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 Échange de bons procédés. (Cyrian)

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Isaac de Ghulle


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Isaac de Ghulle





Échange de bons procédés. (Cyrian)
11.11.16 21:35

Ces derniers mois, Isaac n'avait jamais été aussi heureux que le jour où il avait reçu une invitation d'un centre de recherche sorcier en histoire à un colloque portant sur la difficile et ingrate question de la fiabilité des sources historiques protégées par un sortilège. Question ô combien importante pour la recherche, puisque depuis des années, les historiens se déchiraient si un sort se contentait de protéger un document ou le réécrivait un peu pour éviter que des yeux indésirables n'en découvrent le secret. Question ô combien stupide pour les autres, surtout ceux qui savaient très bien que le sujet étudié comptait moins que la possibilité de mener un débat musclé et grandiloquent contre ses adversaires appartenant à une autre école historique. Isaac le disait d'ailleurs souvent à ses élèves, même s'ils n'écoutaient jamais : lorsque deux grandes thèses historiques radicalement opposées s'affrontaient, la vérité était toujours entre les deux, mais les protagonistes aimaient bien se disputer sur le sujet, ça faisait un peu d'animation, aussi bien pour les participants que pour ceux qui y assistaient - et qui y comprenaient quelque chose.
En bref, la possibilité d'un débat historique stérile mais éclatant alléchait Isaac plus sûrement qu'un bon plat pour une personne qui n'a rien mangé depuis une semaine. Il était impensable de ne pas se rendre à ce colloque. On s'ennuyait tellement à Poudlard : il ne s'y passait rien d'intéressant. Pas de stimulation intellectuelle, rien : Isaac y mourait d'ennui tous les jours. Il n'en fallait pas plus pour le convaincre qu'il devait y aller.
Mais un problème de taille se posait à Isaac : le colloque s'étalait sur plusieurs jours, et la conférence à laquelle il souhaitait assister se déroulait comme par hasard la journée où il devait assurer le plus de cours. Cela n'étonnait pas vraiment Isaac : il savait que sa dose de chance était relativement limitée, et se trouver libre au moment de la conférence était du domaine de l'impossible. Isaac devait donc faire le choix difficile d'assister à la conférence ou de faire cours. Si le premier lui donnait sacrément envie, le second était appelé par son sens du devoir professoral bien trop développé. Mais quel genre de prof serait-il s'il n'assurait pas ses cours parce qu'il allait s'amuser à un colloque ? Ce serait honteux. Il ne pouvait pas s'absenter par plaisir : il détruirait le modèle qu'il s'efforçait d'être pour ses élèves. Sans compter que ces derniers ne seraient que trop contents de pouvoir échapper à sa leçon, une idée qui, bizarrement, contrariait Isaac. Sans doute parce qu'ils manquaient clairement de respect envers une discipline aussi noble que l'histoire et qu'un tel comportement était on ne peut plus impardonnable.
À force de se triturer l'esprit, une idée finit par germer dans l'esprit d'Isaac. N'y avait-il pas un moyen d'aller au colloque sans prendre du retard dans son enseignement ? Oui, il y en avait un, et ce moyen s'appelait le remplacement. En clair, demander à l'un de ses collègues de bien vouloir assurer ses cours à sa place, en lui donnant ses notes et en lui garantissant la contre-partie de son choix, puisque l'historien se rendait bien compte de la faveur colossale qu'il demandait. L'idée avait parue dans un premier temps irréalisable : aucun de ses collègues n'était digne d'une telle tâche, mieux valait donc abandonner le projet. Mais, peut-être parce qu'Isaac se montrait têtu avec lui-même, ou peut-être parce qu'il y avait en fin de compte bien un professeur qu'il estimait suffisamment pour lui demander de le remplacer, Isaac se décida à mettre son projet à exécution.

Vêtu de son plus beau costume - une chemise si blanche qu'elle faisait mal aux yeux, un somptueux nœud papillon pourpre, un pantalon noir parfaitement repassé et des chaussures sans lacets, puisqu'il se sentait mal à l'aise avec tous les objets dont la forme lui rappelait un peu trop celle des serpents, il s'en alla frapper respectueusement au bureau  de son collègue en se préparant mentalement. Lorsque la porte s'ouvrit, Isaac offrit à l'autre professeur un sourire poli presque joyeux.

