J'avais littéralement investi les lieux depuis bientôt quatre heures. La salle des moldu c'était certainement le quartier général de tout né moldu en manque de technologie ou simplement d'une connexion internet décente. Franchement depuis le temps ils auraient puent faire en sorte qu'on puisse utiliser tout nos « truc moldu » partout dans le château. Un monde sans téléphone, sans ordi.. pire ! Sans ipod.. mais comment on est supposé survivre à ça hein ? Alors on vient tous ici pour notre dose avant d'aller affronter de nouveau le monde magique qui semble coincé dans les quinzième siècle. Normalement c'est toujours occupé par deux trois personnes mais faut croire que le beau temps en avait dissuadé pas mal à venir s'enfermer ici des heures entières. Moi ça me gênais pas, et puis j'avais assez donné pour le moment question balade en plein air puis je préférais me faire tout petit le temps que les gens passent à un autre ragot. Ça impliquait être seul mais étrangement ça me gênait pas trop si j'avais un pc et une connexion.
Dehors les gens avaient toujours cette histoire d'escapade en foret dans la bouche, la perte de point subit à Gryffondor pour cette petite sortie s'était fait sentir et le secret n'avait pas tellement duré. Les gens ce demandaient pourquoi j'y était allé et naturellement on disait que c'était pour frimer. Je laissais courir ce bruit, les bruits qui courent ça m'a jamais tellement posé problème, les gens pensent de toute façon ce qu'ils veulent, et s'ils sont pas assez malin pour directement venir me demander, alors tans pis pour eux. Puis bon l'imagine que ça fait grimper ma popularité tout ça, bien sur l'histoire de l'acromentule était resté plutôt sous silence, je crois que les profs avaient pas vraiment envie que les élèves ce rendent compte du genre d'abominations qui peuplent la foret. La. Juste là sous leurs nez. La moitié des filles feraient leurs valises tout de suite pour mettre le plu de distances entres elles et les abominables araignées géante. Mieux vaut garder ça discrètement pour soi, puis de toute façon j'étais pas du genre à frimer pour ça simplement parce que ça me faisait toujours beaucoup trop flipper.
J’essayais de pas y penser mais ça revenait de temps en temps. Heureusement que le professeur Fitzgerald était arrivé à temps sinon je me serait fait bouffé. J'imagine qu'il avait due fanfaronner auprès de ses collègues après cette histoire, ou alors il avait râler un peu parce qu'il a due jouer les héros pour un Gryffondor agaçant. C'est pas gagné pour ce faire oublié dans ce cas, quoi qu'à force les gens devaient avoir l’habitude de mes périples et n'y faisaient peut être plus trop attention. Je préférais miser sur ça du coup, de toute manière c'était fais, fallait bien vivre avec maintenant et en général je m'en sortais pas trop mal.
Alors j'étais seul ici, avachi sur un des divans à simplement regarder un écran sans trop y faire attention. Même si je voulais être seul basiquement je crois que la présence d'Aili ou n’importe qui d'autre m'aurait pas déplut, même Oli tien, je lui aurais proposé de mater quelque chose. Mais tout le monde est en cours sauf moi, parce que je suis « malade », On avait histoire de la magie, c'est pas comme si c'était vraiment grave hein, je suis même certain qu'on allait pas remarquer la différence, puis je suis vraiment allé à l'infirmerie parce que j'avais pas dormis depuis deux jours, pas bien plus la semaine avant ça et que ça commençait à faire beaucoup. Mais pas question de moisir dans l'infirmerie.. ici c'est mieux. Larver sur un canapé, c'est le pied.
Enfin ça l'est jusqu'à ce que la porte s'ouvre brusquement pour y laisser entrer une tornade de plume rose. Qu'estcequec'estencore ? J'avais à peine levé le nez jusqu'à remarquer la silhouette plutôt imposante du prof de soin aux créatures magiques. J'en restait même plutôt idiot. Vautré quasi la tête pendante du divan à le regarder avancer jusqu'à moi l'air assez furax, ou alors il a mangé un truc qui passe pas pour ce taper cette tête mais.. je sais pas, y'a un truc bizarre à le voir débarquer ici.. Pourquoi je le sens pas là ?
« Heu... M'sieur ? »
Autant s'assurer que c'était bien lui, et bien en train d'arriver aussi parce que vus mon manque de sommeil c'est pas impossible que ce soit juste le fruit de min imagination. Quoi que dans ce cas là il aurait probablement pas porté ces jolies plumes roses beaucoup trop perturbantes..
Les bruits de couloirs. Inlassablement des commérages qui se dispersent entre tous les murs de ce château. Ce n'était aucunement une nouveauté, simplement un fait avéré depuis des années. Parce que les mioches aimaient à répandre les secrets pour se divertir des cours parfois perçu comme ennuyant. Incompréhensible façon de procédé pour la chevelure dorée qui, sans nulle doute, n'y prêtait guère attention en temps normal. A quoi bon s'attacher aux bruit que font les gamins en pleine puberté ? Si ce n'était pas de force majeur, ça n'avait littéralement aucun intérêt. Orhan avait en horreur tout ce qui concernait les rumeurs, les chuchotements et les ragots. On pouvait d'ailleurs entendre bien souvent des soupirs d'exaspération passer ses lippes lorsque cela arrivait jusqu'à ses oreilles aiguisés. Pourtant, ce jour-là, c'était différent.
Beaucoup semblaient avoir entendu ces bruits et ce depuis quelques temps apparemment, mais sans prêter attention plus que nécessaire, seule les plumes roses n'en avaient guère perçu le sens avant aujourd'hui. Peu fier de cela quand enfin il en comprenait le sens au détour d'un couloir, agrippant soudainement un gamin pour lui demander de lui expliquer cette situation, ses sourcils s'étaient naturellement froncés. Les mioches n'avaient aucune prudence, aucun respect. C'est un professeur cependant dans les bureaux qui lui avait annoncé les détails méconnus des gamins pour leur propre bien. Soudainement soulevé d'un sentiment de colère intense, ses canines se serraient entre elles un instant, tournant subitement les talons pour sortir de cette pièce. Des cours se déroulaient naturellement dans l'enceinte de l'école et probablement que lui aussi avait à faire, pourtant l'adulte s'en détournait sans complexe, cherchant sa cible un bon moment avant de remporter l'information la plus importante.
