J'essayais de pas trop m'agiter sous son nez même si c'était difficile. C'est dommage qu'il ai peu eu l'air plus motivé ou enthousiaste ! J'avais une tonne de questions à lui poser mais j'étais certain de le noyer dans un flot de parole bien avant qu'il ai put ouvrir la bouche. Alors je me calme un minimum en braquant mes yeux plein d'étoile sur lui, attendant qu'il en dise un peu plus. Même juste un peu moi ça me va. Je sais pas pourquoi mais il avait quelque chose d'un peu triste dans le regard. De la tristesse, juste une seconde, et puis cet éclat noir, un peu effrayant que j'avais encore jamais vus. Peut être que c'était un sujet un peu sensible, pourtant il me répondait, et une fois de plus sa réponse avait quelque chose d'assez solennel, d'un peu démoralisante à croire qu'il essayait de noircir un peu l'image qu'on pouvait avoir des gens comme les Auror, les rendre juste plus humains. C'était bizarre, mais il avait peut être un peu raison, du moins en parti.
Des fois Alexis est un vrais mystère. Je donnerais beaucoup pour savoir ce qu'il a dans la tête dans des moments comme celui ci. Mais je me laissais pas abattre, pas tout de suite, j'étais décidé à le coller encore un peu et à lui tirer un peu de bonne humeur à travers ce voile noir.
« Ouais mais quand même. Protéger, servir.. c'est un peu des héro tu trouve pas ? Risquer sa vie pour celle des autres. J'sais pas, j'trouve ça ... Grave respectable, et classieux aussi. »
Une forme d’abnégation quoi. Franchement je pouvais pas m’empêcher d'avoir de l'admiration pour ces gens, mais ça c'est surtout parce que je suis nourris aux comics et aux histoire héroïques depuis que j'ai l'âge de lire. Alexis lui avait une vision plus terre à terre de la chose. Plus triste du coup, ça manquait assez de saveur et de couleurs.
« Puis si tu veux faire ça c'est quand même que y'a quelque chose qui te motive. Avoue... tu kifferais être un héro et tout. C'est pour ça que tu la joue mystérieux ? Ou y'a un truc que tu dis pas. »
Je plissais un peu les yeux en le fixant, souriant un peu trop comme a mon habitude alors que j'essayais de lui tirer les verres du nez. Je vais certainement me prendre un vent, ou un nouveau mur, mais je commençais à avoir assez de ressources pour les démolir un par un.
We are not what you think we are feat. Alexis J. Rothschild & Kieran Nails
Me fais pas chier, et tu n'auras aucune raison de crier - Alexis.
« Ouais mais quand même. Protéger, servir.. c'est un peu des héro tu trouve pas ? Risquer sa vie pour celle des autres. J'sais pas, j'trouve ça ... Grave respectable, et classieux aussi. »
Des héros ? Tu supposes qu'on pouvait les voir ainsi oui.
Peut-être que certains deviennent Auror juste pour pouvoir torturer légalement.
Tu lance cette idée à voix haute, sans réellement en avoir envie. Est-ce que tu parles de toi ? A vrai dire tu ne sais pas. Tu aimes étudier tout ses sorts, les connaître sur le bout des doigts, et l'idée que tu empêches des mages noirs de commettre des crimes. Mais en même temps, tu ressens une excitation, tout à faire étrange certes, à l'idée de pouvoir leur faire subir un traitement peut-être pire qu'une mort rapide.
« Puis si tu veux faire ça c'est quand même que y'a quelque chose qui te motive. Avoue... tu kifferais être un héro et tout. C'est pour ça que tu la joue mystérieux ? Ou y'a un truc que tu dis pas. »
Être un héros ? Tu te la joues mystérieux ? Non mais où allait-il pêcher ça ? Tu serres les dents et les poings, essayant de maitriser l'émotion en toi qui te disait de lui sauter dessus pour l'étrangler. Tu essayes de lui répondre d'un air neutre, mais ta colère dégouline de ta voix :
Ecoute-moi, la vie c'est pas une série télé. C'est pas rose. Arrête de te mêler des affaires des autres, tu me prends la tête à essayer de voir à quoi je pense. Si mon but dans la vie c'est de tuer quelqu'un, laisse-moi la paix ! Tout le monde n'a pas eu une vie facile, à embêter tout le monde, a se demander quel t-shirt on allait mettre demain pour plaire à Machine, ou se plaindre pour quelqu'un qui ne nous aime pas. Je ne me la joue pas mystérieux comme tu dis, je suis juste moi-même, si ça ne te convient pas dégage !
