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 ce qu'on entend dans la bouche d'ombre, (rosabel)

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Amaelio Arwystl


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Amaelio Arwystl





ce qu'on entend dans la bouche d'ombre, (rosabel)
15.01.17 23:05


with your mercury mouth
Il jetait un œil sur les pénombres suintantes écrasées contre les murs séculaires, prêtait une narine aux senteurs infectes qui remontaient du sol, soulevées par l'humidité biliaire qui s'écoulait sous ses pas comme dans un estomac gigantesque, et se disait avec une ferveur grandissante qu'il n'aurait jamais dû venir.

Ce qui restait de lumière devenait au crasseux contact de la pierre la raclure d'un beurre ranci. Elle pénétrait lâchement dans les bas-ventres de Poudlard par de toutes petites interstices de pourriture qui revenaient de l'entrée, laissait tout juste assez pour entrapercevoir, rien pour distinguer la couleur, et beaucoup pour être effrayé. Elle passait une main abjecte sur le visage d'Amaelio et le transformait en cadavre. Elle s'étalait comme une chevelure sur les surfaces rocheuses et éclairait un crachin acide qui sortait d'entre les fentes les plus étroites.

La dernière fois où il avait perdu sa baguette magique remontait à finalement une dizaine de jours, l'avant dernière à dix-huit, l'avant-avant dernière à vingt-sept, et un impitoyable karma l'avait à chaque fois fait reparaître dans des endroits évolutivement plus immondes où il se rappelait ne jamais être allé. La berge boueuse du lac noir s'était muée en fond du collecteur principal des toilettes féminines, suite logique des égouts de Pré-au-Lard. Cette fois-ci, il avait fièrement anticipé la probable tournure des choses, et l'immonde cloaque qu'étaient les cachots l'attestaient avec la froideur et le complet noir des jours non-spéciaux.

Son talon bouscula une eau sale qui éclaboussa le bas de son pantalon, sa cheville nue suivant l'ourlet en jean frôla un corps mou et griffu, savamment déposé là pour le faire intensément frémir. Il bifurqua au détour d'un couloir et l'obscurité s'abattit sur ses épaules avec le fracas d'un pilon. Il respira un air qui était toute la nausée du monde et s'accroupit en scrutant le sol d'un œil en fente.

« Lumos Maxima. »
Ce qui lui répondit fut un écho tranché de sa propre voix, qui transformerait tout en monologue ironique. Une rationnelle et judicieuse entité intérieure pointait la sortie d'un doigt de bon conseil ; il s'avança d'un pas accusant l'irrégularité du pavé. Il manqua la chute, tendit la main devant lui, rencontra d'immenses barres de fer qui délaissèrent un baiser de rouille au bout de ses doigts.

Un élan d'inspiration venu de nulle part en même temps qu'un nouveau pas vers l'avant, lui fit prédire, avec une précision divinatoire, une tournure follement inexcitante et désagréable que prendrait potentiellement l'actuelle situation. Il sentait détremper dans quel fond de sa cervelle, dans quel élixir organique et immonde, une vague inquiétude qu'il chassait d'un revers de main nerveux — un grincement atroce retentit avec le tranchant d'un hurlement de douleur, amorçant un claquement métallique et sonore, et long dans l'espace comme une promesse sardonique.

Le haut de son torse se plia en deux, le souffle lui manqua, lui manqua de tomber, tomba comme une pierre, avec le sifflement d'un malade. Il resta de peur, une stupéfaction s'appesantit sur lui et sur le monde, et le mordit jusqu'au sang, « Qui ? Il chercha un air neuf et de soutien, mais celui qui était là était inspiré et revidé depuis le début absolu de tous les temps. Sa rotule claqua comme un rire lorsqu'il se retourna, sur le point d'appui branlant d'un talon détrempé.
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Militant contre les Dragons à Poudlard & Préfète & Sigma
Rosabel Northrop


