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 face to face, eyes in eyes // amaelio

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Devon A. Edelstein


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Devon A. Edelstein





face to face, eyes in eyes // amaelio
05.01.17 1:43

i fell in his eyes

La bibliothèque. Endroit de silence, d'étude. Ça sent le parchemin, le papier, les couvertures aux lettres gravées. Sur un banc, on remarque à peine qu'il est là, qu'il longe les mots avec fluidité, comme si il survolait à peine le papier. Il lit et il écrit à la fois, son carnet rempli de notes qui se forment dans tous les sens, sur tous les côtés. Son écriture lisible est tracée pourtant d'un trait rapide, comme si, crainte de perdre ses éclairs de 'génie', il se précipitait. Dans le carnet, à cette page précise, on distinguait en haut de la page « Pâte à soigner les brûlures ». Devon travaillait sur les ingrédients depuis un moment déjà. Il l'étudiait hors du cours de potion, juste pour pousser son niveau, ou pour en avoir sur lui. 'Au cas où'. Il soupire, passant sa main dans ses cheveux, les secouant.

Il regarde sa montre, juste d'un simple coup d’œil pour s'apercevoir de l'heure. Il ferme les yeux, s'enfonçant dans la chaise, jouant avec sa plume entre ses doigts. Était-il temps de respirer ? Il était là depuis le déjeuner, il n'avait pas bouger d'un poil, le nez dans ces bouquins qui s'entassaient au fur et à mesure sur la table qu'il occupait. Sur un petit coin de son carnet, il notait les titres des trois bouquins ainsi que les pages sur lesquelles il s'était arrêté, pour la prochaine fois. Il referme les livres, se lève et les rangent à leur place. Il reprend ses affaires, rangeant son carnet dans son sac, le poser à son épaule et quitte la bibliothèque.

Où il va. Il se laisse guider par ses pas, il se retrouve dans la salle commune des Serdaigles assez rapidement, rangeant ses affaires sur son lit, ce qui ne dérange même pas sa bestiole qui dort paisiblement. « Fainéant. » lui lâche-t-il, un petit sourire en coin tandis qu'il pose sa main délicate sur la tête du félin délicatement, juste pour l'effleurer. Il se rappelle enfin qu'il doit donner des nouvelles à ses parents, ce qu'il fait tout de suite après, écrivant sa lettre, tout ce qu'il se passe à Poudlard et demande des nouvelles de leur côté, si tout va bien. Il sait que cet hiver, ils seront en Autriche, prendront du bon temps. Ça le fait sourire. Il termine sa lettre, et sort de la chambre. La salle est vide, plongeant l'espace dans un silence étrange. Les silences. Devon les connaissait bien, suspendu lui-même au mutisme et ce, même si la salle se retrouvait animée. En passant entre les fauteuils, il remarque un objet sur le sol, à moitié sous le canapé qu'il longe. Il fronce les sourcils, et intrigué, il en fait le tour pour ramasser ce qui s'avère être une paire de lunettes. Pas n'importe laquelle non. Il la reconnaît bien, repliée dans le creux de sa main, il la fixe un moment avant de la mettre dans la poche de son hoodie.

Il arrive à la volière, sortant l'enveloppe de sa poche et la donne à un hibou en prenant soin de lui offrir avant tout une friandise, lui caressant la tête. Devon aimait les animaux, bien qu'il n'en donnait pas toujours l'air avec son chat. Même si il le traitait, au fond, son animal était précieux et il l'adorait. Il n'aimait pas que les chiens lui sautent dessus, c'était un fait irrévocable, mais il pouvait passer des heures à caresser les animaux. Il n'y avait que dans ces moments-là qu'on pouvait le voir sourire affectueusement. Il laisse le rapace s'envoler, la lettre dans son bec et prend ainsi le chemin du retour.