« Cyrian, mon cher ami, quel soulagement que de vous retrouver en votre office ! Permettez-vous que j'entre discuter  de quelque affaire importante avec vous ? »

Isaac se sentait plutôt proche de Cyrian, qui jusque là, lui avait paru plutôt réceptif à l'histoire. En tout cas, il ne se plaignait pas lorsque l'historien se lançait dans un récit barbant d'une anecdote tout sauf amusante. Isaac avait donc suffisamment de respect pour lui pour se montrer familier - oui, ce comportement-là, c'est quand il est familier, on ne dirait pas.
Mais il n'allait pas se montrer familier au point de faire irruption comme un sauvage dans son bureau : Isaac avait tout de même un peu de savoir-vivre...
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Cyrian Aefferden


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Cyrian Aefferden





Re: Échange de bons procédés. (Cyrian)
18.11.16 0:05

J’ai déposé des clématites de soie noire sur mon bureau et sur le grand buffet près de la porte, des bonbons à la capucine. J’ai déposé mes espoirs autour de moi, dans une salle qui sent le vieux plâtre fatigué et le bois de chêne grège usé. Et en ce jour, comme les autres jours, j’ai attendu l’heure violette, celle qui conduit le bleu du jour vers le rouge du soir, pour tracer mes pensées à la craie blanche sur les grands tableaux noirs.

On frappe à la porte.

La surprise me fait lâcher la craie. Dans la gouttière d’aluminium, elle fait voler quelques grains de poussière blanche.

Peu de personnes me rendent visite dans la salle de classe à la fin des cours. La fatigue distend les volontés et je dois le reconnaître, certaines personnalités adolescentes ont besoin de volonté pour me parler. Il y a trop de glace et de pierre autour de mes mots, m’a-t-on dit. Pour les cours, la chose est confortable. Nos âges sont parfois si proches que nous sommes plus des frères (ou des amants ?) que des enseignants. Et la proximité vive, la promiscuité rapide, n’ont rien pour me plaire. Même si… Pour certaines situations, la chose est embarrassante.

Je frotte mes mains l’une contre l’autre. La poussière tombe de mes mains. Ma peau se débarrasse de la blancheur de mes pensées.

La porte s’ouvre sur Isaac. Professeur d’histoire, tout habillé de blanc, de pourpre et de noir. Tout habillé des tonalités d’un professeur et de vie.

Je souris.

La couleur sang va bien à Isaac… Le sourire presqu’humain aussi.

« Cyrian, mon cher ami, quel soulagement que de vous retrouver en votre office ! Permettez-vous que j'entre discuter de quelque affaire importante avec vous ? »
- Isaac… Avec plaisir.

Lentement, j’ouvre la porte grand. Les gonds huilés sont silencieux. Faire entrer Isaac a la nostalgie des cotonnades d’Egypte et de l’amidon ancien, comme lorsqu’enfant curieux, je soulevais le couvercle des vielles boites à bijoux d’argent de ma belle-mère ou lorsque je cherchais les lettres d’amour défraichies de mon père dans les tiroirs sombres de notre secrétaire en acajou.

Isaac… Isaac est un Lancelot éternel condamné à la solitude des amoureux de Guenièvre. Il se donne à l’Histoire avec une passion sans faille, pérenne et isolatrice. Quelle femme peut se vanter d’avoir à ce point séduit un homme de ses seuls yeux invisibles ?

Je tends la main vers mon bureau. Je lui présente mon fauteuil vert.

D’Isaac, je n’ai que des souvenirs de mots passionnés et d’éther silencieux autour de ses mots.

Je déplace une chaise pour m’assoir à ses côtés. Je fais le moins de bruit possible.

D’Isaac, je retiens des heures d’affection pour l’Histoire, exprimée sans retenue et sans me voir. J’ai été invisible pour Isaac et probablement le serai-je encore. Peut-être même n’ai-je été pour son cœur ardent qu’un prétexte pour déverser son trop-plein de sentiment. Que m’importe. L’amour est beau. L’amour mérite les beaux des silences et les tendres encouragements.

