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 Speed Dating [Oscar & Darwin]

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Bogeyman


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Bogeyman





Speed Dating [Oscar & Darwin]
04.09.16 2:39

Speed Dating

Oscar L'Ourson & Darwin J. Moore —> Alors que vous traversiez le salon commun l'air de rien, vous êtes soudainement frappés par une forte envie de vous asseoir. Aussi, comme contrôlés, vous vous retrouvez assis face à face dans de confortables fauteuils. Misère ! Vous avez été victimes d'une vile plaisanterie ! Peu importe les sorts et les efforts, vous êtes condamnés à vous supporter pour les deux prochaines heures. Impossible de rester silencieux, car le sortilège vous donne une forte envie de tout faire sauf... De ne pas parler ! Bouger, discuter; regarder votre partenaire : enfin, bonne chance à vous ! En espérant que vous n'avez pas envie d'aller aux toilettes, sinon les deux heures vont vous paraitre bien longues.
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Oscar L'Ourson


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le poste de la méchanceté v2 /pleure/ je suis désolée ;;;;
08.09.16 20:01

Speed Dating ft.Darwin
Ils disent que tout peut arriver, entre ces murs. Et, j'ignore ce qu'ils entendaient par tout, mais il semble que ce tout vient de m'arriver. Ils, sont les gens, mais j'aurai pu très bien faire allusion à elle. La rumeur. Celle qu'on propage avec le vent et les mots volatiles. La rumeur est trompeuse. La rumeur enfle. Fait, défait. La rumeur est puissante, mais ce n'est jamais qu'une chose provoqué et créé par les autres, l'ensemble, la masse, le tout, qui la propage et la répand sans jamais s'intéresser aux fondations des mots et des idées ainsi partagées. C'est comme une maladie. Le rhume de l'humanité toute entière. Qui va et qui vient inlassablement. Pernicieusement. Jusqu'à ce qu'on soit trop faible pour le supporter. La rumeur a tué. La rumeur a donné naissance. La rumeur à fait tomber. La rumeur a détruit. La rumeur a créé. La rumeur a pérennisé. La rumeur est une entité bien plus vivantes que certaines ombre de ce château.

Et la rumeur a dit. Que le tout, ce sort mystérieux et inarrêtable, frappera. Sans préciser l'heure, le moment, le moyen, la raison et la finalité. Ce tout est une farce. Un sortilège. J'ai espéré que la maison Serdaigle n'était pas la maison des plaisantins, mais de toute évidence je me trompais. Si bien que je suis coincé. Emprisonné, même, victime lassée et complètement désemparée. Mais rien à faire. J'ai beau esquisser, j'ai beau tenter de toutes mes forces, j'ai l'impression d'être collé à mon fauteuil et rien ne semble pouvoir mettre fin à cela. Mes « Finite incantatem » sont inefficaces. Me voilà donc coincé, en ayant l'irrésistible envie de bouger et de parler.

Je lève les yeux, le visage impassible et je fixe mon vis-à-vis. Une ombre et une voix. Une allure aussi. Un nom ? Peut-être. Une fonction. Sans doute. Il est préfet et je le sais. Il nous menait le soir vers notre dortoir. Peut-être que je l'ai toujours connu et que lui non. Plus jeune, il me semble que je suis plus jeune. Je ne suis qu'un visage. Un objet constant de son décor. Un figurant. Un nouveau qu'il a applaudit quand le choixpeau à hurlé « Serdaigle ». Peut-être que nous avions déjà échangé un bonjour ? Ou peut-être pas. Ce n'est pas important. Ma bouche s'étire et un soupir s'évade. Contrarié ? Peut-être. Mes sourcils se froncent et ma bouche se contracte. Mon ventre me fait mal aussi. On dirait de la contrariété. Cette situation est, elle-même une contrariété. Un imprévu involontaire. Tout ensorcelé que je suis. Ma bouche s'étire, pour parler cette fois, bien que je n'aime pas cela. Il semblerait que mon corps agisse sous le contrôle d'une volonté obscur.

« Fascinant. Collasella ? Non. Pas uniquement, puisque j'ai l'envie irrésistible de parler. Et de bouger aussi. C'est complexe, je n'irai pas jusqu'à dire incroyable. Ingénieux. Probablement. » Dis-je, en observant soigneusement son fauteuil et le mien.

Et il n'y a sans doute rien d'autre à dire ou à déclarer. Mais des mots se pressent malgré-moi contre mes lèvres. Du badinage, sans doute, pas adressé à l'individualité en face de moi. Mais plutôt celui de mon esprit. Je n'ai jamais été très doué pour entretenir les conversations et j'aimai discuter avec les yeux, car les mots sont trop complexes pour être utilisés simplement pour formuler des phrases et que mes phrases se transforment en monologue incessant comme si chaque fait méritait qu'on en décrive les nuances. Toutes les nuances. Je souffre quand le silence ne m'est plus accordé, mais j'ai une pensée pour ce il, cet être qui va devoir supporter les mots et les phrases, les nuances et la complexité du monde. Mes conversations sont des océans. Les phrases des vagues. Les mots l'écume et la ponctuation le roulis incessant. Les silences une terre providentielle, mais hélas c'est la noyade qui nous attend.