Il s'arrête au bord du lac, pour y faire quelques ricochets. Il est seul. C'est ainsi. Il sait qu'il devrait avoir plus de compagnie, il n'en aurait aucun mal, mais Devon est fané, il lui reste cette cassure en lui qui restera un vestige de son désastre. Peut-être ne devrait-il pas s'en faire pour si peu certes, mais Devon sait que son destin sera de rester vide. L'espace d'un instant, il a oublié la paire de lunettes qui est dans sa poche, c'est en passant sa main sur son pull qu'il se rend compte qu'il la possède toujours. Il soupire, envoie son dernier caillou à l'eau. Il commence à avoir froid mine de rien et préfère retourner étudier plutôt que se les geler là, à se morfondre comme un dépressif.

Il ne s'attend pas à retrouver de sitôt le possesseur des lunettes qu'il tient précieusement dans sa poche, pourtant lorsqu'il passe l'entrée, il l'aperçoit. Amaelio. Le possesseur des lunettes. Devon n'ose plus faire un pas de plus, le cœur lui battant soudainement dans les tempes. Sa respiration se fait un peu plus rapide, tandis qu'il pose son regard sur le blond. Sa main se faufile dans la poche, soutenant a paire qu'il serre légèrement. Oui, Devon ne résiste pas à la beauté d'Amaelio, c'est vrai. Qui pourrait le blâmer, ce pauvre garçon maladroit qui pourrait se montrer un tantinet trop susceptible sur certains sujets ? Il n'est pas important. Portant son courage à deux mains, il inspire un grand coup pour s'avancer vers le sixième année. Il évite un instant de fixer le sol, mauvais timing, qu'il manque de se vautrer, son pied s'emmêlant dans la moquette. Il se ressaisit, gêné mais finissant quand même en un seul morceau devant le blond bouclé. Il racle sa gorge et plus doucement que d'habitude, entreprend la conversation. « Salut Amaelio. », il attend qu'il daigne le regarder, tandis que ses pupilles se dilatent lorsque leurs regards se croisent. « Je-j'ai retrouvé ça ici tout à l'heure, », il sort la paire de lunettes de son pull, la lui tendant doucement, « c'était à terre, sous le canapé. Je l'ai prit, sait-on jamais qu'on marche dessus... »

Il sourit un peu gêné, les joues teintées d'un rose très léger. Il l'intimide ? Peut-être. Enfin, c'est ce qu'il pense en se voulant rationnel.
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Re: face to face, eyes in eyes // amaelio
05.01.17 22:32


i have written you down and all the world will read you and you will live forever
Il avait jeté pêle-mêle sur la table des feuilles de cours couvertes de poèmes, des livres de mille ans, des croquis froissés au crayon à papier, de la musique composée avant de dormir au dos des parchemins, et étendu ses longs bras blancs sur le fouillis, et posé son menton sur le vieux bois en deuil.

Une absence, un silence passait dans l'endroit et s'écrasait près de lui, chatouillé par le sifflement de sa respiration. Il s'écoutait lui-même et regrettait de soulever tant de bruit en faisant si peu de choses ; il enlisait l'ennui sous une œillade sirupeuse vers la lumière filtrée qui lui venait sur les mains. Elle projetait de longues ombres sous chacun de ses os saillants, et soulevait tous les grains du papier, et le vallonnait d'un drôle de relief. Elle dessillait dans l'air une poussière infime qui frissonnait en passant près de lui. Il avalait tout l'espace d'un claquement de dents, et tous ses axiomes et toutes ses suspensions.

Ses pensées alanguies s'endormaient doucement sur les feuilles, pendues au crochet des clés de sol et sous les portées à la main, ou entre deux quintils, là où les rimes allaient s'embrasser, et ne remuaient pas, ou frémissaient quand un souffle traversait l'endroit en virage et faisait voler leurs cheveux. Ses yeux roulaient sur la droite et rencontraient des lignes de sa petite écriture penchée sans qu'elles n'atteignent sa cervelle, des ratures et des strophes infectes, les accents d'une prose liquoreuse et hautaine. je n'ai que l'amour puant que m'ont cédé, il avait rayé d'un trait sec et hâtif, et pressé, et aussi impatient, je ne connais qu'une luxure, il avait sauté une ligne, mais c'est pour les femmes que j'ai déposé mes prières et composé mes bouquets. on m'a rendu l'amour puant. j'ai laissé le séculaire dans le pli d'une peau veule et les hallalis d'un plaisir acéphale. je me suis tiré des bagnes sans la main prométhéenne, irrecevable, et j'ai baisé celle de la luxure ... « Salut, Amaelio. »

Il eut un léger sursaut et se redressa en retrouvant de sa vivacité engloutie sous une sève ensommeillée, qui se liquéfiait lentement. Sa main, d'un curieux réflexe qui ne rimait à rien, referma le livre de droite dans un claquement sourd, et il leva un œil rond devant lui.

