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 Help _ RYAN

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Demeter H. Green


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Demeter H. Green





Help _ RYAN
30.10.16 10:48

Il tournait rarement en rond.

Pourtant en ce moment même, Demeter faisait des va-et-vient sur toute la longueur du couloir, les lèvres plissées et un semblant de tourment dans le fond des yeux. Sa solitude en l’absence de Louise, le laissait parfois dans cet état étrange où l’agitation et l’angoisse se substituaient au vide habituel. Le cœur lourd, il doutait alors et se sentait las de tout, si ce n’était écorché ; Comme si la vie lui était abrasive et qu’usé, il ne trouvait plus de répit. Ses nuits étaient courtes, presque blanches. Alors que le sommeil était un de ses derniers refuges et constituait un monde où Argus, Juniper et James n’étaient pas, il ne parvenait plus à s’y enfoncer.
Demeter n’avait jamais été un gros dormeur mais à présent il souhaitait l’être. Et dans ce dortoir commun, entouré de tant de personnes, il entendait les souffles lents et réguliers de chacun. Par moment cette tranquillité lui était étrangère. Elle semblait même le narguait alors qu’il n’arrivait pas à le trouver. Et à présent il fallait à Demeter, un endroit pour fermer les yeux. Un endroit pour retourner à son vide et à la certitude qu’il ne pourrait plus s’enfoncer d’avantage. Il n’avait plus envie de cette angoisse subtile. De ces incertitudes impromptues où il s’effrayait alors de rester à jamais ainsi.
D’ordinaire pugnace et acharné, il avait toujours eu le mérite de ne jamais se laisser abattre bien longtemps. Aujourd’hui, il n’était pas certain de se relever.
Alors en ce moment il voulait donc la paix. Il souhaitait la paix et quand Louise n’était pas là pour la lui offrir, il n’avait pas le cœur à aller la chercher quand il ne savait avec exactitude où la trouver. La flamme était intense mais peinait à se rallumer. Il se sentait si défait qu’il pensait toujours n’avoir plus envie de rien jusqu’à ce qu’il aperçoive les contours de sa silhouette. Et quand elle partait, elle prenait avec elle toutes les émotions qu’elle parvenait à susciter en lui, le laissant au final, aussi vide qu’à son arrivée.
Demeter se satisfaisait de cet état bizarre dans lequel il était, content de prendre tout ce qu’on lui offrait, de se raccrocher à un moindre bout de quoique ce fut, pour arracher un sursis à ses soupirs ne le quittant plus.
Ses cheveux blonds et fins peignés vers l’arrière, il fit une halte soudainement et se demanda depuis combien de temps il arpentait ce corridor en long en large et en travers. Il lui sembla, qu’il était ridicule de ressasser ainsi ses pensées, en marchant. Puis il haussa des épaules ; Après tout il devait s’en satisfaire. Il était malade des autres et n’avait pas souhaité affronter le froid de l’extérieur. Aussi, se devait-il de saisir le premier coin désert qu’il apercevait, fut-ce un couloir comme aujourd’hui.

Allant et venant toujours, dans une ritournelle incessante, Demeter pensait toujours à quel point il lui serait chaleureux de trouver un endroit paisible et réconfortant. C’était un désir profond auquel il ne pouvait cesser de s’attacher. Un désir profond s’apparentant même d’avantage à un besoin. Oui, Demeter avait besoin d’un tel endroit. A sa grande surprise, une porte absente auparavant, sembla se matérialiser de nulle part.

Intrigué, Demeter se demanda s’il n’avait pas involontairement trouvé l’un des passages secrets du château. Portant une main hésitante contre la poignée de la porte, il demeura immobile un instant, avant de se décider de la pousser. Ce qu’il vit le laissa alors perplexe. La pièce dans laquelle il se trouvait, avait fort en commun avec le salon des Serpentards. Elle était plus petite mais on y retrouvait un canapé en cuir noir, faisant face à l’âtre ronronnant d’une cheminée. Un sourire bref étira ses lèvres. La boule dans sa poitrine sembla alors se faire plus petite.
Demeter enleva sa robe de sorcier et la posa sur une petite table ronde. Dans un grand bruit étouffé, il retomba dans le canapé et un soupire abrupte lui échappa. Il ferma à moitié les paupières observant un temps les flammes, avant de les refermer complètement et de laisser aller au vide. Un peu plus apaisé, une envie soudaine lui fit rouvrir les yeux avec lenteur.

Il souhaitait voir Louise.

Et dans cet étrange endroit qui de toute évidence, semblait avoir été façonné selon ses besoins, il se demanda si la pièce était vivante et pouvait lire en lui. Pouvait-elle aussi prévenir Louise ?
Demeter ne savait pas mais il réitéra son souhait, son désir, sa nécessité.

Il avait besoin de voir Louise. Son idiotie le frappa alors quand il se rendit compte qu'il avait seulement besoin d'un bout de papier pour le lui faire savoir. Et cette requête ne tarda pas à se matérialiser, accompagnée d'une plume. Ecrivant l'origami avec lenteur, il l'envoya peu après.

Puis il ferma de nouveau les yeux.

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Louise A. Ryan


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Re: Help _ RYAN
01.11.16 0:05


« Et Demeter lorsque je pense à toi mon cœur se serre. Je ne sais pas exactement pourquoi mais il me semble alors plus simple de retourner à mes études, me plonger dans mes ouvrages et tout oublier si ce n’est le bruit de ma plume tout contre mon parchemin. J’aime me perdre au travers de ces matières, de ce savoir qui me frôle et me conquiert. Sais-tu comme il m’est bon d’apprendre, de couvrir d’encre ces devoirs que d’autres trouveraient barbants ? Il m’est moi-même difficile d’expliquer pourquoi j’aime m’y réfugier. Et peut-être est-ce l’habitude, papa m’a toujours dit qu’à force de travailler la rigueur s’installe, suivie de l’habitude et d’un sentiment un peu particulier qui nous assure d’un murmure qu’à présent cela ne nous dérange plus vraiment de continuer. Enfin.

Dans mes cheveux quelque chose s’agite et je finis par réaliser que je ne suis pas seule, qu’un origami y est coincé et l’attrapant je le déplie de mes doigts, venant y découvrir un court message. Un sourire gris m’échappe et le repliant je le glisse dans ma poche, ne tardant à récupérer toutes mes affaires, les calant dans mes bras. Il me faut avant d’aller te rejoindre les déposer aux dortoirs, mais non loin de ces derniers car la bibliothèque me semble bien trop pesante ces derniers jour cela ne sera pas long, je te le promets. Arrivée quelques minutes plus tard il m’est difficile de monter jusqu’à mon lit mais y arrivant sans trop d’encombres j’y dépose tous mes papiers, recouvrant mes livres de mon drap et y lançant un sort de protection. Ce n’est pas que je ne crois pas en les autres, mais qu’il ne me semble plus judicieux d’être prudent. Aussi replaçant une mèche obstruant ma vue je redescends et me dirige vers la salle sur demande.

N’est-il pas amusant de me dire que je la cherche, elle qui toujours nous trouve sans même que nous pensions à elle ? L’air paisible quoiqu’un peu heureux, je réfléchis à cette étude en médicomagie que je n’ai pas pu finir, espérant que ce soir alors que tous dormiront j’aurai le courage de m’y remettre et de retrouver les mots. Je n’aime pas être coupée dans ma réflexion, mais te voir en cet instant ne m’est pas particulièrement désagréable. Sur mon doigt l’anneau se fait lourd et jouant distraitement avec je tarde à découvrir cette porte qui s’est matérialisée tout devant moi. Soupirant je finis par m’approcher d’elle et la pousser, ne sachant trop à quoi m’attendre si ce n’est toi.