« Je ne m'intéresse pas à ton nom. Ni même à toi. Je suppose qu'il en est de même pour toi. L'insignifiance. C'est cela... De l'insignifiance. Dans ton monde et le mien, rien n'existe excepté l'ombre. Les noms, les couleurs, la forme, l'apparence. Il faut s'en rappeler. Il faut vouloir prononcer, mais aussi vouloir se rappeler. Je n'ai jamais ressenti le besoin de me rappeler de ton nom.» Déclarais-je, en haussant les épaules. De l'indifférence dans l'énoncé d'un fait. Rien de plus. Ni animosité, ni sympathie. Je n'ai jamais été quelqu'un d'hypocrite et je ne souhaitais pas le devenir simplement à cause d'un sortilège.

 « Je sais que tu es préfet. Qu'un jour tu as du nous raccompagner et nous expliquer. Je connais ta voix. La mienne ne doit pas te revenir. Comme la mienne. Je ne me souviens pas avoir jamais tenté d'entrer en contact avec toi. Toi de même. C'est comme ça. Pas les même centre d'intérêt. Pas le même âge. Le même cursus. Alors nous restons inconnus jusqu'à ce que les noms deviennent nécessaires. Qu'on soit contraint ou amené à se côtoyer. »

En occurrence, nous y étions contraint.

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Darwin J. Moore


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Darwin J. Moore





Re: Speed Dating [Oscar & Darwin]
25.09.16 21:31


« Tu es bien décidé, Oscar. » avait souri Darwin, l’air absent. Et il lui était si difficile de se concentrer sur le garçon, tant bien même connaissait-il ses traits, son caractère et son cursus. Lui préfet, lui ainé : lui se devant de tout savoir pour mieux aider, épauler. Il était si fatigué, ne s’était même pas senti capable de contrer cette farce qui semblait les avoir frappés. Il n’avait rien tenté, n’avait levé sa baguette dans l’espoir de rompre le sortilège. Et n’était-ce pas absurde que de les piéger ainsi ? Lui si occupé, lui qui n’avait pas de temps à perdre si ce n’était à la bibliothèque ou aux côtés d’Anton. Pourquoi avait-ce été lui, pourquoi oui l’avait-on agressé de la sorte ?

Il se sentait si amer, si en conflit avec lui-même. Tout ça pour une question d’héritage, de sigmas : tout ça pour un stupefix l’ayant frappé en plein thorax alors qu’il s’était levé comme l’éclair; tétanisant sans réfléchir un des envahisseurs. Un qui avait attaqué sa professeur, d’ailleurs; qui avait eu un goût de vengeance dans sa bouche. Qui étaient-ils pour toucher sa fibre sensible, pour rallier ses idées mais blesser ses aimés ? Aussi Darwin était-il déchiré, se retenant de se jeter un poing quand se trouvant au détour d’un miroir. Il n’aimait plus son visage, se trouvait les traits tirés : se voyait méconnaissable. Qui es-tu, Darwin ? se murmurait-il.

Qu’es-tu devenu.
Il ne savait pas et ne voulait savoir. S’aimait sans se savoir, dans son indifférence et son gris. S’était toujours contenté de ces émotions refoulées, de ces joies passés. Lui peu exubérant, lui simple que pourtant ses cheveux faisaient rayonner. On se retournait des fois sur lui, le hélait dans l’espoir d’un conseil; d’une orientation. Les égarés revenaient à lui, lui demandant de les guider jusqu’à leur dortoir. Et il disait oui, bien sur : souriait et posait ses mains sur leurs épaules. Darwin le fraternel, le paternel; le bon préfet. Celui noyé par son double cursus, étudiant droit et magie. Ne l’était-il pourtant déjà pas assez ? Sorcier. Du bout des doigts, de son histoire comme de tout le reste. Il vivait son monde, embrassait sa condition. Lui qui n’avait connu de moldu, lui qui n’écoutait de la musique au travers de divers outils électroniques. Lui regardant avec réticence les cigarettes, survolant les fast-foods. Lui si épris de ses gris vêtements, de sa chouette et de ses parents. Il se souvenait d’ailleurs de chaque détail, de chaque mouvement ayant bordé son enfance : revoyait la vaisselle se faisant sans sa mère, le feu de cheminé créé d’un incendio bien placé.

« Qui te dit que je ne te connais pas ? Qui te dit, oui, que car tu ne me saisis pas je ne te saisis pas non plus ? » Sa main gauche était venue se perdre dans ses cheveux, alors que nerveuse l’autre frottait ses doigts entre eux. Avait-il eu toujours ce besoin de parler, de se livrer ? Lui si intime, d’ordinaire si interdit. Lui si paisible qui pourtant avait tant envie de bouger, de communiquer : de frapper de ses mots et avis. « Tu ne t’intéresses peut-être pas à moi mais moi je te connais. Je sais qui tu es, et je me demande oui pourquoi tu as tant de mal à ressentir. Pourquoi tout est si froid dans ton esprit, si mort dans tes mots. Et je sais que je peux te poser la question car tu ne t’offusqueras pas, n’est-ce pas ? » Il n’arrivait même pas à se détester pour ça, pour tout ce qu’il lâchait sans trop s’en rendre compte. Lui si agacé par le monde, lui si secret et si renfermé : lui qui d’une simple farce, d’un grossier sort finissait par exploser. Il restait calme, détaché; souriant. Restait aimant cependant, oui. Mais également curieux, tranchant, blessé.