« Je-j'ai retrouvé ça ici tout à l'heure, il s'agissait de Devon, un jeune garçon d'un an plus jeune que lui. Ils ne s'étaient jamais vraiment parlé, n'était-ce pas malheureux ? « c'était à terre, sous le canapé. Je l'ai prit, sait-on jamais qu'on marche dessus... il bougea la nuque dans un craquement rebondissant, pencha sa tête sur le côté, plissa la paupière et une veine s'hérissa sur sa tempe.

Il ne réagit pas tout de suite, détaillant les cheveux noirs qui s'emmêlaient et les yeux qui le dévisageaient, puis la paire de lunette (perdues depuis deux jours) qu'il tenait dans ses mains bien dessinées, à côté desquelles les siennes ne paraissaient pas humaines. Sa voix incendia soudain le silence d'un grand bond heureux alors qu'il les saisissait et les posait sur le bout de son nez, « aaaaaha ! Merci, Devon. Je suis très heureux que tu les aies trouvées. Que tu me les rapportes. Que ce soit toi qui me les rapportes. »

Sa voix avait eu un drôle de ton, aux drôles d'accents drôlement sincères, et s'était abattue comme une épée en brisant le silence d'un coup de garde haute, comme on brise du verre. Un sourire très-malicieux détendit tous ses traits, son bras se déploya plus largement qu'une promesse et il le crocheta par la main, et l'attira à lui. « Assieds-toi près de moi, Devon. Tu veux bien ?

Sa voix était pesante et tendre ; il parlait de ce près de moi avec une incompréhensible facilité, qui lui courait sur la peau comme un organdi marin, ou une impalpable flanelle. Amaelio savait captiver les sens, il avait la langue pour les mots obscènes qui font tourner la tête ; Amaelio n'avait jamais su bien parler, parler en ami, il n'en connaissait pas la substance, ni les bons mots, ni les tons, il ne comprenait pas ce qu'il jetait par-dessus le monde.

Il ne comprenait pas, mais il aurait voulu comprendre, il aurait aussi voulu le déliter jusqu'à l'os. Il se demandait très sérieusement pourquoi lui et Devon n'avaient jamais tant discuté auparavant, et il n'y trouvait pas de réponse. Il se pencha vers le garçon, le sourire douloureusement authentique, et un peu torve ; sa main fouillait dans le désordre de la table et des feuillets noircis tombaient sur ses genoux.

« J'ai une question, tu sais. Il trouvait ses mots si froids, et il les voulait si chaleureux !
Peut-être qu'il avalait la lumière. Peut-être qu'il la mâchait comme une ombre que la nuit enfante — il y avait le bonheur soudain dans tous les creux de carence du visage d'Amaelio.

« Tu penses que je ferais un bon ami ? Le poème, sur ses genoux, lui parlait avec une éloquence cruelle, et j'ai baisé celle de la luxure, de sel, tendre et amère comme celle d'une soeur. les ongles argentins m'ont touché le front. je fus guidé dans des sentiers de faim. Il n'y avait pas de suite.

