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 Turn Away — [Demeter]

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Louise A. Ryan


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Louise A. Ryan





Turn Away — [Demeter]
29.09.16 0:38


« Des fois Demeter je me demande pourquoi je t’ai aimé. Pourquoi ai-je décidé de m’éprendre de toi, de ne plus m’imaginer un jour sans ta présence à mes côtés ? Ce n’est pas que je ne peux pas vivre sans toi, mais que j’ai décidé que tu serais pour moi, avec moi. Et je sais que je suis égoïste mais il faut bien l’être un jour n’est-ce pas ? Je n’ai jamais voulu déranger quiconque, je n’ai jamais voulu faire de bruit ou attirer les regards. Mais toi je ne sais pas, il y a eu ce quelque chose qui est apparu et est resté : il y a toute cette affection qu’aujourd’hui je te porte, toute cette tendresse presque désespérée qui dévaste mon visage dès que je te regarde. Je ne peux pas rester en colère contre toi, je ne peux pas m’énerver face à tes caprices ou actes mesquins : de toute façon ils ne me concernent pas. Mais je dois admettre que tu m’as déçue, que tu m’as blessée.

Pourquoi as-tu fait comme si je n’existais pas ?
Pourquoi le fais-tu encore, d’ailleurs ?

J’ai attendu, tu sais. J’ai fait comme si de rien n'était : j’ai rejoint Aymeric au salon commun et je me suis même retrouvée coincée avec Dae-Jung. Mais tu n’es jamais venu, tu n’es jamais apparu devant moi non; tu as fui. Pourquoi. As-tu honte de toi, de tes choix ? Hésites-tu à ce point à rejoindre sigma, où est-ce déjà le cas ? Je ne sais pas si tu fais profil bas car tu ne veux plus que ton nom soit sur toutes les lèvres, ou si tu le fais pour mieux te fuir toi-même. Des fois je t’aperçois au loin mais je ne peux pas m’approcher car je ne m’en sens plus capable, car il y a cette Daphné à tes côtés et tu l’as préférée à moi et je ne t’en veux pas. Tu peux bien aimer qui tu veux qu’en ai-je bien à faire, c’est de ton coeur et de ton avenir qu’il s’agit, pas des miens. Mais comment peux-tu m’abandonner de la sorte ? Comment peux-tu décider de m’écarter de ta vie comme si de rien n'était, comme si nous étions voués à rien ? Et je sais que nous ne sommes déjà pas grand chose, mais Demeter moi je pense à toi et je réalise que je m’offusque de voir que toi tu ne le fais pas.

Tu es lâche et cela m’énerve.
Tu es toi et étrangement cela me désespère.

Veux-tu que je rejoigne sigma pour toi ? Veux-tu que je fasse des choix, tes choix ? Veux-tu que je meure sur le champ car ainsi ce sera un problème de moins ? As-tu peur de ce que tu es et ce que tu deviens ? Ou de ce que tu as toujours été mais que tu n’avais jamais réalisé être ? Pas à ce point. As-tu peur qu’Argus t’abandonne, que Pepper crie puis te tourne le dos; les yeux plein de dégout ? As-tu peur oui qu’on te regarde, nous qui t’aimons; nous que tu sais que tu ne détestes pas et que nous te disons : mais qu’es-tu devenu Demeter ? As-tu peur de te perdre ou de t’être perdu ? Ou n’as-tu peur de rien, déprimes-tu juste comme un enfant ? Un enfant tétanisé face à ses choix et par merlin que je détesterais ça. Tu n’es pas si médiocre es-tu ? Sais-tu pourquoi j’ai du me séparer de Duke ?

Sais-tu que ce n’était pas uniquement car il était trop attaché à moi ?
Il ne pouvait grandir sans moi, et pire que ça avait régressé à mes côtés.

Et toi tu n’es plus là mais regarde-toi. Regarde-toi me délaisser comme si je n’étais rien, si je n'étais qu'un vulgaire objet. Je sais que je t’ai aimé car je savais que jamais tu me le rendrais, mais je sais également que je ne le supporte pas. Et je ne m’attendais pas à être si froissée, si blessée de ton indifférence mais c’est le cas : et je viens à toi. Aussi je cherche dans le château puis j’arrête, je me dis que cela suffit et je monte aux balcons pour prendre de l’air. Je me sens brûlante et glacée, je sais que je tiendrai cette année mais je sais également que peut-être demain sera la fin. C’est étrange n’est-ce pas de savoir sans savoir ? De penser sans savoir, plus exactement. Mais au final qu’est-ce que j’espère ? Je me le demande bien. Je sais juste que j’ai ruiné ma vie et que je ne compte plus le faire.

