Need your help [Melody]

Je tournai la tête vers la fenêtre. Nous étions fin septembre, quelques rayons de soleil arrivaient encore à persister malgré la masse nuageuse. Je devrais me trouver dehors, au bord du lac pour en profiter avant de dire « bonjour » aux teintes orangées de l’automne et à sa fraîcheur, mais depuis le début de l’année j’avais décidé d’aller à la bibliothèque pour travailler et surtout pour éviter d’avoir trop de devoirs au bout du compte et de plus pouvoir m’en sortir.

Je me trouvais donc à la bibliothèque depuis deux bonnes heures pour ce fichu devoir de traduction de runes. Je bloquai sur ces mots depuis un bon quart d’heures. Mais que voulaient-ils dire ? Impossible de les trouver dans l’un des manuel ou dans l’un de ces millions de livres présents dans cette bibliothèque ! Le devoir était à rendre pour le lendemain et il me restait encore plus de la moitié à traduire. Je sortis les autres devoirs que je devais rendre pour les jours suivants. Mieux valait travailler sur autre chose plutôt que de perdre mon temps à essayer de trouver une traduction plausible à cette fichu phrase.
Je me mis à jouer avec l’une de mes mèches de cheveux tout en rédigeant mon devoir de potion.
Après l’avoir fini et l’avoir rangé, je levai la tête et dévisageai les autres personnes présentes dans la salle. Je reconnaissais quelques Poufsouffles que je croisais dans la salle commune, je reconnaissais également d’autres premières années que je connaissais de loin pour avoir partagé certains cours avec eux.
Mais mon regard ne fut pas attiré par le chat violet qui se baladait entre les rayons de la bibliothèque (un élève qui avait dû tenter de faire de la métamorphose sans trop savoir comment redonner une couleur normale à ce pauvre minou) mais plutôt vers une Poufsouffle de seconde année aux cheveux multicolores. Il faut dire qu’elle avait un style bien elle mais qui me plaisait. La jeune fille était plongé dans un bouquin et n’avait pas l’air de vouloir arrêter sa lecture. Ce livre devait être vraiment intéressant.
Elle referma le livre au bout d’une vingtaine de minutes et sortit une liasse de feuille de son sac ainsi qu’un manuel de runes anciennes. Une idée commença alors à germer dans ma petite tête. Je me levais et me dirigeai vers elle.

« Salut ! Je t’observe depuis un moment et j’ai remarqué que tu travaillais les runes. J'ai un devoir à rendre pour demain et je bloque sur une phrase, tu pourrais m’aider ? Enfin tu sais t’es pas obligé d’accepter c’est seulement si ça ne te dérange pas bien sur. »

C'était une belle journée de Septembre, qui s'était déroulée de façon plutôt banale ceci dit. J'avais pas mal de devoirs pour le lendemain, mais je n'avais pas trop le cœur à travailler, je comptais bien profiter du beau temps jusqu'au bout. J'avais donc passé un long moment dans le parc à me prélasser et à admirer le lac, si paisible, sur lequel se reflétaient des reflets roses-orangés. J'étais allongée dans l'herbe, me nourrissant des rayons du soleil et fredonnant une mélodie de mon invention, qui s'élevait majestueusement dans les airs puis finissait par s'évanouir, emportée par le vent qui caressait mon visage et jouait avec mes cheveux irisés.
Je me sentais en parfaite symbiose avec la nature, mais la réalité me rattrapa hélas trop vite. J'avais encore une masse de travail à faire, notamment un devoir d'Étude des Runes. Cette pensée réussit à m'animer. L'Étude des Runes est en effet une matière qui me passionne. Et c'est même peut-être un euphémisme car il en faut beaucoup pour me faire interrompre un moment aussi magique.
Je me relevai donc et me dirigeai avec entrain vers la Bibliothèque. Quand je ne suis pas dans le parc, c'est là-bas que je passe le plus clair de mon temps.