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Devon A. Edelstein


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Re: face to face, eyes in eyes // amaelio
06.01.17 1:18

i fell in his eyes

Le silence venait de s'installer, tandis qu'il se laissait découvrir les traits de ses courbes aux longs rideaux qui ornaient ses yeux d'un bleu aux nuances du ciel. Il se sentait infiniment petit, lui qui pouvait être balayé d'un coup de ses cils blonds, son existence fade comparée à sa voix qui brise le silence comme du revers de la main du divin qui s'abat sur lui, une bourrasque de vent frais qui lui arrache un frisson le long de l'échine. Il se réveille de sa contemplation, dans ses microsecondes de malaise de l'avoir regarder la bouche entrouverte il sursaute légèrement au claquement de sa voix. « Si je peux aider, c'est avec plaisir. », voilà qu'étrangement, il se montre chaleureux, lui qui serait plutôt du genre à un peu repousser ce timbre de voix qu'il n'use qu'en présence de rares privilégiés. Pourtant, il sourit tout aussi joyeusement, répondant sur le ton sincère de son homologue. Il baisse la main qui tenait la paire, laissant longer son bras le long de son corps.

Il n'a pas réellement le temps de le reposer, qu'on vient la lui reprendre, capturant le froid piquant du bout de ses doigts, son cœur remontant dans sa gorge. Un peu surpris, il se laisse attrapé, glissant vers le canapé dans une totale soumission. « Oui, bien sûr. », il s'installe à côté de l'aîné, ne sachant comment s'y prendre, perdu entre les nuages et le sol, son esprit vagabondant ici et là, pour s'effacer et revenir dans une violence mentale qui trouble le brun un long instant. Trop long. Il a l'impression qu'une épée de Damoclès le pointe au-dessus de sa tête, en sentant le jugement lui tomber dessus comme une enclume. Mais, le blond à ses côtés ne semble pourtant pas si malfaisant, non. C'est Devon qui devient sourd avec ses paranoïas de susceptible, qui se mettent lentement à le ronger causant un mal de tête imaginaire. Il ne se sentait pas menacé bien au contraire : le visage pâle aux traits subtils rayonnait.

Amaelio était comme une toile aux yeux de Devon, une toile dessinée au fusain, aux couleurs à l'aquarelle qui le sublimait, sans jamais qu'il en ternisse. Amaelio était une toile aux yeux de Devon, il pouvait le regarder, sans avoir à le toucher. Il n'oserait pas le frôler du bout des doigts ; il le briserait de sa maladresse. Trop brusque. « Tu penses que je ferais un bon ami ? »

Il revient à la réalité, le fixant soudainement plus intrigué par les mots qui viennent de le percuter. Il fronce les sourcils légèrement, brusquement concerné par la question. « Il s'est passé quelque chose qui te remets en question de la sorte ? », Devon n'a jamais user de ce dialecte, le ton poli, apaisé voir même inquiet. Ce ton, il le garde entre les murs de la grande maison familiale, qui raisonne et se noie dans le timbre de ses parents. Il ouvre la bouche pour prononcer des mots fleuris, avec son ton presque criard et rauque.

Malheureusement, il n'est pas le mieux placé pour répondre à sa question. Lui-même trop barricadé.Trop fermé. Lui, il était terni, fissuré, comme un dessin mal terminé, que l'auteur aurait préféré retravailler, oublié, inachevé. Ses yeux gris se détachent des deux iris d'aquarelle, plongeant sur la feuille qu'il préserve près de lui. Il n'a le temps que de lire une ligne, qu'il les relève presque immédiatement, gêné d'en lire plus. Il ne s’immisçait pas de cette manière dans les tiroirs de ses pairs. Il change de trajectoire, ses pupilles se rétractant à la lumière de maigres rayons de soleil, pensif. Il cherche à le réconforter dans son trouble, pour le repêcher et le libérer de ses doutes qu'il a mis à nu face à celui avec qui il avait probablement le moins de conversation. Il n'était certainement pas trop tard pour en discuter, mais il avait été agréablement surpris d'être celui à qui il s'était dévoiler. La providence, ou coup de chance ? Il secoue la tête d'un mouvement nonchalant pour revenir à Amaelio. Un peu gauche, il lève sa main libre et la laisse tomber doucement sur celle qui le retient. Il la tapote, sans se vouloir brusque, lui qui n'est pas tactile. Il n'ose pas, lui qui s'y prend comme un novice, piètre consolateur.

