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 le vent l'emporta _ DE LANGE

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Demeter H. Green


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Demeter H. Green





le vent l'emporta _ DE LANGE
17.09.16 23:48


-        Il fait froid.

Le soleil s’était à peine levé.
C’était un de ces matins un peu brumeux de Septembre où l’Ecosse se mettait peu à peu aux couleurs de l’automne. L’air était frais, remué par des brises sporadiques. Les arbres perdaient doucement leurs habits et sous ses pieds, le sol se jonchait déjà de feuilles orangées qui craquaient à chaque pas qu’ils faisaient. Une fine pellicule grisâtre rendait l’horizon brumeux.
Daphné De Lange marchait à ses côtés de sa démarche légère. Au milieu de cette grisaille matinale, elle paraissait étrangement éthérée. Sa peau pâle semblait presque blafarde comme l’étaient ses lèvres. Le blond doux de ses cheveux d’une incroyable finesse était alors presque argenté et translucide. N’importe quelle âme la croisant errant au milieu de ce tableau-là, lui aurait sans doute prêté l’apparence d’une nymphe ou d’une dryade. Mais Demeter n’aurait su accorder à sa compagne de telles considérations, trop accaparé par lui-même en ce moment.
Car ses nuits étaient courtes, toujours agités de rêves déplaisants. Quand il ne pensait pas à la carcasse défoncée d’une voiture dont les débris fumaient, lui apparaissaient tantôt le visage défait, énervé de Juniper Green lui assenant de terribles mots, tantôt il voyait celui de James Taylor, effrayé et la mine interdite. S’il n’avait jamais eu besoin de longtemps dormir, ses nerfs-à-vifs le laissaient fatigué en permanence. Son quotidien ne lui avait jamais paru aussi bizarre, tant presque tout lui paraissait déplaisant quand cela ne l’angoissait pas. Il avait par exemple du mal à soutenir le regard doux mais inquisiteur de sa cousine, tous comme les regards indiscrets vrillés sur lui au milieu de la Grande Salle ne le laissait pas indifférent. Sous toute cette pression qu’il s’inventait, Demeter avait l’impression de s’effondrer. De plus, le refuge qu’avait toujours constitué Louise n’était à présent plus ; Les dortoirs étant détruits, il n’avait plus tant que ça l’occasion de lui parler à l’abri d’oreilles indiscrètes. Et peut-être également, n’aurait-elle pas compris les attractions complètement opposées le déchirant et qu’il n’aurait jamais pu les lui expliquer, lui qui détestant s’épancher sur ses états d’âmes. Alors elle ne l’aurait de toute manière pas pu le comprendre.
Au final dans cette solitude que lui imposait son incertitude, seule Daphné le rassurait, car elle seule connaissait chacun de ses maux le tiraillant. Et si elle ne pouvait les lui en soulager, il trouvait un vague réconfort en sa présence car elle lui permettait de penser à autre chose.
Comme ces matins-là qui devenaient un rituel entre eux. Quand ils se levaient le plus tôt possible, pour se retrouver à la cour intérieure avant d’aller se balader là où ils en avaient envie. Aujourd’hui, leurs pas les avaient guidés vers le lac, dont ils décrivaient à présent le contour.

-        De la salle commune des Serpentards, on pouvait en voir le fond. Dommage qu’elle ait été détruite.

L’esprit absent, les yeux de Demeter se perdaient contre la surface du lac, dont l’eau noir agitée par des vaguelettes était distrayante, propice au calme et à la sérénité. Il fit quelque pas en sa direction, s’arrêta sur la berge sans détourner son regard.

-        Sais-tu quel genre de créatures on y trouve ?

Il ne lui laissa pas le temps de répondre, cette question étant purement rhétorique.


-        Il y a des strangulots, des sirènes et même un Kraken.
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Daphné De Lange


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Daphné De Lange





Re: le vent l'emporta _ DE LANGE
18.09.16 12:26

Le vent l'emportera



Daphné n'est pas matinale. 
Sans un café bien serré et une douche glacée, elle peine à émerger. Et que c’est désagréable ; Cette lourdeur qui ceint ses paupières. Son crâne qui ne fait que vaciller et tanguer sans cesse dans la plus étrange des danses. Elle rêve d’édredons douillets et de chaudes couvertures ; Et si ce n’est pour le garçon à ses côtés, elle les aurait déjà rejoints tant Morphée la réclame dans ses bras. Mal éveillée, le paysage de Poudlard lui apparaît étrangement féérique. L’aube grisonnante est légèrement brumeuse, striée par l’orange de quelques feuilles mortes. Ci-et-là se dressent des arbres déshabillés par l’automne et miroite plus loin, l’eau noire d’un gigantesque lac dont ils ne tardent pas à s’approcher. Ebrouant ses épaules dans l’air froid, Daphné n’en ressent aucune morsure, aucun déplaisir. Beauxbâtons après tout se situe dans les montagnes des Pyrénées et les matinées y sont donc fraîches. Un murmure plus pour elle que pour Demeter s'échappe de ses lèvres :

-        J’ai tellement sommeil.