J'avais une vraie volonté de travailler, je vous le jure. Mais je n'y suis pourtant parvenu qu'au bout d'une heure. Déjà, le trajet jusqu'à la Bibliothèque s'est révélé pleins d'embûches. Je m'arrêtai toutes les vingt secondes pour parler à des gens, même certaines fois à des gens que je ne connaissais pas. Il faut dire qu'avec mes cheveux bariolés je ne passe pas vraiment inaperçue. Et puis, je ne peux pas m'empêcher d'engager des discussions, les gens sont si gentils ça serait dommage de ne pas les connaître.
Enfin bref, lorsque enfin je suis entrée dans la Bibliothèque, je suis tombée nez à nez sur un livre avec une couverture violette et une reliure argentée. Le titre était assez simple : Dragons. Ce livre eut un véritable attrait magnétique sur moi et je m'installai à une table afin de le lire. Les Dragons sont des créatures qui m'ont toujours fascinée. Le fait que des êtres si nobles et somptueux soient réduits à de simples "outils" pour des courses me met juste hors de moi.
Au bout de vingt minutes, j'arrivai enfin à décoller mes yeux dudit livre. Je sortis mes affaires de mon sac : quelques feuilles et mon manuel d’Étude des Runes.
Mais alors que je commençais à rédiger mon devoir je fus interpellée :

« Salut ! Je t’observe depuis un moment et j’ai remarqué que tu travaillais les runes. J'ai un devoir à rendre pour demain et je bloque sur une phrase, tu pourrais m'aider ? Enfin tu sais t’es pas obligée d'accepter c’est seulement si ça ne te dérange pas bien sûr.

Je tournai la tête vers la voix féminine qui m'avait interpellée et la première chose que je vis fut deux grands yeux violets qui me regardaient fixement. Je ne pense pas avoir vu des yeux aussi beaux de toute ma vie. La surprise me fit perdre mes moyens et je restai la bouche grande ouverte comme une idiote. Au bout de quelques secondes, je me repris et m'empressai de refermer la bouche, affichant à la place un magnifique sourire.

- Oh non, tu ne me déranges pas du tout ! Au contraire, ce serait un plaisir pour moi de t'aider ! Un furtif instant je me fis la réflexion qu'avec tous les devoirs que j'avais à faire je n'avais absolument pas le temps de m'occuper des devoirs des autres, mais cette pensée fut vite balayée de mon esprit. Je ne pouvais décidément pas résister à l'idée d'aider autrui. Qu'est-ce que tu ne comprends pas précisément ? Oh, et tes yeux c'est vraiment genre véritablement ta vraie couleur ?

La fille avait tourné son visage vers moi. Elle avait l'air surprise de me voir, j'avais dû déranger le cours de ses pensées. Un silence s'installa durant quelques secondes, puis elle afficha un grand sourire.

Oh non, tu ne me déranges pas du tout ! Au contraire, ce serait un plaisir pour moi de t'aider !

J'étais quelque peu soulagée qu'elle ait acceptée, le nœud qui me nouait la gorge avait disparu grâce à ces quelques mots.

Qu'est-ce que tu ne comprends pas précisément ? Oh, et tes yeux c'est vraiment genre véritablement ta vraie couleur ?

Je lui répondis en lui adressant un large sourire.

Oui c'est ma vraie couleur, de toutes façons, je ne supporte pas très bien les lentilles. Pour le devoir je vais chercher mon sac et je te montre ce que je ne comprends pas.

Après avoir récupéré mes affaires, je m’installai sur la chaise qui se trouvait face à la sienne.

Au fait moi c’est Joy. Je ne sais pas comment te remercier pour ton aide. Tu peux me demander ce que tu veux en échange. Alors, pour ce que je ne comprends pas, c’est cette phrase. Je bloque dessus depuis pas mal de temps. J’ai cherché dans mes manuels et dans quelques livres de la bibliothèque, mais je n’ai rien trouvé.

