C'est finalement assez tôt dans son parcours à Poudlard qu'il a eu connaissance de cette salle. La salle d'étude des moldus. Celle qu'on appelle plus couramment « la salle des moldus ». Parce que c'est bien la culture moldue qu'on y étudie, mais aussi parce qu'elle est légitimement devenue un repaire pour les nés-moldus. Comme si… comme si dans la folie de cet univers magique tellement invraisemblable, ils ont besoin d'un repère, d'éléments familiers, de la preuve concrète que cette civilisation qui a été la leur pendant des années n'est pas un mensonge, mais bien là, présente, simplement… différente.
Terrence le vit comme ça, et parfois, une fois les cours finis, il s'y rend pour se changer les idées, sort son mp3 et le branche à l'une des prises, pour écouter ses musiques ou bien pour se poser devant l'un des ordinateurs – un peu vieux – et faire quelques recherches. Les sorciers ont beau dire ce qu'ils veulent, ce n'est pas eux qui ont inventé internet ! Il y regarde les infos internationales et vérifie ses mails, il lui arrive de communiquer ainsi avec sa sœur, Mandy. Et une fois ce rituel fait, il va se poser devant la télévision (pas un écran plat, non, celle avec un gros derrière), sur l'un des gros poufs posés à même le sol, et l'allume. La télévision ne capte aucune chaîne TV, les ondes étant certainement brouillées par bien des barrières magiques, mais elle est utile pour jouer à l'une des consoles de jeux présentes dans la salle. Rien de bien récent, cependant. Terrence il s'en moque de ça, il aime bien la vieille Megadrive, parce qu'il y a Street Fighter et Mortal Kombat, deux jeux de combat qu'il affectionne et avec lesquels il a eu le temps de se perfectionner, au fil des ans à venir par ici.
Au moins ici, il est relativement tranquille, loin de l'agitation du Salon commun, même ceux qui viennent à la Salle d'études ou à la Bibliothèque s'aventurent rarement jusqu'à cette partie de l'étage. On croise souvent les mêmes têtes dans la pièce, ça fait un coin plutôt appréciable. Comme à son habitude, il allume la console et entame un combat à Mortal Kombat, dans la partie campagne, avec Raiden. Il aime bien ce personnage là. Il est fond dans sa partie et se moque de ce qui l'entoure, y'a que deux filles un peu plus loin sur l'un des ordinateurs, qui discutent. Il est encore tôt en cette fin d'après-midi et beaucoup doivent encore être en cours.
Invité
Re: Finish Him !
24.05.16 16:17
Finish Him !
Il y avait des jours comme ça, des jours où mon dos et mes yeux me faisaient un peu mal, des jours de fatigues et de lassitude ou même le soleil d’avril me paraissait un peu gris. Et donc, dans ces jours là où chaque évènement se transformait en une pierre supplémentaire dans mon fardeau, je trouvais le temps de passer par la salle d’étude des moldus. Ouverte en dehors des cours, elle permettait aux sorciers curieux d’y tester les appareils moldus et pour les gens comme moi, c’était surtout un endroit où se ressourcer. Un endroit où déposer son sac rempli à ras bord de grimoire pour mettre un casque sur ses oreilles et se laisser emporter par la musique. Un endroit où entrer en contact avec le monde que nous avions temporairement abandonné. Un endroit où laisser sa baguette de côté et ou laisser une autre magie opérer. Le réconfort, la nostalgie, la technologie. Il y avait quelque chose de rassurant dans cette salle remplie d’écran cathodique qui bourdonnaient.
En passant la porte je remarquais que je n’était pas seul. Deux jeunes filles discutaient en s’occupant sur les ordinateurs. Heureusement il y avait encore de la place. Je me dirigeais d’abord vers un ordinateur. Le plan était de mettre la musique à fond dans le casque et de lipsync comme si le soleil ne se lèverait pas demain. Une bonne façon de relâcher la pression selon moi. Mais c’est alors que je remarquais l’arrière d’un crâne familier. Un crâne blond, en face d’un écran qui diffusait l’image et les sons d’un jeu familier.
Oui, il devait s’agir de Terrence Ziggler. Ce serpentard faisait partie de la même année que moi et donc je le connaissais depuis un petit moment. Et ce qu’on pouvait dire c’est qu’il n’était pas vraiment comme les autres serpentards. Il y avait chez lui quelque chose que j’avais du mal à décrire. C’était sa façon d’être. Déterminé, tranchant, passionné. C’était le genre de chose qui m’avait donné envie d’apprendre à le connaître. Ca et son côté quasi inaccessible. Au départ, j’avais pensé qu’il était froid à cause de ma maison. Et puis j’avais remarqué qu’il était comme ça avec tout le monde. Aussi, il y avait les choses que j’appréciais moins, comme sa tendance à accorder trop d’importance aux ragots et aux on-dit. D’ailleurs je pouvais être quasi certain qu’il devait parler de moi sur mon dos. Mais honnêtement cela ne me faisait ni chaud ni froid. J’aurai juste aimé qu’il puisse me les dire en face, comme si on était ami. Mais tant pis, il m’adressait la parole de façon amicale et c’était déjà pas mal. Surtout après 6 ans.
C’était donc un peu confiant que je m’approchais de lui, laissant lourdement tomber mon sac contre le pouf vide et de m’affaler dessus. Ou plutôt dedans.
«Salut Zigg, comment ça va ?»
Mon attention se portait alors sur l’écran cathodique.
« Tu t’amuses à défoncer l’IA sur Mortal Kombat ?»
De mon côté je laissais ma main pendre sur le côté et fouiller dans mon sac. Je devais forcément avoir des rations de secours là dedans. Je savais que si Terrence avait envie d'être seul et que je le dérangeais, je finirai par le savoir assez vite. Je récupérais un sachet rempli de patacitrouille, j'en prenais une et tendais le paquet vers le gamer
Terrence est complètement dans son combat, en train d’enchaîner les coups spéciaux sur Sub-Zero quand il entend des pas qui s'approchent. Un nouveau venu dans la salle. Il ne s'y attarde pas plus que ça et continue son combat, alors que l'IA s'énerve légèrement. Faut dire qu'il a mis le mode de difficulté en Difficile. Ça nécessite donc qu'il se concentre, le timeur progresse mine de rien. C'est alors qu'une voix qu'il connaît retentit. C'est celle de Rief Irving, le préfet de Serdaigle qu'il croise souvent ici, au point qu'au fil des ans, ils ont appris à se côtoyer et se respecter entre les murs de cette salle.