Elle doit réprimer l’envie irrésistible de bailler. A la place elle se frotte plutôt les yeux comme une gamine l’aurait fait en se mettant sur la pointe des pieds, contractant tous les muscles de son visage comme pour forcer son cerveau à s’éveiller. Mais rien n’y fait et Daphné les yeux lourds, somnole encore et toujours. 
Demeter s’est approché du lac. Il est debout au bord de celui-ci, le regard rivé sur ses ondes agitées par quelques vaguelettes causées par le vent soufflant avec intermittence. Un instant elle l’imagine y tomber, se demande ce qu’il se passerait si éventuellement les flots le happaient. Cela serait si drôle, sans doute un poil effrayant. Elle chasse cette fantaisie quand Demeter rompt à nouveau le silence, d’une voix monocorde. Vaguement intéressée par ce qu’il vient de dire, Daphné qui est resté en retrait, s’approche désormais et jette un regard sur ce grand lac dont on ne distingue pas le fond. Pour toute réponse, un hmm lui est émis et elle hoche la tête absente. Demeter poursuit ses descriptions, elle fait semblant de s’y intéresser avant de s’exclamer avec douceur :

-        Oui j’en ai entendu parler. Mais tu imagines être ce Kraken ? Le pauvre est seul !

Cette idée l’a réveillé. Alors elle imagine le monstre, agitant sous les ondes, ses longs tentacules, plisse les yeux comme pour mieux le visualiser.

-        Quelle tristesse !

Elle a un ton dramatique, presque affectée par le destin de la créature magique. Daphné frissonne en pensant à la solitude de l’animal. Quelle tragédie que de ne jamais avoir de compagnon ! La solitude est une maîtresse cruelle, surtout pour un être dépourvu d’intelligence. Et son esprit embrumé, mal réveillé, s’attarde sur ces gamineries alors qu’elle tangue d’un pied à l’autre. Même elle, si désincarnée, si insensible, n’aurait pu se passer de la présence d’un autre. C’est d’ailleurs ce qui l’a tiré de son lit, de si bon matin ; La garantie d’être en présence de Demeter. 
Daphné s’approche encore du lac, allant se planter devant Demeter. Puis elle se retourne soudainement vers lui les mains dans le dos. L’ombre d’un sourire amusé flirte avec la lippe de ses lèvres tandis qu’elle observe le blond :

-        Même moi je ne pourrais vivre seule !
Et elle se mord tendrement la lèvre inférieure, amusée. Elle aime être cruche, bécasse, ce matin-là, où la fatigue trouble encore ses sens. Elle aime s’apitoyer faussement sur le sort de l'animal dont le destin ne l'intéresse au final pas.
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Demeter H. Green


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Re: le vent l'emporta _ DE LANGE
21.09.16 2:32

Daphné ingénue, splendide de toute sa fausse innocence s’était plantée juste devant lui. Mains dans le dos, sourire discret, elle avait quelque chose de soudainement féérique avec la brume à ses pieds, le lac, les montagnes par-delà son corps filiforme. Ses cheveux satins plus clairs que les siens ondulaient doucement dans la brise matinale. Quelques éclats espiègles parsemaient à présent le noisette de ses yeux qui semblaient enfin s’éveiller.
Il ne la crut pas et lui répondit avec un ton caustique :

-        Et c’est évidemment pour cela qu’ils te dégoûtent tous.

Après tout, il la connaissait bien assez pour savoir que le cœur battant sous sa poitrine, était tout aussi avare d’amour que le sien. En un sens Daphné n’était pas si différente de lui, si ce n’était qu’elle déguisait cette triste réalité derrière un masque parfait de politesse et d’innocence toute feinte.
Il ne s’attarda pas cependant pas plus longtemps sur ces pensées, bien trop occupé à déjà ruminer sa mauvaise humeur. Lentement, Demeter se laissa tomber sur le sol terreux, enfonçant ses paumes entre quelques cadavres de feuilles :

-        Le kraken est chanceux. Je commence à penser qu’il est préférable d’être seul.

Une brise fraiche souffla et fit siffler quelques branches. Plus loin un poisson sauta hors de l’eau. Au-dessus d’eux, le soleil peinait encore à se lever.
S’il n’y avait pas eu Juniper Green, James Taylor et Argus Jones dans sa vie, alors tout aurait été beaucoup plus simple. Il aurait pu se joindre à sigma, les aider à accomplir leurs nobles idéaux, oublier dans ces actions cette maudite soirée de noël et peut-être enfin cesser de penser à ce sale moldu. Seulement il ne pouvait pas. Pour la simple et bonne raison qu’il les aimait. Et cet amour apportait son lot d’incertitudes dérangeantes, de promesses silencieuses à honorer ainsi que d’encombrantes chaînes qui le tiraillaient.

