabac. Son regard au supplice la laissait sans voix, subjuguée par tous les combats qui s'y menaient et presque haletante d'en connaître le dénouement. Autant dire qu'il ne fut pas ce qu'elle espérait.

« La pause est bientôt terminée, Leroy. »

La phrase la prit tellement au dépourvu que Bo s’étouffa avec sa fumée en lâchant un rire involontaire, masquant un instant le visage de Florence à sa vue et brisant le lien qui les avait liées.

« Ah bon ? »

Il y avait tellement d'incrédulité et d'ironie dans ces deux mots qu'ils en dégoulinaient presque. Elle n'arrivait pas à y croire. Elle n'arrivait pas à croire qu'elle ait vraiment dit ça. La raison de leur présence ici était totalement sortie de la tête de Bo, remplacée par des promesses autrement plus alléchantes. C'était comme se préparer à engloutir un festin et ne refermer ses mâchoires que sur du vide : déroutant et impossible. Florence devait se moquer d'elle, ce n'était pas possible autrement. Et comme les secondes s'allongeaient et que rien ne se passait, Bo finit par perdre son sourire amusé pour un air proche de la consternation.

« Non, vraiment ? On va retourner travailler ? »


C'était hors de question. Elle ne tiendrait pas, pas une journée, pas une heure, pas une minute de plus. Cela faisait trop longtemps que son corps n'avait reçu que violences et Florence lui avait fait rêver de douceurs. Tirant une dernière fois sur sa cigarette, Bo l'envoya voler au loin d'une pichenette experte. Puis attrapant les pans de la chemise de sa compagne, elle l'enjamba d'un mouvement impérieux et s'installa sur ses cuisses, sans lui laisser le temps de protester. Décidément, il fallait tout faire ici.

« Tu parles d'une gryffondor. »

Bo le souffla contre ses lèvres la seconde avant de les écraser de les siennes, lui volant aussi bien son souffle que toute velléité de réponse.