Tout en enchaînant les coups, il jette un regard à l'autre jeune homme, par dessus le cerclage de ses lunettes et hoche la tête.
- Salut, ça va.
La politesse voudrait qu'il retourne la question, mais il est concentré sur ce qui se passe à l'écran et puis, si ça ne va pas, sans doute que le Serdaigle le dira de lui-même. L'autre le questionne sur le jeu et il répond rapidement :
- Yep.
Puis il enchaîne un joli combo qui immobilise l'adversaire. La voix rauque caractéristique du jeu lui ordonne « FINISH HIM ! », ce qu'il fait dans un magnifique combo d'électrocution et de décapitation qui laisse une belle traînée de sang, caractéristique de Mortal Kombat. Il affiche un air satisfait et tourne la tête vers le Serdaigle, alors que celui-ci récupère apparemment quelque chose. Un patacitrouille, c'est le genre de truc très déroutant au début, pour un né-moldu, il n'avait pas pour habitude de manger des trucs à la citrouille et finalement, il s'y est fait.
- Merci.
Il porte la friandise à la bouche et se penche en avant pour récupérer du bras l'autre manette de jeu.
- Tiens, je vais te mettre ta raclée.
Il ne demande pas vraiment et quitte sa partie pour retourner dans le menu et choisir un combat en un contre un. Il sait que le Serdaigle se défend très bien à ce jeu également et c'est ce qui rend ces affrontements encore plus sympathiques : y'a du challenge.
Invité
Re: Finish Him !
25.05.16 0:24
Finish Him !
Essayer de devenir ami avec Terrence Ziggler, c’est un peu comme essayer d’apprivoiser un animal sauvage. Il te tolère, point.C’est ce que j’étais en train de me dire en regardant Zigg jouer, les yeux fixés sur l’écran. A peine un regard, des réponses courtes. Hermétique. Rien au delà du nécessaire. Un peu comme pour un animal sauvage, son apprivoisement était difficile et surtout peu gratifiant. Qui sait peut-être qu’un jour j’aurai une petite idée de ce qui se passe dans sa tête de ce qu’il pense vraiment. De le voir arborer autre chose que son rictus moqueur ou son expression concentrée. Mouais. Tu peux toujours rêver. Enfin bon il ne faut pas désespérer. J’avais fait quelques progrès après tout. Lentement mais sûrement.
De son côté, Zigg finissait le combat avec une fatalité.
« Ouuuh la violence ! »m’exclamais-je avec un petit rire.
Evidemment les fatalités la cerise sur la gâteau du jeu. Parfois, non, souvent de mauvais goût c’est ce qui faisait le sel de la licnece.D’ailleurs je me souviens que quand ma mère m’a vu faire une fatalité, elle m’avait confisqué le jeu parce que j’étais trop jeune et que c’était trop violent. La tristesse, d’un gamin, je vous le dis. Je gardais la conversation au minimum, lui proposant une patacitrouille. D’abord parce que quand j’étais fatigué, j’avais besoin de sucre et parce que le regarder jouer me rappeler mon enfance moldue où la seule façon dont je pouvais me faire des amis c’était via ma console. On mangeait des sucreries et des chips et on jouait tout l’après-midi. D’une certaine façon, c’était ce qui me manquait à Poudlard. Quelque chose de simple et de marrant via lequel créer des liens sociaux. Et puis tout le monde sait qu’on apprivoise les animaux en leur offrant à manger. Je laissais la patacitrouille fondre dans ma bouche et m’apporter la dose d’énergie, de sucre et de réconfort dont j’avais besoin. Zigg, quant à lui se penchait pour me tendre la manette du joueur 2. Je l’attrapais avec un petit rictus moqueur.
« Ah ouais ? Prépare toi à te faire botter les fesses, blondinet.»
Je savais que Zigg allait me mettre une raclée, mais cela faisait partie du challenge, de l’étiquette du joueur. C’est pas marrant de jouer avec quelqu’un qui s’avouait vaincu dès le début. Je n’excellais pas vraiment aux jeux de combat, pas comme aux jeux de rythme ou aux rpgs. Mais tout jeu vidéo est un jeu de rythme et après quelques rounds d’échauffement, je devrais être en mesure de remonter mon niveau et de lui offrir un challenge meilleur que l’I.A. J’hésitais un instant entre sub-zéro et Sonya Blade, choisissant finalement le premier pour ses attaques de glace, la téléportation et surtout sa fatalité qui en jette.
Et après avoir validé, le premier round commençait. Evidemment c’était pas facile, j’étais encore rouillé. Mais alors que je me faisais ramasser à la petite cuillère par mon adversaire, mes soucis s’envolaient par la fenêtre. Et j’étais devenu là, il y a des années, dans mon grenier avec les chips et les sucreries, sur la vieille console avec mes anciens amis, à passer tout l’été à jouer aux jeux vidéos. Plus de Poudlard, plus de préfet, plus de discrimination entre maisons, plus de dragons, plus de téméraires. C’était bien. C’était simple. Mais j’avais quand même perdu le premier round. Je me redressais comme je pouvais dans mon pouf et je me faisais craquer les doigts et relaxer okay. Maintenant c’est du sérieux.
Si Terrence tolère depuis si longtemps la présence du Serdaigle à ses côtés, c'est aussi parce que ce dernier n'est pas emmerdant. Il a l'air d'avoir compris comment fonctionne le Serpentard et ne s'en offusque pas vraiment. Ou du moins, il n'en donne pas l'air, et ça convient très bien au blond. Il n'aime pas avoir à s'étendre sur des futilités ou justifier son comportement. Il est comme il est, point final. Ça a l'air de convenir au préfet, parce que ce dernier s'amuse de voir la fatalité à l'écran et ne proteste absolument pas quand Terrence lui tend la manette de jeu, sans plus de politesse.