« Je suis persuadé que tu pourrais devenir un ami extraordinaire, Amaelio. », il lui offre alors un sourire sincère et lumineux, comme il en avait la rare habitude de faire. Il croyait fermement en ces paroles, oui.
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Re: face to face, eyes in eyes // amaelio
14.01.17 23:30


i have written you down and all the world will read you and you will live forever
Si je peux aider, c'est avec plaisir. Oui, bien sûr. Il saisissait difficilement ce que disait Devon ; l'éloquence d'ami qui tapissait ses muqueuses faisait sonner les mots comme une langue étrangère. Il ne s'habituait pas aux accents de gentillesse qu'il ne pensait pas mériter, ni à la bienveillance, à la stature de confiance que Devon portait à bout de bras. Il clignait un œil déconcerté devant son sourire, et brassait d'étonnement la sincérité dont il faisait preuve.

Lui n'avait jamais rien de sensé à dire. Il parlait bizarrement, d'une voix qui balayait le bon confort des gens à la manière d'une tempête qui emporte un fétu de paille, et à chaque détour de phrase rapatriait le malaise à grand galop. Amaelio saisissait toutes les chances de sociabilisation comme on s'empare d'un royaume et les réduisait en poussière à la seule force de sa maladresse.

« Il s'est passé quelque chose qui te remets en question de la sorte ? »

Sa maladresse n'en était pas véritablement une. Elle était très simplement une suite logique à sa personne : elle se traînait comme un chariot, avec l'élan d'un cheval de trait. Elle se tolérait comme on pourrait douloureusement tolérer une maladie vénérienne. Lui ne l'entendait même plus.

S'il s'était passé quelque chose, puisque c'est ainsi que disait Devon, ce devait vraisemblablement être peu important car Amaelio ne s'en rappelait pas — mais il était bien plus probable qu'il ne se soit en fait rien passé. Un ami d'Amaelio ne demeurait jamais assez longtemps ami pour qu'il se passe quelque chose.
Amaelio faisait volontiers du monde entier son ami, sans, bien sûr, retour de sentiments. Il disait je t'aime avec une ferveur agonisante sur des lèvres venues de nulle part, et sur lesquelles il n'aurait même su mettre aucun prénom.

« Ça aurait pu... Il n'avait rien remis en question car il n'y avait rien à remettre en question. Entre le premier et le presque-deux mille cent quatre-vingt-dixième jour sur les bancs de cette école, quelle était la probabilité qu'Amaelio fut finalement l'ami de quiconque ?
Il se lançait dans d'infects calculs sur sa propre personne en empêchant ironiquement sa cervelle d'y trouver réponse exacte.

« Je suis persuadé que tu pourrais devenir un ami extraordinaire, Amaelio. Il scruta le visage de Devon d'un œil étonné, et ce qui s'étalait sur le sien comme une abjecte pommade était ce qui restait de lumière après le filtre encrassé des vitres de la salle commune. Il y devinait un sourire chaleureux et le gouffre d'une sincérité qui lui pilonna la nuque, et la voix lui manqua une seconde.

« Ah, tu crois ça ? Le sourire découvrit ses dents et se tordit légèrement sur la commissure, il se rapprocha de lui d'un déplacement de vertèbres. Il se sentit contre lui, tout en se sentant à peine ; du coin de son œil, il ne le lâcha pas. « Tu crois vraiment ? »

Il se sentait bien. Il se sentait jeune, et vivant ; il s'esclaffa en lui décochant une violente tape dans l'épaule qui manqua de les faire dégringoler tous les deux. « Quand j'étais gamin, mes amies étaient les infirmières, mais je les détestais. Est-ce que je suis sur un mauvais départ ? »
Il s'entendit dire n'importe quoi, des choses stupides qu'il avait dit très vite, d'un ton enjoué. Sa langue passa sur ses lèvres comme une serpe sans pouvoir humidifier ses mots, ni que sa salive ne trouve assez d'impact pour les rendre plus vrais, qu'ils n'existaient déjà plus.