Elle prit mon devoir et l’examina après que je lui eu exposé mon problème. Elle commença à ouvrir quelques un de ses manuels et à chercher dans le lexique. J’en profitai pour la détailler. Ses cheveux colorés s’entremêlaient, formant une masse ondoyeuse en encadrant un visage plutôt fin. Ses yeux étaient d’un bleu très clairs avec un regard d’une douceur infinie. Une mèche rose tomba devant ses yeux, qu’elle dégagea doucement derrière l’oreille. Je remarquai alors un tatouage représentant un dauphin irisé sur son poignet gauche.

Pas mal ton tatouage. J’aime beaucoup. Tu l’as depuis longtemps ?

- Oui c'est ma vraie couleur, de toutes façons, je ne supporte pas très bien les lentilles. Pour le devoir je vais chercher mon sac et je te montre ce que je ne comprends pas.

- Pas de problème !"

En attendant qu'elle aille chercher ses affaires, je me mordillai les ongles, plongée dans une intense réflexion. Des yeux violets ? Mais c'est vraiment trop stylé ! Pourquoi je n'ai pas ça moi ? Plus original que ça tu meurs, pour sûr.
Je relevai la tête lorsque je sentis une présence s'assoir en face de moi.

" Au fait moi c’est Joy. Je ne sais pas comment te remercier pour ton aide. Tu peux me demander ce que tu veux en échange. Alors, pour ce que je ne comprends pas, c’est cette phrase. Je bloque dessus depuis pas mal de temps. J’ai cherché dans mes manuels et dans quelques livres de la bibliothèque, mais je n’ai rien trouvé. "

Lui demander ce que je veux en échange ? En voilà une idée incongrue ! J'ai l'habitude de rendre service aux gens, mais je n'imagine pas un seul instant qu'ils puissent me remercier pour ça, c'est juste naturel d'aider, non ? Du coup, pendant un instant je fus prise de cours, cette fille avait décidément un don pour me déstabiliser ! Ce qui est plutôt étrange car je suis une fille assez à l'aise, d'ordinaire. Je me repris et plongeai dans le devoir qu'elle me présentait.
Joy avait l'air d'être en première année, j'avais donc naïvement supposé que je réussirais facilement à déchiffrer ladite phrase. Pourtant, j'avais beau y mettre toute mon énergie, la phrase demeurait un mystère pour moi. Avec une moue contrariée, mais un air tout de même déterminé, je commençai à consulter mes manuels. Je sentais le regard de Joy sur moi. Elle était probablement en train de m'examiner, ce qui était plutôt perturbant. Je tentai d'en faire abstraction pour me concentrer sur les caractères qui se trouvaient sur mon livre.

" Pas mal ton tatouage. J’aime beaucoup. Tu l’as depuis longtemps ?

Je relevai la tête en souriant.

- Merci beaucoup ! J'en suis également assez fière, j'avoue, dis-je avec un petit rire cristallin. Je me le suis fait faire lorsque j'ai découvert la forme de mon patronus. Je souris doucement en repensant à ce moment. Après de nombreux essais infructueux, j'étais parvenue à faire sortir de ma baguette un magnifique dauphin. J'avais travaillé dur pour y arriver, mais à vrai dire je ne m'attendais pas du tout à réussir à en produire un alors que je n'étais qu'en première année. La joie que j'avais ressenti d'avoir accompli un sortilège pourtant si compliqué est indescriptible.
Je me rendis compte que, perdue dans mes pensées, j'étais en train de caresser mon poignet depuis peut-être trente bonnes secondes, le regard dans le vague, et que Joy m'observait d'un air perplexe. Je m'ébrouai et repris :
Enfin bref ! Je ne l'ai pas depuis très longtemps, enfin, cela fait quelques mois désormais. Oh, et au fait, je ne t'ai pas répondu tout à l'heure mais mon nom c'est Melody. Melody Wolf pour être précise ! Et Joy, c'est réellement un très beau nom, tu as de la chance ! Oh et puis, ne t'inquiètes pas, tu ne m'es redevable en rien, je veux dire, pour ce que tu m'as dit tout à l'heure, comme quoi je pourrais te demander ce que je veux en échange. Je ne demande rien, pour moi c'est un plaisir de rendre service aux gens ! D'ailleurs, ta phrase est assez compliquée, je n'ai jamais fait un truc aussi dur en première année ! Enfin, je veux dire, tu es en première année, c'est ça ? En tout cas, pas d'inquiétude, je pense avoir trouvé ! Il me semble que c'est un texte sur le Karma, l'importance du Destin dans notre vie, et cӕtera. Pairthra eolh nyd thora faihu ourouz raidho winja... Et également sur les forces protectrices de la forêt... Le problème c'est que, je comprends le sens global de la phrase, mais je ne suis pas encore capable d'en faire une traduction précise... Cela mériterait un regard bien plus approfondi.