C'est dans une démarche assurée, visiblement pressée, que l'homme d'une stature imposante traversait les couloirs jusqu'à trouver une porte. Une porte qui, brutalement, s'ouvrait sur la salle que les moldus affectionnaient particulièrement pour se rattacher encore à leur vie passée. Ses orbes parcouraient les lieux une demi-seconde, trouvant enfin l'objet de son humeur actuelle qui n'en était pas au beau fixe. Ses pas franchissaient la distance entre eux, se tenant rapidement au dessus du canapé, grognant au son de la voix de l'un de ses élèves, Kieran.
« Toi... »
Un simple mot suivit d'un geste. L'une de ses mains venait saisir son col, le soulevant soudainement pour le redresser. Assez pour atteindre l'arrière de son crâne, lui infligeant une gifle assez conséquente pour réveiller les neurones qui semblaient dormir actuellement.
« Abruti ! On peut savoir ce que tu fous là à te la couler douce ?! Je peux savoir ce qui t'as pris au juste, hein ?! Tu peux pas réfléchir deux secondes avant de faire le con ?! T'as de la compote à la place du cerveau ?! J'vais te coller un coup de pied au cul, t'as intérêt à t'en souvenir, abruti de rouquin !! »
Sa voix portait sans aucun doute dans toute la salle, se laissant aller à crier comme bon lui semblait quitte à déranger toutes les salles alentours. L'homme n'en avait cure, se défoulant actuellement pour évacuer ce sentiment de colère à l'égard de ce mioche inconscient. On pouvait presque considérer cela comme de l'inquiétude cachée pour son élève qui aurait pu aisément ne jamais revenir de la forêt interdite.
Un soupir passait ses lippes, une main se portant alors à son front, inspirant profondément par la suite. Cela ne semblait pourtant pas calmer son ardeur, le fixant dans la foulée à nouveau.
« T'as intérêt d'avoir une bonne excuse à me fournir, c'est compris ?! Vas-y, je t'écoute ! »
Croisant les bras sur son torse, sa position en disait long. On sentait une aura qui n'attendait aucune objection à ses dires, le gamin avait plutôt intérêt à s’exécuter comme son professeur le lui demandait avant de passer par une fenêtre.
C'est dans dans moments comme ceux celui là qu'on aimerait avoir la possibilité de prendre l'option « fuite » et de sauver sa peau face un pokémon un peu trop sauvage. La en l’occurrence c'était un prof un peu trop remonté et pas de chance pour moi mes possibilité de fuite étaient pochent du néant. C'est la merde et je peux rien faire de plus que de planté mes grand yeux rond de terreur sur la furie qui s'avance et me hisse de mon petit confort part la peau du cou. Ou de la chemise mais ça m'avait fait le même effet. De petits « aie » de protestation accompagnèrent ce geste dépourvu de la moindre délicatesse qu'il gratiffia d'un gros tacle crânien. La claque sur l'arrière du crâne c'est pas juste ! Je suis même carrément certain que c'est illégale en faite, ça va finir par me rendre chauve je pourrais porté plainte pour ça, mais dans ma grande bonté je me contente de geindre un « Aieu » plus poussé même si ça semblait pas tellement inquiéter le proff. Proff qui braillait déjà tellement fort qu'on l'avait probablement entendu jusqu'à Prés au Lard. Une main frottait l'arrière de ma tête alors que mes sourcils ce fronçaient dans l'incompréhension la plus complète. Pourquoi je me fais agresser là au juste ?!
Il criait tellement que j'arrivais même plus à suivre ce qu'il disait beaucoup trop occupé à regarder son visage ce crisper de colère à chaque mots, c'était à la fois bizarre et captivant. Je crois que c'est la première fois que je le vois dans cet état, et pourtant je l'avais déjà vus pousser des gueulante ou brailler sur tout et n'importe quoi. C'était un peu le genre de gars à s'énerver parce qu'il arrive pas à ouvrir son pot de confiture le matin et qui finir par le claquer par terre pour tartiner son pain à même le sol. Ouais il était un peu hardcor quand il voulait et j'avoue que normalement c'est assez amusant à voir.. mais pas quand c'était moi l'origine de son tourment. Comprendre ce qui ce passe.. et vite. Il s’arrête, il soupir, excédé par la situation, agacé de me trouvé ici à glandé.. je veux comprendre mais mon cerveau à tendance à ce mettre en mode panique totale quand on me hurle dessus donc c'est difficile de réfléchir.... Jusqu'à ce que ça me saute brusquement aux yeux comme un cognard en plein match. Bien sûr.
« ..Vous parlez de la foret c'est ça hein ? »
Quoi d'autre ? C'est la seul chose qui s'est passé d'assez grave pour me valoir le grade d’abruti de rouquin aux yeux du prof. Parce que c'était pas totalement faux pour le coup mais quand même, insulter ses élèves c'est pas ce qui est le plus recommandé au monde même si ça semblait être le sport préféré de pas mal de profs. J'ose un sourire, massant maintenant ma nuque plutôt que mon crâne pour traduire un début de gêne plutôt désagréable. Qu'est ce que j'allais pouvoir lui dire ? Pas la vérité en tout cas, je tien pas à ce qu'il m’étrangle avec un de ces affreux truc à plume rose... Mais je suis incapable de mentir, ça ce voit tout de suite quand je le fais, à voire qu'une pancarte fluo lumineuse apparaît au dessus de ma tête avec écrit « Gros mytho » dessus. Du coup je suis passé maître dans l'art de l'esquive ! Ou presque.