Si tu savais comme j’ai voulu pleurer, si tu savais comme je m’en suis voulue.
J’ai déprimé, tout simplement. Mais je pense m’en relever et alors que mes épaules se redressent et que je me perds dans la contemplation de l’horizon, toi tu n’es pas là. Toi tu es agonisant à terre, tu nous as détruits : tu as coupé tout ce que nous étions. Déjà tu avais fui mais cette fois c’est différent je le sais et je ne peux pas l’accepter, pas comme ça. Pas de toi. Dae-Jung m’a fait réaliser à quel point il est douloureux de se voir lâchée, rejetée. Je n’ai pas la force de pleurer pour lui ou du moins le croyais-je alors imagine un peu vis à vis de nous. Je passe les baies-vitrées et je te vois et je ne m’y attendais pas. Aussi je souris, de ce sourire un peu surpris un peu content mais surtout déstabilisé. J’ai l’impression que le monde me joue un tour, que tout est noir autour de moi et que la lumière ne brille au fond du couloir juste pour se moquer de moi. « Demeter. »

Etrangement je me fiche de ce que tu fais, de ce que tu pourras penser ou faire. Etrangement je sais que dans quelques secondes je ne penserai plus pareil : que je serai de nouveau faiblesse, fragilité. Que je ne voudrai pas te blesser, pas te briser. Je sais que je marcherai sur du verre, que j’aurai mal car tu me fais mal mais aussi que je rirai car tu n’as pas encore réussi à me faire m’effondrer. Alors il y a cette tendresse un peu bizarre qui prend le dessus, cette joie que je ne peux réfréner mais également cet agacement profond que je garde enfoui en moi. Car même si tu es toi et que te voir m’emplit de soulagement; me donne envie de venir à toi et de m’y reposer jusqu’à ce que tous mes ennuis passent… Cela ne change pas au fait que tu m’aies abandonnée et que tu le fasses encore à cet instant. Toi fuyant que j’ai décidé d’attraper. Toi fuyant que je ne laisserai pas partir, car Demeter je ne veux plus être gentille; je ne veux pas non plus être méchante.

Je veux juste être Louise, comprends-tu cela ?
Et Louise est si fatiguée.

De nos jeux, de nos mensonges : de toi qui ne veux rien voir. Alors mes bras jusqu’alors croisés tout contre ma poitrine se délient alors que je m’approche. Mes cheveux flottent tout autour de moi mais je ne prends pas la peine de les replacer derrière mes oreilles : « Cela fait bien trop longtemps. » Et dans ma voix il y a ce petit sourire qui fait que tu ne sauras rien. « Poudlard est en pagaille, on insulte ma famille et on essaie de me jeter des tomates. Te rends-tu compte ? Moi ça me fait bien rire, où du moins est-ce ce que j’aimerais bien dire. » Je suis légère et je ne te regarde pas, il est rare que je commence à parler de moi avant de parler de toi; n’est-ce pas ? En vrai je me fiche de ces critiques, de ces rumeurs : je me fiche qu’on m’accuse et qu’on me pourrisse. Tu es là, tu es mon ami; et c’est tout ce qui compte. Séparée de toi je ne suis plus tout à fait Louise, vu que tu es mon Demeter, le seul et l’unique; mon cher et précieux camarade — alors comment peux-tu ne plus penser à moi ? Tu es une partie de mon monde et toi tu ne le réalises pas. Quel affreux compagnon tu fais ! Quel égoïste ! Tu es remarquable.

Je me sens si amère, et j’ai envie de pleurer mais ce sourire persiste comme si il était la clef de tous mes ramparts. Et toi tu n’étais pas là. J’ai tant envie de te le dire, de te le lancer au visage puis d’enfin te regarder; plonger mes yeux en toi et y découvrir toutes tes pensées. « Mais Demeter il faut que je te le dise, ce n’est rien en comparaison à ne plus te voir. » C’est vrai, je ne peux pas te mentir : je ne peux plus le faire. Alors je coule vers toi et le visage mi-sérieux mi-paisible je t’offre enfin mon attention. Je ne t’accuse pas directement mais au fond c’est pareil. Et sache que je suis si triste de ne plus t’avoir à mes côtés, sache que je me sens seule; esseulée.

Sache que tu as laissé ta Louise et que si tu la laisses comme ça tu le regretteras. 

Moi un jour tu sais je ne serais plus là, alors s’il te plait chéris-moi.

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Demeter H. Green


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Re: Turn Away — [Demeter]
29.09.16 2:38

Il était seul.

Daphné, pour une fois, ne se trouvait pas à ses côtés et les yeux plongés dans le vide, il était debout, ses mains appuyées contre le balcon.