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Devon A. Edelstein


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Devon A. Edelstein





Re: face to face, eyes in eyes // amaelio
24.01.17 0:08

i fell in his eyes

Devon avait toujours eu de la misère, surtout dans l’amitié. Pourtant, il ne cherchait qu’à retrouver cette sensation qui lui ferait quitter sa bulle. Qui briserait les chaînes de la solitude, une compagne bien amère à ses yeux. Il n’avançait plus depuis un moment, cela ne se voyait peut-être pas au travers de ses yeux qui n’exprimaient rien de plus que les étincelles de son mauvais caractère. Il dissimulait au monde ce qu’il avait enterré depuis bien longtemps au fond de lui. C’était ainsi. Il avait oublié comment se confier, en préférant tout garder pour lui plutôt que de refaire confiance. Pour quoi faire, s’était-il demandé, pour de nouveau détruire ce que j’étais ? Non. Bien sûr que non. Il ne voulait pas réitérer ces erreurs-là. Il ne voulait pas repasser dans certaines plaies. C’était bien trop dur à vivre

Il n’avait eu que des amis virtuels. Ses camarades de classe ne le supportaient pas, il s’excusait sans cesse à sa mère qui était convoquée au moins deux fois par semaine dans le bureau du directeur. Elle le regardait toujours avec cet air attendri, lui caressant les cheveux, ce sourire fendu et rassurant sur les lèvres. Elle lui disait toujours qu’il était en droit d’être celui qu’il était, qu’il ne devait pas ressembler à un mouton. Et puis elle lui disait après une courte pause pour refaire son manteau, « Tu es en droit de ne pas toujours partager les opinions de tes camarades et de t’y confronter. Cela fait de nous des êtres uniques, capables de penser et s’exprimer par nous même. ». Devon croyait en ces bonnes paroles. Sa mère avait ces instants de sagesse qui le rassurait énormément.

Il avait isolé son être entier derrière un mur en béton armé pour éviter la souffrance ou s’accrocher et sombrer. Il connaissait très bien cette sensation de plonger dans le vide et n’avait pas vraiment l’envie de revivre ça.

Consolateur maladroit, il avait tout de même réussi à arracher un sourire au blond, ce qui lui fit l’effet d’une douce vague de chaleur au fond de son être. Il soulevait légèrement le buste, persuasif. « Bien sûr que j’y crois vraiment ! J’aurais l’air con si j’te mentais ! »

Parce que l’hypocrisie, Devon ne connais pas. Il a toujours été sincère. Même sur un plan vestimentaire. Si le haut fait moche, il fait moche c’est tout. Et il ne s’impose pas; il s’exprime, exposant son opinion.

Il l’entend s’esclaffer ce qui le surprend légèrement, puis se réveille avec violence à la tape brusque du blond qui manque de leur faire voir de plus prêt le sol. Ils auraient eu l’air de joyeux imbéciles là, sur le tapis. Mais ça le fait rire, jusqu'à ce qu’il se gêne, ses joues roses contrastant avec sa peau pâle. Il va la sentir pendant un moment celle-ci.

Il l’écoute attentivement, ne le quittant pas, plissant des yeux un instant le temps de tout enregistrer. Après avoir déchiffrer la confidence de son camarade, il relève le regard sur le plafond en haussant les épaules. « Les infirmières sont une assimilation à ‘faire mal pour faire du bien’. Je crois que c’est un peu logique que tu les ai détesté. », il lui accorde un sourire se voulant tendre, ses yeux suivant les courbes de ses lèvres. « Je crois que c’est une question de confiance mutuelle. Et puis d’accepter l’autre avec ses qualités et défauts. L’aider à traverser les aléas de la vie. Offrir une part de son monde. »

Il se stoppe, son sourire s’effaçant lentement. Il secoue la tête, chassant le nuage noir qui se formait au-dessus de sa chevelure. « Mais je suis persuadé que tu as beaucoup à offrir à ceux qui te sont proches. Il ne faut pas que tu puisses douter une seconde sur le sujet ! Ils t’apprécient comme tu es, c’est ça, accepter l’autre. »

Il racontait peut-être des trucs vaseux, mais il avait envie de faire reprendre confiance à Amaelio. Il avait envie de faire prendre pleinement conscience à Amaelio.
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