« Une raison hein ? Heu.. il ce passe quoi si j'en ai pas ?.. Ou si j'en ai une mais qu'elle est tellement ridicule que ça ressemblerait presque à un mytho alors que c'est la pure vérité ?... »
Parce que si je lui dis juste que je suis allé récupéré mon sac qu'a été victime d'un sort un peu foireux.. Je suis pas certain que ce soit mieux qu'un mensonge, même si pour le coup c'était totalement vrais. Ça passera pas. Je sens le tacle crânien arrivé à grande vitesse une fois de plus ainsi que la beuglante.. alors comme tout être humain normal dans ce genre de situation je me vois obligé de pratiquer la lèche de la façon la plus honteuse qu'il soit histoire de sauver un minimum ma carcasse.
« Vous êtes mon prof préféré vous savez. Arrêtez de me crier dessus s'il vous plait parce que ça me fait quand même un petit peut flipper... »
Les yeux de chat et le sourire de crocodile, j'y mettait tellement de volonté et d'espoir qu'on aurait tout de suite du me donner un Oscar pour cette performance. Ça passe ou ça casse avec lui de toute façon ça marche toujours comme ça et heureusement que j'avais le crâne dur et la peau solide sinon je serais mort depuis des lustres déjà.
Les gamins n'avaient aucune honte, aucun tenue à son humble avis, ne se souciant guère que les adultes puissent être responsables de leur misérables carcasses. C'est cet exact sentiment qui prenait ses tripes en voyant son sourire abruti venir naître sur ses lippes après avoir posé la question la plus débile qui soit. Lentement ses orbes se fermaient un instant, soupirant profondément, essayant tant bien que mal de retenir cette main qui tremblait à l'idée de venir mourir à nouveau sur ce crâne dépourvu d'intelligence. La chevelure dorée se retenait, le laissant essayer de le baratiner vainement pour esquiver une réponse qui s'apparenterait à un mensonge ou une vérité absurde. C'était soit l'un, soit l'autre à l'heure actuelle.
Des secondes de silences semblaient s'écouler alors que la lèche se terminait, attendant de voir si son vis-à-vis avait autre chose à confier, mais rien. Le néant. Il était interdit de frapper ses élèves ? Qui avait l'audace de sortir des conneries pareilles quand on avait devant soi un sale mioche qui essayait de cirer vos pompes. Furieusement, ses sourcils se fronçaient. Une main venait frapper le haut du dossier du canapé, soutenant ainsi le poids du haut de son corps qui se penchait dangereusement vers la crinière rousse. C'est à quelques centimètres que le marmot pouvait admirer la colère de son aîné.
« J'ai dis que t'avais intérêt à avoir une raison, alors donne-moi cette putain de raison tout de suite sinon j't'apprends à voler par la fenêtre, tu vas très vite retourner dans la forêt interdite, c'est compris ?! »
Les mots défilaient dans un ton largement différent, les connotations changeant sur chaque mot. Alors le début se faisait très discrètement, presque flippant, mais à nouveau la colère avait perlé ses traits, hurlant petit à petit au fil de ses dires. Ce n'était plus l'heure de se jouer des plumes roses qui n'avait guère de temps à perdre avec ces absurdités. Alors pourquoi ? Pourquoi était-il ici à présent, essayant de faire parler le guignol de sa classe ? Pourquoi ce besoin soudain de savoir, de se défouler, de hurler pour évacuer des sentiments trop prenant ? Une inquiétude voilée profondément, c'était le résultat d'une entité qui se muait à s'éloigner des autres, mais l'humain est grégaire et s'attache probablement contre son gré. Oui, il fallait avouer qu'Orhan appréciait ce gamin.
Pris de cette réalité soudaine, un sentiment de colère prenait ses traits une nouvelle fois, se redressant pour soupirer de tout son soûl. Ses mains s'agitaient, mesurée cependant, l'une d'entre elles venant mourir sur son front comme souvent.
« J'te préviens Kieran, si tu mens, je vais de suite le savoir, alors j'me répète et pourtant tu sais que je déteste ça, mais... t'as... intérêt... d'avoir... une... bonne... raison... »
Accentuation. Phrase hachée délibérément. C'est l'aura d'un homme qui n'acceptait aucune fuite, aucun refus qui envahissait l'air ambiant, tremblant d'une envie folle de le frapper à nouveau.
« Ne pense même pas à fuir d'ici, mais j'ai pas besoin de te le dire, n'est-ce pas ? »
Ses deux orbes embrumés par la fureur se posaient dans les siennes, attendant patiemment à défaut de ce pied qui battait un rythme agacé sur le sol.
Peut être que je pouvais me jeter moi même par la fenêtre, je crois qu'on gagnerait du temps parce que visiblement il avait pas l'intention de ce contenter d'une excuse vaseuse glissé entre deux sourire et un cirage de pompe scandaleux. Il aurait quand même put faire l'effort d'être un minimum flatté par mes compliments ! Pourquoi je me fatigue sinon hein ? Pour sauver ma vie certainement. Mon corps entier ce tassait sur lui même, espérant peut être disparaître à travers le plancher pour échapper à son regard perçant et la colère qui flambait au fond de ses yeux. Je l'ai vraiment agacé sur ce coup là je crois. Je sursaute à la main qui vient ce fracasser contre le dossier de la chaise et tente une nouvelle fois de disparaître.. je comprend maintenant pourquoi on peut pas transplaner ici, c'est surtout pour pas que les élèves puisse fuir dans ce genre de situation.
J'ai pas le choix. L'idée de mentir me traversa même pas l'esprit de toute manière. Il le verrait tout de suite et de toute façon j'avais pas envie de prendre le risque de l'agacer encore plus qu'il ne l'étais. J'essayais de rassembler les morceau de courages qui foutaient le camps lentement pour prendre une grande inspiration en calant un sourire au coin de mes lèvres histoire de rendre ça quand même un peu moins tragique même si je devais mourir après avoir volé par la fenêtre.