Mais Darwin comme on ne le connaissait pas car il ne se dévoilait pas.
« Oscar sais-tu ce que c’est que l’amour ? Enfin, non; l’as-tu déjà ressenti ? As-tu senti ton coeur se compresser, battre à tout rompre ? Moi je ne crois pas. » Tant de questions qui s’étaient enchainées, dansant sur ses lèvres avant de s’échapper. Tant d’idées qu'il se voudrait d’avoir laissé filtrer. Tant de lui, oui; étant sorti de son corps sans qu’il n’y puisse rien. Tant de mal, tant de douleur. Tant de je veux y croire mais vous ne voulez pas me laisser y croire.

Tant de vous êtes si injustes, si affreux.
Vous le monde moi Darwin.
Vous contre moi.
Moi sans vous.

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Oscar L'Ourson


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Oscar L'Ourson





Re: Speed Dating [Oscar & Darwin]
26.09.16 23:49

Speed Dating ft.Darwin
Je hoche la tête et j'écoute, car je me trompe. Ou alors je ne comprends pas autrui et je ne fais que prétendre. C'est que je calque mon mode de pensées aux autres et j'assume qu'ils pensent et qu'ils compartiment. Qu'ils sont tous un peu étrange dans leur façon d'être et de respirer. De penser et d'exister. Mais il me rappelle que je me trompe et que je me rassure comme je peux. Je n'aime pas quand ils me rappellent que dans mon univers je suis une singularité. Je passe, j'écoute.

Il connaît mon nom et me le dit. Je hausse les épaules, même si je n'aime pas que les inconnus le prononcent. On ne devrait pas dire un nom aussi facilement qu'on utilise des sortilèges. Les noms méritent qu'on s'y arrête et qu'on s'y attache uniquement quand on s'y intéresse réellement. Mais la encore je ne dis rien. Je me concentre et je fixe les contours de son visage. Je fais de mon mieux même si des millions de mots se pressent contre ma bouche fermée. Que j'interrompe et dise. Fasse comprendre. Mais je maîtrise mon impatience comme je le peux en tapotant le fauteuil d'un nerveux taptap. Métronome désagréable.


Rien ne me dit et là encore je ne fais que prétendre, mais je suis presque certain que personne ne peut décrypter ce qu'il se passe dans mon esprit. C'est moi qui dit et qui pense, que, personne ne me connaît réellement. C'est d'un élémentaire, après-tout, j'éloigne et je me tiens constamment à la limite infime. Cette petite ligne invisible entre ceux qui vivent et ceux qui observe. Je fais semblant et j'imite, parfois je mens, mais finalement j'observe et je ne laisse pas les autres faire de même. Il pose comme s'il lisait, un air, un affect, dans mes pensées. Comme s'il pouvait apercevoir les limites de ma tête et les contours des mots pensés et retenu. Je ne comprends pas le ton, mais ce qu'il dit me fait froncer les sourcils. C'est comme si quelqu'un lui avait raconté les difficultés et les images de mon esprit. Comme s'il avait effleuré de l'index une partie de moi et je me tortille sur mon siège. Je ne sais pas ce que j'ai, mais je me tords les mains et je me demande s'il veut vraiment savoir où s'il me renvoie un peu d'impolitesse. Si c'est de la rhétorique, une façon de répondre ou de participer.


Je laisse. Je laisse et je décide que ça ne m'atteint pas. Pourtant il n'a pas fini de parler. D'ailleurs il ne donne pas de nom, comme si, finalement je me retrouvais piégé dans un échange à sens unique. Condescendance qui balaie soigneusement mes prétentions. J'admire et j'écoute, j'aime l'aplomb et les mots qu'il lance et assume. Qui finissent par se ficher dans ma peau. Quand il parle de l'amour alors je retiens un soupir. Qu'y a-t-il de si important dans cet amour ? De si précieux ? Les symptômes qu'il cite ne semblent pas particulièrement agréable. Je détesterai qu'un tel affect prenne le contrôle de mes pulsations et de mon corps. Je dis :

 « Tu imagines savoir, parce que tu as attendu que je ne pouvais pas ressentir. Mais c'est faux. Je ressens. Sans doute. Ce que je ressens est un mal, des douleurs, un comportement étrange du corps. Des réactions physiques. » Je fixe un coin de son visage, puisqu'il est l'horizon inaccessible et que je suis le sien.  « Peut-être parce que je ne veux pas. Peut-être qu'observer me suffit. Peut-être que ce que tu trouves froid et mort sera intérprété différemment. »  Je hausse les épaules.  « On parle pour être entendu. Pas forcément compris. » Et ce n'est pas important. Le sens parfois échappe et s'évapore, mais les mots restes et resteront. Éternels et immuable. C'est pour ça que j'aime les mots.

 « L'amour. » Je prends une minute de réflexion sur une chose dont on dit qu'on ne peut rien théoriser. Sur une chose dont on dit qu'on ne peut rien y comprendre. Car après tout pourquoi le coeur battrait-il pour autrui quand il a tellement de mal à battre pour soi? « L'amour a l'air d'être une maladie très grave. Parfois chimérique. Parfois insensé. Toujours incurable. C'est ce que les autres disent et écrivent. Du coup qu'il fait battre et compresse, il y a d'autres affects qui font la même chose, j'imagine. Mon coeur bat parfois. Se compresse aussi. Et le tien ? Que sais-tu de l'amour toi qui semble tout connaître? » Je cligne des yeux.  « Que sais-tu du silence et des mots qui ne viennent pas même quand on y pense. Réfléchir et compartimenter c'est tout ce qu'il me reste. Identifier des sensations et des symptômes. Créer des définitions. Y mettre des noms. Faire semblant de reconnaître. Mon esprit est peut-être froid parce que c'est nécessaire… Parce que ne pas savoir peut rendre fou. » Je me masse les tempes, trop loquace et assoiffé.  « Mais peut-être que c'est aussi mort dans ton esprit. Peut-être que tes mots à toi sont aussi froid. Que tu t'es brûlé. Tu sembles savoir qui je suis – non tu prétends - , mais est-ce que tu sais qui tu es toi ?  »