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Rosabel Northrop





Re: ce qu'on entend dans la bouche d'ombre, (rosabel)
21.01.17 0:15

ce qu'on entend dans la bouche d'ombre
Amaelio & Rosabel
In restless dreams I walked alone
Narrow streets of cobblestone
'Neath the halo of a street lamp
I turned my collar to the cold and damp

Sa main enveloppée dans une dentelle noire monta avec lenteur une cigarette qui vint se loger tout contre le bordeaux de ses lippes. Enflammant l’objet d’un baiser, quelques braises soulignèrent les commissures, ses bajoues, ce tout absolument mesquin qui paraissait jaillir de l’obscurité. Les barreaux quadrillaient encore sa figure, sa bouche comme une cheminée infernale soufflait dans l’air sa fumée opaque et grise qui, se brisant contre la rouille de la grille se séparait en un brouillard épais s’infiltrant au centre même de ce noyau d’humidité, cette caverne rongée par la vieille pierre et ses crevasses infectes, ses secrets centenaires qui se noyaient sous les fondations. Décadence. Dans le creux de son cou, une touche de Chanel, luxure parmi les relents de pourriture, petite mélodie dans un océan de noirceur qui sonnait l’arrivée de Perséphone dans ses domaines infernaux.

Semblable à une menace latente, Rosabel guettait à la manière d’une ombre recluse, sa robe noire fondue dans la pénombre, écrasant sa majesté pour mieux la révéler ensuite à cette proie, cette pauvre âme damnée si injustement piégée, capturée seulement pour que rejaillissent sur l’épiderme lacté les caresses obscures du visage de Rosabel, ses regards dévoreurs. Sa froideur, sa stature ; un fascinant en elle qui rejoignait pourtant trop bien ces reflets d’égouttures sur les parois. Rendant à sa gloire déjà connue des mondanités un sacre de plus, un de trop dans ce royaume souterrain rongé par l’insoutenable, qui glaça encore son propre sang.

Mais il n’y avait aucune excitation, aucune satisfaction devant ce misérable tableau. Seulement une cruauté silencieuse qui ne s’amusait pas. Qui. Les braises chutèrent comme unique réponse, se muant en cendres dans leur agonie la plus vive.

Elle le trouva repoussant. De cette façon qu’il avait de se tenir, le corps comme sur le point de se déchirer en deux ; elle l’avait connu d’une beauté plus fragile, plus sensible. Mais l’obscurité dans ce qu’elle avait de dégradante révélait les secrets les plus enfouis. Ainsi la beauté, la grâce tendaient vers leur exacte opposée. Il se fanait. Si précieux, si faible, emmuré derrière cette stupeur sursautée. Elle le trouva si pauvre tandis que d’autres l’auraient trouvé si riche, si riche de cette poésie qui semblait l’habiter seulement pour combler ce qu’elle prenait pour un vide. Mais elle ne s’attendrissait pas devant l’oisillon boiteux qui prétendait tenir de l’aigle alors qu’il n’épousait bien que les courbes du vulgaire. Rossignol.

Il fut sa plus grande incompatibilité.

Il fut sa plus grande déception.

En cela qu’il ne fut rien. Il ne méritait pas même qu’elle l’écorche de ses mots, qu’elle le défigure encore de son mépris. Mais dans ses yeux ne se détachait bien que cette impassibilité terrifiante. Car à le voir ainsi, il ne confirmait bien qu’une pensée qui inspira encore à ses lèvres un éclat impitoyable et vorace.

_ Petite traînée.





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Amaelio Arwystl


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Amaelio Arwystl





Re: ce qu'on entend dans la bouche d'ombre, (rosabel)
08.02.17 12:31


and your eyes like smoke
Il aurait si aisément reconnu la silhouette femme, la taille au fil balancé, l'épaule guindée dans sa soie noire, il aurait reconnu l'odeur abrutissante de cigarette et l'abondant taffetas de cette robe dès la première seconde. Il en laissa passer deux, trois, pour débâcler le raidissement de sa nuque et le granit qui chutait dans son ventre, alors que le jus détrempant sa cervelle y infiltrait avec lenteur la prise de conscience de sa position.