« Je m’entraînais avec Berti aux sorts d’attractions et d'expulsion dans le parc, prêt des terrains de quidditch.. Puis on s'est servie de mon sac comme cobaye quoi.. sauf qu'un des sort a foiré et il s'est retrouvé à faire un super vol plané en l'air jusque dans la foret.... Je vous jure que c'est vrais c'est aussi... stupide que ça en a l'air ! »
Je me redressais un peu pour lui faire face et lui tenir tête avant qu'il essai encore de me coller sa main sur le crane en guise d'avant goût pour ma sentence. Après tout c'était vrais mais c'était aussi profondément stupide comme raison, tout le monde me le disait.. mais je suis borné et je continue de me persuader que c'était une raison suffisante pour risquer sa vie. Ce sac c'était ma vie, y'avait tout de dedans, sans compter les milliards de souvenirs et de babioles inutiles... je pouvais pas me résigner à la perdre.. surtout s'il était pas loin. Foret mortelle ou non.
« Il était pas loin ! Je me suis dis que.. que j'allais rentrer, le retrouver et sortir quoi ! Mais je me suis paumé... »
Par contre j'évitais quand même de lui avouer que je pensais que cette foret était interdite pour la forme et qu'y'avait pas vraiment de sales bestioles dégueulasses qui y pic-nique régulièrement. Ils sont un peut fêlé pour laisser ce genre de choses ce balader tranquillement à quelques mètres de l'école. Rien que d'y repenser j'en avait des frissons d'horreur et le cœur qui battait à mille à l'heure. Le soir avant de m'endormir j’arrêtais pas de me dire que si ça ce trouve ça pouvait très bien grimper jusqu'à la tour ces bestioles là. Notre cerveau à cette merveilleuse capacité à nous foutre la trouille avec des truc complètement absurde mais terriblement crédible à la fois..
« .. Puis y'a eu ce... cette Acromentul là.. énorme et dégueulasse... Vraiment faut me croire quand je dis que j'avais pas envie d'aller là bas.. mais j'étais obligé c'est tout.. et faut aussi me croire quand je dis que j'y refouterais plus les pieds.... Pas question de retenter le coup avec la copine araignée géantes.. c'est un coup à finir en kébab. »
J'en soupirais un peu, sans sourire cette fois, c'était peut être le seul signe qui prouvait bien que j'étais serieux, de toute manière j'avais que ça a lui dire alors.. quoi qu'il arrive je sens que j'allais en entendre parler longtemps et que j'allais bien me faire remonter les bretelles comme il faut. J'ai mal rien que d'y penser.
Le silence se brisait par les excuses, raisons de l'élève qui faisait face à la colère du prof à cet instant. Les mots s'envolaient, venaient s'assimiler dans sa boîte crânienne, ingérant toutes les conneries que débiter Kieran. Évidemment, tout ceci sonnait comme un mensonge au vu de la raison stupide qui se dévoilait, mais n'était-ce pas pour cela que s'en était crédible au final ? Ses orbes s'assombrissaient lentement, écoutant attentivement jusqu'au bout. Insensé, mais vrai sans doute. Parce que les gamins avaient bien tendances à faire n'importe quoi, être imprudents au point de se mettre en danger et devoir ensuite compter sur les adultes responsables de leur peau. C'était affligeant d'être professeur probablement.
La chevelure dorée ne disait mot, ne bougeait point, restant de marbre une seconde, peut-être même deux. Alors enfin un soupir passait ses lippes, une main venant passer son front, fermant ses orbes sur ce monde.
« J'savais bien que ça allait être stupide, mais à ce point... »
Sa voix d'un ton particulièrement grave à présent, murmurait lentement, détournant à nouveau sur attention sur le rouquin.
« Évidemment que c'est dégueulasse une Acromentule, pourquoi tu crois que vous pouvez pas approcher de cette forêt ? Putain les mômes j'vous jure. Si on vous dit que c'est interdit, c'est forcément pour une raison de survie ! Vous êtes vraiment intenable les mioches !! »
A nouveau cette voix portait, pleine de reproche et de colère. Ou bien était-ce, encore une fois, de l'inquiétude qui s'y dissimulait ? Peut-être était-elle en train de s'affaiblir à ce moment précis, donnant cette impression de colère une nouvelle fois. Peut-être ou peut-être pas. Orhan restait un mystère dans sa façon de faire, en tant qu'humain également. Insaisissable, incompréhensible. Soupirant bien plus bruyamment que précédemment, l'homme venait s'asseoir non loin, ne frappant aucunement une nouvelle fois Kieran. Pourtant l'envie avait démangé ses doigts un long moment, mais cette dernière semblait s'être envolée alors. Magique.
Ses pieds venaient lourdement tomber sur la table basse qui résidait sous ses orbes, sortant un paquet de cigarette qui dormait dans sa poche toute la journée. Un coup de paume en-dessous de ce dernier faisait ressortir légèrement l'une d'entre elle, s'en saisissant pour l'allumer sans sourciller. Une pièce où il ne pouvait pas fumer ? Qu'est-ce qu'il en avait bien à foutre ? Tant que le directeur lui-même ne venait pas le réprimander, il n'en avait cure.
« Et... Comment ça se fait que t'es toujours vivant ? »
Le sens signifiait tout ainsi que son attitude subitement nonchalante. Son humeur avait changée en un claquement de doigt comme bien souvent, si aisément. Le fond en était clair à présent, il y avait de l'intérêt, de la curiosité. Probablement parce qu'il était clairement évident qu'Orhan avait bien du mal à croire que son élève put survivre sans aide et un faible sourire moqueur en coin sur ses traits, l'annonçait.
« Tu t'es mis à courir aussi vite que tu pouvais pour ta vie ? T'as fuis ? Hum... J'pense pas en fait, tu devais flipper comme un gamin de cinq ans devant la porte de son placard ouverte la nuit. Alors, qui est venu te filer un coup de main ? »
Je crois que j'ai juste aucune crédibilité. Mon histoire semblait tellement bidon que même moi j'avais du mal à y croire. Il m'observe un moment, droit, sans bouger. Flippant à souhait. Puis il soupir, me complimente sur ma débilité et se calme lentement, ce qui le rendait encore un peu plus effrayant. C'est la première fois que je le voyais me parler aussi sérieusement, l'air sinistre, presque grave, il était visiblement excédé par tout ça. Se rendre dans la foret c'était de très loin la pire boulette que j'ai jamais fais de ma vie quand même, je crois que ça va me hanter encore longtemps... je soupire aussi, je me tasse encore un peu en essayant de pas mourir de honte et de culpabilité alors qu'il s’indignait de la stupidité des gosses de ce château. Mais franchement personne s'est dit qu'en appelant cette foret « La foret parfaitement balane, ennuyeuse à mourir remplis de moustiques et feuilles mortes », pas un seul d'entre nous n'aurait eu l'idée d'y mettre le pied ? L'interdit, c'est justement ce qu'est excitant quoi... Si les choses sont pas interdites on les fais pas, ou on les fait moins. Je me contente d'une grimace en guise de réponse et baisse la tête quand il vient s’asseoir à coté de moi. Honnêtement je m'attendais à ce qu'il m'en colle une autre, mais il était peut être de meilleurs humeur que ce que je pensais !