Et tu es là.
Je ne sais pas quoi te dire et mes yeux se perdent dans ce décors qui me rappelle mille souvenirs. Il y a ce petit quelque chose de familier, ce canapé et ce feu crépitant : cette atmosphère dans laquelle j’ai passé des années à tous vous contempler. Je me sens soudainement si nostalgique, me remémore ces cinq années depuis que je t’ai rencontré. Rares furent les soirs où nous n’étions pas là, assis à discuter : assis à tout se raconter. Tu me narrais ta vie et tes journées, et je ne sais pas cela m’apaisait et me donnait envie de recommencer encore et encore jusqu’à m’effondrer. Avec toi Demeter j’ai toujours eu les yeux lourds, le sommeil aisé. Mais je divague et m’approchant de toi tout doucement, je viens m’échouer à tes côtés : « Demeter. » Mon sourire est franc et dans mon regard j’espère que tu peux lire toute l’affection que je te porte. Mes doigts viennent effleurer ton bras et un peu remuée par tout ce qui nous entoure je prends un peu de temps avant de te demander : « Comment vas-tu ? » Je suis soucieuse et j’espère que tout va bien, aussi j’attends ta réponse et me glissant tout contre toi je t’enserre de mes bras comme si il était là la chose la plus naturelle à faire. Je sais que nous jouons je sais tant de choses Demeter mais je ne veux plus y réfléchir aussi je laisse mes paupières se fermer un court instant et soupire. Qu’il est bon d’entendre à nouveau ces crépitements, de retrouver un repère dans ce présent si chamboulé où plus rien n’est évident.

Ne me fâche pas, ne me lâche pas.
Sois mien comme tu m'as volée, car à cet instant je suis si épuisée.

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Demeter H. Green


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Re: Help _ RYAN
01.11.16 12:59

D’un réflexe naturel qui ne trompait pas, les yeux de Demeter s’étaient imperceptiblement rouverts tandis qu’avait pivoté son cou. Pendant un court instant, il jeta un regard par-dessus le canapé, fixant la porte, attendant de la voir s’ouvrir. Attendant que Louise, sa Louise vienne. Et peut-être qu’elle ne viendrait pas ; Peut-être avait-il par mégarde égaré son origami dans des mains qui n’étaient pas les siennes. Peut-être était-elle trop occupée pour venir à lui. Peut-être n’avait-il pas été trop clair dans son message. En soit, il y avait quelque chose de presque déjà vaincu, dans le fond des yeux de Demeter. La vie, en cet instant, le faisait fragile, presque fébrile : Il trainait un nuage noir par-dessus le soleil de ses cheveux blonds car il avait appris qu’il ne fallait plus s’attendre à rien puisque le destin se faisait toujours un malin plaisir, de sans cesse se dérober à ses désirs. Et enfin il avait lâché cette corde à laquelle il s’accrochait, dont les nœuds ne faisaient que le brûler. Demeter n’avait pas la force. Demeter n’avait pas l’envie.
Demeter était ainsi depuis quelque temps déjà. Dans cet état presque cathartique où il attendait qu’on l’achève, on qu’on l’en sorte, peu importe ; Il aurait tout pris.
Aussi, s’attendait-il enfin, à voir cette porte rester fermée.
Et au bout de quelques secondes il avait fini par détourner son regard, préférant le porter contre les flammes dansantes de la cheminée. Son corps s’enfonça un peu plus dans le cuir du canapé et une flexion fit courber son cou vers l’arrière. Nez pointé au plafond, Demeter ferma de nouveau les yeux et plissa les lèvres, laissant les minutes passer. Il souhaitait se laisser aller au calme et la tranquillité qu’il avait entrevues dans cet endroit, pourtant il n’y arrivait pas. Quelque chose l’en empêchait : Un léger désagrément, un pincement dans le fond du cœur. Car Louise était quelque part en lui depuis qu’il avait pensé à elle et elle ne faisait que grandir avec les secondes. Comme une souveraine en ses terres elle se rendait importante, primordiale, majuscule. Demeter se laissa aller à ses élans irrésistibles car il n’avait plus la force d’y résister. Un sourire amer flotta alors sur ses lèvres.

D’un coup, la porte bruissa avec douceur entre deux crépitements deux flammes. Des pas résonnèrent tout contre le pavé de la pièce. Et Louise était là.

Louise était là.

Il y eut alors comme un émoi en son cœur, qui animé d’un sursaut, d’un soupir, était soulagé de la voir. L’amertume vague tapissant ses lèvres s’effaça et son sourire devint plus doux, heureux qu’elle soit là.
Elle prononça son nom et Demeter aurait voulu qu’elle le répète à nouveau ; Que ce soit la seule chose qu’elle est en bouche et qu’à jamais lui vienne les six lettres de son prénom. Car maintenant que sa Louise était là, elle rappelait à lui, une verve et une énergie oubliée. Quand elle était là, il s’animait un peu. Son orgueil se réveillait et son égo jetait ses mains sur elle ; Il s’agissait de Louise, sa Louise. Peut-être qu’elle partirait ou qu’on la lui volerait. Mais en ce moment elle était sienne.

Quand elle glissa tout contre lui, l’enlaça avec la tendresse qui lui était si caractéristique et particulière, le cœur de Demeter remua un peu. Il aimait toute la chaleur exsudée par son corps, toute la douceur éprenant ses bras et ses doigts. Portant une main dans la sienne, il les entrelaça avec lenteur en un geste qui lui était devenu si familier.

- Ma Louise.

Il avait souri car il aimait prononcer son nom. Il avait souri un peu plus grand car elle lui était promise, maintenant et pour l’éternité. Il se ravissait de la voir bague au doigt et nageait dans cette joie tant qu’elle était là, petite flamme vivace dans le noir de ses jours, qu’on finirait sans doute par piétiner. Il fallait cette fois s’attendre à la chute et on ne le surprendrait plus. Mais en attendant il fallait bien extirper chaque once de bonheur contenue en ce moment tant qu’il existait avant qu’il ne s’efface et cède sa place au vide.
Et cela le rendait sans doute fébrile, sans doute plus sensible. Débarrassé de la carapace monstrueuse de son égo, les émotions le submergeaient sans qu’il ne sache exactement quoi en faire de toutes. Il n’avait pas l’habitude de l’amour. Il n’avait pas l’habitude de vouloir aimer. C’était encore nouveau. C’était encore fragile.

- Puisque Ma Louise est là je vais bien.

Un sourire espiègle comme il en avait rarement, vint tapisser le rouge vif de ses lèvres. Avec douceur il caressa de sa paume, le dos de la main de Louise d’un geste doux et absent, qui l’avait pris sans qu’il ne s’en rende réellement compte. Il aimait tant sa douceur qu’il aurait souhaité s’y engouffrer, disparaître et aller se noyer dans ses bras. Mais il l’aimait également ainsi, quand tout contre lui, il se sentait alors vivant et qu’il se rappelait enfin qu’il pouvait encore tenir debout. Qu’au fond, quand sa Louise était à ses côtés, Demeter ne se sentait pas tout à fait mort encore.

- Et toi comment vas-tu ?

Il aurait voulu la déloger un peu pour planter son regard dans le sien et s’émerveiller comme souvent du bleu profond qui colorait ses yeux. Mais il avait peur de la brusquer et d’éteindre les flammes fébriles de ce moment fragile. Son bonheur lui semblait être une bulle qu’un moindre geste irréfléchi aurait pu briser, alors Demeter, pour une fois, faisait attention à quelqu’un qui n’était pas lui.

Et ce n’était pas Demeter que d’être aussi soucieux.
Et ce n’était pas Demeter que d’être aussi sensible.

