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 Souvenirs, sale gueule et pédagogie [PV Caelum]

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Cyrian Aefferden


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Cyrian Aefferden





Souvenirs, sale gueule et pédagogie [PV Caelum]
03.11.16 23:24

Caelum Bones. Le nom m’évoque un demi-gris demi-mauve, comme tous les souvenirs qui se raccrochent à Lou (toujours elle).

Caelum Bones… Collègue direct d’occultisme, m’a-t-on dit. La gueule jadis belle, aujourd’hui détruite (par quoi ? Je l’ignore). J’en suis resté la mémoire bée.

Le Caelum Bones que je connais ? Peu probable.

Caelum Bones, le mien, mon demi-gris demi-mauve, est un des meubles souvenirs de ma vie. Une de ces personnes qu’on croise tellement souvent qu’on en finit par s’y habituer sans même rien connaitre de sa vie à elle (à lui).

Caelum Bones, mon CB, était un étudiant de mon âge, de mon année. Cheveux foncés, yeux foncés (moins que les miens). Maison verte. Pas les mêmes ambitions ni la même énergie mais qu’importe quand on est jeune. Puis même parcours. Auror. A nouveau, pas les mêmes ambitions ni la même énergie mais à nouveau qu’importe. Lui aimait (ou semblait aimer, je ne sais plus) la brillance partout dans ses actions, brillance destinée pour un peu tout le monde. Son style de carrière : allant et paillettes. Moi je voulais briller pour Lou et les autres je m’en foutais. Mon style de carrière : cosy et c’est tout.

Il y a deux ans, j’ai été arrêté. De lui aucune nouvelle (n’en ai jamais cherché). Après tout, lui auror, moi accusé… Donc je l’ai détesté par haine interposée. Depuis la mort de Lou, je déteste tous les aurors, tous les systèmes supposés nous aider – bah…

Si je revoyais Caelum Bones… Ah, je ne sais. Ferais-je semblant ? Je ne sais. De toute façon.

Caelum Bones, je crois que Lou l’aimait sur le bout du cœur. De loin, comme ça, pour dire. Il avait eu sa photo dans un magazine (pas certain) et il était bien pratique de le trouver attirant au moins pour avoir un sujet de conversation croustillant avec les copines. C’est comme ça que je le voyais et ça m’arrangeait de ne pas le voir autrement (la jalousie, la vraie, pas la feinte, est un aveu de beaucoup trop de choses). Une belle gueule pour mon meuble souvenir, ça m’allait tant que le meuble souvenir restait loin de Lou.

Aujourd’hui ici. De guerre jamais menée déjà las. J’ai décidé de ne pas en vouloir à Caelum Bones d’avoir plu à Lou (grand seigneur que je suis). En contrepartie, je le déteste parce qu’il est auror. Ma générosité a ses limites, surtout quand elle concerne un type que je ne reverrai jamais.

Je m’apprête à frapper à la porte de mon collègue. On m’a dit « Oh prenez bien soin de frapper avant d’entrer. » Pourquoi ? On ne me l’a pas dit. J’imagine le pire. Le gars fait des expériences, les gars fait exploser son bureau. Le gars fricote avec la secrétaire, la prend sur son bureau. Le gars lit des magazines pornos, se soulage sous son bureau. Je soupire.

Frappons.

Toc toc. Toc.

Pour être sûr que.

- Professeur Bones, c’est le professeur Aefferden ici. J’aimerais vous parlez du contrat pédagogique de Poudlard et du programme. Bref, j’aimerais travailler avec vous.

Ma voix deux tons plus haut que la normale. J’ai de ma voix plein la gorge, plein la glotte et le cœur qui remonte aussi, légèrement, côté sternum. Toujours cette angoisse perméable, de cuir tendre, d’humeur rance, devant des inconnus.

Je m’écarte de la porte. Si elle venait à exploser… Deux pas en arrière, silencieusement menés. Deux pas, pas suffisants en cas d’explosion mais plus de pas seraient de trop si je ne veux pas passer pour un type bizarre dès le premier coup d’œil.