-        Je n’aurais pas à me soucier d’être égoïste.

Il l’était pourtant. Mais pour des choses banales bien évidemment. Et cette situation n’avait vraiment rien de banale. Emprunter un chemin, en fermerait forcément un autre : Chose à laquelle il ne pouvait pas forcément résoudre. Alors il maudissait Sigma d’avoir complètement chamboulé ses priorités. Il maudissait Juno, Pepper et Binns de lui être si chères que leurs absences auraient été insoutenables. Il se maudissait lui-même de cette indécision : Cette faiblesse.
Il maudissait également Daphné d’être entré brusquement dans sa vie au moment où il était le plus vulnérable, de s’être fait la confidente intime de ces doutes qui le rongeaient, de lui avoir fait se rendre compte qu’il ne supportait bel et bien pas la solitude.

Sa présence le soulageait de ses lourdes pensées et leurs discussions lui permettaient de penser à autre chose. Il s’était acclimaté au final à sa présence ; Il se serait même aventurer à dire qu’il l’appréciait. Mais ce n’était pas étonnant au final. L’intimité partagé malgré eux, l’avait rendu familière comme s’il l’avait connu depuis toujours. Peut-être était-ce le destin qui l’avait mis sur sa route il y a cinq ans, d’ailleurs.
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Daphné De Lange


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Daphné De Lange





Re: le vent l'emporta _ DE LANGE
21.09.16 13:09

Le vent l'emportera



Il la ramène sur terre de manière crue et brusque. Elle ne s’offusque pas, ses paupières s’écrasent simplement avec une petite lourdeur. Daphné ne plaisante plus. C’est vrai hein. Triste vérité qu’elle ne peut qu’accepter, Daphné hausse les épaules, indifférente. Devant ce garçon qu’elle connait si bien, qui ne lui sert pas de fausses vérités, d’assurances de convenances mais plutôt quelques vérités plates mais un peu acides, elle n’a pas à prétendre.

-        Dans ce cas, j’aimerai exécrer la solitude.

Elle joue un peu sur les mots et sourit alors qu’elle se balance d’un pied à l’autre puis tourne doucement sur elle-même. Dans son lent tourniquet, elle admire ce paysage paisible et matinal à la frange éthérée et presque féérique. Elle aurait voulu alors apercevoir quelques merveilles dorées, des lutins joueurs ou d’aventureux centaures pour rendre tout cela plus vivant, mais il n’y a qu’eux dans ce jour balbutiant. C’est pour ça qu’elle n’aime d’ailleurs pas le matin. Tout lui parait plus beau que d’ordinaire, mais tout est aussi tristement figé. Il n’y a jamais rien de bien intéressant les premières heures de la journée.
Il suffit de les regarder eux. A errer comme des âmes en peines près d’un lac, comme s’ils avaient été affligés par le plus grand des maux. Mais leurs douleurs sont triviales, banales, dérisoires. Qu’ils sont sots. Cela la fait sourire quand cesse de se mouvoir tout à fait pour observer Demeter.
Demeter dont l’apparence sied parfaitement à l’aube. Les lueurs timides du matin, remplissent parfaitement son visage structuré, le découpent de zones d’ombres et de lumières et en soulignent ainsi l’esthétique saillante et admirable.
Daphné va se poser près de lui, se laissant tomber contre la terre meuble avec douceur. Elle recroqueville doucement ses deux jambes ensembles dans un même mouvement, se maintient en équilibre avec la paume de sa main. Le cou fléchi, elle perd ses yeux sur le brun du sol et y dépose bientôt son autre main. Curieuse, elle va frôler quelques jeunes pousses dont elle chasse les larmes de la rosée avec douceur. Brusquement, elle en retire une au hasard, la tortille entre ses doigts.

-        Et qui aurait cru que l’affreux et le méchant Demeter a un cœur un mousse ?

C’est ce cœur dont il se plaint, qui pourtant le rend si magnétique. Il n’aurait rien eu d’intéressant s’il avait été de pierre. Demeter aurait été un grand méchant loup sans saveur. Et il n’y a rien de plus affreusement banal, de plus affreusement ennuyant que quelqu’un qui ne doute pas.
Daphné se mord la lèvre inférieure avec tendresse et avec sa baguette, attire des fleurs qu’elle aperçoit ci et là puis les amoncelle en un petit tas devant elle. Puis elle en effleure les pétales,  vaguement pensive :

-        On a tous besoin d’amour.