Mais il l’aimait également là, tout contre lui. Et Demeter déglutit, remua faiblement. Il eut cet aveu que seule Louise, avait jamais su extirper des griffes de son égoisme et qu’il lui destinait à présent tout entier :

- Sais-tu combien je t’aime ?
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Louise A. Ryan


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Louise A. Ryan





Re: Help _ RYAN
01.11.16 15:14


« Demeter si je suis ta Louise, es-tu mon roi ? Loin de ton regard et de ton visage mes yeux se sont fermés et happée par ta voix je me laisse bercer. Quand as-tu commencé à m’appeler ainsi ? J’ai beau chercher je n’arrive à retrouver un jour où je n’étais que Louise, Louise n’appartenant à personne si ce n’était à elle, à moi. Aussi je me sens nostalgique de cette époque, de ces instants où il n’y avait que mon présent et mes convictions : mes projections. J’aimerais retourner en arrière, serrer une dernière fois mes parents tout contre moi, leur dire que tout ira. J’aimerais prévenir la petite Louise qui ne sachant pas encore ce qui l’attend, rêve trop grand. J’aimerais faire tant de chose mais je ne le peux pas et au final, je ne regrette rien. Les erreurs que j’ai pu faire ont fait de moi ce que je suis, et les effacer ne ferait que me dissoudre, me déchirer. Je ne veux en aucun cas être de ces gens dont on ne distingue plus que le reflet, tant ils se sont oubliés, tant ils ont désiré être quelqu'un avant d’être eux-mêmes. Enfin. Ta main est sur la mienne et tes questions m’effleurent sans que je ne les réalise vraiment. Rien n’est violent dans ta voix et j’aime m’imaginer un sourire quoiqu’encore flou sur tes lèvres. Tu aurais pu te tourner vers toi tu aurais pu me rejeter et m’irriter, tu aurais pu poser les questions pièges mais Demeter tu joues si bien et paisible je ne dis rien.

A une autre époque je me serais demandée si tu te lasserais, et quand tu le ferais. Mais aujourd’hui toutes ces inquiétudes ne sont plus et écrasées par ta froideur elles ont déserté. Car ma confiance depuis longtemps s’est enfermée et décidée à ne plus glisser vers toi elle te tourne inlassablement le dos. Alors je souris à tes mots et tirant ta main à moi je viens y poser mes lèvres, paresseuse de faire tout autre chose. « Moi je t’aime comme ça. » Je ne sais pas combien tu m’aimes ni comment tu m’aimes, mais Demeter je ne crois pas aux mots. Je ne crois qu’aux actions, qu’au temps passé à mes côtés : je ne crois qu’en la fin. Aussi il est question de savoir si lorsque viendra la mienne ou la tienne, nous serons toujours là, ensemble. J’ai perdu ma foi en tes promesses mais depuis bien longtemps déjà en celles des autres. Les gens parlent si bien mais agissent si peu, se croient si fort mais ne sont si rien. Je les aime tant d’exister que cela me fait mal au ventre, me tord le coeur : mais des fois je me dis que certains feraient mieux de se taire et ne plus parler.

Je suis curieuse de savoir comment tu es à cet instant et doucement je me retourne, venant poser ma tête sur tes genoux. Je pourrais me redresser, m’éloigner et t’observer de loin mais fatiguée de cette journée il me semble plus simple d’ainsi rester contre tes jambes. Mon sourire offert, je te cherche des yeux : « Je ne sais rien Demeter, ne sais pas combien tu m’aimes mais sais que je t’aime. Aussi montre-moi. » Je te taquine et ne te prends au sérieux, mes mains jouant avec la tienne, quelque peu distraite. Il y a de la malice dans mon regard et calme je réfléchis, me demande ce que nous pourrions faire. Dehors il fait si froid, les vacances sont là et nous ne pouvons pas sortir : qu’arrivera-t-il à Noël ? Rentrerai-je ? Sans doute, comme d’habitude. Je retrouverai mon père, ma mère, retrouverai mes cousins et tout le reste de la famille lors d’un grand repas. Nous discuterons et cela durera toute la journée, car lors des grands évènements les Ryan se libèrent de leur travail pour remplir un autre part de leurs obligations : leur nom. Leur nom qui se compose de leurs enfants, de leur époux : un nom qui englobe tant de gens, des froids des bons des distraits mais toujours des sérieux. Des sérieux de l’amour, des fidèles et dévoués. Il n’y a pas d’adultère chez les Ryan, aussi peut-on nous critiquer, nous haïr et nous détester j’aime me dire qu’en nous persiste ce quelque chose de noble. Car qu’y a-t-il de plus beau que de ne pas bouger lorsque le vent hurle, s’abat sur nous ? J’aime imaginer nos convictions comme être les bonnes, aime me dire que ce n’est pas grave si nous ne rions pas souvent. A-t-on besoin de rire pour se savoir heureux ? Sans doute. Mais comme toute règle a son lots d’exceptions peut-être en sont-ils une, une à laquelle je ne peux me plier que dans l’atmosphère particulière de ma maison. « Que veux-tu faire, Demeter ? » Et remuant quelque peu, je te dévisage. Car nous ne nous amusons jamais et si nous continuons sur cette lancée je m’endormirai. Sais-tu jouer aux échecs ? T’es-tu déjà battu avec des oreillers, as-tu déjà fait ce que j’ai fait avec ceux de mon âge lorsque lassés par ces repas interminables la veille de Noël nous nous réfugions dans notre chambre et refaisions le monde ? Ce n’est pas si loin, et je sais que même si à présent j’adore passer des heures à table, dans le salon : rester avec ceux de tout âge et tout horizon… Je pourrais y retourner, pousser Lucas pour qu’il s’affale sur mon lit puis m’enfuir en courant. Car être froid, être déterminé et fermé n’empêche pas d’être aimant, pétillant et innovent.

Car l'insouciance n’est pas qu’une question d’âge, mais d’envie. Enfin.

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Demeter H. Green


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Demeter H. Green





Re: Help _ RYAN
01.11.16 17:08

Il l’aimait terriblement en cet instant. Assez, en tout cas, pour désirer que ce moment devienne éternel. Assez, toujours, pour désirer que le monde en dehors d’eux disparaisse. Assez, surtout, pour se rendre compte à quel point il était vide sans elle, et, à quel point il était entier, une fois avec elle. Ce n’était pas une confession facile à faire, pour lui si fier, qui avait toujours prétendu n’avoir besoin de personne. Mais lentement, son orgueil avait fait quelques concessions, jusqu’à ce que l’idée germe et n’éclose enfin devant ses yeux, profitant sans aucun doute des décombres laissés par Daphné et James.
Perdu dans cette constatation, son esprit s’était fait quelque peu absent. En embrassant doucement sa main, Louise arracha un sourire à sa rêverie et son esprit revint vers elle. Epris sur le moment, d’une affection chaude et tendre qui rayonna tout à travers sa poitrine, Demeter voulu répondre mais resta muet. Le silence qui s’étirait avec quelque chose de fort, comme s’il accentuait, ponctuait les mots et gestes de Louise pour les rendre majuscule. C’était quelque chose qu’il trouva beau et qui le toucha jusque dans les tréfonds de son être ; Aussi Demeter n’osa rien, se contentant d’observer un peu béat, ce moment aux tendres foulées qui l’emplissait d’une chaleur encore toute étrangère.
Heureux de ce bonheur limpide et tout simple, Demeter n’avait pas cillé comme s’il eut été émerveillé. Si son visage n’avait guère changé et demeurait fidèle au marbre dont il se parait par habitude, l’intérieur était remuant et fébrile. Tout en lui, souhaitait alors exprimer l’affection qu’il portait à Louise et c’était quelque chose de bien étranger à lui, seulement expansif lorsqu’il s’agissait de cracher son mépris et toute sa haine à la gueule du monde.