Et à partir du moment où le combat s'engage, il est de bon ton de se jeter des piques de temps en temps, ça fait parti du jeu et du challenge.
- C'est beau l'espoir, m'sieur le préfet.
Faut dire que ce rôle de préfet est aussi une manière de plus pour le chambrer. Terrence n'est pas spécialement un élève qui se positionne du mauvais côté du règlement, mais il n'est pas non plus à cheval sur les règles, tant qu'elles ne vont pas à l'encontre de ses envies… il lui est arrivé de les enfreindre, comme n'importe quel élève de Poudlard (et que les préfets ne jouent pas les enfants de chœur, ils seraient pas crédibles !), mais rien de jamais bien grave.
Le regard vert à nouveau tourné vers l'écran, il n'hésite pas à marquer le rythme pour le premier round, afin de bien faire comprendre au Serdaigle qu'il a les choses en main. Terrence a conservé Raiden et Rief a opté pour Sub-Zero, ce qui ajoute du piment au combat, entre l'électricité de l'un et la téléportation de l'autre. Le blond parvient assez rapidement à remporter le premier round.
- On va dire que c'est le round d'échauffement. Fais voir c'que tu vaux, Irving.
Il lance ça sur le ton du défi, et tandis que le second round débute, les deux élèves ne cillent pas une seconde, complètement dans leur combat. Il faut laisser passer deux-trois minutes comme ça avant que Terrence détourne la conversation.
- Au fait, avec cette histoire d'élections des nouveaux préfets, pas trop stressé ? Des pronostics sur votre futur trinôme, à Moore et toi ?
De quoi prendre la température.
Invité
Re: Finish Him !
26.05.16 0:05
Finish Him !
De mon point de vue, Terrence était ce genre de gars avec qui il ne fallait pas partager de longues conversations sur ses sentiments ou quoi qui se passait dans sa vie.. Non c’était le gars parfait avec qui co-exister quand on n’avait pas forcément envie de parler, mais juste envie de botter des fesses virtuelles sur un vieil écran cathodique. Moi il pouvait me parler de tout s’il voulait, mais le Serpentard était quelqu’un de secret et d’hermétique. Je respectais donc sa vie privée et j’évitais de lui étaler la mienne dans le visage. Je me doutais qu’en le faisait, je ne ferais qu’éveiller une sorte de mépris et de désintérêt. Et surtout, entre nous, il y avait le taunt, la provocation amicale que j’appréciais. D’abord parce que c’était une marque de familiarité et qu’il ne pensait probablement pas le quart de ce qu’il disait. Et deuxièmement, parce que s’il le pensait un petit peu, au moins il me le disait en face.Je savais que Zigg aimait gagner, mais pour rien au monde je ne lui aurait délibérément laisser la victoire. Nan-han. Il faut respecter le jeu et faire de son mieux. C’est sacré. Moi ? Je ne suis pas un mauvais perdant, je joue pour le fun. Et vous connaissez déjà ma position sur cette chose entravante et inutile qu’on appelle l’égo.
« Trop aimable, Ziggy. »
S’il se permettait de m’appeler par mon nom de famille, tous les coups étaient permis. Avec les raccourcis désormais un peu mieux dans mes doigts, le deuxième round commence de façon plus égale. Mais mon adversaire ne lâche rien et je dois décupler mes efforts pour tenter d’égaliser. C’est alors qu’il démarre la conversation sur les élections des préfets. Mes lèvres s’étirent en un sourire sarcastique
« Comment ça ? T’as pas déjà les résultats de tes sondages ? »
Zigg était également reconnu dans tout Poudlard comme le “moldu journaliste” qui s’intéressait aux évènement moldus mais notait aussi tout ce qui se passait dans l’enceinte du château grâce à sa plume à papote. C’était une autre raison pour laquelle je gardais la conversation au minimum : non seulement je pouvais l’ennuyer ( j’étais sans doute mondialement reconnu pour être l’individu le plus barbant qui ait existé) mais en plus je devais faire attention à ce que je disais, de peur de le retrouver quelque part, que ce soit dans le journal de l’école ou dans des rumeurs de couloirs. Je marquais une pause, le temps de marteler quelques boutons pour sauver la peau de Sub-zéro in extremis.
« Sinon, non. Je ne suis pas stressé. Je n’ai pas la moindre idée de qui sera élu ou élue mais …..»
Je marquais une pause, le temps de marteler quelques boutons pour sauver la peau de Sub-Zéro in extremis.
« J’ai confiance en mes camarades Serdaigles et je sais qu’ils feront le bon choix ~»
J’avais dit ça sur un ton un peu snob et faussement éloquent, comme si je donnais une réponse officielle à une question officielle. Avec un petit rire, je reprenais ma voix normale et j’ajoutais sur le ton plaisanterie :
« Ecoute-moi, je pourrais presque devenir ministre de la magie, tsss. »
Eurh, l’idée même me rebutait. Devoir faire des courbettes à tout le monde, être corrompu au milieu de toute cette bureaucratie sclérosée. Non merci. Je préférais aller étudier la magie en Inde, au Pérou, ou n’importe où en fait. Mon père avait dédié une partie de sa vie au ministère et l’avait regretté. Je ne ferai pas la même erreur. Sur l’écran, je faisais des bonds pour éviter les attaques de Zigg, ma barre de vie dangereusement basse. Je tentais alors un TP, suivi d’une attaque.
« De toute façon, peu importe ce qui me tombera dessus, je l’accepterai et je ferai avec.»