Je n'attends pas de réelle réponses. Parfois on apprend des silences et des pauses, des pirouettes et des contournements. Je n'attends rien finalement. C'est juste ma langue et mon esprit qui tourne. Se défend et heurte. Comme s'il avait quelque chose à faire payer. Peut-être que le sien aussi ? Mais je secoue la tête et je décide encore de ne pas trop y penser. De pas ne pas calquer son esprit au mien. De ne plus prétendre. Juste d'écouter pour savoir.

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Darwin J. Moore


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Darwin J. Moore





Re: Speed Dating [Oscar & Darwin]
09.10.16 18:59


« Je n’ai rien entendu Oscar. » Et Darwin avait eu ce sourire un peu lasse, un peu étrange. Depuis quand avait-il besoin des autres pour comprendre autrui ? Depuis quand avait-il besoin de l’avis d’un camarade, de rumeurs pour mieux cerner quelqu'un ? Non, vraiment, cette idée ne lui plaisait pas. Il aimait se contenter de ce qu’on lui offrait, de ce qu’il voyait. Préférait se fier à la moue du concerné, à ses mimiques et à ses choix de mots. Et Darwin avait beau mentir au fond de lui il aimait sans doute l’homme. Aimait sa nature et aimait le monde et voulait y croire. Mais il avait décidé d’y renoncer car cela faisait trop mal et était trop compliqué. Car on avait piétiné sa différence enfant et écrasé ce qu’il était. Car on l’avait déçu et dégoûté de ces êtres si simples et si unipolaires. Enfin. Y penser des fois lui retournaient l’estomac, lui donnait les pires migraines.

Et il avait tant envie de briser son reflet lorsque des fois il le croisait. Se retenait d’y jeter son poings, pour y découvrir si cette image brisée de lui lui irait mieux ou non. Il était si perdu, si frustré de sa personne et de sa condition; si égaré dans ses croyances et ses rares quoique étendues affections. « L’amour c’est se dire qu’on aimerait rester toute une vie aux côtés d’une même  personne. » Cela lui avait échappé alors que le visage tiré par des émotions contradictoires il avait eu du mal à plonger son regard dans celui d’Oscar. « Mais tu sais je ne prétends pas savoir, je ne prétends rien si ce n’est ce que je suis. Je ne prétends pas mieux connaitre que toi, je ne ressens ce qui m’est possible de ressentir. Mais je ne fuis pas et je n’ai pas forcément peur de le faire. Oui l’amour qu’est-ce ? Sous quelle forme ? Le romantique, l’amical ? J’aime mes rares amis et j’aimerais les savoir à mes côtés pour de longues années. Quant à celui plus charnel, j’imagine qu’il y a ce désir de se donner corps et âme; cette envie de saisir ces lèvres et de les conquérir des siennes ? N’as-tu jamais ressenti ces envies, Oscar ? » Était-il vraiment si sourd à tout, si incapable de rougir, de trembler : si inapte à la peur et au désir ? Était-il si triste ? Car n’était-ce pas froid et solitaire que d’avoir un coeur ne battant que pour survivre, que d’avoir un esprit logique ? Un esprit de mathématicien et de scientifique car incapable de rationaliser les sensations, les sentiments ? Oscar que t’a-t-on fait avait-il eu d’un coup envie de dire.

Que t’a-t-on fait pour te rendre ainsi, ou plutôt : que t’es-tu fait.
As-tu peur comme nous tous ? Y a-t-il en ce monde quelqu'un pouvait faire naitre en ton ventre de terribles sursauts, faisant se tendre ta main et chavirer ton âme ? Je l’espère, que cela soit pour le meilleur comme le pire. « Mais Oscar pourquoi me demandes-tu si je sais qui je suis. Je suis Darwin, Darwin James Moore. Bien sur que je me connais. » Et il n’avait pu s’empêcher de sourire car tout au fond de lui son nom semblait comme une évidence, chassait les doutes et les incertitudes. Car s’y accrocher avait ce quelque chose d’un peu rassurant, presque déstabilisant. « As-tu peur, des fois, Oscar ? Que ta vie t’échappe, qu’on vienne t’accuser et te faire du mal? As-tu peur de mourir, peur que rien n’aille plus comme tu l’entends ? As-tu peur qu’on t’arrache à tes repères, fasse disparaitre ceux qui te sont proches ? » Et comme poussé par un sortilège Darwin était bavard, bavard à tout laisser passer; bavard à supprimer ses plus intimes barrières. Il n’était plus que lui, lui et ses questions lui et ses interrogations lui et sa volonté de découvrir et de percer l’homme comme jamais il ne l’avait fait. Car Darwin se sentait si seul dans son entièreté, et il avait au fond de lui envie de savoir qui étaient les autres et si finalement ils ne pouvaient pas être aussi compliqués que lui. Lui n’avait pas forcément peur, lui était heureux dans son gris, dans son inaction.