C’est avéré que même les méchants rêvent d’amour. Et Daphné d’une curiosité parfaitement innocente se demande si un jour Demeter y a songé. Il n’y aurait rien de plus normal après tout. Sinon à vingt ans cela serait un peu triste de n’avoir pu s’énamourer de qui que ce soit ! Mais elle sait aussi que Demeter ne fait rien comme les autres. Bien capable de demeurer sourd aux plaintes de son cœur et elle se souvient alors de son regard accroché à l’une de ses camarades le soir de la répartition.
Inquisitrice mais détachée Daphné a toujours les yeux rivés sur la montagne de pétales aux couleurs pâles qu’elle a composé :

-        Dis-moi Demeter, es-tu déjà tombé amoureux ?
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Demeter H. Green


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Re: le vent l'emporta _ DE LANGE
21.09.16 16:26

Demeter n’avait pas la force de se renfrogner, de se rembrunir, aussi il laissa glisser cette plaisanterie et resta silencieux. Il n’avait pas besoin d’elle, pour constater à quel point il pouvait être sensible. C’était d’ailleurs quelque chose qu’il exécrait profondément et lui enviait son détachement profond. En cela ils étaient complètement contraires et cela fit doucement rire Demeter. Là où Daphné n’était qu’effleurée, lui était complètement renversé. Sa fierté ébranlée admettait enfin ce fait.
Insensible De Lange. Cruelle De Lange.
Elle se plaisait à marcher dans des champs de fleurs, à en admirer les senteurs et les couleurs mais elle ne savait en apprécier l’essence, se contentant d’en accumuler les pétales comme si la quantité aurait comblé pu combler ce vide béant.
Les mains de Daphné brisèrent une jeune pousse au hasard, la déracinant et la firent tourner entre ses doigts délicats. Et ses dents d’ivoires allèrent se planter dans la lippe pleine de sa lèvre inférieure. L’observant en silence, Demeter se demanda si elle faisait semblant en cet instant, de paraître douce et fragile ou si cette fragile et suave candeur était quelque chose dont elle ne savait se départir. De Lange se fit cliché, quand elle caressa avec tendresse quelques fleurs qui peinaient à pousser au milieu des feuilles mortes. Puis horriblement mièvre, quand de sa baguette elle attira des pétales entre ses doigts pour les déposer devant en elle, formant ainsi un petit tas de couleurs pastels à l’odeur douce et agréable.

-        Sans doute.

Il était d’accord. Et cela le rendait malade. Il aurait voulu s’affranchir de l’amour et de ses entraves. Ne plus ressentir ces manques brûlants, ces besoins ardents et ses affections profondes dont il avait désespérément besoin.
Mais Demeter ne savait le faire. Un maigre sourire désabusé se forma sur ses lèvres. Il leva les yeux au ciel lentement comme pour demander pourquoi, comme pour chercher une réponse à cette cruelle loi dans l’étendu infini de gris les recouvrant. Puis il y eut Daphné. Daphné et sa question dérangeante. Daphné qui fit ressurgir des questions reléguées aux oubliettes. Mais tout cela lui parut alors bien dérisoire face à ses soucis actuels. Il eut un rictus sardonique :

-        Je ne sais pas. Peut-être.

Il pensa alors à Argus et Juniper, si impulsifs dans leurs élans, si expansifs en parlant de leurs histoires. Chez eux, il était question d’adoration irrésistible, de pulsions dévorantes ou d’histoires tranquilles, ronflantes et agréables où il était question de désirs et d’envies. Demeter n’avait jamais complètement élucidé les quelques soupçons d’intérêt qu’il avait eu pour Louise, mais tout cela lui paraissait brusquement loin.

-        Je n’ai pas eu le courage d’essayer de savoir.

Il ne l’avait toujours pas. Mais quand il pensait à Louise, une tendresse indéfinissable s’échauffait dans sa poitrine et il ne savait quoi en faire. Il ne savait dire s’il aimait Louise pour ce qu’elle représentait, où pour ce qu’elle était véritablement.
Demeter se redressa et croisa ses jambes en tailleur. Il attrapa une feuille morte et se mit à la lacérer pensivement comme pour démêler l’enchevêtrement de ses sentiments. Le bruit satisfaisant et craquelant de déchirure résonna comme une mélodie à ses oreilles. Il s’ouvrit finalement à Daphné :

-        Je ne sais pas si je l’ai aimé ou si je l’aime encore d’ailleurs.

Et quand bien même l’aurait-il su, Demeter n’était de toute manière pas convaincu que cela aurait abouti à quelque chose. Plaisantant à moitié, il lança :


-        Mais de toute manière il y a trop de concurrence.
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Daphné De Lange