Car ce n’était pas Demeter que de vouloir la couvrir de baisers.
Car ce n’était pas Demeter que de vouloir enfouir son nez dans les courbes de son cou et de se ravir d’un rire à la joie simple.

Alors il était resté un peu pensif. Hésitant et balbutiant, Demeter apprenait encore l’amour à son cœur crachotant la colère, à son âme hurlant le dégoût. Conscient de cette maladresse il n’osait plus bouger. Tout jute avait-il frémi lorsque Louise était venue se poser entre ses jambes. Puis il avait croisé son regard. Elle s’offrait tout à lui, souriante et rayonnante ; Sa Louise. Alors l’inquiétude brève, disparut de la même manière qu’elle était apparue : Sans aucun bruit. Et Demeter rendit à sa Louise, son sourire. Ses lèvres s’étirèrent finement découvrant un court instant ses dents avant qu’il ne ferme les yeux.
Epris d’elle, il lui répondit sans réellement y penser. Des mots, des désirs agglutinés qu’il n’avait jamais osé encore exprimer, filèrent de ses lèvres sans qu’il ne puisse songer à les retenir un seul instant. Louise le rendait si calme, qu’il n’avait plus peur de rien.

- Maintenant ? Ou plus tard ? Si c’est plus tard il y a tant de choses que j’aimerai faire avec toi Ma Louise. J’aimerai qu’on aille un jour en Roumanie voir des dragons à l’état sauvage, grand-père dit toujours que c’est spectaculaire. Et il faudrait que tu viennes au manoir tôt ou tard, car grand-mère ne fait que me poser des questions sur toi dans les lettres qu’on échange. Je voudrai aussi, rencontrer ta famille, voir où tu as grandi, que tes parents me parlent de toi enfant.

Il s’était alors tu un peu brusquement. Durant sa réponse, il avait cessé de regarder Louise, pour plutôt perdre ses yeux dans les flammes, s’oubliant alors, dans ce moment de quiétude qu’ils partageaient.
Il ne resta que silencieux quelques secondes, un peu songeur, avant de reprendre, sans quitter la cheminée du regard.

- Et si c’est maintenant… Hmm peut-être une bataille explosive.

A peine avait-il émis ce souhait qu’était apparu quelque part sur sa droite un petit paquet de carte, s’auto-battant avec entrain, comme s’il avait hâte de servir. Décidément, cet endroit semblait être fait pour lui et Demeter regretta de ne le découvrir que maintenant. Pour quelqu’un d’aussi capricieux et exigeant que lui, cette pièce si particulière aurait pu constituer une ressource infinie de trésors dont il aurait pu abuser. Mais à présent il n’était plus l’enfant-roi. Cela faisait quelque temps qu’il avait chuté et qu’il n’avait plus envie de rien.
Sauf lorsque sa Louise était là.
Et son regard revint d’ailleurs à elle, sous l’allant d’un élan naturel. Il oublia alors, tout jeu de carte.

- Ou peut-être…

Il fit mouvoir Louise avec tendresse, gardant une main entre ses épaules et la relevant lentement. Avec douceur il glissa ses lèvres contre le dessin harmonieux des siennes. Demeter ferma les yeux et resta quelques secondes ainsi. Il se sentit frémir, s’agiter de ce trop-plein d’affection et son autre main vint bientôt se poser un peu sous la mâchoire de Louise, soutenant son visage, glissant quelques doigts sur sa joue. Il y eut encore quelques secondes avant qu’il ne se détache sans pour autant s’éloigner. Leurs visages étaient encore si proches que son souffle semblait se mêler au sien. Un murmure lui échappa.

- Ça.

Et l’encoche d’un sourire se traça sur ses lèvres un instant après, alors qu’il se rappela des mots de Louise un peu plus tôt. Il y avait dans ce rictus quelque chose d’espiègle et de malicieux. Sur le moment Demeter se sentit insouciant et peut-être l’était-il vraiment, tandis que l’amour lui pétrissait le cœur.

- Moi je t’aime comme ça. Et d'avantage encore.

Puis il cessa de parler. Il aurait voulu fondre vers Louise à nouveau. L’enlacer et la tenir contre lui. Comme pour communiquer toute cette joie, toute cette légèreté qu’il n’arrivait pas à exprimer dans ses mots mais Demeter n’osait pas. Il était insouciant et fébrile mais il y avait cette peur de brusquer Louise. Sa Louise qu’il aimait tant.
Alors il faisait taire tout ce lui égoïste, tout ce lui égocentrique qui avait déjà causé son pesant de dégâts. Peut-être avait-il accepté l’éventualité de la perdre ou qu’elle s’en aille. Mais il était prêt à tout pour faire reculer ce moment jusqu’au dernier instant.
Ainsi, pour sa Louise, Demeter cessait enfin de penser à lui ; Préférant elle, préférant eux.

- Et toi Ma Louise que veux-tu faire ?
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Louise A. Ryan


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Louise A. Ryan





Re: Help _ RYAN
01.11.16 20:05


« Notre relation ne nous convient plus, Demeter. Tu me parles et je te souris tendrement, me disant qu’ainsi nous ne bougeons pas. Nous sommes bloqués dans notre jeu, bloqués dans notre vie : bloqués dans tout ce que nous incarnons. Avons-nous un jour quitté tout ce que nous connaissons, maîtrisons ? Certes cette vaste blague nous unissant, cette bague à mon doigt n’est pas rien mais il ne s’agit pas non plus d’un changement : plus d’un commencement. Tu as lancé les dés puis tu es resté là, t’es vécu époux avant de redevenir cet entre-deux, redécouvrant tout ce que j’ai déjà connu, des années plus tôt. Peut-être est-ce l’environnement, mais à cet instant il me semble tant que nous ne sommes rien si ce n’est les vestiges d’un flou passé. Le feu crépite à nos côtés et tu me dis l’avenir, me décris notre présent. Je te suis je t’écoute et attentive oui je me sens prise d’un vertige. Car cela ne suffit plus, car nous ne pouvons plus rester ainsi à discuter, à nous regarder. Nous l’avons toujours fait et il manque ce quelque chose d’un peu particulier, ce quelque chose qui nous ferait avancer. Il nous faudrait rire, il nous faudrait une complicité que nous n’avons pas. Je sais bien qu’en un sens nous avons l’intimité, mais qu’est l’intimité sans cette étincelle, ce sentiment remuant, forçant tout si ce n’est l’angoisse, le gris. J’ai déjà connu ce genre de relations, je les entretiens d’ailleurs encore avec mes cousins, précieux membres de ma famille. Ils sont mes plus chers amis, savent tout de moi car eux n’ont eu droit à aucun secret, aucun mensonge les épargnant.

