❝ Vous m'excuserez mais faut que j'me marre ! ❞
Ah, ce que je pouvais détester ça. Vraiment, c’était une plaie sans nom dans ma vie de professeur nouvellement nommé, c’t’histoire, là. M’enfin, paraîtrait qu’il faut qu’on y passe tous, que c’est le métier qui rentre, que ça deviendra une habitude voir même un plaisir d’ici quelques temps ! Mon œil ouai. Et encore je reste poli. Bordel, comment certains arrivent à prendre leur pied de la sorte ? J’veux dire, c’est pas original et y’a rien de plus rasoir à mon sens ! Je ne suis pas devenu professeur par envie de faire le gratte-papier non-stop ! Je ne le faisait déjà pas du temps où j’étais étudiant, c’était pas pour me farcir le sale boulot une fois le niveau supérieur d’enseignement atteint.
Pfff.Bref, vous l’aurez sans doute compris cher public,
je m’emmerde à mort à corriger des copies.Et encore, si les étudiants faisaient au moins l’effort de me fournir des devoirs crédibles, cohérents et surtout bons ; j’pense que j’arriverais à prendre mon mal en patience. Mais non ! Forcément, faut que je me traîne tous les rasoirs – en grande majorité, tout du moins – et les sous-doués de leurs sections. Bordel… Plus une copie est mauvaise et plus la notation est longue, longue, loooongue. Raaaaah, je supporte pas ça !
Bon, aller, je peux bien me détendre un peu avec ma 3DS avant de me replonger dans cet enfer de papier, non ? Et puis il faut que j’arrive à voir si je peux marier Leo et Sakura, maintenant.
Hein ? Comment ça, ‘de quoi je parle’ ? Mais c’pas possible, vous devez être nés de la dernière pluie où n’avoir jamais mis votre nez en dehors du monde sorcier pour me poser une question pareille ! M’enfin, soit, admettons. Je vais m’improviser prof’ pour vous en deux phrases ; Leo et Sakura sont des personnages d’un jeu vidéo nommé ‘Fire Emblem Fates’. Le but étant de mettre fin à une guerre avec des combats de stratégie. Voilà. Et si vous ne savez pas ce qu’est un jeu vidéo… Allez voir ailleurs, j’ai pas le temps à vous consacrer pour de pareilles explications ! Non mais, un peu de tranquillité, que diable !
Seulement voilà, sans doute le destin s’était-il décidé à être contre moi puisqu’à peine la cinématique d’introduction s’était lancé qu’une voix m’interrompe dans mon début de rêverie. Damn it ! Oh,
une fille. Et une espèce de créature velue dont je n’ose imaginer la provenance.
Ah, elle invoque un nom connu de ma personne, en fin de journée, alors que je suis un poil contrarié. Elle a pas peur de défier l’autorité, la gosse. Non mais alors,
cette jeunesse.
« Eh dis donc la demi-portion, on t’as jamais appris à frapper aux portes avant d’entrer ? C’est très impoli, imagines une seconde que tu aies surpris une scène capable de te choquer à vie ? »Je ricane tout en refermant ma console. Bon, tant pis, ce sera pour une prochaine fois, sans doute !