des vagues à l'âme _ james

CARACTÈRE

James, l’insignifiant James Taylor dont la présence physique est indéniable mais l’aura est si minuscule qu’il est facile de l’oublier. C’est qu’il est tellement banal ; Une touffe de cheveux brun, un teint hâlé et d’épaisses lunettes carrées, un corps maigre et des vêtements froissés. Il n’est pas très grand, son corps est efflanqué, ses yeux chargées de cernes profondes et des vieilles robes de secondes mains, une allure un peu miteuse en fait. Il respire l’anonymat et c’est peut-être d’ailleurs mieux comme ça ; Comme dirait Boris Vian son écrivain moldu préféré « Le plus clair de mon temps je le passe à l’obscurcir parce que La lumière me gêne ». Trop habitué à l’oubli auquel l’a condamné son enfance, il a délaissé des rêves puérils de gloires pour se tasser dans le confort que lui confère l’anonymat, la sécurité que confère la platitude au contraire d’une vie de montagnes russes. S’il a une profonde envie de désir et de danger, il ne l’avouera jamais de lui-même parce qu’il n’a pas la carrure de l’aventurier, pas une hanche autour de laquelle l’épée est ceinte. Et il ne le sait que trop bien alors il n’est jamais trop confiant et préfère voire ce quoi on l’a habitué toute sa vie ; Un marasme de gris qu’on définit comme réalisme ou pessimisme.
Les bouquins, les connaissances sont un havre de paix, la certitude d’un univers qui ne peut se moquer de lui et où il peut tout maitriser de A à Z sans déconvenues, surtout un monde où parole et esprit voguent libres sans crainte d’être moqué. Alors il aime s’abandonner dans son travail, s’attarder sur des détails, des choses oubliées –comme lui- et leurs découvrir un sens ; Il adore donc l’art méticuleux des potions ou chaque détail compte mais qui laisse chaque jour des places à de nouvelles découvertes. Un art rigoureux où l’on peut cependant se permettre quelques fantaisies si on le maitrise assez bien.
Il n’est jamais certain de rien ; Les décisions l’angoissent tant il les retourne souvent dans sa tête de peur du retour cinglant du baton. Il est méticuleux au point de l’angoisse, l’hésitation est ancré dans son quotidien comme le soleil se lève le matin. Mais socialement il n’a pas de repère alors il est d’une spontanéité brutale quand on lui pose des questions, d’une honnêteté sans tact parce qu’il n’a pas l’art de la parole. Il initie rarement le contact parce qu’il ne sait pas comment faire. Mais quand il aime, il aime avec une fidélité sans détour en témoigne les liens profonds qu’il partage avec ses quatre compères. Pour eux il consent même à oublier qui il est un instant et l’ombre qu’il est alors devient homme. C’est la joie de se sentir accepté pour la première fois, lui qui s’est cru toute sa vie paria.