J'ose un sourire alors qu'il sortait déjà un paquet de clope de sa poche. Par réflexe mon regards parcouru la pièce une seconde pour s'assurer qu'il n'y avait pas de préfets dans les environs ou de professeur avant de me souvenir que j'en avait un juste devant les yeux, et qu'on était pourtant pas supposé fumer ici.
« C'est interdit vous savez. .. »
Oui il le sais, et je pense même qu'il s'en tamponne simplement beaucoup. C'était pas tellement le genre de prof à se soucier de l'étique ou des règles, on se demande qui est le pire des fois, les adultes qui se fichent de tout ou les gosses qu'en font qu'à leurs têtes. Il pose ses pieds sur la table et enfume la pièce sans plus de gêne, j'étire un sourire sur mes lèvres, osant pas trop le montrer de peur que sa main ne heurte une fois de plus mon crâne. Mais vraiment, il abuse.
Au moins il ne criait plus. C'était un peu vexant de l'entendre poser cette question. Surtout de cette façon qu'il avait de rire et de se foutre de moi. Quelque part c'était blessant ouais. Parce que ça m'avait effectivement fait flippé comme un gamin. Mais c'était normal non ? J'avais jamais rien vus de si effrayant de toute ma vie. Je me suis vus mourir bien dix fois, alors ouais, j'ai eu peur, et ça me réveille encore des fois. Mais c'était un peu la honte. Le voir ricaner comme ça, je me sentais un peu minable tout d'un coup, parce que j'avais pris la fuite c'est vrais. Je savais que j'avais pas à en rougir ou à regretter, mais à cette seconde ma fierté en prenait peut être un coup et j'avais besoin de me défendre un peu pour pas lui donner la satisfaction de me voir courber le dos en rougissant. J'en avait même finit par le frapper dans l'épaule avec la manette que je tenais en main. Je regrettais immédiatement. Mais franchement, il a quel âge pour faire ce genre de truc hein ?!
« Non ! Je me suis battus je vous signale... enfin.. Je lui ai lancé un sort pour la repousser.. le temps de prendre la fuite ouais. Mais ça a marché, c'est peut être grâce à ça que je suis en vie. . Après le professeur Fitzgerald est venu me chercher.. »
Et on a effectivement fuit mais ça.. il avait pas besoin de le savoir. Le nez en l'air, j'essayais de faire comme si mes joues n'avaient pas pris la même couleur que mes cheveux et me concentra sur tout sauf sur le grand gaillard à coté de moi. Cette fois j’attends le coup, serrant les dents prêt à encaisser sa claque derrière la tête pur me traiter de sale merdeux. Je l'aurais pas volé sûrement.
L'interdit avait effectivement de quoi assouvir les pires pulsions immatures. Que ce soit chez les gamins ou chez les adultes, l'humain était en proie à chercher le challenge jusqu'à se faire dévorer par l'adrénaline bien trop intense qui en ressortirait alors. Pour se sentir vivant, pour se sentir accompli certainement, se dire que l'on avait vécu assez longtemps pour endurer les pires craintes, les pires peurs et de s'en être sortit vivant. C'était une sensation que le professeur ne pouvait renier, dévaloriser chez les autres, ayant sans nul doute fait les mêmes bien avant dans sa jeunesse. Cependant, il était aujourd'hui de son devoir de mettre en garde les mioches qui peuplaient les couloirs, ses heures de cours également. Son devoir, sa responsabilité de les ramener un jour entier à leur géniteurs.
« La ferme, j'sais bien. »
Oui, l'homme savait parfaitement qu'il était interdit de fumer ici, mais quel endroit ne l'était pas ? Ce château représentait la prison pour quelqu'un qui aimait à fumer, ne pouvant le faire que dans les recoins les plus isolés, là où les mioches n'erraient pas. Une prison, réellement. Alors les règles se voyaient brisées sans aucune crainte, soupirant légèrement un instant.
La conversation n'avait cependant pas lieu de continuer sur la question, préférant de loin observer le roux qui essayait vainement de remettre sa fierté en jeu. Fuir pour sa propre survie, ce n'était aucunement un instinct stupide et la crinière dorée appréciait ceux qui savaient le faire quand le besoin y était. Continuer à vivre plutôt que mourir bêtement pour un honneur quelconque que personne ne verrait, quel était le mieux ? Alors il charriait gentiment, laissant l'enfant prendre un coup l'espace d'un instant, le frappant soudainement et le regrettant la seconde qui suivait. C'était amusant. Néanmoins son faciès se faisait faussement dur, une main se dressant lentement pour venir frapper l'arrière de son crâne. « Ouais, t'as flippé comme un mioche quoi ! »
Pourtant, la force employée se faisait bien moindre voir inexistante dans cette claque, ébouriffant sa chevelure par la suite. Un fin sourire perlait ses traits, peut-être un poil flippant pour beaucoup.