Lui finirait par céder et laisserait la colère l’emporter.
Lui finirait par être dévoré par sa propre personne, trop longtemps freinée, scellée. Mais il n’en avait que faire car c’était la vie et que dans la vie tout était voué à être.

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Oscar L'Ourson


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Oscar L'Ourson





Re: Speed Dating [Oscar & Darwin]
20.10.16 17:42

I'm broken...I never did anything right...I'm fucked up.
Il y a quelque chose qui ne va pas. Et ce n’est pas tant ses mots, ce n’est pas tant son ton, ce n’est pas tant son regard et ses manières. Il y a quelque chose. Et je ne sais pas. Ça me turlupine. Mes doigts tapotent sur l’accoudoir et je chercher. Je cherche sans savoir quoi chercher. Une définition, un mot. Je n’aime pas. Qu’importe ce qu’il fait, dit, représente, comment, partage, le sens, peu importe. Il y a quelque chose qui ne va pas et que je n’aime pas. Peut-être la sensation qu’il y a de la condescendance et aussi quelque chose dans sa pupille. Quelque chose d’inapproprié et qui me laisse une impression. Une impression désagréable.

Peut-être que c’est sa façon d’étudier et de décortiquer. Sa façon de définir et de réduire, d’exprimer. Il y a quelque chose de désagréable dans la bienveillance de ses sourires, peut-être un peu d’autre chose aussi. Un peu d’autre chose qui pourrait faire trembler son sourire et cracher des véhémences. La tranquillité de sa stature m’offense. Je crois, mais je ne sais pas. Je ne suis sûr de rien.

Il me sermonne ou m’explique juste avec la patience qu’on les autres quand ils rencontrent quelqu’un de plus diminué, de plus stupide, de plus ignorant. Je connais le ton parce que je l’use parfois. S’il n’y avait que cela… Oui s’il n’y avait que cela. Mais c’est un tout. Ses mots sont comme une démangeaison et j’ai l’impression d’être pieds et poings liés. Sa posture assuré une incohérence. Sa patience une insulte. Son regard trop avisé et pourtant c’est comme si ses yeux pouvaient me bousculer et graver des microcoupures. Je n’aime pas.

Et c’est un fait et je ne comprends pas pourquoi ou alors je mens et je comprends trop bien. Il dit que je me trompe et qu’il ne prétend rien, mais je sais que tout le monde prétend. Prétendre d’aller. Mal ou bien. De se soucier. Il prétend, il prétend et je le sais, mais il s’acharne et il dit que je me trompe. Je n’aime pas. Mais quand il parle de moi et qu’il dit que lui ne fuit pas et qu’il n’a pas peur. Il prétend là encore et il ment. Je n’aime pas. Je ne fuis pas. Je n’ai pas peur. Je ne mens pas.

Mes doigts tapotent le siège, grattent. Je n’aime pas. Quand il dit qu’il a des amis qui comptent. Des êtres qu’il n’a pas envie de perdre. Mais il y a pire et ce que je n’aime pas c’est pluriel. Quand je suis, moi, singulier. Deux. Parfois trois. Mais c’était avant le feu. Souvent du vide. Rien pour l’avenir. Pas d’horizon rassurante.

Je n’aime pas. Il raconte et agite sous mon nez des histoires creuses et cruelles qui n’ont pas d’échos. D’ombres. De formes. Conquérir, désirer, je ferme les yeux. J’inspire. Je n’aime pas réfléchir. Je n’aime pas l’idée même d’offrir et de concéder, même un tremblement, même le soupçon d’un désagrément. Et pourquoi voulait-il tout savoir ? Pourquoi ma bouche elle voulait répondre et perdre le silence dans lequel je préfère me cacher ? Mais pour la tenir occupée je récite. À l’envers. À l’endroit. Je récite des faits. Je n’aime pas. Il me pousse dans des retranchements étranges et étrangers. Hors du confort de ma vie. Savoir. Pourquoi veut-il savoir ? Il ne veut pas savoir. Il ne veut pas connaître. Il prétend.  

Je n’aime pas. Il me retourne mon interrogation comme si elle était trop simple, l’esquive d’un simple revers de la main. Un nom.  Le sien. Et là encore il prétend que je veux savoir, mais ce n’est pas ce que j’ai demandé. Et il le sait. Ou alors il prétend ne pas savoir. Je dis:

 « Ce n’est pas ça. Un nom ne définis pas qui on est. C’est comme le vent. C’est un nom, mais ça ne parle pas du souffle, ça ne parle pas sa force, ça ne parle de sa violence, ça ne parle pas de sa douceur en été. »