Sur ce, tu lui jette un regard meurtrier de tes yeux verts froids, et marche d'un pas rapide loin de ce type. Il était finalement comme tout le monde. Dès qu'il voit qu'une personne est différente, il critique, juge, et pose trop de questions. En quoi ça le regarde comment tu es ? En quoi ça l'intéresse de savoir si tu veux devenir Auror pour le plaisir de tuer des méchants ou juste faire le fier ? Il n'a pas besoin de savoir tout ça un point c'est tout !
Tu t'enfonces dans les couloirs du troisième étage, ne sachant pas où aller mais laissant tes pieds te guider. Les tableaux se foutent de toi, mais tu t'en fiches. Tu veux juste t'éloigner de ce clown toujours si joyeux et curieux.
Un sujet sensible visiblement. Par moment je me demandais bien ce qu'il pouvait avoir caché au fond de son crâne. Ses secrets. Toute cette noirceur qu'il semblait porter sur ses épaules. Il s'y drapait et semblait s'y complaire. C'était bizarre ouais, mais c'était surtout dommage. Je pensais qu'avec une autre discutions, j'aurais put en apprendre plus. Le cerner un peu mieux, le faire sourire aussi, oublier ce qui semblait l’accabler le temps d'un instant. En générale j'y arrive plutôt bien. Mais lui c'était un véritable mur d'acier. Froid. Incassable. Même cette histoire d'Auror avait l'air de l'affecter. Torturer légalement ? J'en perdais un instant mon sourire, posant un regard inquiet sur le grand blond à mes cotés. Ça sonnait un peu comme des aveux dans sa bouche et c'était pas tellement rassurant.
J'en reste silencieux. Il explose enfin. Il réagit à mes mots, à mon acharnement. Je crois que je regrettais un peu de l'avoir pousser à bout, même si c'est la première fois qu'il parlait autant. Qu'il se confiait. La colère le rend vulnérable, plus qu'il n'a l'air de le penser. Je suis resté là sous ses cris et ses menace, mémorisant chaque mots, chaque instants de cette conversation pour être certain de m'en souvenir. Il avait toujours cette rage dans le regard. « La vie n'est pas rose ». Je le savais, même si j'étais pas le plus à plaindre, j'avais conscience que la vie pouvait être plus difficile pour certains. Pour lui certainement, mais ça, je l'avais soupçonné dés le départ. Il a ce regard qu'on les gens blessé, tourmenté par la vie. Maintenant j'en était simplement certain.
« Attend ! »
Il me plante là. Comme ça dans un dernier regard noir. Je m'étais contenté de le regarder partir un instant. Le laissant calmer ses démons le temps d'encaisser moi même les émotions qu'avaient soulevé cette discussion. Il aimait pas sa vie. Du moins, il la trouvait injuste. Quelque chose est arrive. Quelque chose d'assez grave pour qu'il parle aussi facilement de vengeance et de mort. Franchement, c'était inquiétant et j'avais pas le cœur à le laisser partir comme ça. Alors je me suis levé pour le rejoindre, quitte à courir.
« Excuse moi ! Je voulais pas .. enfin.. te fâcher. c'était maladroit. C'est juste que tu t'obstine tellement à.. je sais pas.. repousser le monde.. que ça donne envie de savoir pourquoi ! ... excuse moi.. vraiment. »
Il marchait tellement vite que j'étais obliger de trottiner derrière lui sous le regard amusé des tableaux tout autour de nous. Parfois c'était compliqué d'avoir un peu de tranquillité ici... ironique c'est vrais.
We are not what you think we are feat. Alexis J. Rothschild & Kieran Nails
Me fais pas chier, et tu n'auras aucune raison de crier - Alexis.