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Daphné De Lange





Re: le vent l'emporta _ DE LANGE
21.09.16 22:42

Le vent l'emportera



Elle ne s’attend pas à une réponse de sa part ; Demeter s’ouvre si rarement qu’il restera silencieux. Surtout qu’il est question d’amour ; Un sujet bien trop intime qu’il préféra sans doute garder pour lui. C’est dommage d’ailleurs. Daphné veut bien savoir si son cœur a déjà battu pour quelqu’un. Ca l’intrigue d’ailleurs presque terriblement mais elle sait bien qu’elle n’aura droit à aucune confidence.
Pourtant le blond s’agite, orne ses parfaites lèvres d’un sourire ironique, peut-être un brin nostalgique et lui répond.
Inévitablement il finit par attirer son regard. Elle lui sourit avec un air d’incrédulité douce, décontenancée qu’il lui ait répondu avec tant d’aisance puis finalement elle glisse une expression amusée. Et un intérêt soudain, inexpliqué qui n’a rien d’espiègle chatouille son sang dans sa poitrine. Elle en reste muette sans comprendre ce bref tressaillement qui l’a agité. Une seconde où elle n’avait su quoi dire comme si cela l’avait désemparée.
Demeter semble perdre un peu de son charme. Il y a des traces d’autrui, peintes sur son corps. Quelqu’un a fait vaciller son cœur. Une brèche a été creusée dans cette imprenable forteresse de pierre. Elle l’écoute alors avec attention. Daphné en oublie son anodine sculpture de pétales et se ongles blancs grattent le sol, en retirent quelques copeaux de terres dans leurs distractions. Un bruissement de feuilles se fait entendre. Lentement elle replie encore ses genoux vers elle.

-        Cette jolie demoiselle t’a troublé en tout cas.

Et Daphné clôt ses paupières en imaginant Demeter en de charmante compagnie. Elle imagine sans trop de mal les qualités qui l’attirent mais ses préférences esthétiques demeurent un mystère. Elle le sait simplement particulièrement exigeant et regardant. Elle doit donc être très belle celle qui danse dans ses rêves.

-        Est-elle blonde, ou brune, ou rousse ?

Daphné est candide. Son air est détaché pourtant elle est véritablement intriguée.

-        Petite, grande ?

A nouveau un infime pincement saisit son cœur, la trouble. Cette incertitude n’est pas désagréable pourtant. Daphné si détachée, si insensible, a les émotions vaguement frémissantes. Cela l’amuse terriblement de se sentir gamine.

-        C’est Louise n’est-ce pas ?

Elle a un sourire éloquent. Ses sourcils papillonnent, battent et s’agitent en mimant un regard de braise. Si elle avait pu rougir sur commande elle l’aurait fait, comme pour imiter la fixation langoureuse que le garçon avait eu le soir de la répartition. Et l’instant d’après elle cesse cette stupide mimique, reprend son air sérieux.

-        La concurrence t’effraies ? Je t’ai connu plus brave.

Daphné a connu un Demeter plus impétueux, coulé du même métal forgeant sa cousine et Argus. Toujours si droits, toujours si forts, toujours si inflexibles et sûrs d’eux. Depuis quand se remet-il ainsi en question ? Depuis quand ses chevilles ont-elle ainsi dégonflées ? Elle s’amuse de ce nouveau Demeter rongé par le doute. Elle le trouve d’ailleurs beaucoup plus intriguant et plus intéressant ainsi.

-        Souhaites-tu sortir avec elle ?

Daphné n’est pas réellement possessive pour quoique ce soit. Elle se moque bien d’être une conquête unique ou un nom sur tableau de chasse, d’être le plus bel arbre du triste décor d’une vie, ou d’être seulement un nuages parmi tant d’autres. Elle n’en a que faire puisque la plupart s’agitent sous ses yeux, lui plaisent sur le moment avant d’être oubliés une fois qu’elle avance.
Mais avec Demeter c’est différent. Et elle se sent presque possessive, flirte avec le désir de se l’accaparer. Cela l’enivre, le pousse à le taquiner encore et toujours du même air candide :

-        Voudrais tu qu’en ce moment ce soit elle plutôt que moi avec toi ?

 
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Demeter H. Green


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Re: le vent l'emporta _ DE LANGE
24.09.16 0:02

Cesse.
Cesse aurait-il voulu lui dire, maugréant entre ses dents, dévisageant ce visage si pur, si lisse, si diablement innocent qu’elle avait. Daphné jouait alors qu’il savait pertinemment que les regards qu’il avait eu pour Louise ne lui avait pas échappé. Mais fatigué Demeter se contenta de lui balancer une œillade confusément irritée, qu’elle comprendrait aussi puisque jamais rien n’échappait à son attention si agile, si affûtée. C’était comme si elle était perpétuellement dans son crâne tant elle décryptait la moindre de ses gestuelles avec aisance et il aurait peut-être pu l’accepter s’il avait pu faire de même. Mais Demeter ne savait jamais exactement sur quel pied dansait Daphné De Lange.
Quand elle mentionna la concurrence, Demeter plissa son nez imperceptiblement. Il avait mis dans cette plaisanterie une moitié de vérité dérangeante, où se déployait une ombre écrasante mais tristement familière. Brutalement honnête, il avoua.

- Je ne fais malheureusement pas le poids  face à Argus Jones.