« T'as eu raison, Kieran. Si t'étais mort pour porter tes balls et te battre bêtement contre elle, je serais venu te déterrer pour flamber tes os !! Je vais te dire un truc, la première fois que j'ai vu une bestiole dans le genre, j'suis resté paralysé comme un abruti. Si tu le dis à qui que ce soit, j'te tue par contre, t'as compris ? »
L'homme se montrait étrangement prévenant tout d'un coup, pris par les sentiments que lui inspirait la mine dépitait du gamin. Pour le rassurer en un sens, une inquiétude voilée par un comportement bien souvent détestable. Mais Orhan appréciait le môme qui lui faisait face à présent, se montrant alors plus humain certainement. Parce que les souvenirs pouvaient s'avérer bruyants, insistants, dévorants, le professeur le savait mieux que quiconque et ne lui souhaitait guère. Gentil pour une fois. « N'y pense pas trop, un jour tu seras assez fort pour ne plus trembler devant elle, sauf si t'as la phobie des araignées, mais là on pourra rien pour toi ! »
Encourageant. Comme un vrai prof se devait de l'être, pas vrai ? Des moments rares, mais des moments que les plumes roses savaient apparemment accorder à certains de ses étudiants. Kieran était un gamin marrant, Orhan l'appréciait très certainement.
Et vlan. Une fois de plus. Quoi que c'était pas si terrible que ça cette fois. Plus une claclaque au goût de pichenette pour la forme. Je couinais un « aie » largement surjoué en passant une main dans mes cheveux qu'il venait d'ébouriffer. Heureusement qu'ils étaient jamais vraiment coiffé, mais quand même j'aurais du faire la gueule juste pour faire genre sauf que je souriais un peu trop pour avoir l'air crédible. Le professeur Ziegler était un spécimen quand même bien étrange quand on prend la peine de l'observer un peu plus prêt. Il fait flipper, il a l'air complètement perché aussi, à se demander ou ils recrutent leurs profs à Poudlard. Au final fallait simplement savoir l’apprivoiser et je crois que je pouvais un peu me vanter d'y être arrivé. Aprés tout mon rêve c'était de traquer des créatures dangereuses à travers le monde, j'allais pas me laisser impressionner par un simple prof ! Un prof qu'avait l'air prêt à se montrer plutôt humain pour une fois.
Surprise totale. Moi qui pensait qu'il en aurait profité pour m'enfoncer encore un peu plus ou juste en rajouter un peu avant de me faire un cours complet sur comment se sortir d'un merdier comme celui dans lequel que je m'étais fourré dans la foret, peut être qu'il se serait un peu vanté et qu'il m'aurait rappelé que je suis qu'en troisième année et que je suis donc plutôt un gros noob. Mais non. Au lieux de ça il se montrait étrangement compatissant et rassurant. Bon il avait toujours aucun tact pour le faire, et j'avais pas de mal à l'imaginer déterré ma dépouille pour la martyriser une dernière fois si j'étais mort comme un blaireau.. Finalement il avait juste un peu stressé pour moi mais il allait jamais l'avouer, du moins pas de vive voix, c'est pour ça que son petit secret étira un sourire sur mes lèvres, content de cet marque de confiance qu'il me faisait. Puisque tout était devenu plus détendue, un peu plus léger et aussi, je me sentais prêt à retrouver mon humour de petit merdeux et de me moquer de lui comme il l'avait fait plus tôt. Comme ça on sera quitte.
« Et personne à immortalisé ce moment ? J'aurais donné beaucoup pour voir ça.. »
J'étouffe un ricanement n le fixant du regard alors qu'il continuait de fumer la cigarette qui avait déjà enfumée la pièce de son odeur désagréable et de sa brume grisâtre. J'essayais de l'imaginé en gamin apeuré mais j'avoue que cette fois je n'arrivais pas à me peindre un tableau crédible de la situation. Pourtant c'était arrivé. Pourtant il était bien humain sous ses airs de bourreau d'enfants.
«J'ai pas particulièrement peur des araignées. En faite je voulais même une mygale comme animal de compagnie mais j'avais un peu peur que Poudlard soit pas adapté... enfin bref.. moi j'suis claustrophobe, et ça aussi y'a pas grand monde qui le sait.. parce que c'est un peu la honte d'avoir peur des placards à balais quoi ! »
Et parce que c'était simplement un truc irrationnel. Donc c'est chiant. Parce qu'on sait que c'est débile mais qu'on peu rien y faire. Heureusement à Poudlard on se retrouvait rarement coincé dans des endroit clos et étroit, sinon je serais déjà mort. Comme quoi on a tous nos faiblesse et je me sentais d'humeur curieux maintenant. Je le fixais avec de grand yeux avide, impatient, un peu trop enthousiaste aussi mais ça il commençait à en avoir l'habitude.
« Alors.. racontez ! Votre première fois face à la mort c'était quoi comme créature ? C'est quoi qui vous sauvé ? »
Le merdeux se faisait de retour rapidement alors que le plus jeune venait à se moquer gentiment de son professeur, arrachant une nouvelle claque à ce dernier à son encontre. Cependant au fond, l'homme s'en trouvait content quelque part. Content que ce sale mioche retrouve son humeur agaçante et son côté joueur. Parce que Kieran était connu pour être ainsi et que la plume rose l'apprécie de la sorte sans le dire ouvertement comme toujours. Il était étrange de voir qu'Orhan était plus humain qu'il n'y paraissait, qu'il était encore capable de démontrer des émotions affectueuses, essayant cependant de s'en cacher. Parfois, l'homme ne comprenait pas lui-même, mais ses ténèbres se faisaient bien moindre dans ces moments-là, alors peut-être n'était-ce pas une mauvaise chose. Ou bien tout ceci n'était-il qu'une comédie ? Certains devaient peut-être le penser, mais ce n'était aucunement vrai. Comme tout le monde, il était humain.
« Tu verrais jamais ça, même dans tes plus beaux rêves, c'est compris ? »
Sa voix portait, énervée au premier abord, amusée quelque part cependant. Tirant sur sa cigarette par la suite, son attention se faisait complète sur le gamin, l'écoutant lui expliquer ses peurs. Cette peur d'être enfermé dans un endroit trop étroit, bien trop clos. La honte qu'il avouait et pourtant, l'homme ne le voyait pas ainsi.