Et si mon attaque avait réussi à faire baisser la vie de mon adversaire, il profita de ma faiblesse pour m’enchaîner directement. Encore perdu. En le regardant cette fois-ci d’un air faussement ennuyé
« C’est pas du jeu si tu me fais parler, tu sais. »
Ensuite je lui demandais d’un ton plus sérieux :
«Mais sinon, tu as idées sur les résultats, toi ?. »
L'avantage avec Rief, c'est qu'il ne s'offusque pas du comportement général du Serpentard. Ils sont dans une relation presque amicale mais dans tous les cas plaisante, et s'accordent dans cette salle comme une bulle de détente qui semble très bien leur convenir, à l'un comme l'autre. Le blond, sans entrer dans les effusions, aime bien se dire qu'il a de grandes chances en venant ici de trouver des adversaires pour se changer les idées et reprendre goût à de vieilles habitudes moldues. En jouant à un jeu comme Mortal Kombat, vous pouvez être certain qu'on se reprend tout plein de souvenirs d'enfance. Et ça, les nés-sorciers ne peuvent pas comprendre. Ils ont certainement d'autres jeux et d'autres délires bien à eux, me direz-vous.
Le préfet offre une belle résistance cette fois-ci. Le Serpentard fait claquer sa langue dans son palais en entendant le surnom qui le fait toujours grincer des dents, mais il ne rebondit pas car il lui faut s'accrocher pour répondre aux efforts du Serdaigle dont le personnage réalise désormais des coups caractéristiques pas tous évidents à parer. Cela n'empêche cependant pas le blond de lancer la discussion sur le sujet qui anime Poudlard : la désignation des nouveaux préfets.
« Oh, j'ai bien quelques idées, mais je peux difficilement faire confiance à la population de l'école pour suivre des choix rationnels, malheureusement. » Et ça, il en est certain, il y a peu de chance que ce soit des gens réellement « compétents » (si on peut parler de compétences) qui se retrouvent aux postes de préfet. A l'inverse, le risque est que ce soit les plus… réputés, ou du moins ceux qui ont tendance à faire toujours parler d'eux, qui se retrouvent élus.
Il trouve quand même intéressant de voir ce que le Serdaigle a à dire là-dessus, puisque le sujet va le toucher d'autant plus près. Le brun s'arrête en pleine phrase car il fait au mieux pour sauver son personnage, tandis que Terrence plisse les yeux avec une légère moue. Il pensait l'avoir, cette fois-là ! Mais non, et c'est pas plus mal, le préfet s'est bien réveillé à ce round.
Il ne peut contenir un léger rictus en entendant Rief. « En effet, tu devrais peut-être préparer le concours du Ministère plutôt que médecine ! Mais franchement, Irving, tu es bien optimiste… si encore les élections étaient propres aux maisons… j'ai du mal à comprendre ce que le directeur a en tête en laissant tous les élèves voter pour les préfets de toutes les maisons. C'est la meilleure manière de foutre un bordel monstre. »
Et pour ça, il ne retient pas ses mots. Ni les coups, d'ailleurs, que son personnage matraque sur Sub-Zéro… jusqu'à gagner. « Faire plusieurs choses à la fois est un talent que tu n'as pas, alors ? » Avant de reprendre : « Hum… j'espère sincèrement que la Northrop ne va pas finir préfète, on l'entend déjà suffisamment comme ça. Pour Serdaigle… je parie sur Lawliet, il est populaire, ça risque d'être le critère de bien des élèves. A Gryffondor… les rouges sont bien capables de faire un pied de nez à la direction en choisissant Nails, un préfet qui fait retirer plus de points que toute sa maison parvient à en gagner… ce serait un comble. Quant aux Poufsouffle, je pense que Lambergson pourrait bien faire le taf, mais là aussi je pense qu'on peut s'attendre à tout. De toute façon, faut pas trop croire en la jugeote des gens. »
Pour ça, il y a d'un côté les noms pour lesquels il a voté, et de l'autre ceux qu'il s'attend à voir réellement nommés. Et autant vous dire que ça diffère par mal. « T'en penses quoi ? »
Tout en parlant, il relance une partie. Sur le menu du choix des personnages, il s'attarde un instant et choisit Scorpion, comme pour dire « Allez, je quitte mon personnage fétiche, pour te laisser un peu plus de chance. »
Invité
Re: Finish Him !
31.05.16 13:28
Finish Him !
J’étais presque en train de gagner, ou du moins de remonter la pente quand Zigg aborda le sujet de l’élection des préfets. Je venais de lui donnant mon avis en galèrant avec mon personnage sur le jeu. Oui, ce n’était pas si facile d’avoir des conversations construites et intelligente tout en se concentrant sur un petit écran cathodique à faire des gardes, des prises, des tps et éviter la mort sous la forme de Raiden. Mortal Kombat n’était pas un jeu qui se jouait avec un cerveau déconnecté. En tout cas pas contre Terrence Ziggler. Apparemment je n’étais pas le seul à avoir des doutes sur cette méthode. C’était ce que j’appréciais chez Zigg. Il n’y allait pas par quatre chemins quand il devait dire quelque chose. Il avait une opinion tranchée sur tout. Un tel manque de doute suscitait bien évidemment mon admiration. Je hochais la tête positivement me contentant de produire un “humhum” pour lui faire signe de mon accord. Pas facile de se lancer dans un débat alors qu’on se bat déjà pour sa vie. Par contre sa réflexion sur le ministère me fit sourire de façon sarcastique, répondant par à-coups.
«Oh. Mon. Dieu. Non. »
Pas que je veuille cracher sur le ministère, non. En plus Zigg avait choisi droit magique comme spécialisation, ce qui voulait dire qu’il risquait fortement de se retrouver là-bas dans le pire des cas. Au mieux sa personnalité inflexible et son côté sûr de lui lui permettrait de survivre dans cet environnement hostile. Dans le meilleur des cas, il pourrait devenir journaliste ou éditeur. Peut-être même de son propre journal. Un journal qui permettrait de s’informer sur le monde des moldus et des sorciers, reliant les deux ensembles. Mais bon on pouvait toujours rêver.