Daphné lui faisait cracher sa jalousie, son insécurité. A lui pourtant si présomptueux et si fier. Mais elle avait déjà pris connaissance des démons qui le hantaient il y a longtemps déjà. Alors la phrase fielleuse avait filé amère d’entre ses dents, en un aveu d’impuissance qui le consumait depuis longtemps déjà, qu’il n’avait jamais avoué un personne. Mais il se doutait que sa compagne en soupçonnait l’existence. Car après tout elle le comprenait mieux que personne. Et elle savait à quel point parfois, il enviait au gryffondor son incroyable capacité à réussir tout ce qu’il entreprenait, sans y mettre d’efforts visibles ou notoires. Et ses notes catastrophiques en potions ne comptaient pas au vu du nombre retentissant de ses succès. Le dernier en date étant ce sauvetage dans le labyrinthe ou lui avait mordu la poussière, tandis que Jones, encore lui, lui avait sauvé la mise.

- Je ne sais pas.

Comment pourrait-il ? I Son cœur le laissait totalement confus et dans le noir le plus total. Et puis actuellement avec Sigma il n’avait même plus le loisir d’y penser.
Il observa alors avec intérêt le tas de fleurs sans vies posé devant Daphné et y avança quelques secondes plus tard son doigt pour en effleurer la douceur comme pour mettre du baume à son cœur.

- Non.

Et il se tut, lui laissant deviner la suite. Chose qu’elle ferait sans doute avec exactitude. Comme toujours, il n’en avait pas le moindre doute.
Le soleil se levait petit à petit. Il faisait moins sombre et le monde s’éveillait. En entendant un bruissement de feuilles soudain, Demeter se retourna brusquement, perturbé par cette agitation. Les yeux plissés il ne distingua cependant rien et songea qu’il devait simplement s’agir d’une brise qui avait agité quelques plantes.
A une heure aussi matinale, il ne semblait y avoir qu’eux. Quoique, il lui sembla apercevoir quelqu’un courir au loin, allant en une direction opposée à la leur, comme si cette personne faisait le tour du lac. Prêtant brièvement attention à cette activité, Demeter suivit le parcours en se demandant de quel camarade il pouvait bien s’agir puis au final son intérêt retomba. Il se fichait bien de qui cela pouvait être.

- Et toi Daphné des amours à me conter ?
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Daphné De Lange


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Daphné De Lange





Re: le vent l'emporta _ DE LANGE
25.09.16 1:44

Le vent l'emportera



Elle a presque pitié en le voyant murmurer son amertume, sa doléance, son incertitude. Mais elle le comprend ! Comme il est facile d’envier Argus. Ce grand et séduisant brun dont le destin semble être celui d’un héros romanesque. Pourtant c’est cela qui le rend si ennuyant à ses yeux. Argus est un cliché déambulant qui n’en pas conscience d’en être un. Et s’il est toujours plaisant et agréable de le voir, elle ne sait s’attacher à lui pour autant. Car elle le trouve tristement banal.
Alors que c’est tout l’inverse de Demeter. Et elle répond le plus sincèrement du monde :

- Qui pourrait préférer Argus à toi ?

Comme elle l’aime, ce Demeter à l’égo fracturé qui ne fait pas semblant et étale ses maux à ses yeux. D’habitude haut et inatteignable perché en haut de sa tour d’ivoire, le voilà tout vacillant et fragile. Daphné s’attendrit de le voir en cet état-là. Mais cela l’amuse diablement trop, la différence gargantuesque qui gît entre ses pics et ses vallées ; Demeter sans cesse à danser sur un fil, est un spectacle qui lui coupe le souffle.
Daphné agite alors sa baguette et les fleurs de son cimetière, s’unissent, tissent des liens puis dessinent habilement son ouvrage, coloré de blanc et de lilas. Un sourire lui échappe quand il dit que non. Elle sent son cœur qui se secoue brièvement comme un peu comme soulagé et se demande alors la raison de ce tremblement.
Cela l’enivre, l’effraie et l’attriste toute à la fois. Dans cette matinée pâle, quelque chose en elle se tord soudainement comme cela parfois arrive, alors qu’elle désespère de n’être qu’elle et pas une autre. Elle aurait aimé pouvoir véritablement trembler et s’éprendre de ce garçon qui la fascine, mais il n’y a rien de pur dans son affection. Il en est l’inverse d’ailleurs, puisque si elle l’aime avec tant de tendresse, c’est parce qu’il est tout aussi abimé qu’elle si ce n’est plus. Voilà qui est malsain. Sotte Daphné.
Avec un sourire elle s’avance et dépose dans l’or des cheveux de Demeter, la couronne qu’elle a confectionnée pour lui.
Elle ne sait pas pourquoi ce geste. C’est venu comme ça et puis tant pis.
Daphné reprend position lentement et bat des paupières d’un air absent. Elle se souvient de leurs noms, de leurs visages, mais pas de la trace qu’ils auraient pu laisser en elle. Il y a eu des baisers, mais son cœur agité de quelques soubresauts parfois, est toujours resté de marbre. Cela l’indiffère et elle répond :

- Rien qui ne vaille la peine d’être conté.