Mais il a déjà un sourire et je n’aime pas quand il sourit. Surtout quand il n’y a pas de raison à son sourire et que je me décompose. Je crois que j’ai entamé le cuir de l’ongle. Mais je continue de gratter parce qu’il continue de gratter. Désagréablement. Je saigne, mais c’est le coeur et la raison qu’il semble viser. Peur. Le mot. L’angoisse. Le mal de ventre. C’est quand il y a du danger qu’il faut avoir peur. Il demande, mais il est vrai qu’il n’entend rien. Personne ne comprend. Je ressens. Ils ne comprennent rien et se contente d’essayer de me faire réagir. C’est comme ça qu’ils se comportent parce qu’ils veulent avoir raison, ils veulent me faire réagir. En bien, en mal. En mal surtout. C’est comme ça qu’ils me tourmentent. Et si je pleure. Si je hurle. Si je tremble. C’est comme une victoire, ils se fichent. Tous. Tous. Tous. De ce qu’ils prétendent et provoquent. C’est simple, si simple pourtant de ne rien provoquer, de ne pas m’atteindre, surtout quand je me place en dehors du monde. Mais c’est comme s’ils ne pouvaient pas s’en satisfaire. Et ils veulent savoir « Ressens-tu Oscar ? » et j’ai beau dire : « Oui je ressens, mais je ne comprends pas ce que je ressens. » ils s’en fichent. Ne pas savoir est terrifiant. Mais ils s’en fichent aussi parce qu’ils veulent comprendre et identifier. Parce que je suis une singularité dans leur univers et ils me ramènent tous constamment à ce qui ne va pas chez moi. Tous. Tous. Tous. Je continue de creuser. Et pourquoi n’essaierait-on pas de parler de la pluie. Pour n’essaierait-on pas de parler de choses que j’aime. Des choses qu’il aime. De la lecture. De ces choses sur lesquelles on badine allégrement? À la place ils veulent savoir. Est-ce que j’ai mal ? Est-ce que j’ai peur ? Est-ce que je suis triste ? Est-ce que je sais rire ? Est-ce que je sais être heureux ? Mais ils prétendent s’en soucier, parce qu’au final il n’y a personne qui souhaite réellement savoir. Ils veulent que  je dise :


 « Constamment. » Comme si ça les rassurait. Comme s’ils pouvaient en trouver du réconfort. Une excuse à leur propre errance. Tremblement. Je ris, mais il n’y a rien de drôle. Je fourrage mes mains dans mes cheveux. Je suis las. Si las.  « Pourquoi tu ne réponds pas à tes propres questions ? Tu as peur. Tu as peur que ta vie t’échappe. Tu as peur qu’on vienne t’accuser et te faire du mal. Tu as peur de mourir et que plus rien n’aille comme tu l’entends. Tu as peur qu’on t’arrache à tes propres repères. Qu’on fasse disparaître ceux qui te sont proches. Tu sais, ceux qui sont rares et que tu voudrais conserver à  tes côtés ? » Je hausse les épaules.  « Tu sais ce qu’il y a de pire que la peur ? C’est sa concrétisation. L’infime moment où de crainte elle bascule en vérité absolue, en fait inébranlable. Quand l’épouvantard n’est soudain plus un épouvantard. Mais un cadavre. Une gifle. Une blessure. Une réalité : Tu perds pieds. Une constatation : Tu es cassé. Tu n’as jamais rien fait de bien dans ta vie. Tu as tout foutu en l’air. » Je hoche la tête pour moi-même. Marque une pause pour retrouver un regard, le sien.  « Enfin. Je pensais que c’était ce qu’il y avait de pire. Mais c’est faux. » Je retourne gratter l’accoudoir :  « Ce qu’il y a de pire c’est qu’il y a toujours quelqu’un. Toujours. Pour te le rappeler. Quelqu’un comme toi. Quelqu’un qui prétend et qui ne sait même pas écouter. Qui ne sait pas voir. » Je m’enfonce dans mon siège, je crois qu’il y a de l’agressivité dans tout ce que je ressens et que je communique. Ce que je dis :  « Est-ce que tu es triste, Darwin ? Est-ce que tu as peur ? Est-ce que tu es heureux ? Est-ce que tu es serein ? Est-ce que tu es en colère ? Est-ce que tu aimes ? Est-ce que tu veux aimer ? Moi je ne crois pas.» Je continue de gratter.  « Est-ce que je prétends bien ? Est-ce que je donne l’impression d’être gentil ? De me soucier de toi ? Est-ce que je suis assez lisse ? » J’essaie de sourire, mais c’est un rictus mal dessiné qui étire mes deux lèvres. Le cœur n’y est pas. N’y a jamais été, particulièrement maintenant.  « Tu ne t’en offusqueras pas, n’est-ce pas ? »

Disparaître. Manquer de souffle. Sauter. Ne plus exister.

 « Est-ce que tu te sens mieux ? »

Moi pas.
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Darwin J. Moore


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Re: Speed Dating [Oscar & Darwin]
28.10.16 22:09


« Et Darwin avait dévisagé Oscar sans trop rien dire. Que pouvait-il bien ajouter, après tout ? Alors que le brun si mouvementé se laissait aller dans un récit intime, dans d’houleuses paroles et dans des questions sans fin. Aussi s’était-il demandé pourquoi, pourquoi tout cela ? Mais lorsque tout s’était arrêté le vide avait fait place en lui et il n’avait pu se résoudre qu’à prononcer lentement : « Mais de qui parles-tu, Oscar ? » Car dans ses tu il y avait eu ce petit air de je, car dans ses accusations oui il y avait eu cette douleur certaine quoiqu’un peu discrète. « C’est très bien, si tu ressens. C’est très bien, si tu es en vie. Comme il est terrible de savoir que tout ceci te fait si mal, que le monde t’agresse et que tu es si seul. » Main se passant sur son visage, alors que peiné il lui avait offert de sincères excuses : « Je ne pensais pas tant te remuer, tu sais, je suis navré. » Tant bien même y avait-il cette chose le poussant, le forçant à continuer. Il ne pouvait pas s’arrêté et coupé de tout, privé de son silence il se devait de parler.