Comme toujours en ces temps-ci, il ruminait ses problèmes qui revenaient sans cesse, comme le ressac des vagues. Son visage marbré par l’indifférence n’en laissait rien paraître pourtant ça le minait. Des cernes profondes commençaient à sillonner les dessous de son regard tant ses nuits étaient courtes et agitées par des questions sans fin. C’était le rituel sempiternel de ces derniers jours et personne n’avait su lui soustraire tout ce fardeau pesant et invisible, dont il commençait à ployer sous le poids.
Il se sentait minable dans son indécision. Lui d’habitude si froid et rationnel, avait perdu sa logique. Et ses vaines tentatives de donner un sens, une direction cohérente à toutes les émotions qui bazardaient dans son esprit finissaient par le fatiguer. Demeter n’avait jamais été aussi en proie au doute. Il ne s’était jamais senti aussi vulnérable.
Alors il avait fui tous ses regards inquisiteurs et suspicieux qu’on faisait trainer sur lui depuis cette terrible soirée. Il avait fui tous les murmures, les bruits de couloirs qui ne faisaient que le rendre d’avantage confus. Il avait fui Juniper dont l’inquiétude à son égard grandissait. Il avait fui Argus dont les craintes semblaient se mêler à la méfiance. Il avait fui James dont les questions soucieuses soulignaient ses faiblesses. Et il avait fui Louise.

Dans tout ça il avait fui Louise.

Où l’avait-il oublié ?

Dans son égocentrisme, cette faculté incroyable à se sentir parfois seul, délaissé et incompris, il s’était violemment renfermé sur lui-même. Car la compagnie de quiconque était abrasive. Cela le fatiguait d’avoir à se soucier de quelqu’un qui n’était pas lui mais ne souhaitait pas non une présence aux questions intrusives dont les tentatives de lui apporter le moindre réconfort auraient été vaines. Il avait besoin d’une personne se contentant d’exister à ses côtés. D’une présence silencieuse ou divertissante. Du moment que cette dernière n’aurait pas fait planer sur lui le poids de la suspicion.

Alors il y avait eu Daphné De Lange et ses beaux cheveux blonds. Daphné De Lange et son obscure douceur ; Plante insolite au beau milieu du jardin de Poudlard.

Mais en ce moment ci, il pensa à Louise. C’était le bleu du ciel, dégagé et profond, qui lui avait évoqué les océans qui y miroitaient quand il mêlait ses yeux au sien. Un soupire fila de ses lèvres comme un peu las et nostalgique. Nukonunu et cet après-midi sur la plage, semblait avoir eu lieu dans une autre vie. Le souvenir en ce moment-là était presque abstrait. Et Demeter souhaita revenir à ce moment où le vent soufflait, où leurs mains s’étaient entremêlées et où ils avaient discutés d’un futur, s’imaginant ensemble et amis comme une promesse que des gamins auraient pu faire, portés par une indicible candeur.
Qu’il était loin ce temps où l’horizon ne déclinait que des soucis mineurs ! Qu’il était loin ce temps où Louise faisait palpiter son cœur avec une tendre furie. Qu’il était loin, ce temps où elle s’immisçait entre ses pensées l’air de rien, invitée impromptue dans son esprit alors qu’il s’y attendait le moins…