« Claustro hein ?... J'vais retenir ça et la prochaine fois que tu fais une connerie je t'enferme dans un placard avant de t'étrangler de mes mains. Ahah j'ai hâte de voir ça ! »
Son regard se faisait émerveillé, à la limite d'un sadisme certain. Le mioche venait de lui donner son point faible, mais était-ce seulement une bonne idée ? Le professeur voulait lui faire regretter un moment, se montrant sérieux face à ce qu'il venait de dire, mais rapidement son regard prenait une teinte impassible par la suite.
« J'crois pas que ce soit con d'avoir peur des endroits clos. J'suis pas claustro, mais je préfère les endroits vastes, alors j'comprends ton ressentit, j'crois. Mais ça ne va pas m'empêcher de t'enfermer un jour ! »
Un rire, puis le silence. Sa question le laissait perplexe. L'homme cherchait dans ses souvenirs. Sa plus grande peur ? Face à la mort ? Ce qui l'a sauvé ? Il réfléchissait, remontait son passé, mais bientôt la crinière dorée s'en retournait à ce seul instant, celui qui n'était plus. Cet instant où la mort aurait pu clairement l'emporter, il en avait ce sentiment dans cet oubli. Jamais auparavant Orhan n'avait craint de mourir réellement, sauf à ce moment précis sans savoir pourquoi. Ses orbes s'étaient assombrit anormalement, sa cigarette se consumant à présent seule entre ses doigts. Alors sa voix résonnait à nouveau, froide à la limite d'être éteinte.
« C'était un Sphinx. »
En réalité l'homme ne savait plus. A ce moment-là, l'avait-il vraiment croisé, ce sphinx qu'ils cherchaient ? Un soupir et son attitude changeait radicalement comme il savait si bien faire.
« Ce qui m'a sauvé évidemment, c'est mon incroyable force, ma suprématie ! T'peux pas comprendre gamin ! »
Alors sa main se posait sur le haut de son crâne, ébouriffant à nouveau la crinière rousse de son vis-à-vis en rigolant. Un instant, Orhan avait été déstabilisé par la question, sans nul doute. A présent il fumait à nouveau, finissant par l'écraser dans sa boîte en métal qui lui servait de cendrier portable.
« Ah mais j'y pense gamin, t'as commencé ta formation de traqueur en rencontrant ta première créature. On commence tous quelque part, maintenant t'as plus qu'à réfléchir où t'as merdé dans cette situation... C'est-à-dire.... Partout ! »
Parler aussi simplement avec lui me semblait quasi naturel. Pourtant ce n'était pas le prof le plus sympa à côtoyer, d’ailleurs c'est probablement le pire en faite. Une fois de plus il ne fallait pas écouter les « on dit », je préférais toujours me faire ma propre idée et je finissais toujours par apprivoiser tout le monde. Je restais assis à coté de lui, subissant la moindre claque derrière la tête à mes remarques taquines et piquantes. Je les cherchaient un peu faut dire, mais je m'y suis habitué maintenant, les ponctuant simplement de « aie » et d'un froncement de nez dans un regard furibond. J'étais certain que c'était sa manière de me montrer son affection. Puis pour une fois que c'était moi qu'était en train de me payer sa tête, je pouvais bien subir ça encore un peu. On était pas beaucoup à pouvoir se vanter de se moquer de lui et d'être encore en vie, même pas collé jusqu'à la fin de l'année ou pendu par les pieds dans les cachots. Il doit m'adorer dans le fond.
Enfin j'espère. Parce que j'étais en train de lui avouer mes faiblesses, et il avait l'air plus que ravie de pouvoir les utiliser contre moi. Il avait ce regard sadique qu'il balançait à tout vas pour faire flipper tout le monde, j'avoue que ça marchait peut être un peu mais avec le temps j'avais développé une sorte de résistance à ses effets. Ça m’empêchait pas de lui sortir mon air le plus offusqué comme s'il venait de me trahir brusquement. Blessé dans mon cœur et dans mon âme, deux secondes et demis pas plus. J'en pouffe un peu, ricanant en levant les yeux au ciel face à son enthousiasme étrange quant à l'idée de m'étrangler et de me séquestrer dans un placard. Pire qu'un gosse mais j'étais pas franchement mieux.
« Même pas peur. »
Un arrogance aux airs de défis. Peut être qu'un jour je me retrouverais vraiment dans un placard. Mais j'avais la naïveté et l’espoir de croire qu'il n'était pas aussi mauvais qu'il aime le prétendre. Parce que je serais déjà mort si c'était le cas, et parce qu'il serait pas assis là en ce moment si c'était le cas. Certes il avait des techniques pédagogiques complètement foireuses et à la limite du morale. Mais il n'était pas mauvais. J'en avait encore la preuve en ce moment même alors qu'il se confiait à moi. La première fois ou il s'est vus mourir. Il aurait put ne rien dire, prétendre avoir oublié, pourtant il me répondait, une lueur sombre au fond des yeux. C'est la première fois que je voyais ce regard chez cette homme. Lui aussi avait peur. Lui aussi avait des faiblesses. Plus humain qu'il y parait. Je restais étrangement silencieux, retenant presque ma respiration de peur de briser ce moment. Un sphinx. Il avait vraiment croisé un sphinx. Je crois que j'avais encore plus envie de le harceler de questions en tout genre, mais ce n'était probablement pas le moment.
Ou peut être que si. Il soupira une nouvelle fois et repris cet air suffisant et arrogant qui lui collait si bien à la peau. J'en éclatait de rire une nouvelle fois, secouant la tête en pouffant une fois de plus face à sa parade virile de l'homme fort. Pourquoi ça m'étonnait même pas. Finalement on était un peu pareil, on avait du mal à s'attarder sur nos propres faiblesses ou nos craintes, on préférait jouer la comédie en se vantant un peu. Détournant le problème ou simplement s'évitant de se mettre trop a nus devant les gens. Je pouvais pas lui en vouloirs, mais j'allais quand même pas le louper.