Était-il triste ? Pourquoi tant d’affirmations, alors qu’il n’en était si rien. Était-ce sa façon de se protéger, de se défiler ? De se faire oublier tout en lançant des couteaux au hasard ? Darwin non n’était si sensible et pour le faire s’écrouler il fallait appuyer sur une de ses seules uniques fissures. Car indifférent, car coupé de cet univers et lasse de tous ces gens il avait oublié les attentes, jeté l’espérance. Car au fond de lui persistait cette douceur, cette envie d’aimer et de tendre la main : mais que le gris, si fort et si puissant avait tout écrasé. Car omniprésent il était maitre de son âme et ses affections tendres quoique voilées restaient inconnus de tous mais surtout de lui. « Je n’ai pas peur, Oscar. » Il n’y avait aucun mensonge là, sa vie oscillant calmement sans qu’il ne s’en soucie vraiment. « Mon épouvantard n’est pas un corps, n’est pas un ami. Mon épouvantard est la peur alors que puis-je bien te dire ? Mon épouvantard m’englobe comme un chape de brume et fait couler tout contre ma nuque quelques sueurs froides. Je ressens la peur car je ne sais pas, elle ne m’émeut pas. » Darwin vivait le présent et si tout au fond cette colère existait, cette envie de se briser et d’exploser : d’enfin redevenir humain… Il ne savait pas. Ne savait pas car ses amis lui semblaient eux-mêmes loin, car il tenait à Anton comme à son propre frère mais qu’un quelque chose d’un peu étrange brouillait ses émotions. Car il avait un amour profond pour Rosabel et ce qu’elle incarnait, car il voulait rester à ses côtés pour s’assurer qu’elle ne s’effondrerait pas mais… Ne désirait plus. Car Darwin oui Darwin s’était enfermé et avait perdu foi en l’humanité. Car il n’était plus question de se mentir, plus question de vouloir aimer : il était et être lui suffisait. « Je ne m’attends à rien de toi, Oscar. Je me fiche que tu sois si mal, que tu te sens si énervé contre la vie et que tu aies besoin de t’inventer mille explications à mes mots. Je ne te pose que des questions qui me viennent et repartent, je n’ai jamais été là pour te juger. Alors n’essaie pas de fuir cela ne sert à rien, car ce n’est pas mon intention de te chasser. Car Oscar tu peux bien être qui tu veux, qu’en aurais-je à faire ? Être soi ce n’est pas l’être pour les autres, tu sais, c’est l’être car on veut l’être. Aussi sois comme tu veux et si un jour tu veux changer alors change, que veux-tu bien que je te dise ? Moi je me contente d’aimer je me contente de vivre je me contente de voir mais non je ne changerai pas tant qu’on ne me brisera pas : tant que je ne le déciderai pas. Et on me changera peut-être tu sais mais je n’y suis pas encore alors je m’en fiche. » Alors je me sens si creux je me sens si rien. Car Darwin était ainsi car en lui il y avait toutes ces choses enfouies. Car la colère et l’irritation montaient peu à peu car il se remettait en question : car son reflet le frustrait et car ce présent l’exécrait.

Enfin.
La n’était pas là leur conversation.

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Oscar L'Ourson


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Re: Speed Dating [Oscar & Darwin]
09.01.17 15:11

I'm broken...I never did anything right...I'm fucked up.
J’aimerai que le silence vienne se nicher contre ma bouche et la sienne et qu’il cesse et que je cesse. Que les fourmillements que je ressens et l’irritation de ma glotte cesse. Je pourrai parler des heures et l’irritation que je ressens n’en sera jamais, jamais contenté. Il faudrait que je l’écorche ou que je tente de le faire. Mais que puis-je faire quand il semble si distant et si proche dans une même mesure. Que puis-je faire quand il ne me comprend pas et que mes mots ne l’atteignent pas. Quand je peux concevoir qu’il n’y a rien à y comprendre. Je me prends la tête dans les mains, je sais que je voudrais être à des kilomètres d’ici et qu’il n’a vraiment absolument rien d’agréable à écouter sans comprendre et parler sans être compris. Pour lui comme pour moi. J’écoute pourtant, parce que je ne peux pas faire autrement, ses mots viennent se loger quelque part entre ma compréhension et toujours l’agacement d’être coincé sur se fauteuil et d’avoir envie de parler pour ne rien dire ou pour ne plus rester bloqué. La façon dont il dit les choses me donne l’impression que je veux me justifier alors que je ne fais que répondre à ses propres questions. C’est à ni rien y comprendre. Comme s’il av ait la faculté incroyable de retourner contre moi chacun de mes mots. Et il me donne l’air désespéré quand il a l’indifférence de dire « c’est très bien » avec trop de condescendance et de déférence dans une même mesure. Je me sens enfant et lui, adulte, qui essaie de croire ce que le premier raconte sans jamais y parvenir. Il essaie de ne pas me froisser je crois, mais il me chiffonne dès qu’il ouvre la bouche tant son attitude me déplaît et me rend… Moi vide, moi faible, moi ridicule, moi un rien et un tout, une forme indistincte d’être humain dont on se fiche. Je ne suis qu’un individu de passage dans sa vie, mais la façon dont il réduit mon existence à chaque me déplaît plus encore. Ou alors c’est moi que je vois et qui fait de même avec les autres. Mais je ne crois pas. Je ne crois pas parce que mes intentions à moi ne sont pas mauvaises, je ne crois pas parce que je fais attention à ne pas les atteindre même quand ils essaient de le faire avec moi. Et lui il ne sait pas. Il continue quand mon pouce s’est logé entre mes dents et que mon index appuie de toute ses forces sur ma lèvre inférieur pour ne pas l’interrompre mille fois quand il dit qu’il s’en fiche.