Je m'arrêtai enfin de parler, essoufflée, car je m'aperçus que j'avais tout déballé très vite et presque sans respirer.

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Hors RP:

Elle releva la tête.

Merci beaucoup ! J’en suis également assez fière, j’avoue. Je me le suis fait fait lorsque j’ai découvert la forme de mon patronus.

Elle esquissa un léger sourire et se perdit dans ses pensées. Elle avait de la chance. Elle savait donner vie à un patronus. De toutes les formes de sortilèges de défense que je connaissais, je savais que le sortilège du patronus était le plus compliqué à invoquer. Je ne souhaitais pas pouvoir faire apparaître un patronus simplement pour montrer que je savais le faire. Non loin de là, je souhaitais seulement pouvoir montrer que même après le décès de mon grand frère je pouvais encore être animé de forces positives puisque le pratronus est une projection de sentiments telles que l’espoir, le bonheur ou le désir de vivre.
Je retournai la tête vers la fille qui, perdue dans se pensées, était en train de caresser son poignet. Elle dû remarquer que je l’observais d’un air perplexe puisqu’elle repris notre discussion en me donnant son nom. Elle s’appelait Melody Wolf.

J’aime beaucoup ton prénom, ça te va bien en plus, lui ai je alors dis.

Elle ajouta par la suite que « Joy » était également un très beau nom et que j’avais de la chance de le porter. Je la remerciai. Elle me dit par la suite que je n’avais pas besoin de lui être redevable, qu’elle m’aidait avec plaisir et non par contrainte.
Puis elle continua très vite, sans reprendre son souffle, pour m’exposer ce qu’elle avait compris de la fameuse phrase.

D'ailleurs, ta phrase est assez compliquée, je n'ai jamais fait un truc aussi dur en première année ! Enfin, je veux dire, tu es en première année, c'est ça ? En tout cas, pas d'inquiétude, je pense avoir trouvé ! Il me semble que c'est un texte sur le Karma, l'importance du Destin dans notre vie, et cӕtera. Pairthra eolh nyd thora faihu ourouz raidho winja... Et également sur les forces protectrices de la forêt... Le problème c'est que, je comprends le sens global de la phrase, mais je ne suis pas encore capable d'en faire une traduction précise... Cela mériterait un regard bien plus approfondi.

Elle s’arrêta, essoufflée, repris son souffle et se replongea dans l’analyse de la phrase.

Karma, l’importance du destin dans nos vies…

Je commençais à comprendre petit à petit et je me rendais compte que le sens global de cette phrase collait avec l’ensemble du texte que j’avais déjà traduit. Je me levais soudainement pour me diriger vers le rayon des livres sur les runes anciennes et j’en choisis un avant de retourner à ma chaise.

J’avais lu ce paragraphe tout à l’heure sans vraiment y faire attention et finalement je pense que cette phrase pourrait déjà nous donner une piste à suivre pour commencer, qu’en penses tu ? C’est celle-ci : « Si vous voulez savoir ce que vous étiez dans les vies antérieures, regardez ce que vous êtes actuellement ; si vous voulez savoir ce que vous deviendrez dans les vies futures, regardez ce que vous faites maintenant ». Après pour les forces protectrices de la forêt, je pense qu’on peut certainement trouver quelque chose dans un de ces bouquins.

Je désignai un des rayons du fond de la bibliothèque.

Ah, et pour répondre à ta question, oui je suis bien en Première année, ajoutai je en souriant.