Mais Demeter nous nous sommes coincés depuis cinq ans. Nous sommes une image qui vacille comme tout cliché magique : tournant en rond, se répétant à l’infini. Nous sommes deux visages tournés l’un vers l’autre, deux paires d’yeux ancrés dans ceux leur faisant face. Enfin. A quand grandirons-nous, Demeter : à quand changerons-nous ? Et tu viens, me coupes dans ma réflexion et m’étreins, poses tes lèvres sur les miennes. Je ne sais pas si je m’habituerai un jour à cette sensation, à ce toi conquérant. Je m’y perds un instant alors que tes doigts effleurent ma joue, me demande ce que toi ressens. Aussi quand tu te détaches je m’égare et te regarde, te souris doucement. Tu parles et ce que tu dis est beau, puis enfin tu me retournes ma question comme toujours tu le fais et une irritation monte en moi, vite remplacée par de l’amusement : « Tu triches, Demeter, tu me voles toujours tout ! Moi que puis-je bien te prendre ! » Un rire m’échappe et je me dis que c’est ainsi que nous devrions être. L’humour ne fait de mal à personne, et dans ces protestations qui n’en sont pas, quelque chose toujours se forme. La malice a encombré mes yeux mais rapidement chassée par le calme et la sérénité je réfléchis avant d’ajouter : « Je veux tout si ce n’est l’ennui et la tristesse. » Car notre jeu consiste à ça, n’est-ce pas ? A tout vouloir, ne rien céder : à être si insatiables que même tout entier de l’autre nous ne serions entièrement satisfaits. « Je veux rire et être recouverte de tendresse, veux m’amuser même quand il n’y a rien à faire, car il sera bon d’être à tes côtés. » Et enfin quelque chose en moi cède, mon sourire se fait plus entier. J’ai l’impression de retrouver dans ces mots un souvenir, une émotion quoiqu’un peu fébrile. J’ai l’impression oui que tout ira même si rien ne va, l’impression que nous ne nous aimerons jamais vraiment et que pourtant en cet instant nous le faisons. Sommes-nous des inconnus ? Je ne sais pas, mais je sais que rien ne tient et que lorsque l’un de nous se lassera nous arrêterons et nous n’en ressentirons ni peine ni chagrin. Aussi je me dis que cette idée de faire semblant n’est pas si terrible, si horrible : aussi je me sens y sombrer peu à peu et me surprends à ressentir une envie de venir à toi et de tout t’arracher. J’ai envie qu’il ne te reste plus rien comme toujours tu viens et emportes tout, m’accapares sans me laisser ne serait-ce qu’un soupir. Inversons les rôles, ne veux-tu pas ? Et je me redresse et mes paupières se ferment alors que ma bouche vient trouver la tienne. Sais-tu que je ne l’avais jamais fait, jamais d’envie jamais de rien : que je t’avais donné car tu exigeais et non pas car il m’était spontané de me tendre et de venir t’embrasser ? Ma main se perd à l’arrière de ta nuque et souriant je me dis qu’il suffit de juxtaposer les courbes de nos lèvres. Et Demeter je sais que tout ceci n’étaient tes premiers baisers, mais au fond de moi je me demande si celui-ci ne le sera pas : car nous ne sommes plus des enfants, car personne ne nous y pousse et il n’y a rien d’involontaire dans nos visages se rapprochant. Car je t'offre pour la première fois ce que je suis de mon plein gré, et que je ne sais pas si un jour l'on a déjà pensé à faire librement de même.

Je me détache et restant tout près de toi je sens une rougeur envahir mes joues, qu’ai-je fait que je me demande et je n’y trouve aucune réponse. Et peut-être n’ai-je jamais souri aussi longtemps, qu’il s’agisse de gêne, de mensonges ou de je ne sais quoi. Je finis par te dire car rien d’autre ne me vient : « Comme ça. » Ainsi que devrait être ma vie, pavées mes journées. Est-ce si compliqué ?

Je n’ai aucune pitié.

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Demeter H. Green


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Re: Help _ RYAN
01.11.16 23:08


Alors, Demeter avait ri, brièvement, d’un toussotement rauque et fugace qu’on lui connaissait rarement. Quelque chose d’amusé avait animé l’éclat tout au fond du bleu clair de ses yeux mais avant qu’il ne puisse répondre, Louise s’était redressée. L’intention sembla évidente et le désir effaça de Demeter les traces de joies s’y trouvant, laissant plutôt place à une contemplation coite et rêveuse. Ses paupières battirent et se refermèrent sans qu’il n’y pense. Son cœur sembla battre un peu plus fort au moment où sa Louise s’avança. Elle posa alors, ses lèvres contre les siennes, glissant une main derrière sa nuque.
C’était la première fois qu’elle l’embrassait ; Mais cette constatation n’eut pas sa place dans le moment. Demeter ne s’en rendait pas compte car le bonheur l’accaparait et il y perdait son esprit. Louise semblait glisser en lui une joie toute étrangère qui le rendait heureux. Heureux, d’ailleurs, de cette joie qui le dégoûtait ordinairement quand il observait les bécasses d’Argus rire à la moindre de ses plaisanteries. Mais à présent qu’il en était victime, Demeter trouvait cela agréable. C’était un grand vide, un grand nuage de douceur qu’on avait posé tout contre son âme. Il lui paraissait presque flotter alors qu’il oubliait tout ce qu’il se passait. C’était quelque chose de doux et d’agréable.

Et puis Louise le quitta enfin mais demeura encore toute proche de lui. Un sourire fin étira les lèvres du garçon. D’un mouvement plein de douceur, sa main alla retrouver la joue de Louise et s’y posa avec tendresse.

Comme ça.

Un nouveau rire franc le secoua tout entier et il dut déglutir, comme pour se rendre compte que tout cela était bien réel, oui. Car il avait l’impression de rêver ou de délirer tant son amour trop grand l’avait transposé. C’était une sensation enivrante à laquelle il souhaitait s’accrocher. Comme elle lui semblait loin alors, l’heure d’auparavant où il trainait sa carcasse vide comme une âme éperdue ! Il avait l’impression d’être si complet, si refait qu’il n’était plus tout à fait certain d’être Demeter. Troublé, il en aurait presque pris peur d’éprouver des sentiments à ce point souverains. Mais au point où il en était, seule la joie, le bonheur, même éphémère lui importait. Car il savait que tout était fugace. Alors avant de retourner au vide il voulait s’accrocher à tout, gouter à tout, quitte à s’en brûler les doigts et les lèvres ; Demeter était franc et authentique. Alors quand il eut envie de tapisser les joues de Louise de baisers, il ne se fit pas prier. Un éclair espiègle réapparut au fond de son regard et il fit courir sa bouche contre la peau de sa Louise. Il voulait la becqueter d’amour et la recouvrir de toute sa tendresse. Il voulait que sa gorge trésaille et entendre son rire si beau s’échapper à nouveau de ses lèvres.

Il voulait sa Louise heureuse car il la trouvait belle quand elle souriait et que la joie décorait ses jolis traits.

Et qu’elle l’embrasse avait donc fait disparaître cette peur de la brusquer et de la voir s’envoler l’instant d’après.

Passant donc ses lèvres sur ses joues, ses pommettes, l’arrête de son nez, retrouvant parfois ses lèvres avant de descendre un peu plus bas, venant découvrir la peau plus blanche de son cou, il lui sembla trouver des trésors sur sa Louise. Puis il s’arrêta soudainement et l’observa. Il devait sans doute avoir rougi lui aussi. Ses joues lui paraissaient chaudes et tendues, sous sa peau, il aurait cru sentir le même feu que celui crépitant dans la cheminée. Il y avait également le bout de ses oreilles, un peu tièdes qu’il devenait sans peine, elles aussi braisées.
Demeter souffla alors en riant un peu.

- Comme ça ?

Et juste après il eut un nouveau rire bref.
Louise sous l’éclat tamisée de la pièce paraissait semblable à sa Louise de toujours. Seulement, elle ne lui avait jamais paru aussi belle et son visage regorgeait de nuances, insoupçonnés dont il s’émerveilla. L’adoration le laissa béat une seconde, avant qu’il ne se rappelle de ce qu’il souhaitait lui dire avant qu’elle ne l’embrasse. Un nouvel rictus espiègle étira alors ses traits.

- Je ne triche pas Ma Louise.

Il plaça ses deux mains dans le creux des reins de sa Louise, enserrant sa taille, puis il poursuivit, la voix grave, sincère et honnête. Il était sérieux mais un sourire accompagna ses propos.