L’incohérence de ses mots, là encore, me heurte ou alors c’est parce que là encore j’en suis réduit à un être désespéré qui veut être et compris et entendu, un être désespéré qui a absolument besoin que lui daigne m’écouter quand je ne demande rien. Et que c’est ce que je lui dit. C’est ce que j’essaie de faire. Tuer ses prétentions avec ma bouche, mais mes mots ne l’atteignent pas. Non parce qu’il a peur de la peur elle-même. Je ne sais pas ce qu’il dit, s’il avoue à demi mot qu’il a constamment peur ou qu’il l’ignore. J’essaie de gagner le fond du siège comme on essaie de se terrer dans un trou, quelque chose qui cache et qui fait disparaître. C’est que sa propre existence est trop importante, ou alors c’est parce qu’il a cette manière irritante de me faire comprendre à chaque fois qu’il est plus. Important, mâture, réfléchi, gentil, affecté, désolé, sincère, parfait. Je me mords plus fort le doigt tant il est ridicule de penser et de se sentir à se point petit. Mais c’est l’indifférence qu’il en retire qui irrite le plus. Je crois qu’il sait que je ne suis rien et qu’il n’a même pas l’envie d’achever ou d’assumer, questions et mots qui blessent, parce que c’est facile. Facile de penser que les mots ne font rien de mal, que le ton n’importe pas et qu’il n’y a rien de mal dans tout cet amoncellement de phrases douloureuses et vicieuses. Le sont-elles vraiment ? Oh non, ou peut-être que c’est quelque chose dans ma tête qui me pousse à le croire. Moi je crois que j’ai voulu qu’il se taise, l’embarrasser, lui faire ressentir toutes les choses que je ressens et que je ne comprends pas quand il me pose des questions à la curiosité qu’il fait passer pour innocente, mais je en suis pas dupe. Ou trop. Je ne sais plus. Je ne l’ai jamais caché, mais je ne me sens pas assez désolé pour m’excuser de quoi que ce soit ou dire à mon tour que je suis navré. S’il est là où s’il flamboie. Je crois qu’il est trop, mais pas assez. Quelque chose comme ça. Indéfinissable et incompréhensif qu’il est. Mais de toute façon je ne fais pas parti des gens qui lui sont proches et à qu’il réserve peut-être d’autres vérités et il fait bien parce que je ne veux rien de lui. Pourtant il ose se poser en rédempteur, en être à l’impartialité la plus lisse et fade. Il dit qu’il n’y a pas le moindre trace de jugement dans ses mots, mais je sais qu’il ment et qu’il ne fait que paraître encore. Trop gentil. Trop incompris. Il faudrait que sois aussi hypocrite et que je hoche la tête avec un sourire faux pour tout arranger je crois ou le forcer à me laisser. Je ne veux pas qu’il me dise ce que je peux faire quand lui-même n’a pas conscience de ce qu’il peut et ce qu’il veut. Trop inconstant qu’il est, il se pose en inspirateur, adulte respectable, bien sous tout rapport, parfois trop condescendant parce qu’il estime qu’il peut l’être puisqu’il est plus âgé que moi, peut-être se sent-il redevable, ou alors qu’il a l’impression qu’il doive me guider, mais je ne veux rien de lui, je ne veux pas non plus de ses belles intentions, il voudrait que je reste quand il ne cesse de me rendre… Vulnérable, petit, ridicule, jeune et singulier, stupide aussi. Peut-être parce qu’il se contente de vivre, comme la rivière se contente de s’écouler. Quand j’enlève mon doigt de la bouche je sais que je l’ai encore mordu trop fort, mais dans le silence dans lequel il s’est reclus je peux lui dire :  « Je ne veux rien de toi. Ni ton pardon, ni tes conseils. » Je dépose mes deux poings sur mes genoux.  « Je n’ai rien demandé, c’est toi qui demande et qui fait toujours comme si c’était moi qui attendait et qui demandait, comme si j’avais besoin de toutes tes jolies phrases et tes belles tournures. » Je me sais aussi inconstant que lui, mais je ne suis pas assez en dehors pour réfléchir posément et répondre ce qu’il faut et me comporter comme il faut.  « Tu ne sais rien de toi-même alors ne te comporte pas comme si tu me comprenais. » Là encore c’est mon irritation qu’il parle et je ne sais pas d’où elle vient, peut-être que c’est parce qu’on est coincé et que je n’arrive pas à me lever. Que c’est l’impression d’être bloqué qui me rend aussi peu compréhensif ou alors trop. Je ne sais plus.  « Que tu changes ou que tu ne changes pas, ça ne regarde que toi, je me soucis de toi autant que tu te soucis de moi. C’est pour cela que dans quelques années il n’y a aurait plus rien de toi dans ma tête. Plus rien de moi dans ta tête. C’est ainsi, parce que le temps passe et emporte tous. Tes mots. Les miens. C’est tout. » Et je crois que je préfère qu’il ne rappelle même plus mon prénom car il est trop épuisant et qu’on ne peut pas exister deux fois dans une même pièce.
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Re: Speed Dating [Oscar & Darwin]

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