« Avouez.. vous avez pas réussit à trouver son énigme c'est ça ? Ahah !... Y'a pas de honte vous savez, ça arrive à tout le monde. Même aux meilleurs. »
C'était pas méchant. Du moins pas trop. Ça devait être compliqué les questions de Sphinx, et je crois que j'aurais paniqué un milliard de fois face à une de ces créatures. J'avais terriblement envie d'en voir une maintenant...Fallait absolument que je l'ajoute sur ma liste des truc à absolument voir. Je pouvais rayer l'Acromentule de toute façon, c'était déjà fais. J'avoue que j'aurais jamais imaginé en croiser une dans ces conditions là et je préférais éviter que ça se reproduise. Mais il avait raison sur un point. C'était un peu le début de ma formation de traqueur. Cette idée me fit prendre conscience que cette épisode dans la foret n'était que le début d'une longue série. Ça devait ressembler à ça traqueur. Crapaüter dans les endroits les plus dangereux sur terre et chasser des choses créatures abominables. Excité, effrayé. Je savais plus trop.
J'étirais un sourire sur mes lèvres pour cacher mon trouble et mon incertitude. Il marquait encore un point. J'avais sacrément merdé sur toute la ligne.
« Heu... Je crois que j'aurais déjà pas du aller dans la foret seul... Ni y aller la nuit.. parce que ça chasse la nuit nan ? Ensuite je sais pas tellement comment se débarrasser de ce genre de bestioles. Enfin si.. Mais.. elles ont peur des Basilic et j'en avait pas dans ma poche hein.. j'ai pensé à quelque chose comme un Incendio.. mais bon.. je crois que j'avais pas envie de vraiment la blessé.. ce qui est stupide vus qu'elle essayait de me bouffer... puis ça aurait peut être mis le feu à la foret ... et moi avec. Alors la fuite.. c'était pas si mal finalement.. »
Je me demandais ce qu'on nous apprenait en cours de traque en terrain dangereux du coup. Peut être qu'on allait justement dans la foret pour s’entraîner. Ça semblerait plutôt logique et ça me donnait tellement envie d'en savoir plus que je devais me retenir de bondir sur mes pieds pour courir dans tout les sens ou m'incruster dans un cour. J'étais plus à ça pret.
« Mais j'imagine que j'ai eu de la chance... y'a pas que des Acromentule dans cette foret... hein ? Pourquoi personne fait en sorte qu'on puisse pas vraiment y aller. Ou la vidé des trucs réellement dangereux... »
Une fois de plus cette question me semblait simplement évidente. Pourquoi on laisse faire ça ? Mais on parle d'une école ou on nous laisse voler à dos de dragon.. J'imagine que des bestioles comme ça comme voisin c'était pas si bizarre..
Le gamin avait du cran dans sa façon d'exister, assez pour toujours attirer l'attention de la crinière dorée. Que ce soit en bien ou en mal à dire vrai, mais il avait son attention. Assez pour le garder ici à présent, à ses côtés pour discuter. L'homme se laissait embarquer dans ce monde que le gamin se forgeait lentement, devenant adulte au fil des jours qui s'écoulaient. Si les deux étaient radicalement différents sur beaucoup de points, Orhan avait bien du mal à ne pas songer parfois qu'ils se ressemblaient en un sens. Quand il était jeune, le professeur avait aussi faire certaine de ses erreurs. Finalement, il y avait dans la détente dans son environnement à ce mioche. Assez pour pousser l'homme à parler sur certains sujets.
L'atmosphère se faisait légère à présent avant d'en venir à son passé. Naturellement l'homme s'enfermait dans les souvenirs qui le rongeaient aujourd'hui, revenant assez vite à la réalité pour comprendre sa taquinerie, sentant son envie réprimé de lui poser des questions. Le plus jeune se retenait de le questionner, par respect peut-être ou simplement par sentiments... Cela avait arraché un sourire en coin, discret au prof. Une seconde pourtant, à l'entente du mot « énigme », Orhan avait bloqué. Au fond, l'enfant n'avait pas tort, pas vrai ?
« Ouais... J'ai pas réussi son énigme encore. »
Murmurant un instant, son attention avait glissé cependant pour revenir sur son vis-à-vis. Il était aisé de remarquer derrière son mauvais jeu d'acteur, son incertitude, son trouble. Ne disant mot cependant, le plus vieux se contentait de l'écouter, analysant sa manière de se remémorer cet instant, ses erreurs probables. Au fond, il avait trouvé cela amusant de le voir aussi sérieux face à ses mots prononcés pour le taquiner et une main ne pouvait s'empêcher de tomber sur le haut de son crâne, gentiment. Comme pour le calmer. Alors c'était à son tour de répondre à ses questionnements pouvant paraître justifiés à bien des égards.
« Tu dis toi-même que tu ne voulais pas blesser cette Acromentule, de ce fait tu as réagis de la bonne façon en cherchant à fuir, alors réfléchit maintenant gamin. Si on devait vider la forêt pour votre sécurité, tu crois qu'on serait capable de le faire sans blesser aucune créatures dangereuses qui y résident ? Tu crois qu'on en viendrait pas à devoir en tuer une ou deux pour notre sécurité à nous ? »
Une pause alors, ses orbes fixant son élève pour voir la réflexion possible qui devrait démarrer à ses mots, continuant par la suite.
« Ces créatures vivent ici, elles sont chez elles dans cet endroit. Est-ce que tu penses qu'on aurait raison de les chasser de là alors qu'ils nous suffit d'interdire l'endroit aux gosses ? Après vous écoutez ou non, c'est à vos risques et périls comme tu as remarqué. Avec de la chance, quelqu'un viendra vous sortir de là et vous pourrez porter ce genre de propos ensuite, mais n'est-ce pas le mieux à faire au final ? Juste interdire la forêt pour satisfaire tout le monde ? »
Au fur et a mesure que ses mots traversaient ses lippes, le professeur lui-même y réfléchissait alors.
« Je ne sais pas si c'est pour cette raison que les choses sont ainsi à Poudlard concernant la forêt, mais c'est ma façon de l'imaginer. Et même si ce n'est pas pour les raisons que j'expose, je m'en fou. Je vois les choses ainsi. Peut-être parce que je suis anciennement traqueur, va savoir. M'enfin, tout ça pour dire que vous avez simplement à écouter ce qu'on dit les mioches et tout le monde sera content bordel ! »
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