Il te prend trop la tête. Toi d'habitude si froid, si calme et silencieux, tu as perdu ton calme face à un gamin trop curieux et bruyant. Il est juste l'opposé de toi, comment croit-il que vous pourrez vous entendre un jour ? Il te fait remonter des souvenirs et des choses que tu aurais préféré garder enfouies au fond de ton cœur. Tu t'en veux un peu d’avoir autant hurler, mais il fallait qu'il comprenne qu'il n'est pas le bienvenu dans ta vie privée. Tu n'en as parlé à personne. Seul ton oncle est au courant, et c'est bien assez. Étaler sa vie comme ça, ça te donne envie de vomir. Bien sûr que tu es sombre et pas amical. Est-ce que tu as déjà vu quelqu'un sourire à la vie et être insouciant comme Kieran Nails quand celle-ci t'a tout pris ? Tu n'aimes pas les idiots comme ça, qui t'agresse avec leur stupidité amicale, qui pense qu'un sourire remettra les gens heureux, comme dans le monde des bisounours et leurs pouvoirs de l'arc-en-ciel. Ce genre de personnes, qui passent leur temps à chercher des gens pour plaisanter, préférant les gens solitaires à faire chier comme des bêtes de foire. Dès que quelqu'un semble différent, il n'est pas normal. Allez faire chier des gens comme vous, tout de suite c'est moins drôle n'est-ce pas ? Le solitaire dans son coin, énigmatique et calme, pourquoi ne le laissez-vous pas tranquille ? Pourquoi vous mêlez-vous de la vie de tout le monde, est-ce qu'on vous pose des questions sur la vôtre ? A QUOI CA SERT, DE FAIRE CHIER QUELQU'UN QUI VOUS DIT CLAIREMENT QU'IL NE VEUT PAS VOUS VOIR ?!
Tu serres les poings, essayant de te calmer un minimum. Une jeune fille passe dans le couloirs, remarque ton visage déformé par la haine et fait un écart, pour t'éviter. Tu lui prête à peine attention, accoudée à la fenêtre du couloir du troisième étage. Tu respires par grand coup, portant ton regard sur le paysage qui se dévoile sous tes yeux. Le grand lac noir semble si calme, pourquoi n'irais-tu pas sous cette eau pour l'éternité ? Disparaître, ne pas laisser de trace. L'air frais de la saison te fait du bien, rafraîchit ton visage bouillant. Bientôt, tu recouvres un semblant de couleur normale, et reprend le contrôle de tes nerfs. Tu t'es trop emporté. Bien trop pour une simple dispute. Kieran avait touché des points sensibles. Le fait que tu veuilles devenir Auror, pas simplement pour venger tes parents, mais aussi pour la reconnaissance. Au fond, tu étais comme tout le monde, toi aussi tu veux être admiré, montrer que tu n'es plus l'enfant bagarreur et indécis d'avant.
« Excuse moi ! Je voulais pas .. enfin.. te fâcher. c'était maladroit. C'est juste que tu t'obstine tellement à.. je sais pas.. repousser le monde.. que ça donne envie de savoir pourquoi ! ... excuse moi.. vraiment. »
Le revoilà. Tu t'attends à reperdre le contrôle de tes émotions mais bizarrement, ses excuses semblent sincères et tu as l'impression d'être à des centaines de lieux de la scène.
C'est bon.
Tu penses être redevenu toi-même, le gars froid et neutre qui déambule dans les couloirs comme une âme en peine, le Serpentard raté. Tu aurais bien aimé allé dans cette maison. Mais apparemment, le Choipeaux avait choisi Poufsouffle en raison de tes capacités à travailler facilement. Enfin bon.
Si je repousse les gens, c'est que je n'aime pas les gens qui font semblant de s'intéresser à toi pour passer le temps. Et parce qu'avec mon avenir, mieux vaut ne pas me connaître.
Tu lui avoues en quelque sorte ton avenir que tu as toi-même tracé, cet avenir qui te semble si sombre et dans lequel tu te complaît pourtant. Mais tu ne veux pas en parler, c'est juste une raison pour toi de lui donner un argument pour te lâcher.
Peut être qu'il allait partir, détaler tel un lapin en proie à un prédateur. Se débarrasser de moi pour ne plus que je l’emmerde ou que je l’irrite en le suivant partout pour lui poser toutes sorte de questions et empiéter sur sa vie priver. Une habitude que je n'arrivais pas à perdre. Une manie, plus forte que moi et qui finit souvent par faire fuir les gens. Là, il avait l'air vraiment blessé, un peu trop remonté vis à vis de moi et de mes stalkages répétitifs. Pourtant j'essaie de me faire pardonner à l'aide de sourires et de « désolé ». Espérant qu'il soit un peu indulgent, ou simplement pas trop sévère.
Dans un soupir, il finit par s’arrêter pour se tourner vers moi. Toujours un peu sombre, peut être un peu blessé aussi. J'ose un sourire, un de plus, pour l'amadouer et le retenir quelques minutes de plus. Un jour je finirais bien par lui voler un sourire. Pour l'heure le Poufsouffle avait simplement des air d'âme en peine. Une âme mendiant de l'attention sans tellement le réaliser. Il parlait. Il me donnait même une raison au ténèbres dont il s’entoure. Il les justifiait, s'imaginant peut être que le monde apprendrait à s'en satisfaire. A ses yeux, les gens n'étaient que des menteurs, des manipulateurs. Tous faux. Masquant leurs désintérêt derrière des sourires. Peut être me voyait il ainsi. Il s'imagine sans doute que je faisais parti des faux. Faire semblant. Je savais pas faire moi.. Il allait vite le réaliser.