Il se sentit blêmir infiniment.

« Petite traînée. »

Il n'avait nul besoin de cette subtile injure pour savoir très précisément ce qu'elle pensait de lui, mais Rosabel Northrop était adepte du redit ; les yeux de Rosabel étaient les plus éloquents orateurs du monde, les plus fidèles porte-parole de son écrasant mépris. Elle semblait, très mystérieusement, inépuisable à la lourde tâche qu'elle s'imposait de dédaigner le monde entier, du haut de son piédestal à une marche.
Certaines énigmes ne sont pas faites pour être résolues, s'était affirmé Amaelio avec toute la conviction du monde.

Sa bouche eut toutes les peines du monde à s'ouvrir pour le laisser répondre. Il ne sut si cette inertie se devait aux parfums délétères qui lui venaient de toutes parts avec l'effet d'un sédatif, ou à l'ahurissement qui avait décroché chacun de ses os, et chacun de ses muscles.

« Ce n'est que toi. Ne me fais pas de telles peurs, Rosabel. »

Il était amusant de constater à quel point Rosabel s'affranchissait de toute norme humaine ; la façon dont sa simple présence se faisait d'une pression éreintante, et dont elle transcendait d'une parole les ultimes limites de la patience d'Amaelio avec cette renversante facilité, qu'il avait toujours salué bien bas.

Amaelio tirait le vin de son ironie sans pouvoir brider le ton railleur qui tapissait ses mots. Ses yeux torves croisèrent les siens, derrière les barreaux ; sa lèvre supérieure se souleva rageusement en découvrant l'éclat d'une gencive gluante, vermillon, beaucoup plus que celle des autres. Il recula de deux pas, retint sa respiration, laissa l'écœurante fumée effleurer sa peau — il allait vomir.
« Enfin ! Je m'en veux, si tu savais, de ne pas t'avoir immédiatement reconnue de par cette amusante façon qu'a ta langue de débiter insulte sur insulte sans jamais s'accorder aucune trêve. »

Une bile infecte s'élevait comme un fleuve en crue au pas de ses organes, et faisait de sa langue une fondrière boueuse. Il ouvrit difficilement la bouche et ses mots enflèrent avec hargne.
« Nous n'avons de toute évidence, pas les mêmes... Il empoigna le barreau d'une main devenue excessivement blafarde. Son sourcil se haussa sous les mèches blondes en découvrant largement la substance visqueuse de son œil gélatineux. « ... divertissements. Néanmoins ! La petite Northrop s'amuse bien, il semblerait, n'est-ce pas le principal ? Est-ce indiscret de demander ce qui se passe dans ta vie pour te laisser aller à des passe-temps si cruellement désespérés ? »

Il peinait encore à croire à ce qu'elle venait de faire. Combien de temps l'avait-elle ainsi attendu, à laisser macérer dans le liquide rachidien de son cerveau le corps difforme de ses sombres et sardoniques idées ?

L'œil mi-clos d'Amaelio laissait luire dans ce qu'il restait de lumière la transparence d'une paupière affligée ; lui, si intimement confiant en l'oxymore que formaient Rosabel Northrop et désolante.
« Si tu pouvais consentir à ouvrir cette porte, j'apprécierai grandement, vois-tu. »

Amaelio pouvait concevoir que cette admirable plaisanterie pouvait sonner hilarante dans les tréfonds abyssaux de l'esprit de Rosabel, mais ravaler la remarque cinglante qui s'amoncelait dans sa bouche et étirer sur ses lèvres le sourire le plus cordial possible, sans doute plus qualifiable d'épouvantable rictus, était tout qu'il pouvait souffrir pour elle, tout ce qu'il pouvait endurer pour telle enfant désœuvrée.
(html) osbwrn;

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