- Et il n’y a rien à prendre !

Un rire vague l’avait agité à la fin de sa phrase tandis qu’il réalisait à nouveau. Se laissant tomber en arrière, son dos tout contre la surface moelleuse du canapé, il entraina Louise avec lui dans sa petite chute, de façon à ce qu’elle le surplombe et que son visage soit au-dessus du rien. Riant encore un peu, il se fit tout à coup silencieux, alors qu’il avança une main pour derrière l’oreille de Louise, laissant ses doigts se perdre dans la forêt auburn de ses cheveux, coiffant quelques mèches de manière distraite avant de reprendre avec le même air insouciant.

- Tu m’as déjà tout pris Ma Louise. Mon esprit, mes pensées, mon cœur.

Un sourire honnête vint fleurir la courbe de ses lèvres.

- Je suis tout à toi.

Depuis combien de temps déjà ? Demeter ne savait plus très bien à quel moment précis était-il tombé. Tout juste avait-il conscience de l’avoir eu depuis bien longtemps, dans un des creux de son cœur et qu’elle avait grandi en lui sans qu’il ne remarque. Puis à présent au milieu de toutes ces ruines il ne semblait plus y avoir qu’elle.

Sa Louise.

Son bonheur continua d’élargir ses traits encore quelques secondes. Il n’avait rien d’immédiat à ajouter alors il se laissa contempler sa Louise encore quelques secondes. Il aimait bien l’observer comme ça, et perdre sur elle ses yeux. Toute sa douceur était quelque chose qui l’émerveillait presque.

Enfin, Demeter ajouta.

- J’aimerai faire un château de cartes avec le jeu de bataille explosive. Ainsi je pourrai dire à mes grands-parents que lorsque je passe une soirée seul avec ma Louise, c’est pour jouer aux cartes.

S’il avait été du genre à faire des clins d’œil, il en aurait certainement fait un pour accompagner cette plaisanterie. Au lieu de quoi, il se contenta de creuser un peu son sourire et de laisser échapper un petit soupire dont l’air chaud fit frémir ses narines.

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Louise A. Ryan


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Re: Help _ RYAN
04.11.16 0:31


« Tu m’attaques et je ris, fais semblant de te repousser mais n’y mettant aucune conviction me laisse aller à tes baisers. C’est si étrange que d’être parcourue de la sorte, non pas d’un regard ou par de tendres caresses. Aussi quand tu me demandes comme ça, je hoche la tête et répète ces mots que nous nous échangeons depuis quelques instants déjà : les changeant en une affirmation. Je me sens éparpillée et j’ai envie de passer mes mains sur mon visage, de calmer ces sensations étranges qui brûlent ma peau et de recoiffer mes cheveux. Mais tu m’attires à toi et je t’écoute sans réagir, me demandant quel genre d’époux tu essaies d’être cette fois-ci. Il n’y a rien à prendre que tu dis et même si je suis là et que je te contemple avec affection… Je me sens soudain si grave et sérieuse. Car tes mots sont de par ton sourire légers mais je les imagine si lourds, si forts de sens. J’aurais à une époque aimé que tu me les murmures, me les assures : que tu me les prouves et tendes ta main vers toi. Mais à présent ils me glacent, me créent un poids dans l’estomac. Je ne veux plus les entendre car il ne s’agit pas de ce que nous sommes.

Ne comprends-tu pas Demeter que nous ne nous marierons jamais ? Ne comprends-tu pas que tout ceci n’est qu’un jeu, qu’une illusion ? Que je ne t’aime pas de cet amour romantique, passionnel ? Que tu es un ami et qu’il est plus simple de prétendre vouloir alors qu’au fond, je ne désire plus rien ? Je suis morte de l’intérieur tu m’as assassinée mais je ne t’en veux pas. Je n’en ai plus pour longtemps alors je me permets cette erreur, cet écart que jamais je n’aurais fait autrement. Je me laisse aller à tes caprices car je suis si fatiguée de tout, si lasse de me lever chaque matin pour au final ne pas savoir quand tout sera fini. Demeter j’ai envie de tout te prendre car notre mascarade est devenue telle qu’elle me fait me perdre dans ce rôle, ce personnage que tu m’as demandé d’être. Alors j’imagine que tes lèvres sont tout ce qui m’animent, que ton sourire est ma seule raison de vivre mais si tu savais à quel point c’est faux.

Nous sommes faux.
Et ce que nous faisons n’est pas bien.

Aussi je viens embrasser le bout de ton nez, réprimant un rire. Que puis-je bien te dire ? Demain je n’existerai plus alors pourquoi cesser cette comédie ? Je sais très bien que tu penses de même, que la fin de cette histoire que nous imaginons à deux ne te fera aucun mal. « Je préfère les échecs. » Je ris doucement puis je me détache, me laissant glisser sur tes jambes, mes bras allongés dessus et ma tête y reposant. « Mais jouer aux cartes ne me déplait pas non plus, tu pourrais essayer de construire un château sur mon dos tant que rien n’explose, et nous pourrions jouer à tout ce que tu veux que je te suivrais. » Me vient alors cette image de nous deux comme nous ne serons jamais : à nous amuser de tout, de rien; à rester comme je le ferais avec mes cousins allongés sur un de nos immenses lit. A jouer à pierre feuille ciseau, à écrire des lettres à nos parents non sur les draps car ils font se percer le papier mais sur le ventre d’un autre. Je me souviens encore du rire de Lucas et de la moue gênée de James. Enfin. Cela me semble si abstrait, tout à coup. Dire qu’il fut une époque où ne sachant encore rien j’imaginais trouver l’amour, me marier et vivre tant de choses. Dire qu’il fut oui un jour où je m’imaginais adulte, travaillant au ministère, retrouvant pendant les vacances mon père et ma mère et les soirs mon époux. De quelle couleur voyais-je alors ses yeux, ses cheveux ? Je ne sais plus et pensive mes yeux se ferment un court instant, avant de se rouvrir, paresseusement. « Tu pourrais dire Demeter à ta grand-mère qu’avec ta Louise tu es heureux. Car c’est là la chose la plus importante, et celle que j’ai un jour pensé dire à mes parents. Nous ne nous disons pas forcément tout mais cela me semble important. » Je bouge l’un de mes bras, sur lequel ma joue ne repose pas et cherche au hasard ta main, la saisissant distraitement, voulant la sentir tout contre la mienne. « Tu es censé être mon fiancé mais dans ma tête Demeter quand il n’y a pas ton nom il n’y a que le mot époux qui me vient. » Je souris distraitement et je ne sais pas si cela te fera un effet mais je me dis une fois de plus que dans ce nous fictif j’ai envie qu’il ne reste plus rien de toi si ce n’est mon nom et ma présence. Je sais que tu te vis bien seul, que le vide si présent en toi lorsque la colère n’y siège pas peut naviguer sans aucun de nous. Peut-être n’y crois-tu pas mais moi j’en suis certaine, car Demeter tu vois les autres sans les voir, car ils t’appartiennent et tu ne leur dois rien. Aussi est-il amusant de te voir être si dédié, si différent. Aussi est-il, oui, doux de te voir m’offrir ce que tu n’as jamais pensé donner à quiconque. Je réalise alors que cette plaisanterie t’aura apporté quelque chose, et je me dis qu’il est bien égoïste que de vouloir tout raser pour n’instaurer en toi que ce Louise et cet amour pour Louise. Mais tu as lancé les dés et imposé des règles, tu m’as emmenée et étant à présent protagoniste à tes côtés j’instaure les miennes et délimite mes envies.

Alors Demeter si je suis ta Louise permets-moi également d’être ta reine. Je n’ai jamais gouverné aucun royaume mais avec toi pour territoire cela ne me semble pas si désagréable.