De toute façon ce n’était pas comme si Zigg ne s’y connaissait pas en survir en milieu hostile. Né-moldu au milieu des Serpentard ça aussi ça forçait le respect. Je n’ose même pas imaginer tout ce qu’il a pu subir. A moins que justement ils y soient allez mollo sur lui ? Je n’en sais rien. Mais si jamais j’assiste quelque chose il y a des points qui vont tomber, c’est certain. Enfin pour l’instant, c’était moi qui était en train de m’en prendre la figure - enfin plutôt Sub-Zéro. Retranché sur mon pouf j’essayais de limiter les dégâts de cette soudaine mise à mort en serrant les dents. Mais inutile de se débattre, Zigg avait déjà gagné. Je m’étirais un peu avant de répondre à sa provocation
«Que veux-tu ? On ne peut pas tout avoir.»
Je le regardais avec un léger sourire avant de continuer et de dire quelque chose qui traînait dans le coin de ma tête mais que je n’avais pas réussi à articuler tout à l’heure.
« Malheureusement je suis assez d’accord avec toi. Le niveau de maturité général n’est pas suffisant et effectivement les élèves les plus populaires risquent d’être élus. A tort.»
Je gardais pour moi que j’avais également songer à nommer Kieran Nails. Pas seulement pour le fun mais aussi pour lui inculquer le sens des responsabilités. Mais je m’étais immédiatement ravisé en songeant aux conséquences de mes actes. Terrence me fournir ses prognostics et je grimaçais à l’idée que Rosabel Northrop devienne préfète. Quelle horreur. Sans compter qu’elle prendrait probablement des heures dans la salle de bain. Pour Anton, cela avait du sens. Il était ami avec Darwin de toute façon, il ne serait pas tellement problématique à gérer.
« Par contre, je t’avouerai que je ne sais pas ce que le directeur a cherché à faire. D’un côté on dirait qu’il laisse tomber complètement ses responsabilités mais d’un autre… peut-être qu’il veut nous apprendre quelque chose. Le prix de la démocratie. Après tout, on doit apprendre à voter et à vivre avec les conséquences de nos choix. Tellement de gens prennent ça tellement peu au sérieux...quand ça sera devenu le bordel, peut-être que certains en retiendront quelque chose dans le futur.. »
J’essayais toujours de voir le bon côté des choses. Après tout pour l’instant ce n’était qu’une élection de préfet. On prétendait que c’était quelque chose d’important quand en pratique, peu de choses changeraient. Certains élus se contenteront des privilèges et pas des devoirs. Ensuite tout reviendrait à la normale, l’équilibre reviendrait.
«Et toi, ça ne te dirait pas de devenir préfet un jour ? On a une chouette salle de bain, tu sais ~ Et puis ça fait toujours joli sur un CV. »
Honnêtement, Terrence aurait pu faire un bon préfet. Le genre qui est au courant de tout. J’aurai d’ailleurs voté pour lui sans hésiter. Mais apparemment pour une raison étrange, ce n’était pas une option. Pendant ce temps là, Le serpentard changeait de personnage, retardant temporairement notre affrontement. Je lui lançais un regard un peu surpris :
« C’est pas ton genre de me donner une victoire gratuite. Je t’ennuie ? »
C’était ma crainte, que je ne fasse pas le poids et que Terrence finisse par se laisser. C’était la partie chiante de notre “relation” j’avais du mal à savoir si nous étions vraiment amis, si je pouvais lui parler librement sanas que cela compte comme un faux pas. Sommes- nous amis ?. Si je me pose la question, il est fort probable que ce ne soit pas le cas. Et parfois, ce que Terrence avait en commun avec les serpentard resurgissait : l’ambition. Et parfois j’avais l’impression que son regard perçant me traversait sans me voir, sans me considérer comme une personne. Mais c’était peut-être juste moi et mes impressions. Je resserais mes doigts autour de la manette pour commencer le round.
« Ce qui m’inquiète vraiment, ce n’est pas l’élection des préfets. C’est cette histoire de brexit. Encore un bel exemple de notre mentalité insulaire. »
La réaction spontanée du Serdaigle à l'évocation du concours d'entrée au Ministère de la Magie provoque un rictus amusé sur le visage du blond. Il n'est pas rare que des gens s'imaginent le monde de la justice comme quelque chose de poussiéreux, compliqué, barbant. Il y a du vrai là-dedans, mais pas que. A l'inverse, le blond ne s'imagine absolument pas dans le domaine médical, il n'aurait ni la passion ni l'empathie pour. Chacun son domaine, hein. Rief, c'est le genre de type qui aime pouvoir aider les autres ou du moins les guider quand nécessaire, il l'a déjà vu faire, de loin, avec des premières années perdus, ça doit être quelque chose qu'il a spontanément en lui et qui l'aidera certainement en médicomagie.
La conversation suit son cours avec les pronostics du Serpentard. A force de traîner ses yeux partout, même sans avoir interagi avec tout le monde, il arrive à se faire une idée plutôt juste des gens, avec les éléments qu'il arrive à obtenir sur eux. Cependant, c'est aussi pour cette lucidité qu'il a qu'il se doute amplement que les résultats ne seront pas ceux qui lui semblent les plus cohérents. Le Serdaigle est lui aussi plutôt d'accord avec ça. Au moins ils sont deux avec les yeux en face des trous.
« Le prix de la démocratie… c'est une belle manière de tourner ça, ça sera un titre tout trouvé si la Northrop passe préfète ! Parce que là, on va le payer cher, le prix. Mais oui, y'a peut-être un peu de ça. Difficile de savoir ce qui se passe dans la tête du directeur. » Ah ça, le Bogeyman, c'est un sacré numéro. Une espèce de vieux loufoque qui a l'air de gérer l'établissement comme un gosse s'inventerait un parc d'attractions. Enfin, il a certainement les compétences requises, mais il reste compliqué de trouver un sens derrière certaine de ses actions.