A présent il avait sans vraiment s’en rendre compte, fait disparaître Louise de son quotidien. L’évitant elle comme tous les autres. La reléguant au rang de ces personnes à qui il parlait de temps en temps, comme Rosabel, Julchen ou encore Stella.
En d’autres circonstances son absence aurait laissé dans son existence un trou considérable et béant, qu’il n’aurait pu combler. Louise durant ces derniers temps, lui avait apporté une sérénité et une douceur tout à fait étrangère à son quotidien, qui s’était rapidement révélé indispensable à ses journées. Il avait toujours considéré le temps passé avec elle comme spéciale et pour rien au monde n’aurait-il souhaité que tout cela s’arrête. Louise était son havre de paix ; La certitude qu’un jour sa colère vorace ne finirait pas par le bouffer tout en entier.
Mais il y avait eu sigma. Il y avait eu le chaos subséquent.
Et au travers de la marée l’ayant englouti, il avait oublié qu’elle aussi aurait pu être emportée par les flots.
Demeter était tristement égoïste par moment. Surtout quand ses émotions étaient aigues comme désormais. Alors l’enfant terrible, l’enfant roi, n’avait pas su penser à cette personne qui lui était si douce si unique et devait en ce moment connaître un peu de son chagrin, partager un peu de sa douleur.
Car il y avait eu son nom à côté du sien. Ryan avait côtoyé Green et désormais la plèbe salissait leurs illustres patronymes d’accusations sinueuses, les dégradant de leurs dégoûtantes rumeurs. Cela l’offusquait d’ailleurs partiellement et comme il aurait voulu cracher son dédain à leurs nez, à cette bande d’imbécile qui craignait les idées de Sigma, alors que c’était la meilleure chose qui pouvait leurs arriver. Mais de l’autre côté il y avait Juniper, James, Argus alors aucune des choix possibles ne pouvaient entièrement le satisfaire.
Alors il avait oublié les esclandres proclamés à son encontre. Et il avait surtout oublié Louise. Louise qu’il aimait avec attention et tendresse pourtant. Mais Louise qu’il n’avait pas les moyens de l’aimer comme il l’aurait souhaité.
Car il ne savait prendre soin d’une personne qui n’était pas loin.
Et c’était terriblement égoïste. Terriblement Demeter de tout s’accaparer sans donner la moindre chose en retour. De Louise, sa Louise, disait-il d’une voix intérieure impérieuse, il voulait un amour entier et sans compromis alors qu’il ne savait faire la même chose. Egoïste Demeter, qui souhaitait que tout gravite autour de lui. Il ne savait pas chérir et de ses lèvres ne pouvaient éclore que des fleurs aux pétales flétris.
Mais soudain la voix bien familière de Louise attira son attention. Il se retourna brusquement comme si on venait de l’attaquer et en l’apercevant, il ne put mimer un sourire et faire comme si tout allait bien. Louise l’avait surpris en son moment le plus vulnérable. Sa plaisanterie, ses mots le laissèrent alors de marbre.
Il n’aurait su dire si elle lui avait manqué mais il y avait une culpabilité accablante qui avait enserré son cœur, lorsqu’il avait posé ses yeux sur les courbes graciles de sa silhouette.
Comment avait-il pu être aussi égoïste, égocentrique, au point d’oublier l’une des rares personnes comptant réellement pour lui ? Sur le moment, l’absence de Louise n’avait suscité presque aucune émotion chez lui, tant elle avait paru abstraite en comparaison à ses problèmes. Mais à présent sa proximité lui fit réaliser que ce n’était pas le cas. Et il s’en voulut de ne pas être venu vers elle.
Elle lui avait manqué.
Comme il aimait poser ses yeux, contre l’incroyable couleur habitant les siens, pour y aller chercher une douceur qui lui était inconnu.
Mais Demeter eut un sourire triste, presque affligé. Il se sentait cynique sur ce balcon, à détailler l’univers indifférent à tous ses problèmes. Tout lui parut alors brusquement insignifiant et il retroussa ses lèvres.

- Louise.

Son nom lui venait en premier comme toujours. Il aimait le faire rouler du bout de sa langue et le laisser s’envoler. Surtout quand le ciel était aussi bleu qu’aujourd’hui. Mais c’était simplement par habitude que cela lui était venu et Demeter se sentit un peu nerveux, quoique blasé. Les évènements récents lui avaient complètement fait oublier ses émotions ambiguës pour Louise et semblaient même avoir éteint toute chance qu’une flamme vienne les embraser. Ni son esprit, ni son cœur n’avait le temps pour. Mais il était heureux de la voir là. C’était une joie sincère qui l’éprenait car elle était une amie tendre et sincère. Louise sa précieuse Louise. Pourtant il n’aurait su exprimer sa joie dans sa retenue et surtout dans cet embarras de l’avoir évité aussi longtemps.
Il soupira en levant un regard au ciel, courbant son cou vers l’arrière. Le compliment qu’elle eut le bouleversa et Demeter sentit quelque chose le picoter avec violence dans sa poitrine. Il lui en voulut d’avoir eu ces mots alors, car cela était distrayant de penser à de telles choses quand une décision cruciale l’attendait.
Voilà peut-être également pourquoi il avait fui Louise. Car lui qui compartiment toujours sa vie avec minutie et précision, n’aimait pas qu’on le renverse intérieurement. Et c’est ce que Louise pouvait faire sans peine, depuis cette soirée dans leur salle commune, où il ne s’était jamais senti aussi proche de quelqu’un auparavant.
Et il eut envie d’aller la serrer dans ses bras, comme un homme à la mer se serait rattaché à un bout de n’importe quoi pour ne pas sombrer. Volontiers, il serait allé noyer son visage, son nez, dans la forêt auburn de ses cheveux. Mais Demeter resterait à jamais Demeter. Il resta plutôt figé, se tournant légèrement vers elle. Ses lèvres forcèrent un sourire :

- Tu m’as manqué aussi Louise.