Et j’attends.
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Caelum D. Bones


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Re: Souvenirs, sale gueule et pédagogie [PV Caelum]
06.11.16 18:44

Pédagogie, mon cul
Je lève le nez en l’air. Affalé sur le canapé, j’attendais en inspectant les magasines d’un air dédaigneux. Attendre. Se traîner en salle de classe. Revenir. Attendre. Chasser les intrus. Retourner encore en classe. Repartir pour attendre l’heure du repas. Attendre c’est combler l’ennui ou profiter de ce temps offert pour le dédier entièrement à la glande. J’ai donc décidé de ne pas m’ennuyer. À la place je glandouille sévère. Et pourtant j’ai des trucs à préparer. Des sales tours pour bien commencer l’année, des excuses à trouver pour toutes les fois où je serai en retard et je sais déjà qu’il y aura même des fois où ça sera trop chiant de se lever.

Trois coup à la porte. Je décide d’ignorer. Encore un mouflet qui n’a toujours pas compris que c’était pas une garderie ici. Peut-être qu’il faudrait que j’achète de quoi décorer un peu plus l’endroit. Pourtant avec les menottes en fer dans le coin, je pensais frapper un grand coup dans leur esprit. Mieux qu’un panneau « keep out » sur le devant de ma porte.  Je tourne la page d’un coup de baguette pour lire un article sur certaines pratiques exotiques en Asie. Mais la voix étouffée qui me parvient me fait grogner et perdre ma concentration. Mon magasine me tombe sur la tronche je le récupère et me relève pour le balancer sur le sofa.

J’avance pour aller ouvrir la porte, la baguette remisée dans un étui accroché à la ceinture. Je fronce les sourcils n’ayant aucune espèce d’idée concernant le fameux contrat pédagogique dont il voulait me parler. Pédagogie étant un mot trop inadéquat si j’entrais dans l’équation. Parce que ma pédagogie se résumait à : « Essayez de pas crever. Et de m’énerver. Mais ça renvoie à la même idée: La mort. Bienvenue en Occultisme. » Et d’après-moi il ne venait pas parler de châtiments marrants à infliger. Non. Ça avait pas l’air d’être le genre de la maison.

Le nom me disait quelque chose. Forcément. Un nom comme ça, on le retient, surtout quand on se dit que le travail ça rapproche un truc comme ça. Surtout quand tu risques ta vie et que tu seras peut-être amené à confier ta vie à quelqu’un que tu connais juste de nom. Donc Aefferden on retient, parce que ça ressemble à un nom de fée clochette et que c’était marrant comme blague de bureau, avant que quelqu’un te dise d’arrêter de te ronger, tout ça à cause des os du nom. Savoir rire, c’était important parce que dans le métier tu sais pas trop si tu vas revenir en vie la prochaine fois ça pouvait te sauver de la dépression magique. Lui il est en vie, mais forcément y’a quelque chose qui cloche. Sinon il serait pas ici. Devant ma porte. Je l’ouvre.

 « Tu peux entrer et refermer la porte derrière toi. » Je vais me vautrer de nouveau sur mon canapé. « Fais comme chez toi, surtout. » J’ai pas de rafraîchissement à proposer, ni de petits gâteaux, parce qu’il faudrait pas que l’endroit devienne hospitalier.  « Alors. Travailler avec moi, hein ? » Je lève la tête pour le fixer.  « En voilà une drôle d’idée. »
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Cyrian Aefferden


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Cyrian Aefferden





Re: Souvenirs, sale gueule et pédagogie [PV Caelum]
13.11.16 22:28

« Tu peux entrer et refermer la porte derrière toi. »

J’ai reconnu sa voix avant le reste. Avant sa silhouette, avant ses gestes. J’ai reconnu sa voix, sa façon de moduler la familiarité, de laisser transparaitre son habitude de la décision. J’ai reconnu sa voix et à elle seule, cette voix m’a percuté le poitrail, m’a expiré le son comme un coup de poing, m’a extrait ma voix, ma propre voix que je n’avais pas voulu reconnaitre et qui m’avait mis en garde contre la rencontre, sa voix a exhumé ma voix qui n’a pu dire que ça.

- Dick ?!

Dick… Son second prénom. Son étrange second prénom. Une chimère d’injure et de moquerie et de fantaisie et de familiarité et de connaissance que nous nous partagions. « Dick » mettait de l’humour entre nous, même entre ceux qui le connaissaient moins, peu importait la relation. « Dick » comme une claque ondulatoire, rapide et nette, là où « Caelum » mettait la distance, le sérieux, la réalité. « Dick », je le prononçais comme ça, entre le palais indifférent et la langue molle à force de le prononcer. « Dick », ça venait spontanément, facilement, parce que je le connaissais… Et je l’ai encore connu, après, auror, collègue… Toujours ce « Dick » ce second prénom que nous faisions passer en premier.
Il le voulait. Nous le disions.