hrp:
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Florence McFayden


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Florence McFayden





Re: Spit your heart out (Bo)
22.09.16 9:16


Spit your heart out (Bo) XwRVdC9

In my life, I got this far
Now I’m ready for the last hoorah
Enfin.
Florence s’oublia enfin et totalement quant Isabeau pressa ses lèvres contre les siennes, après l’avoir enjambée pour s’installer aventureusement contre ses cuisses. Succombant totalement et entièrement à l’incandescence de ses désirs, Florence oublia toute nuance de retenue. Oublia tout même. A ce moment précis et exact. Elle ne désirait qu’une seule chose : Isabeau Leroy dans son entièreté. Le moment fut exquis tant elle l’avait attendu. C’était presque une délivrance salvatrice tandis qu’elle prolongeait ce contact toujours plus longtemps. Sa main se logea sur la nuque d’Isabeau, ses doigts s’y crispant alors qu’elle l’intimait, la bloquait dans un baiser bouillonnant. Brûlante, elle ne songeait plus à parler ni même à plaisanter tandis qu’elle s’accaparait tout ce qu’Isabeau avait à lui offrir. Passée les premières secondes de surprise, Florence s’abandonnait à présent totalement à la folie de ses sens, aux ordres de ses désirs. Elle voulait Isabeau et était insatiable.
Florence ne se détacha que pour reprendre son souffle puis elle lança à Isabeau un regard ardent avant de revenir à elle avec une passion avide. Scellant à nouveau leurs lèvres ensembles. Des secondes. Des minutes. Jusqu’à ce que sa respiration se fasse haletante. Alors elle décrochait, avant de revenir, chaque fois plus inexorable dans ses élans. Elle voulait la dévorer de son désir. Et ses canines frôlèrent à maintes reprises les lippes de sa bouche y laissant parfois des empruntes en les mordillant avec passion.
Florence fit cavaler ses mains le long de la silhouette d’Isabeau, les emmena dans le dos de la jeune femme glissant impétueusement sur tout ce qui était à sa portée. Tout. Du creux de son dos, à la courbe de ses omoplates. De sa nuque, à sa chevelure d’or. Florence voulait tout. Et quand elle n’y tint plus, elle alla chercher les hanches de la jeune femme. Ses doigts agrippèrent le tissu de son débardeur puis plein de fougues le soulevèrent, l’en défirent. Et Isabeau fut belle, désirable, alors que Florence s’arrêta une fraction de seconde pour la contempler avant de replonger tout contre elle. Sans temps d’arrêt, elle délaissa enfin les lèvres d’Isabeau, noyant les siennes dans la chair de son cou. Ses lèvres y dessinèrent maints et maints baisers brûlants puis s’aventurèrent plus bas, s’attardant contre sa clavicule où son souffle haletant dansa. Avant de l’embrasser avec violence, d’y mordiller la peau. Et ses doigts allèrent se loger dans le creux de ses reins puis l’enlacèrent complètement avant de l’attirer vers elle. Florence voulut se fondre en Isabeau, s’oublier dans ce désir si ardent qui la consumait férocement.
Bientôt Florence se défit de sa chemise qu’elle balança plus loin sans aucune cérémonie avant de ravir à nouveau Isabeau. Le contact électrique de leurs peaux dénudées se rencontrant lui arracha un petit soupire. Il y eut de nouveaux baisers. De nouvelles étreintes puis Florence éloigna Isabeau à nouveau. Et ses doigts coururent sur son ventre, le bout de ses ongles aussi. Ils remontèrent le long de son buste,  allèrent saisir ses deux joues. Puis Florence l’attira encore vers elle, s’exaltant du parfum d’Isabeau et du goût de ses lèvres. Entretenant encore et toujours ce désir qui à chaque seconde se faisait plus pointu, entre quelques soupirs remplis d’un plaisir qui n’avait rien d’innocent.
Et elle découvrit Isabeau comme elle n’avait jamais soupçonné d’un jour la connaître. Des piercings entre autre. Mais noyée dans désir, Florence n’aurait pu accorder la moindre pensée à ceux-ci, préférant les découvrir de ses mains ou de ses lèvres, alors qu’elle continuait de ravir chaque centimètre qu’Isabeau lui offrait.
Enfin quand le désir fut insoutenable, Florence s’écarta légèrement, puis allongea Isabeau sur ce banc de pierre. Le regard hagard, le souffle court, sa respiration était brûlante. Bientôt, il n’y eut plus rien entre elles. Seulement des peaux incandescentes et des désirs particulièrement ravageurs. […]
 
Fixant le plafond, Florence, encore pantelante, avait un regard hagard où se mêlaient satisfaction, fatigue et amusement. Dans leurs ébats passionnés, elles avaient finis sur le sol. Et y étaient toujours, à présent étendues sur une couverture blanche qu’elle avait fait apparaître après avoir jugé le banc trop étroit. Cela l’amusa brièvement.

_ Alors, gryffondor ?

Dénudée, Florence se retourna sur le flanc, observant Isabeau avec un intérêt malicieux. Pas pressée de quoique ce soit, elle souhaitait s’attarder ainsi afin d’apprécier ce moment de complicité. Une joue appuyée contre sa main, Florence caressait lentement le bras d’Isabeau dans toute sa longueur, le regard un peu songeur, mais admirant sans le dissimuler, le corps si aguichant de sa compagne. Elle flirta avec l’idée de se jeter à nouveau sur elle.

_ Encore cinq minutes avant le second round, Bo.

Mais Florence souhaitait aussi reprendre l’entraînement et la nuit ne serait pas éternelle compte tenu qu’il fallait qu’elle dorme si elle souhaitait faire face efficacement à la longue journée qui l’attendait demain. Aussi elle ajouta précipitamment sans cacher son regret :

_ Je parle bien sûr de s’entraîner.

Mais avant de revenir à la dure réalité, Florence souhaitait faire durer sur ce moment partagé en une compagnie si agréable, comme pour en extraire jusqu’à la dernière seconde possible tout le plaisir possible et imaginable. Et les palabres d’après l’acte en faisaient partis. Florence aimait ces instants de tendresse complice. Surtout quand il n’y avait pas à s’embarrasser de sentiments quelconques.
Florence fit courir ses doigts autour du nombril d’Isabeau, dévisageant cette dernière avec intensité :

_ Tu as des piercings dont je n’aurai jamais soupçonné l’existence. Je les aime bien d’ailleurs.