Le blond s'imagine avec une grimace la Duchesse ou Kieran Nails en préfets, son rictus s'accentue d'autant plus en entendant la question de Rief. « Hum… sans façon. Je préfère encore être un observateur extérieur à tout ça. Être préfet c'est devoir rendre des comptes. C'est pas un concept qui m'intéresse. » Oui, ça résume plutôt bien les choses. Sans être du genre à enfreindre drastiquement les règles, le Ziggler ne tient pas spécialement à ce qu'on l'assimile à une fonction et qu'il doive s'y tenir. Il préfère aller et venir à sa guise sans craindre qu'on l'appelle pour une quelconque responsabilité ou qu'on attende de lui de réagir d'une manière qui ne serait pas la sienne. Plus globalement, pour être bien honnête, ça l'emmerderait. « J'vous laisse votre salle de bain sans problème. » Quant à son CV, il ne s'en fait spécialement, quelque soit le parcours que lui réserve l'avenir, il saura faire ses preuves et rebondir, il en est convaincu.
Une nouvelle partie démarre alors, et son choix du Scorpion n'est pas anodin, il aime bien ce personnage aussi, avec son masque et ses flammes. Un autre style de jeu que Raiden, cependant. « Tu crois ça ? Je tiens simplement à te prouver que peu importe le personnage, tu vas souffrir. »
La provocation va bon train et ça l'amuse, parce que le Serdaigle joue le jeu sans problème. Il faut quand même à Terrence quelques instants pour se familiariser à ce nouveau personnage et retrouver des automatismes. Rief en profite pour le déstabiliser avec plusieurs combos bien placés et esquive joliment une attaque enflammée du Scorpion. «[color=#bfb834 Tss.[/color] »
Le tout en évoquant un sujet plus important encore, le brexit. Pour tout vous dire, Terrence n'aurait pas imaginé avoir cette conversation… mais ça lui plait, en fait. Le Serdaigle a une curiosité qu'il n'a jamais caché et ce n'est pas tous les jours qu'on en vient à parler d'une volonté d'un nombre grandissant de britanniques à quitter l'Union Européenne. « Faut dire que les gens ont tendance à regarder leur nombril et à oublier le passé. Il suffit de diaboliser la situation dans les autres pays et ils votent par protection. On peut dire ce qu'on veut de l'Union Européenne, qui est carrément bancale sur bien des points, c'est certain, mais économiquement et en matière de politique internationale, ce serait du suicide. Personnellement, tout le délire de la souveraineté britannique et son indépendance, ça me fait doucement rire. » Il marque une pause, en profite pour faire un combo très classe et reprend : « Après… ça fait un moment qu'on est déjà à la marge, on a tendance à vouloir esquiver les problèmes ou ce qui nous convient pas. Ça fonctionne jusque-là... »
Il s'arrête à nouveau de parler et se crispe un peu sur la manette, car le préfet a carrément pris le dessus sur l'affrontement… et gagne le round. A nouveau, dans ce tic agacé, il fait claquer sa langue sur son palais et tourne la tête vers Rief. « De ce que j'ai lu, beaucoup de sorciers sont pro-brexit, parce que ça renforce d'autant plus le protectionnisme magique. » Reste à se demander toutefois si dans le cas de crises majeures dans le monde magique, ça ne risque pas d'éloigner la Grande-Bretagne des autres communautés sorcières.
Invité
Re: Finish Him !
02.06.16 15:05
Finish Him !
Ce que Terrence ignorait - comme beaucoup de gens d’ailleurs - c’était que je n’avais pas choisi la médicomagie parce que je mourrais d’envie d’en faire mon métier. J’avais choisi cette option par défaut, parce que de toutes les options qui s’offrait devant moi, c’était celle qui,au final, était la moins mauvaise. Mais une chose était sûre, plutôt vivre comme un moldu que de travailler au Ministère de la Magie.
“Le prix de la démocratie”. C’est vrai que ça aurait pu être un beau titre, mais un titre bien triste si Rosabel Northrop devait endosser le rôle de préfète des serpentards. Et quelque chose me disait que cela ne rendrait pas la vie facile à Zigg. Mais tout ce qu’on peut faire, c’est prier pour que cela ne se produise pas. En ce qui concernait les choix du directeur j’avoue que...la plupart d’entre eux restaient discutables. Mais dans le doute, il valait mieux se taire. Qui sait, peut-être qu’il s’agissait d’un plan génial qu’on ne pouvait juste pas percevoir là tout de suite ? En tout cas j’étais convaincu qu’il faisait au mieux pour les élèves. Et je n’échangerai pas mon directeur loufoque contre n’importe quel autre directeur totalitaire. Mais bref, sur le coup je me contentais d’apprécier que Zigg trouve que ma tournure de phrase ait une quelconque valeur.
Concernant ma suggestion de faire de lui un préfet, il répondit par la négative. C’est vrai que je le voyais mal rendre des comptes. Et puis, d’aussi loin que je puisse m’en souvenir, Zigg avait toujours été indépendant. Solo player. Seul. Mais avec le temps, j’étais honoré d’être devenu son joueur 2 occasionnel. Pour entamer le nouveau round, son choix se porta sur scorpion et il me rassura avec une provocation. Je le défiais avec un sourire.
«Ah ouais ? Viens chercher ta punition.»
Zigg ne souriait jamais vraiment mais parfois, quand il lançait ces petites piques amicales, il avait ce sourire en coin, un peu suffisant qui lui allait à merveille. Et ça me donnait encore plus envie de déployer toutes mes capacités pour lui faire mordre la poussière. En toute amitié bien sûr. Evidemment pour Zigg, changer de personnage c’était une grosse erreur puisque j’étais en train de lui mettre la misère. Mais en même temps, ça lui évitait probablement de s’ennuyer. Sur le jeu du moins, puisque la conversation allait bon train. Le blond avait toujours un point de vue intéressant et informé sur toutes les situations. Et puis on pouvait parler de sujets sérieux, de sujets que les sorciers qui n’avaient jamais vécu dans le monde moldu ne connaissaient pas. Et surtout, c’était un sujet qui m’inquiétait.
Je l’écoutais avec attention. Et tout ce qu’il disait me semblait juste mais aussi terriblement inquiétant. Tellement que ça ne me donnait même pas envie de me réjouir de ma victoire. Au lieu de ça, je prenais une inspiration et poussais un long soupir. Mais comment est-on censé se sentir que la peur et la haine gouvernent le monde ?