Elle ne souhaite pas s’étendre d’avantage sur le sujet et lui balance un regard entendu dont il comprendra sans doute le sens. Et Daphné s’étire, baille en un petit couinement qui évoque le miaulement d’un chat. Elle pense à Louise. Se demande qui elle est. Ce qui en elle a réussi à faire trembler son ami et se décide d’aller la voir dans un futur proche.
Une idiote lui vient en tête. Mais Daphné s’ennuie et souhaite faire passer le temps :

- Puisque nos histoires d’amours sont navrantes, inventons en une !

Elle fait mine de frétiller comme une enfant excitée et se redresse.

- Je commence !

Alors qu’elle réfléchit, elle perd son air brusquement enfantin surjoué, et fixe le vide.

- Alors… C’est un jeune sorcier, russe… Branislav ! Et Branislav se rend en Angleterre un jour pour y travailler. Il arrive là-bas le cœur brisé, après s’être fait rejetée par l’amour de sa vie, une moldue patineuse artistique qui s’appelle Vera.
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Demeter H. Green


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Re: le vent l'emporta _ DE LANGE
26.09.16 11:43

Il n’avait jamais été insensible à la flatterie, mais il resta de marbre face à ses compliments, laissant plutôt un petit rire caustique lui échapper des lèvres. Demeter ne se laisserait pas avoir par les phrases creuses et les douceurs vides qu’elle se plaisait à lui dire, d’un air charmeur épris de tendresse. Il la savait trop bien pour se laisser endormir par de telles sottises et il resta donc indifférent, poursuivit sans relever aucunement ce qu’elle venait de lui dire.
De ses mains, elle agita sa baguette en quelques mouvements élégants du poignet et assembla ses fleurs en une couronne. Daphné avait alors de ces airs soudains de fragilité et de délicatesse mais pourtant rien de cela n’était vrai. Rien de cela n’était authentique. Elle n’était ni douce ni sensible. Pourtant il sentit alors dans son regard comme l’étendue vertigineuse de son vide, le poids de son ennui et cela l’attrista brièvement. Une poignée de secondes plus tard et il ne sembla en être plus rien, Daphné était de nouveau cette poupée en porcelaine. Elle élança ses bras vers lui, le couronnant de son ouvrage fleuri.
Demeter demeura de marbre. Il ne questionnait désormais plus les motivations de Daphné car il était impossible d’en deviner des mécanismes. Elle n’était que soubresauts vifs et soudains.
Sa réponse ne le surprit pas. Ce n’était guère étonnant que personne n’ait jamais réussi à la faire trembler. Une question l’interpella. Daphné voulait-elle trembler ? Elle qui se plaisait à valser dans la tête des gens, souhaiterait-elle qu’on le fasse dans la sienne ? C’était son air défait, indifférent sans pour autant l’être totalement qui l’avait intrigué. Mais Demeter ne poussa pas d’avantage se recentrant sur les gamineries qu’elle balançait à présent.
Un brin blasé mais surtout parfaitement détaché, Demeter décida de se prêter au jeu mais ne put s’empêcher un commentaire avant de commencer :

- Tu as choisi des noms ridicules. Bon. Disons que ce brave Branislav arrive en Angleterre avec le cœur en morceaux. Il est dévasté mais cette expérience lui a appris une leçon : Les moldus ne sont pas dignes d’être aimés et n’en valent de toute manière pas la peine. C’est un mal pour un bien. Mais pour l’instant il est surtout triste et pour noyer son chagrin il se rend sur le chemin de travers. Ne connaissant pas l’endroit il finit dans un bar mal famé de l’allée des embrumes.

Et son imagination le délaissa. Demeter n’avait jamais su inventer de folles histoires même gamin et insouciant.
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Daphné De Lange


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Re: le vent l'emporta _ DE LANGE
26.09.16 16:34

Le vent l'emportera


- Tu ne changeras donc jamais !

Il y a eu un amusement véritable quand Demeter a proféré une nouvelle fois sa haine viscérale pour tout ce qui n’est pas sorciers. Même dans ses fantaisies, il ne peut prétendre aimer les moldus. C’est à la fois triste et drôle de constater qu’une partie de lui ne peut changer. Et de là, on peut résumer facilement toute l’importance de son combat intérieur des derniers jours, depuis l’arrivée de Sigma. Daphné ne s’attarde cependant pas sur de ce détails, car une histoire l’attend.
Elle plisse des paupières et mord sa lèvre inférieure, dans un réflexe bien rodé qu’elle a, lorsqu’il s’agit de réfléchir. Ses doigts se portent à sa cravate pour en défaire légèrement le nœud trop serré :