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Re: Help _ RYAN
04.11.16 3:29


Les échecs.

Il avait eu ce bref moment de flottement alors qu’il avait battu des cils, comme s’il reprenait contact avec la réalité. C’était sans doute le cas car inévitablement, on ne pouvait mentionner les échecs sans qu’il ne songe à  lui, son meilleur ami. A Argus Jupiter Jones, dont c’était l’un des jeux préférés. D’aussi loin qu’il s’en souvienne, il y avait toujours eu ces après-midis à se tourner les pouces, où alors ensembles, ils se rendaient dans le salon commun et disputaient quelques parties, toutes inévitablement remportées par le gryffondor. Mais même susceptible et mauvais perdant, Demeter ne pouvait nier le fait qu’en tout, il s’agissait de moments plaisants dans lesquels il lui venait parfois des rires, quand, par exemple, il mettait Argus en difficulté à l’aide d’unités un peu fougueuses.
Soudainement nostalgique et triste de ces instants disparus à jamais de son quotidien, il se renfrogna. L’air autour de lui sembla s’alourdir. Son cœur, à l’intérieur de sa poitrine, se fit un peu plus lourd. Et comme pris d’un malaise léger, Demeter s’était imperceptiblement tendu.
Argus était parti.

Argus ne reviendrait pas.

C’était d’une évidence claire et limpide, qu’il avait avalé avec cynisme au début, se disant que tout cela était inévitable et qu’il s’agirait simplement d’un mal pour un bien. Qu’à long-terme tout cela lui serait bénéfique et qu’avec le temps tout irait mieux. Soit, autant de délicieux mensonges, pour faire passer le goût atroce et amer de la rupture. Et enfin après, abattu par Daphné, il s’était si vide qu’il avait fini par oublier, en se disant à quoi bon ; Et s’était contenté d’accepter la réalité du départ de son meilleur ami, pour se résoudre à vivre sans lui.
Mais à présent que Louise redonnait des couleurs au terne de sa vie, la douleur ne s’était jamais faite aussi aigue qu’en cet instant ; Ou Demeter prenait enfin conscience de tout ce qu’il avait brisé, de toutes les joies auxquelles il n’aurait pas droit, coupable de n’avoir jamais vraiment su ce qu’il voulait : Coupable d’avoir toujours cru qu’il serait mieux sans attache et que dans solitude plus jamais rien ne l’atteindrait. Maintenant qu’il était enfin heureux ; Il se rendait alors compte que tout cela était incomplet, terne et fade.
La constatation lui laissa de l’amertume tout au fond de sa gorge et ses paupières se baissèrent. Il aurait voulu alors s’effondrer et se noyer tout entier dans le corps de Louise comme si cela aurait pu aider à effacer toute sa peine. Mais Louise s’était un peu reculée ; Elle avait glissée loin de lui. Il la sentit glisser, frôler le tissu de son pantalon. Son regard ancré au plafond, Demeter se sentait désemparé lorsqu’il ne pouvait pas se raccrocher à son visage. A elle seule, elle l’empêchait de sombrer. Et si elle le rendait vulnérable et dangereusement à l’écoute de ses propres cris, il aimait tant ce bonheur tiède qu’elle lui faisait entrevoir, qu’il ne regrettait rien. Il lui était au contraire d’une gratitude infinie.

Parce qu’elle le sauvait du vide.

Et touché par sa présence, par toute sa douceur et toute sa tendresse, il avait l’impression d’être tremblant et surtout fébrile. Il la laissa saisir sa main et il se raccrocha alors à ses doigts, les entrelaçant tendrement au siens.

D’autres confessions lui vinrent spontanément; Il n’avait jamais été aussi naturel qu’en ce moment-là.

Il était enfin lui, tout en étant à des lieux de l’être.

- Oui je lui dirais tout ça. Je dirais même  à ma grand-mère, la chance que j’ai eu de te rencontrer Ma Louise. Parce qu’à présent tu es bien la seule personne qui me donne l’impression d’exister.

Au final il était plus facile de lui avouer tout ça, sans avoir à le regarder. Car maintenant plus que jamais, il trouvait une telle intensité parfois dans le regard pourtant tendre de Louise, qu’il en venait à perdre ses mots, alors qu’un bonheur chaud lui faisait perdre le fil de ses pensées. Mais cette fois tout lui paraissait limpide et grave, tandis qu’il poursuivait à voix basse, de lui exprimer toute l’étendue de sa gratitude.

- Je suis content que tu me dises tout ça, tu sais. Quand tu n’es pas là, j’ai l’impression de n’être rien. Quand Louise n’est pas là, Demeter n’est plus. Et quand tu es là, comme maintenant, Ma Louise, j’ai l’impression d’être en vie. Je suis heureux.

Puis il avait cessé de réfléchir à ce qu’il voulait dire. A partir de ce moment-là, tout était devenu automatique tandis qu’il se rendait compte de tout ce qu’il avait et de tout ce qu’il n’avait pas ; De l’étendue de sa joie comme celle de sa peine.

- Je suis triste aussi. A cause de Juniper, d’Argus.

Sa gorge s’était alors un peu serrée mais il ne pouvait le nier, surtout pas en cet instant, où même Binns lui manquait. Alors qu’il représentait tout ce qu’il avait toujours exécré.

- Même James je crois. Je ne sais pas si je t’ai raconté tout ça, en tout cas, je me sens perdu sans eux. Alors heureusement que tu es là, même si j’aurai voulu tous vous avoir, tu es la plus importante.

Puis il avait cligné des yeux avant d’inspirer un grand coup et de se redresser un peu, recoiffant ses mèches blondes de sa main libre.

- Tu fais tant pour moi Ma Louise. Et si ça ne tenait qu’à moi, je te garderai toujours près de moi.

Un rire rauque et faible lui avait échappé, car il disait vrai. Louise lui faisait désirer l’éternité et la tranquillité. Des concepts qu’il avait toujours trouvé absurde, quand plus jeune, il se délectait alors des troubles semés par son passage et des malheurs qu’il causait. A présent, Demeter rêvait seulement de doux moments comme celui de cet instant, où il y aurait des rires légers et ce bonheur tout satiné que presque rien ne semblait pouvoir entacher.

Car il savait que cela ne durerait pas. Que le vide reviendrait.

Ainsi il pouvait profiter pleinement de chaque secondes et savourer chaque instant.

Et Demeter comptait bien dire à Louise tout ce qu’il avait sur le cœur.

Il ne tarda pas à reprendre.

- C’est pour ça que je souhaite te rendre heureuse ma Louise. Car je le suis grâce à toi, alors je veux qu’on soit un couple de gens heureux. Quitte à paraître imbécile, cela n’est pas important car tu es mon épouse.

Et enfin il s’était tu puisqu’il avait tout dit. Demeter resta silencieux un moment, les yeux toujours vrillés sur le plafond de la pièce. Il avait toujours au fond de lui, cette mélancolie qui l’avait saisi en pensant à tout ce qu’il avait perdu, comme une douleur sourde dont on parvient à couvrir les bruits. C’était grâce à elle, d’ailleurs qu’il se sentait si heureux et si comblé en ce moment. Qu’il était si touché, presque bouleversé par tout cet amour gonflant son cœur un peu étroit.

A la fois perplexe et expectatif, Demeter resta immobile de longues secondes avant de remuer imperceptiblement, comme s’il avait manqué de s’endormir.

Espiègle, il se fit plus joueur.

- Puis-je vraiment faire un château sur ton dos ? Il m’arrive d’être maladroit mais je te promets de faire de mon mieux.