Puis Demeter eut l’envie d’être taquin aussi. D’être plein de douceur comme elle venait de l’être avec lui mais il ne parvint à s’y résoudre. Il n’avait pas le cœur à de telles badineries et n’avait même pas envie de s’épancher sur sa haine contre les Nails et leur toute dernière farce, splendide de mauvais goût.
Demeter n’avait plus envie de courir. Il n’avait plus envie de prétendre.
Et il se retourna vers Louise, la dévisageant longuement. Il avait tant de choses sur le cœur que des mots fusèrent tout seul d’entre ses lèvres :

- Je suis désolé de t’avoir évité.

Mais rien d’autre ne sortit. Tout se coinça dans sa gorge car il ne voulait pas lui en dire plus. Et maladroit il rajouta :

- J’espère que tu vas bien.

Il y avait comme une supplique silencieuse dans ses mots.

- Dis-moi que tu vas bien.
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Louise A. Ryan


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Louise A. Ryan





Re: Turn Away — [Demeter]
29.09.16 9:00


« Si je t’ai manquée pourquoi n’es-tu pas venu. Ne réalises-tu mon absence qu’une fois qu’elle n’est plus ? M’oublies-tu à chaque fois que je disparais de ton regard, avant de te souvenir de mon existence quand je te parle ? Demeter tu es si méchant et tu ne t’en rends même pas compte.

Alors Demeter j’ai envie d’être comme toi et de fracasser toutes tes tentatives d’être pardonné. J’ai envie de te dire que non je ne vais pas bien et que oui je vais mourir. J’ai envie de te dire que c’est moi qui vais t’abandonner et que nous n’y pourrons rien. J’ai envie de te faire t’écrouler comme Dae-Jung l’a fait avec moi, et peut-être serait-ce pire encore car la place que tu occupes dans mon coeur est si immense. Tu es irremplaçable et j’aimerais te mettre à terre pour que tu réalises que délaisser ceux qu’on aime ne fait jamais de bien. Que cela créé des sentiments amers.

Demeter que veux-tu que je fasse ? Et moi j’ai envie de m’approcher et de poser ma main contre ta joue, de te dire que tout ira bien. J’ai envie de t’amener à moi, de te serrer dans mes bras pour que tu oublies ton égoïsme et tes tracas. Peut-être l’aurais-je fait si tu étais venu à moi mais je me sens encore en colère, je me sens encore piégée dans cette injustice que tu as créée. Tu es si coupable et voilà que tu t’excuses et moi je ne sais plus quoi faire.

Mais les mots ne vaudront jamais les actes, Demeter.

Je pourrais te promettre que je veux rester à tes côtés toute ma vie, que je veux être une amie fidèle et présente : que je veux t’être proche et jamais te laisser. Je pourrais te faire miroiter notre futur et d’un seul coup partir. Je pourrais te mentir sans le faire : et que ressentirais-tu ? Ne serais-tu pas dans la colère, dans la douleur ? Moi Demeter si tu me disais que tu veux rester une éternité avec moi puis que tu disparaissais, je n’aimerais pas. J’aurais envie de donner un coup de pied à ce monde si pourri et à la chance : aurais envie de te voir une dernière fois pour exprimer tout ce que j’ai un jour ressenti et ressentirais encore. Mais ça ne se passe jamais comme ça.

Quand quelqu'un meurt il ne revient pas Demeter.
Quand quelqu'un décide de ne plus faire partie de ta vie, il ne te dit pas pardon avant de t’embrasser, de te choyer : de regretter. Il s’en va juste et ne se retourne pas une seule fois vers toi. Il s’évanouit dans le paysage et devient une brume, celle de tes souvenirs lorsque tu penses à lui mais sais que tu ne peux plus venir à lui car il n’est tout simplement plus là. Sais-tu comme ça fait mal Demeter ? As-tu un jour été abandonné par tes plus proches amis ? Moi tu me l’as fait vivre en partie et avant toi il y a eu un autre tant bien même n’était-ce pas pareil. Moi maintenant je sais et je trouve ça si terrible.

Je me fiche que tu sois désolé de m’avoir évitée, l’important est que tu n’es jamais venu. L’aurais-tu fait un jour si j’avais attendu ? Dans un mois, un an ? Aurais-tu continué à m’oublier et aurais-tu brisé tous nos projets ? Sans doute.

Tu me sembles si fragile Demeter.