«C’est vraiment ce qui m’inquiètes..»
Il suffisait de parler politique cinq minutes pour que je me sentes déjà un peu angoissé. Je passais une main dans mes cheveux hésitant un instant. Je regardais en arrière un instant. Les deux jeunes filles de tout à l’heure étaient encore occupées à discuter de je ne sais quoi en nous tournant le dos. C’était un peu risqué mais je me laissais aller à parler sincèrement à Terrence.
« “Protectionnisme” Je déteste ce mot. C’est une belle excuse pour être égoïste, égocentrique et ignorant. »
Je marquais une pause avant de poursuivre :
« Parfois j’ai vraiment l’impression qu’on fait un pas en avant et trois en arrière. On encourage les échanges scolaires mais aussi le protectionnisme magique. Le monde des sorciers utilise les mêmes outils, le même code vestimentaire et on a les mêmes valeurs qu’il y a 200 cents ans sous prétexte que “ il faut respecter la tradition”. Quand est-ce qu’on va arrêter d’avoir peur, de se cacher derrière cette excuse et avancer. Evoluer vers le sorcier moderne et oublier les chapeaux pointus ? »
Je m’arrêtais là, décidant de ne pas aller plus loin dans ma réflexion. J’étais quasiment sûr que Zigg avait son propre avis sur la question. J’essayais d’alléger la conversation en changeant le sujet :
« Mais bon. Désolé de me plaindre, c’est pas moi qui partage une salle commune avec des individus qui pensent sincèrement que des siècles de consanguinité font d’eux l’élite des sorciers. S’il te plaît n’écris pas que j’ai dit ça. »
J’esquissais un faible sourire en sa direction. Heureusement que Zigg savait se défendre et ignorer les idiots.
« Hey. Si on choisissait un personnage au hasard à chaque combat ? Ca équilibrerait les choses. »
Le contraste entre le jeu qui occupe leur main : taper, esquiver, comboter, taper… et leur sujet de discussion est saisissant. Il ne sait pas si les deux autres élèves présentes écoutent ce qu'ils racontent (et il s'en moque), mais il faut admettre que c'est assez paradoxal. Et intéressant. Donc ça lui plaît. Rief a pris le dessus sur le combat et c'est pas plus mal car ça demande au Serpentard de se concentrer plus encore et de faire appel à sa mémoire pour retrouver certains combos de Scorpion. Il lui en faut plus pour s'avouer vaincu… enfin, le croit-il.
La discussion leur fait évoquer des aspects de la société bien éloignés des murs de Poudlard, et rares doivent être les élèves au courant et capable de converser sur de tels sujets. Savent-ils seulement ce que veut dire le Brexit pour le poids que l'Union Européenne peut avoir dans la vie britannique, pour les sorciers ou les moldus. « Le libre-échange, la gestion des frontières, les lois économiques… autant d'éléments qui y sont liés et qui risquent d'être bouleversés avec une telle décision. L'UE a aussi beaucoup œuvré pour le rapprochement entre les communautés sorcières européennes et leur législation. Trop peu de sorciers le savent et s'y intéressent. »
Les propos du Serpentard semblent réveiller chez le préfet une certaine angoisse. Ce n'est pas la première fois que Terrence constate que l'autre jeune homme trahit parfois très facilement ses émotions. Mais d'une certaine manière… c'est pas plus mal de se dire qu'il a au moins parfaitement conscience des enjeux qui se jouent avec un tel vote. Il vaut mieux ça que le laxisme de bien des sorciers.
- Tu sais, le protectionnisme ça vaut pour tout… égoïste, égocentrique et ignorant, on dirait que tu parles de la clique des sang-purs anti-nés moldus. Les gens ont rapidement peur de ce qu'ils ne connaissent pas, et pour certains c'est mieux de haïr et de dénigrer plutôt qu'apprendre à connaître.
Ah, avec de telles paroles on peut résumer le monde, il se surprend à le penser d'ailleurs. Il n'est pas un idéaliste, au contraire, il a souvent un regard très pessimiste sur les choses, parce qu'en règle générale il est rare que la société aille dans le bon sens. Que ce soit à l'échelle mondiale ou même au simple niveau de Poudlard où l'intolérance la plus absurde persiste toujours malgré les siècles, parfois même entretenue par des professeurs. Ne se retrouve-t-il pas dans une maison dont le directeur tait difficilement son mépris des moldus ?
- Le monde sorcier ne parvient pas à se dégager de sa tradition. Trop de choses sont gérés par les sang-purs, trop nombreux sont ceux qui ne connaissent pas le monde moldu et refuse de le connaître. Et pourtant ils prennent des décisions qui ont un impact sur lui et sur tous les nés-moldus ou les sang-mêlés. Je suis d'accord avec toi qu'il y a encore bien du boulot, et je crains que c'est pas demain que ça va changer.
Tout en parlant, les deux joueurs poursuivent leur combat, mais il faut se faire une raison : prendre Scorpion était une décision risquée qui se solde… par un échec. Il perd le deuxième round et fait la moue, avant de se tourner vers le Serdaigle. « T'en fais pas, je suis le premier à le penser. Tous ne sont pas comme ça, mais beaucoup se contentent des discours pré-mâchés par leurs familles. Ils ne savent rien mais bon sang… qu'est-ce qu'ils parlent ! A croire que plus fort ils feront entendre leur venin mieux ils seront intégrés dans leur secte des cons. »
Rief a toujours des tournures de phrases très contrôlées et polies, mais ce n'est pas le cas de Terrence qui a tendance à appeler un chat un chat, et un con un con. Dans le cas des Serpentard, il y en a un sacré nombre, il faut dire. Il suffit de leur agiter un né-moldu sous les yeux et ils s'emballent avec des yeux brillants comme si c'était leur attraction du jour. Terrence a eu le droit à bien des traitements odieux de ce type, il a longuement répliqué avec acidité et mépris, et cela lui a fait récolter pas mal de coups et d'heures de colle, au début. Parce que les Serpentard ont aussi pour beaucoup un talent pour l'hypocrisie. Mais il s'est pas laissé démonter et aujourd'hui encore, il entend les railleries et les commentaires dans la salle commune, heureusement il y a des verts plus matures et d'autres nés-moldus ou sang-mêlés. Il ne se laisse pas faire et continuera ainsi autant qu'il le faudra. « De toute façon, à force j'aime bien être l'une des quelques voix de la Salle commune à ne pas aller dans leur sens. »
Alors que le jeu est revenu au menu de choix du personnage, Terrence fait craquer son épaule dans un geste de bras caractéristique avant de hocher la tête.