Florence qui n’était pas pudique pour un sou, lui adressa un sourire équivoque avant d’ajouter avec malice :

_ Les tatouages aussi. Celui dans le creux de tes reins par exemple. Ou celui au niveau du quadriceps.

Elle se mordit la lèvre :

_ Surtout celui au niveau du quadriceps.

Puis brûlante elle alla cueillir un nouveau baiser sur les lèvres d’Isabeau. Cette dernière lui avait rappelé à quel point la compagnie d’une femme pouvait être agréable et désirable. Dernièrement elle n’avait connu que des hommes et s’en lassait même. Bienheureuse Florence alla ensuite poser sa joue contre la poitrine d’Isabeau. Elle ferma les yeux comme pour mieux en apprécier le contact puis elle plaisanta :

_ Je ne te savais pas capable d’émettre de tels sons. 


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Re: Spit your heart out (Bo)
24.09.16 18:09


Bo prit une longue inspiration, les muscles et les sens encore engourdis. Tournant la tête vers Florence près d'elle, elle regarda sa poitrine s'élever et s'abaisser au rythme de sa respiration irrégulière, une imperceptible satisfaction au coin des lèvres. Bo ferma les yeux sur ce paysage, laissant les images de la soirée rejouer derrière ses paupières.

Elle revoyait la passion impatiente de Florence, ses mains maladroites qui voulaient se poser partout et semblaient maudire la nature de n'être que deux. La sensation de la peau de son ventre contre le sien quand elle avait enfin réussi à défaire cette chemise envahissante. Le banc dur contre son dos et les dents pointues dans son cou. La douleur et les rires quand la gravité les avait rappelées à elle, avant que Bo ne saisisse ses poignets et que les soupirs reprennent leur place. Ses ondulations tout contre elle. Le froid des dalles quand les vêtements les avaient tous quitté, qui contrastait avec la chaleur des corps. Ses ongles qui s'enfonçaient profondément dans ses hanches, ses cheveux qui la chatouillaient en glissant. Des murmures étouffés (parfois), en anglais et en français. L'union et le mélange des êtres, en une danse propre à chacun mais commune à tous. Le monde autour n'existait plus, l'univers réduit à ce petit morceau de sol. La dispute n'avait jamais eu lieu, l'entraînement oublié, les menaces évaporées. Ne restaient que leurs souffles et leurs lèvres gonflées. Bo se souvenait devenir brasier et laisser le soin à Florence d'en contenir les flammes. Avant de s’échauffer de plus belle et l'engloutir toute entière.

La caresse le long de son bras et la question taquine au creux de son oreille lui firent rouvrir les yeux. Un sourire amusé se dessina sur son visage alors qu'elle songeait aux bleus et aux courbatures qu'elle aurait le lendemain et qu'elle ne pourrait pas attribuer à sa remise à niveau en sortilèges. Plus qu'à espérer qu'aucune marque ne soit trop visible, sinon elle devrait s'inventer une soirée dans un club de boxe illégale pour expliquer tout ça. Bo retint à peine un rire.

« Gryffondor. »

Elle laissa son regard courir le long du corps de son amante, sans même s'étonner alors que cette dernière parlait déjà de retourner s'entraîner. Elle savait que ce moment n'avait été qu'un court interlude, une pause prolongée mais destinée à se terminer. L'univers avait reprit sa taille et englobait à nouveau en son sein tous les dangers qu'elles devaient se préparer à affronter. La détente de durerait pas, ce n'était que le calme avant la tempête. Bo ne dit rien, se contentant de hocher la tête, se faisant muettement la remarque qu'elle fumerait bien une cigarette. Elle en était déjà à chercher son paquet du regard, ou ne serait-ce que sa baguette, quand les doigts et les mots de Florence la ramenèrent à nouveau à elle. Elle sourit à nouveau, sentant les yeux de sa compagne s'arrêter sur les bijoux dont elle faisait l'éloge, avant de joindre son regard au sien pour contempler la sirène qui ornait sa jambe. C'était une sirène terrible, dont les cheveux devenus mer se refermaient sur des carcasses de navires et des mains de noyés, mais d'une beauté toujours renversante dans le chaos qu'elle semblait engendrer. Bo pouvait comprendre pourquoi Florence l'aimait tant ; quelque chose dans son regard farouche, la douceur de son visage, sa violence assumée. Quand sa compagne se pencha pour l'embrasser une nouvelle fois elle se laissa faire sans protester, sachant que désormais les minutes leurs étaient comptées.