Et j’ai tant de mots qui brûlent mes lèvres mais aucun d’eux ne sont gentils. Alors je souris et dans mon sourire il y a cette peine qui le tord, le rend plus concret et réel. Alors j’ai envie de soupirer mais mes lèvres closes ne laissent rien passer. Alors oui je te dis : « Peut-être. » Car d’un seul coup je ne sais plus quoi t’offrir. J’ai envie de te rassurer mais je n’ai plus envie d’être une idiote, j’ai envie de me donner à toi mais plus envie que tu me blesses. J’ai envie que tu arrêtes d’être si capricieux et que tu apprennes à aimer et à tendre la main : j’ai envie que tu apprennes à faire le premier pas. Mais tu sais comme je le sais que jamais tu ne le feras et je réalise que nous sommes à présent bloqués dans notre relation et notre amour. Le tien n’a jamais évolué et est toujours celui d’un enfant gâté, le mien est devenu plus sensible; plus fragile. J’ai peur qu’on me le vole et me l’arrache, qu’on me jète comme une vieille poupée : j’ai peur de ne plus être personne car on m’aura piétinée, écrasée. Car vous m’aurez tous laissée sur le côté, sans m’emmener avec vous. Et moi j’aimerais tellement qu’on m’aime comme je sais que je peux aimer. Tant bien même je sais que je ressens souvent mal les choses, et que j’ai du mal à mettre des mots sur mes rares amitiés. Enfin.

Je nous contemple et je me sens si vide, si absente. Je réalise à quel point tu m’as fait mal et à quel point je pourrais te pardonner. Mais je ne le peux même pas car tu ne me l’as pas demandé. Tu t’es excusé, tu es désolé : mais tu ne m’as pas demandé mon pardon, mon avis. Encore une fois tu t’es juste exprimé et tu as parlé de toi et moi je ne peux rien faire. Même ta façon de regretter est égoïste t’en rends-tu compte ? Mes mains se serrent et se serrent et j’ai mal à l’intérieur de la paume alors je me force à les détendre.

Je ne sais pas si j’ai envie de crier ou de pleurer.
Je ne sais pas si nous sommes encore quelque chose. Car je crois que je perds peu à peu ma confiance en toi alors que j’aurais tout fait pour toi. Et au final je me sens creuse de toute émotion, je me sens tempête puis silence. Je me sens comme je ne me sens plus et je sais que je meurs comme tu meurs car les secondes passent et nous emportent. Et si tu savais à quel point je me fais violence, pour ne pas te lancer ces horreurs qui nous sépareraient définitivement.

Tu es si égoïste.
Je ne vais pas bien et c’est de ta faute, car tu m’as enfoncée alors que j’essayais de me relever. Car ton absence à mes côtés m’a rendue plus seule que je ne le suis déjà, et que j’ai réalise à quel point j’ai tout raté. Ma vie, mes choix; ma façon de me dédicacer aux autres sans pourtant rester, prenant peur lorsque tout prenait trop d’ampleur.

J’ai envie de te gifler. J’ai envie de gifler ce reflet que tu me renvoies, cette erreur que j’ai du faire en choisissant de t’aimer. Je ne sais pas choisir mes amis, que dirait mon père. Je ne sais rien choisir si ce n’est l’échec; et je me remémore son regard si froid et si affreusement indifférent lorsqu’il a décidé que je serais Louise avant d’être Louise Agatha Ryan. Tout est de ta faute que j’aimerais murmurer, lançant une bombe comme je sais si bien le faire. Mais tu sais le pire Demeter ? C’est que je n’ai toujours pas envie de te voir loin de moi, que je crois encore à notre réconciliation et à nos promesses de cet été. Car je ne veux pas que tu te tournes de moi mais que je réalise à présent que c’est inévitable. Je suis fatiguée, je ne peux plus te mentir et toi tu ne peux plus m’aimer. Tu ne sais plus le faire, et peut-être n’as-tu simplement jamais su. Tu ne sais pas prendre soin des autres et ne cherches même pas à l'apprendre, à changer. « Comment pourrais-je aller sans Demeter. »

Et je me suis forcée à le dire, à sourire. Et je sais qu’il y a cette tendresse dans ma voix, ce petit quelque chose un peu doux, un peu sincère. Mais saisis-tu cette nuance dans mon ton qui sonne comme une trahison ? Mes mains ne sont plus des mains mais des poings, et je lève les yeux en ta direction et je ne veux pas t’accuser mais je ne peux m’empêcher de le faire. « Et toi Demeter comment vas-tu » et j’hésite pour une seconde à être folle mais j’ai envie de l’être car j’ai marre de ce que nous sommes, j’ai marre de tout j’ai marre de mon coeur qui me fait si mal : « sans ta Louise ? ».

Et je reste paisible, je reste là à parler tout doucement; calmement : à me retenir d’être brutale car je ne sais pas si c’est moi ou si c’est toi qui s’écrasera le premier, se fracassera et explosera.