- Et au comptoir de bar se trouve une serveuse du nom de… Mary. Son père tient l’établissement mais il n’est pas très gentil avec elle et ne l’a jamais laissé partir. Mary rêvait de devenir médicomage mais elle aime son père malgré tout et n’a jamais pu se résoudre à l’abandonner car sa mère est partie quand elle était plus jeune donc elle ne veut pas le laisser seul. En voyant Branislav arriver dans ce bar, elle est étonnée car il a l’air d’être un homme honnête alors que la fréquentation de l’endroit est douteuse. Branislav s’assoit au comptoir, commande un whisky pur feu pour noyer son chagrin comme tu l’as dit et entre deux gorgées, Mary prend son courage à demain, elle qui est d’habitue timide et lui demande ce qu’il fait en cet endroit. Branislav lui répond alors qu’il ne sait pas comment il a atterri ici et a juste cherché l’endroit où l’alcool était le moins chère. Mais il ne souhaite pas lui parler tant que ça, alors il n’en dit pas plus. Néanmoins à son accent, Mary comprend qu’il ne vient pas du Royaume-Uni, alors elle continue à l’interroger afin d’en apprendre plus sur lui, car elle n’a jamais parlé à un étranger avant cela. Et surprise ! Branislav lui dévoile donc qu’il vient de Russie, qu’auparavant il était médicomage à Saint-Petersbourg et qu’il est venu en Angleterre afin de parvenir à oublier l’amour de sa vie. Mary trouve son histoire très touchante mais est aussi un peu jalouse de savoir qu’il a exercé le metier de ses rêves, et qu’il l’a quitté simplement à cause d’un problème sentimental…

Et les paupières de Daphné se plissent d’avantage. Elle a toujours aimé inventer des histoires sans grand sens, juste pour le plaisir de stimuler son imagination. Mais fatiguée, quelque chose se bloque et elle trouve toute cette activité franchement ennuyante. Et lasse Daphné déclare :

- Bon cette idée est ridicule tout compte fait. Arrêtons.

Elle se lève ensuite, se retourne et fait quelque pas vers le lac dont elle observe la surface noire et sombre. Daphné se demande quel genre de monstres en tapissent les abîmes et combien d’entre eux pourraient l’engloutir en quelques secondes. Elle se penche d’avantage, comme pour voir au travers de l’eau, avant de demander :

- Tu penses que le Kraken me trouverait de bonne compagnie ?
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Demeter H. Green


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Re: le vent l'emporta _ DE LANGE
27.09.16 1:23

- Non.

Demeter se leva et alla rejoindre Daphné. D’un regard monotone il sonda les eaux sombres du lac. Il ourla un sourire sardonique :

- J’ai entendu dire qu’il préférait les gens avec des tentacules.

Ces conversations ne rimaient à rien. Demeter badinait rarement sur de tels sujets dépourvus de sens et d’intérêts, sauf en la compagnie évidente et surtout déridante de ses amis les plus proches, où l’affection le rendait léger. Mais aujourd’hui c’était d’avantage l’ennui qui lui faisait proférer de telles stupidités, ou peut-être, la lassitude ou bien encore le besoin évident de ne pas penser à sigma et donc de parler de tout et de rien ; Dans le cas présent surtout de rien. L’horizon brumeux achevait enfin de se découvrir. Bientôt tout ne serait que clarté et fraîcheur : Une nouvelle journée s’apprêtait à commencer mais Demeter ne se sentait pas encore prêt à y faire face.
Il y aurait les cours lassants et barbants. Il y aurait les regards circonspects et les murmures dans son dos. Il y aurait un poids accablant le séparant et l’empêchant d’être naturel avec ceux qu’il aimait le plus. Désireux de s’attarder encore ici, il n’irait pas prendre son déjeuner. Il jeta un coup d’œil à sa montre. Il avait désormais donc une vingtaine de minutes avant de devoir s’activer. Parfait. Reportant son attention sur Daphné il se demanda comment elle arrivait à prétendre avec autant d’aisance, à amadouer toutes ces personnes qui n’avaient et n’auraient jamais la moindre idée de son indifférence. En cela, elle représentait une différence marquante avec Aileas Nails dont elle était le complet contraire. Là où l’une, paraissait complètement morose, l’autre paraissait jovial. Et là ou l’une était fragile, l’autre était solide comme la roche. Comme quoi il était vraiment trompeur de se fier aux apparences. Mais lui pouvait s’enorgueillir d’être le seul à la connaitre. Il savait des choses que Louis ignorait et dont Argus pouvait bien rêver.
Est-ce que ça le rendait spécial à ses yeux ? Inquisiteur il coula un regard en sa direction, les sourcils presque froncés. Il se demanda alors pourquoi tant de méfiance, tant de lassitude face à tous les compliments dont elle le gratifiait. En ces temps si troubles il devait admettre qu’elle était d’une compagnie précieuse tant elle pansait son égo malmené. Et même si ces phrases étaient vides, même si ces phrases étaient creuses, elle était bonne cet impression d’avoir un compagnon que rien ne semblait pouvoir faire fuir.



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Re: le vent l'emporta _ DE LANGE

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