- Que puis-je pour vous ?
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Isaac de Ghulle


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Isaac de Ghulle





Re: Échange de bons procédés. (Cyrian)
20.11.16 14:47

Peu de personnes étaient capables de sourire en voyant Isaac sur le seuil de leur porte. Soyons honnêtes, le professeur, perdu dans son monde, avait une échelle de valeurs bien particulière qui ne plaisait pas à tout le monde et qui avait tendance à le placer aux dessus des autres. Mais Cyrian, lui, souriait de le voir, ce qui prouvait qu'il ressentait bien de l'amitié à l'égard d'Isaac. C'était normal, il s'intéressait à l'histoire, il ne pouvait donc que bien s'entendre avec celui qui s'occupait de cette matière. L'idée que cette relation pût être construite sur une illusion, celle d'une totale réception de Cyrian à ses propos, ne lui avait pas effleuré l'esprit. C'était impensable, inconcevable, tout simplement insupportable. Isaac se faisait un honneur de ne pas se laisser tromper par de fausses apparences. Il était l'historien, celui qui voyait la vérité derrière les masques des hommes du passé. Il aurait dû connaître ses semblables.
Isaac s'installa sur le fauteuil vert que lui proposait Cyrian, tandis que son collègue s'installait en silence à côté de lui. La discrétion inhérente à Cyrian avait toujours impressionné un Isaac un peu maladroit. Il se fondait dans le décor avec efficacité et semblait incapable d'élever la voix pour exprimer ses opinions. Isaac pensait le traiter avec délicatesse, le laisser s'exprimer puisqu'il n'imposerait pas sa parole de lui-même, et donc le connaître mieux que les autres. Il ne se rendait pas compte que l'effacement de Cyrian était bien plus complet que cela, qu'il portait également sur ses véritables sentiments, et qu'il n'était pas aussi réceptif qu'Isaac l'aurait voulu.

« Merci, commença Isaac par respect pour son collègue. C'est toujours un plaisir de vous rendre visite, vous avez un talent pour accueillir vos hôtes. »

Le compliment était sincère et chaleureux : Isaac se sentait toujours bien reçu chez Cyrian. Les autres lui apparaissaient toujours plus rustres.

« Dites-moi, vous ai-je parlé de la Société des Historiens de la Magie, la SHM ? Une bande d'illuminés, de mon point, qui a cependant quelques très bonnes idées, ou à défaut quelques bonnes intuitions. »

Isaac était persuadé avoir déjà parlé des centres de recherche historiques et des autres associations d'historiens, tant du côté moldu que du côté sorcier, mais il y en avait un tel nombre, avec des noms se ressemblant, que Cyrian pouvait les avoir oubliés. Isaac crut donc bon de lui rappeler ce qu'était cette SHM.

« Ce sont notamment eux qui travaillent sur la relation entre les sources et la magie, mais aussi ceux qui ont critiqué le plus durement ma thèse, sous prétexte que je ne faisais pas assez référence aux dépôts d'archives qu'ils contrôlent. Ridicule, un exemple parfait de conflit entre laboratoires de recherche, mais enfin, nous avons su calmer le jeu depuis et je crois que l'on peut dire que nous sommes désormais en aussi bons termes qu'il est possible de l'être. Enfin, vous voyez qui c'est ? »

Comme à son habitude, Isaac s'était laissé emporté par ses paroles, si heureux de pouvoir parler de sa dispute avec la SHM avec la seule personne de tout Poudlard susceptible de le comprendre. On ne pouvait cependant toujours garder pour soi ses idées : exprimer ce que l'on ressentait était essentiel pour l'équilibre psychologique d'une personne. Sachant cela, Isaac ne se privait pas, au risque de faire du mal à Cyrian de la sorte.
Pourtant, il ne l'oubliait pas totalement. Ses yeux avaient fait le tour rapide de la pièce pendant qu'il parlait, habitude qu'il avait du mal à perdre malgré ses efforts pour fixer son interlocuteur du regard lorsqu'il lui parlait. De tous les bureaux de Poudlard, celui de Cyrian était assurément l'un des mieux décorés. Des fleurs fraiches avaient été déposées sur le bureau :

« Je vois que vous avez toujours le même talent pour la décoration, commenta Isaac. Quel nom pour ces délicates créatures ? » demanda-t-il en désignant les clématites du doigt.
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Re: Échange de bons procédés. (Cyrian)

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