- Oh, tu veux jouer en random ? Ca me va. Et de sélectionner directement la case qui propose un choix aléatoire… qui le fait tomber sur Liu-Kang. Qui n'est pas du tout un de ses personnages fétiches.
Invité
Re: Finish Him !
06.06.16 13:02
Finish Him
En effet on ne pouvait pas dire que notre conversation relevait de la discussion occasionnelle de deux jeunes hommes devant un jeu de combat. Mais en même temps quand Terrence commençait à aborder des sujets d’actualité, il se faisait plus bavard que d’habitude. Donc j’imagine qu’il ne doit pas souvent avoir l’occasion d’entrer dans le vif du sujet avec les autres personnes qu’il daignait côtoyer. Quand il parlait, Terrence s’exprimait souvent avec une certaine neutralité qu’on attribue aux journalistes car ils ne dont qu’énoncer des faits. Cependant par moment, sa propre opinion transpirait, que ce soit de façon subtile ou au contraire plutôt explicite. Je constatais avec plaisir et soulagement qu’il partageait mon opinion. Je me sentais moins mal d’avoir osé m’ouvrir un peu à lui sur le coup, puisque ce sujet semblait l’animer plus que d’habitude. Je me disais aussi que peut-être que ce n’était pas un hasard si nous nous étions rapproché au fil du temps. La différence, c’est que moi, j’exprimais mon inquiétude, ce qui n’était pas le cas du blond qui se contentait d’énumérer des faits et de pointer du doigt à quel point c’était idiot et arrieré. Et il avait raison. La majorité des sorciers se contentaient de s’occuper des affaires de sorciers, un point c’est tout, réduisant la politique moldue à quelques balbutiements d’être inférieurs. Je hochais la tête positivement, me contentant de commenter son avis sur le protectionnisme avec une phrase qui semblait tout droit sortir de Star Wars
«L’ignorance mène à la peur et la peur mène à la haine.» J’étais assez bien placé pour le savoir. Certes, je n’étais pas né-moldu comme mon camarade, mais j’étais un sang-mêlé dans tous les sens du termes. La seule raison pour laquelle j’existais c’était parce que mon père, sorcier, était sorti de ce cercle vicieux. Il avait osé regarder vers l’extérieur, s’intéresser à l’inconnu. Et ma mère avait fait pareil. Romantique n’est-ce pas ? Et donc de cette union anti-tradition et protectionnisme, j’étais né. Pas étonnant que je partage leur vision des choses. Mais quelque part ça me rendait triste que les gens soient encore aussi cons. Après des centaines d’années, les sorciers et les moldus n’avaient toujours pas tiré de leçons de leurs erreurs.
Le Serpentard avait raison sur toute la ligne en ce qui concernait les sangs-purs. En plus de cela, il était le premier à subir leurs idioties. Mais le pire là dedans c’est qu’ils pensaient que c’était légitime et malheureusement le monde des sorciers avait tendance à leur donner raison. A quand un né-moldu comme ministre de la magie ?
« Les sangs-purs ont encore du pouvoir, certes, mais je ne m’en ferai pas trop. Leur pouvoir est en déclin, il y a de moins en moins de famille “pure” et ils se raccrochent à la seule chose qui les différencie des autres : la soi disant pureté de leur sang. Dans quelques générations, on n’en parlera plus. A un moment s’ils veulent survivre ils devront choisir entre le métissage, l’inceste ou l’extinction de leur lignée. »
C’était comme ça que je relativisais. Le nombre de famille à sang pur ne faisait que diminuer. Avec les générations futures on pouvait compter sur ceux qui ne se reproduiraient pas, ceux qui n’auront pas l’occasion de le faire, etc. Et il y aura de moins en moins de sang-pur et ils perdront la raison de leur soi-disant supériorité. C’était une guerre déjà gagnée. Il suffisait juste d’attendre. Mais l’ironie n’était perdue que je sois celui qui parle de métissage, moi avec mes yeux un peu bridés. Quand j’exprimais mon sentiment à propos du fait que ça devait être difficile d’être un né-moldu à Serpentard, mon interlocuteur répondit avec confiance quelque chose qui lui ressemblait bien. J’esquissais un sourire.
« Ca ne m’étonne pas. Je suis sûr que t’adores être dans l’opposition. Terrence Ziggler, contestataire professionnel. »
Mais Terrence et moi n’allions probablement pas changer le monde d’un coup de baguette magique, donc revenons aux choses sérieuses. Aléatoirement je tombais sur Sonya Blade. Je l’avais déjà jouée avant mais peu, si bien que je devrais réapprendre ses combos et que j’avais jamais utilisé sa fatalité. Mais bon, hein c’était fun aussi de taper sur n’importe quelle touche.
« Sonya Blade… prépare-toi à être emprisonné entre mes cuisses majestueuses ~ »
Puisque c’était la prise de Sonya. Une sorte de poirier, elle attrapait la tête de l’ennemi avec ses jambes avant de le retourner. Le début du combat était un peu chaotique, ça se voyait qu’on essayait de découvrir les bons combos du personnage et on manquait chacun beaucoup de coup ou dans mon cas, je passais mon temps à sauter pour retrouver le combo coup de pied sauté. Bref. Le combat prit plus de temps que d’habitude et du coup je brisais le silence avec une question :
«Et au fait, il est bien le club de duel ? J’avais pensé m’inscrire mais je ne suis pas sûr que ce soit fait pour moi. »
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