Je ne peux plus le dire.
Plus de la même façon.
« Dick »… Auror.
Détesté par translation sentimentale.

Il s’assied dans le canapé. Toute sa masse – dix centimètres de plus que moi et quelque chose comme quinze kilos de plus – bruyamment, sourdement, dans le sofa.

« Fais comme chez toi, surtout. »

J’ai envie de dire « mouais ».

Mais ma voix, cette voix énucléée par surprise, par haine, par dégoût, par dépit, par…

- …

Ma voix reste en suspension.

Il est brûlé.

J’ai la bouche ouverte. J’ai son feu dans la bouche, dans la gorge, dans les cordes vocales. J’ai le système respiratoire bloqué, enraillé, dissocié, incapable d’émettre un son, une voyelle, une seule petite malheureuse consonne.
J’ai les paupières épinglées par mes cils qui s’enfoncent dans ma chair, dans ma cornée, dans mes globes. J’ai de ses cicatrices plein les yeux, plein les rétines. Ses cicatrices envahissent mon visage, mon crâne, ma vue. Je ne vois que ça, ses cicatrices, ses blessures par feu.

Comme Lou.



Est-ce bien Dick ?

« Alors. Travailler avec moi, hein ? »« En voilà une drôle d’idée. »

Sa question.
Je ferme la bouche.
Je m’assieds devant lui.
Mes feuilles de papier dans les mains.

J’ai le masque des conventions. Un masque gravé par des années de vie familiale chaotique puis par des années d’entrainement intensif puis par… Oh je ne veux le dire. J’ai les conventions en bouclier contre ses blessures. Et les conventions en apaisement de mes angoisses. J’ai les conventions en instinct et en spontanéité – belle spontanéité, en réalité… - J’ai les conventions en habit de prêtre et de diable muet.

- Nos étudiants suivant un cursus de trois ans…

Et je m’y accroche, à ces conventions, à cette logique, et je m’y repose, sur mon masque de conventions, de logique, et je n’y puis rien, et je ne sais rien y faire, rien, rien d’autre que de laisser les conventions parler pour moi, sans moi, de ma voix blanche, les conventions ont volé ma voix et les conventions me dictent la logique neutre, les sons sans émotion.

- … je pense qu’il est préférable de voir avec toi…

Je m’entends parler, j’entends ma voix, je n’ose pas lever les yeux vers lui.

Et je me vois voir. Et je ne vois pas le reste.
Dans mes mains, il y a pourtant des feuilles manuscrites préparées – je m’en souviens.
Je ne vois rien.
Je vois blanc.
Et dans ce blanc, il y a ses cicatrices et ses blessures et la peau de Lou.

- … ce que les étudiants ont déjà vu les deux années précédentes…

Je vois blanc.
J’ai un blanc.

Je ne m’entends plus.
Je ne vois plus.

Je cille.
Quelque chose a changé.
Ma peau m’appelle.
La peau de mes doigts.

Les papiers sont à terre.
Depuis quand sont-ils tombés ?

Je lève la tête vers Dick. Mais de ce Dick, je ne vois qu’une version modifiée. Est-ce encore Dick ?

- Je vais arrêter de faire semblant…

Je pose mon regard sur la joue labourée. La plus meurtrie. La plus différente. Celle qui ressemble le plus à la peau de Lou avant qu’elle ne meure. Je n’ose pas regarder ses yeux. Ses yeux ont-ils changé ? On dit que les miens ont changé. On dit que les événements ne laissent aucun regard intact. On dit que les iris suintent de leurs âmes. On dit que… On dit tellement de choses…

- Que s’est-il passé ?

Alors je le regarde quand même. Ou plutôt j’ose regarder ses yeux. Ses yeux ont-ils brûlé ? Ses yeux ont-ils muté? Je le regarde et je sais en regardant ses yeux que je ne peux plus l’appeler « Dick ». Plus de la même façon. Plus avec la légèreté des vieilles connaissances qui pensent que vous serez là pour les vingt années à venir encore. Plus avec l’humour des hommes qui pensent qu’ils connaissent tout de vous – parce que je sais que je ne le connais plus et je sais, au fond, que je le regarde avec mes yeux opaques, sombres et mats, vides comme des univers noirs qui ne savent que faire devant une planète qu’ils ne reconnaissent plus.
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Re: Souvenirs, sale gueule et pédagogie [PV Caelum]

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