« On est toutes les deux pleines de surprises je suppose. »

Bo glissa une main paresseuse jusqu'à la tache de naissance de Florence, qu'elle avait plus que cajolée cette dernière demi-heure. Ç'avait été une heureuse découverte. Elle laissa un instant ses yeux glisser sur le corps allongé sur le sien, détaillant avec attention les muscles de ses épaules et la chute de ses reins, avant qu'un rire ne la secoue.

« Tu peux parler ! Ce sera un miracle si personne ne t'a entendue ! »

Elle se retourna dans son hilarité, entraînant Florence avec elle et la surplombant un moment. Bo contempla quelques secondes le visage de son ancienne professeure, avant d'écraser ses lèvres sur les siennes et se relever en position assise. Sa tresse, quasiment défaite, avait souffert de leurs ébats et elle entreprit de démêler ses cheveux avec ses doigts avant de la refaire.

« Pourquoi tu ne te fais pas un tatouage si tu aimes tellement ça ? Je peux déjà en imaginer quelques uns qui t'iraient très bien. »

Elle accompagna ses mots d'une œillade suggestive, ne pouvant se défaire d'un sourire appréciateur. À dire vrai Florence aurait fait de n'importe quel dessin une œuvre d'art, mais c'était quelque chose qu'elle ne pouvait lui dire. Sa tresse à nouveau potable, Bo tendit un bras jusqu'à atteindre sa baguette qui avait roulé plus loin, attirant à l'aide d'accio informulés ses affaires aux quatre coins de la pièce. Ses sous-vêtements dépareillés lui atterrirent dans les mains et elle songea en les enfilant que si elle avait su elle aurait fait un effort. Voir le corps de son amante disparaître à nouveau sous les vêtements la rendit brusquement désireuse et elle se pencha pour embrasser les dernières parcelles de peau à sa portée. Une épaule, une hanche, son ventre, le creux à la base de son cou. Autant de promesses qu'elle les reverrait un jour.

« Tu sais, s'exclama-t-elle soudain alors qu'elle enfilait son pantalon, il y avait de vrais débats à ton sujet en classe, sur si oui ou non tu aimais les filles. Moi je disais que oui et personne ne voulait me croire. »

Bo se souvint des discussions curieuses, parfois houleuses, qui avaient lieu dans la salle commune des serdaigles tard le soir. On lui disait qu'elle prenait juste ses fantasmes pour la réalité – ce qui, en toute honnêteté, était sans doute le cas à l'époque – et elle répliquait avec un rictus hautain qu'ils étaient aveugles et ne savaient pas de quoi ils parlaient. Elle secoua la tête à ce souvenir, empreinte malgré elle d'une nostalgie triomphante, avant d'apercevoir son paquet sur le sol et de se plier pour y cueillir une cigarette. Elle l'alluma sans se départir de son sourire, avant de se rapprocher de Florence au point de frôler sa poitrine de la sienne.

« Faudra que je les retrouve et que je leurs demande des sous. »

Elle l'embrassa une dernière fois, une main sur sa hanche, avant de s'éloigner à la recherche de son débardeur coincé sous ses bottines. Bo frissonna presque alors qu'elle les mettait ; elle avait plus froid couverte de vêtements que nue sur cette couverture blanche.

« Quel sort est-ce que tu veux qu'on travaille maintenant ? »


Autant s'y habituer, l'accalmie était finie.
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