« Tu sais... tu peux pas obliger les gens à ne pas t'aimer. On est pas tous des type qui veulent passer le temps et faire semblant. Moi je fais pas semblant. Je suis simplement honnête, et je m’intéresse réellement à toi. Alors tu peux essayer de me faire fuir... mais j'aurais toujours envie de revenir... même si tu pense que t'en vaut pas la peine ou que ton avenir te prive d'amis ou.. juste de vivre ta vie normalement.»
Un autre sourire. Peut être le dernier pour aujourd'hui. Je ne voulais pas non plus qu'il finisse par me détester. Je vis pas très bien d'être haï des gens, surtout quand j'ai l'impression qu'on arrive enfin à mieux s'entendre. Ne pas tout ruiner, ne pas insister. Simplement laisser aller, revenir plus tard. Une autre fois, un autre jours, pour reprendre ou on s'était arrêter et oser briser ses limites une fois de plus. Lentement mais sûrement !
« Si tu veux que je te laisse dis le. Je pense que je t'ai assez embête... non ? Mais si tu veux que.. parler.. ou.. juste que je reste.. Alors je reste.. »
Pour une fois j'étais prêt à me plier à sa volonté quoi qu'il finisse par dire. Fallait en profiter pour une fois que je suis raisonnable !
We are not what you think we are feat. Alexis J. Rothschild & Kieran Nails
Me fais pas chier, et tu n'auras aucune raison de crier - Alexis.
« Tu sais... tu peux pas obliger les gens à ne pas t'aimer. On est pas tous des type qui veulent passer le temps et faire semblant. Moi je fais pas semblant. Je suis simplement honnête, et je m’intéresse réellement à toi. Alors tu peux essayer de me faire fuir... mais j'aurais toujours envie de revenir... même si tu pense que t'en vaut pas la peine ou que ton avenir te prive d'amis ou.. juste de vivre ta vie normalement.»
Tu le regarde déblatérer ton discours. ça puait tellement la sincérité que ça te donnait envie de vomir. Comment peut-il être intéressé par toi ? Qu'est-ce que tu as ? Rien ! Strictement rien ! Alors au lieu de baver de la merde, il ferait mieux de retourner jouer avec ses gentils petits amis mielleux. T'as vraiment envie de lui sortir ça, mais rien a faire, tu n'y arrives pas. Il est trop collant. Rien de ce que tu pourras dire le fera changer d'avis. ça te rassure en même temps, sans le savoir, tu es apprécié. Peut-être même que ça te fait plaisir ? Tu murmures un "merci" d'un air neutre, quelque peu triste, souhaitant juste disparaître au fond du néant.
« Si tu veux que je te laisse dis le. Je pense que je t'ai assez embête... non ? Mais si tu veux que.. parler.. ou.. juste que je reste.. Alors je reste.. »
Il te demandait ton avis. Pour la première fois, il avait l'air vraiment de se préoccuper de ce que toi tu pensais. Mais toi, te préoccupais-tu vraiment de ce qu'il ressentait lui ? Tu veux toujours t'enterrer et ne jamais ressortir, mais comme Kieran l'a dit, personne n'aime réellement vivre seul pour toujours. Tu réfléchis un instant, marquant une pause comme tu sais si bien le faire, mettant mal à l'aise la plupart des personnes qui te parlent. Pourtant, il sourit toujours. Malgré tout ce qui s'est passé tout à l'heure, il sourit, comme quand il t'a présenté son château de livres.
Je préfère rester seul pour aujourd'hui, si tu n'y vois pas d'inconvénient.
Tu commences à tourner les talons, souhaitant retourner dans la salle commune. Puis après quelques pas, tu te retournes, et adresses un faible sourire narquois, contrastant avec tes yeux glacés et vide :
A la prochaine.
Tu lui laisses une chance de le connaître, tu espères ne pas te tromper. Après tout, pourquoi le détester tout de suite, si ta phrase à toi est "ne juge pas les autres avant de les connaître" ? Applique la cette fois-ci, tu verras plus tard si tu devrais être déçu ou non.
Accueil
1, 2