J’ai l’impression que nous sommes faits en verre.
J’ai l’impression que c’est la fin.
Dis-moi non.

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Demeter H. Green


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Re: Turn Away — [Demeter]
29.09.16 12:25

Il avait toujours eu peur qu’on lui reproche d’être lui. Qu’un jour, fatigué par sa compagnie, cette attitude qu’il déplorait et ses violentes diatribes, Argus Jones envoie tout valser en un grand geste de ses mains, envoyant au diable leur amitié voué à l’échec. C’était une crainte sous-jacente au lieu les unissant. Une peur tapie et dissimulée à l’ombre de leurs rires et leurs sourires dont l’épée pouvait s’abattre à tout moment si ce n’était pour l’amour et ses folies qui créaient une sorte de déni. Une sorte d’oubli.
Et il avait toujours eu peur de l’amertume de Jones ou de Pepper.
Mais n’avait jamais songé à l’entendre rampant derrière des mots appartenant à Louise. Et se tournant enfin et totalement vers elle, Demeter eut un sourire affligé. Cette peine là il ne la connaissait pas. Et cela le rendait malade de s’en vouloir, de se traiter de crétin pour avoir osé l’oublier alors que son égo n’avait pas surtout pas besoin de s’auto-flageller de la sorte. Peut-être était-ce également pour ça qu’il était un mauvais compagnon ; Il évitait habituellement les remises en question car lui ne pouvait faire de fautes. Mais aujourd’hui il était assez lucide pour comprendre qu’il avait balancé des mots vides à Louise avant de partir et qu’aurait-il fait dans une situation inverse ? Si elle s’était dérobée à sa présence sans qu’il puisse la retrouver ? Il aurait été amère et mauvais, lui en aurait voulu avec violence de l’avoir laissé tomber et aurait sans doute dans les affres d’un égo malmené, fait comme si elle n’existait plus. Mais Louise était différente. Il y avait des sourires, de la douceur et de la tendresse surplombant cet infime voile de reproche. Demeter se demanda alors d’où venait toute cette bonté et cette faculté à rester et demeurer Louise, envers et contre tout. Se dégageait d’elle toujours une impression de force et de sérénité latente et il se sentit minable de constater à quel point lui était friable en comparaison, en ce moment. Mais il avait cette fierté dévorante qui l’empêchait toujours de vaciller devant quiconque et même en ce moment, le visage défait et fatigué comme jamais, l’esprit douloureux et coupable, il se voulait solide, indifférent et détaché. Même quand Louise eut les mains en poings. Même quand il songea qu’il était aussi important pour elle que pour lui. Il s’était excusé et ne pouvait rien faire de plus. Il ne voulait pas s’attarder d’avantage sur ses fautes, sur le fait qu’il avait sans doute blessé sa Louise.
Sinon il finirait par s’en vouloir. Alors Demeter réprima son chagrin, cette vague bilieuse qui tentait de s’éprendre de son âme. Et de demeurer lui, sans laisser ses émotions pour sa Louise le renverser. Il fit taire brusquement ce cœur bruyant qui balbutiait ses fautes, sa méchanceté. Compartimenta tout comme il savait si bien le faire. Car il n’avait jamais été aussi volatile, si prompt à s’effondrer. C’était l’impression de n’être qu’un château de carte, artistiquement composé qui au moindre souffle ne serait plus qu’au final un tas de papier. Et Louise faisait toujours souffler des bourrasques dans sa vie, même si pour l’instant ce n’était pas le cas.
Mais comment étai-il allé sans sa Louise ? Sans sa douce Louise dont il n’aurait pu envisager la moindre absence il y a quelques mois de cela ? Il l’avait oublié, ignoré, perdu dans le flot de ses soucis. Son visage avait glissé dans l’indifférence et ces derniers temps, seul celui de Daphné, Daphné De Lange avait pu cohabiter avec ses pensées, sans n’en chambouler aucune. Mais maintenant que Louise rappelait à lui, se tenait debout à seulement quelques mètres ; Que sa Louise lui demandait s’il allait bien sans elle, il ne sut pas quoi répondre de suite. Une indifférence troublante sembla émaner de son cœur et il se détesta d’être aussi égoiste. Alors quelque chose d’amer fila de ses lèvres :

- Sans ma Louise le monde est fade. Fatiguant. Moche.