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Louise A. Ryan


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Re: Help _ RYAN
22.11.16 2:41


« Il aurait fallu que tu sois un autre homme pour que je t’aime. Il aurait fallu, oui, que tes traits soient différents et ta nature plus douce. Aussi Demeter mon affection pour toi est immense mais je ne nous imagine pas dans dix ans. Je ne nous vois pas car toi comme moi n’avons d’avenir ensemble. Je suis censée mourir bientôt, tu es censé errer indéfiniment dans ton gris et ton mépris. Au final sommes-nous si différents ? Tu te raccroches à moi et tes confidences rendent cet instant si sérieux, si différent de ce que nous partageons habituellement. Qu’il fait mal de perdre ses amis, qu’il fait mal d’être seul Demeter. Ne le réalises-tu que maintenant ? Des fois lorsque personne n’est là j’ai si froid. Et tant bien même j’aime le calme et me retrouver dans le silence, je ne peux tenir sans vous voir. A quoi cela sert-il de vivre si il n’existe que nous ? Comment peut-on grandir, comment peut-on apprendre si lorsqu’on regarde autour de nous seul le vide se reflète à l’infini ? Ah Demeter j’y pense, j’imagine un monde où il n’y aurait que moi et je ne pourrais pas. Même à deux cela serait si difficile, si terrible.

Aussi tu me parles et ce que tu me dis me fait mal. Tu dis tant de choses, te livres te laisses aller à tes réflexions m’avoues tes peines puis te tais souris et reprends comme si de rien n'était. Que suis-je censée bien faire de ça, de toi ? J’ai envie de te le dire, si c’est ce que tu souhaites entendre : alors Demeter ne me quitte jamais. Comment pourrais-je te laisser alors que tu es ainsi ? Tu vas devoir faire sans moi, pourtant : et je sais que tu le feras. Tu vis déjà si bien loin de moi, mais blessé par tes proches, blessé dans ton ego tu ne vois que moi. Et cela n’est-il pas car je suis la seule à être restée ? Tu ne me vois que quand je ne suis devant toi. Alors oui Demeter tu es, et tu es tant sans moi. Tant bien même te sens-tu vide demain pansera tes plaies et tirera de nouveau tes traits. La colère et le minable sont si ancrés en toi qu’ils resurgiront un jour où l’autre, que je sois là ou non. Tu es si écorché au final, et peut-être aurais-tu pu être un autre. Peut-être aurais-tu pu, oui, être plus simple, plus dévoué et plus sincère. Mais tu ne l’es pas et ce n’est pas si grave. Même ainsi il y a sans doute du bon en toi, même ainsi dans ton regard et lorsque je surprends un sourire sur le coin de tes lèvres je le sais, je le sens. Comment peut-on être entièrement mauvais ou tout à fait bon ? Il y aura bien une exception, et celle-ci en fera naitre d’autres. Car le bonheur est une chaine, un collier de perles encore inachevé que l’on ne cesse de compléter.

Enfin.

Tu dis vouloir me garder près de toi mais tu n’as jamais la force de venir à moi. Je ne compterai jamais mais il y a de ces choses qu’il faut bien admettre, n’est-ce pas ? Moi qui dans notre jeu suis tant, qui dans notre comédie pourrais tout te prendre, tout te voler et t’arracher. Il suffirait d’une envie, d’un soubresaut pour que mon masque tombe. Je commence à m’y faire, commence à me complaire de ces taquineries, ces tendresses que jamais nous n’avions offertes à quiconque. Et je réalise alors ce que signifie ma présence à tes côtés. Réalise oui à quel point je n’y crois déjà plus : n’y ai jamais cru. Et certains continueraient à taper du pied, à se révolter, certains pleureraient et crieraient. Mais je suis si lasse et mon deuil est déjà passé. J’attends j’attends que la mort m’emporte et mes derniers jours ne sont que fouillis et erreurs. J’ai tout gâché Demeter au final désire-je encore vivre je ne sais pas. Plus je reste avec toi, plus je m’enfonce dans notre mensonge, dans ces rôles fictifs d’époux et d’épouse et je me dis que si un jour je survis rien ne sera plus pareil. Tu sais la mort rend des fois les choses bien faciles. Je secoue la tête pour faire partir ces idées mais à présent là je sais qu’elles ne partiront pas. Je sais qu’en moi déjà une voix résonne et me dit qu’il est mal de tout gâcher sous le prétexte que tout est fini. Qu’il est mal de partir ainsi en vrille, de délaisser mes rêves et ma personne car il semble plus simple de faire ainsi. Le visage de mes parents me revient plus celui de mes cousins. Tout poudlard me frappe puis enfin c’est moi que j’affronte et je me demande qui je suis.

Que vais-je bien faire Demeter je me le demande.
Un jour on est venu à moi et on m’a dit, Louise tu ne t’en sortiras pas. Et je les ai coupés avant même qu’ils me l’avouent, le prononcent : je les ai devancés car leur visage m’avait déjà tout révélé. Car il y avait ce quelque chose d’un peu fermé, de révolu. Ce soupçon d’abandon. Depuis ce jour je ne sais pas, est-ce que je vis, est-ce que je meurs ? Est-ce que je respire ou est-ce que je retiens mon souffle avant la dernière heure ? Depuis ce jour j’ai tout raté j’ai tout gâché je le sais bien mais jamais personne n’a pensé à me le hurler. Mes parents ne me voient plus et je me suis tant isolée qu’il ne me reste plus que toi et plus que moi. Moi Louise Agatha Ryan, dont les cousins sont devenus fous de par sa sottise et dont on ne se souviendra que de son nom, quoique peut-être de ses sourires, de ses cheveux. Qu’aurais-je du bien faire Demeter pour être plus heureuse ? Aurais-je du accepter de tous vous blesser ? Aurais-je du me dire, qu’importe ? Être égoïste faire comme si je n’avais rien entendu et m’en bruler les ailes tout en vous lacérant le coeur ? J’ai préféré me refermer, venir et partir, effleurer. J’ai préféré oui sombrer là où on ne me rendrait rien, où on attendrait rien. Demeter tu es mon puits tu es mon confident, j’ai passé six années de ma vie à tout te céder car je ne savais pas quoi faire de tout cela. De ces émotions de cette affection de ces choses que je possédais pour le monde entier mais que je pensais ne pas avoir le droit de donner.

Tout ceci me passera.
Tout ceci me passera et j’ai des explications pour tout mais je n’ai pas la force de les vulgariser. Aussi ne parlons-nous pas de moi mais de toi, de toi et Argus, de toi et de tes amis, ta cousine. Aussi parle-t-on de ce que tu vas devenir et Demeter que dois-je faire ? Dois-je t’entrainer dans ce jeu, te dire que je serai là ? Dois-je oui t’ordonner de rester là, de ne jamais me lâcher, dois-je tout te dire, comme cela pourtant devrait te venir de manière spontanée ? Ou devrais-je plutôt tenter de t’aider, te redresser ? Devrais-je oui influencer ta personne pour en soutirer le meilleur, pour que tu restes toi mais que tu sois plus ouvert, plus apte à voir les autres si ce n’est moi, toi ? Aussi tu me parles de tes cartes, de ces cartes dont j’ai moi-même parlé un peu plus tôt mais qui me semblent déjà si loin. Je me redresse te fais face et te regarde et ne dis rien. Je t’observe comme jamais je ne prends le temps de le faire puis te souris, car il m'est difficile de rester de marbre face à toi. Que l’on aurait pu être beau, que je me soupire. Que tout aurait pu être différent, mais je ne regrette pas : je ne regrette rien. Je me lève et te tends la main, te demande ainsi de te lever quitte à te tirer et enfin je me mets sur la pointe des pieds et t’enlace de mes bras.

Comment as-tu été élevé Demeter ?
« D’accord. »

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