C’est ce qu’il aurait aimé dire avec sincérité en ce moment-là. Avoir le cœur assez insouciant et frivole pour s’embarrasser de telles mièvreries afin de lui faire plaisir et d’arracher à son visage un sourire sincère. Mais il sentait un curieux vide siégeant en sa poitrine et Demeter se conspua alors violemment de ne pouvoir s’ébrouer d’avantage que cela pour Louise. Alors il s’était fendu de ces mots vides d’où perlait l’ironie, irrité par son indifférence. Car que Louise fut là ou fut absente, cela n’aurait rien changé à l’ampleur de ses maux et son trouble aurait persisté ; Il était convaincu qu’aucune aide n’aurait su l’aider à prendre un choix. Il n’y avait que lui.
Et il était fatigué. Et Louise méritait son honnêteté :

- Sans ma Louise rien ne va. Mais avec ma Louise il en est de même.

Car il y avait sigma. Car il y avait ce déchirement intérieur qui le rendait sourd à elle. Mais Louise avait le droit de comprendre les raisons de cette distance, de ce sillon que ses troubles avaient creusées. Car elle était sa Louise et à défaut de pouvoir lui offrir sa tendresse et son affection dont il était cruellement dépourvu en ce moment, il pouvait au moins lui dire pourquoi.

- Il y a un choix que je dois faire mais je n’y parviens pas. Et c'est fatiguant.

Et il avait cet air torturé, cet air fatigué par cette constatation qui ne faisait qu’inlassablement revenir vers lui. Toujours et sans cesse. Chaque nuit, chaque matin. Chaque heure, chaque minute, chaque seconde. Ca rendait le monde abrasif et insupportable. Ca le rendait agressif et corrosif alors qu’il vaquait toujours rapidement d’un coin à l’autre du château, malade de voir la foule, malade de tout, surtout de lui comme il ne pouvait ni fuir, ni résoudre ses problèmes.
Mais était-il réellement indifférent à la présence de Louise ? Non.
Certainement pas.
Il ne savait pas où plutôt ne savait plus. Peut-être même n’avait jamais-t-il su.
Et il fixait Louise presque implorant. Lui demandant silencieusement pourquoi elle faisait naître des tempêtes en son cœur quand il n’en avait pas besoin. Car il sentait tout son être se mettre à remuer un bouillon vif d’émotions, où se mêlaient la peine, la joie, l’atroce culpabilité de l’avoir oublié. Et il n’avait pas besoin de tout ça et de choses compliquées. Il soupira. Pourquoi les choses n’étaient-elles jamais simples ?
Il ne savait même plus quoi lui dire mais ne pouvait pas non plus se résoudre au silence car il ne voulait pas qu’elle pense qu’il était complètement indifférent à sa présence. Il aimait Louise mais n’avait pas le cœur à savoir de quelle manière. Il aimait Louise mais l’avait laissé. Alors il y avait comme ce désir de lui prouver à elle, autant qu’à lui cet attachement profond qu’il éprouvait. Mais il n’aurait su se fendre d’une phrase pleine de sincérité parce qu’il avait la parole trop maladroite. Et ça l’agaçait comme toujours de ne pas savoir montrer son affection. Mais en avait-elle seulement besoin ? Demeter ne savait pas mais il y avait eu ses poings serrés. Et cela lui avait donné une peur bleue qu’elle parte, s’en aille et disparaisse à tout jamais. Chose inacceptable à laquelle il ne pouvait pas se résoudre.
Et pourquoi pensait-il à elle avec tant d’attention, quand il avait besoin de démêler avant ça, l’enchevêtrement douloureux de son allégeance. Il ne savait pas si c’était Louise ou l’amour qui prenait trop de place. En tout cas c’était encombrant que de ne pouvoir faire comme il le souhaitait et de devoir composer avec des gens qui n’étaient pas lui car son cœur le lui en commandait. Il aurait voulu s’affranchir de l’amour ou du moins n’en gardait que la joie et le bonheur pour se débarrasser des contraintes venant avec.
Il leva ensuite un regard au ciel à nouveau presque dramatique. Louise Louise Louise, aurait-il voulu répéter.
Il n’aimait pas ce silence qui planait entre eux parce qu’il était trop chargé d’amertume ou d’attentes, il n’en savait trop rien. Mais quelque chose chargeait l’air de manière imperceptible et Demeter ne voulait pas ça. Il aurait voulu que les choses soient toujours simples avec sa Louise, que leur ciel soit clair d’un bleu dépourvu de grisailles. Pourtant depuis un certain temps il ne faisait que rendre les choses plus compliquées et tôt ou tard, il risquerait de la perdre.
Cette pensée le figea et il ne sut pas réellement ce qui anima ses pas quand il fit un pas puis un autre vers elle. Il s’arrêta à quelques mètres et ses lèvres dévissèrent un sourire triste. Peut-être qu’un jour Louise finirait par partir. Peut-être allait-elle partir maintenant.
Il ne voulait pas qu’elle parte.
Et l’envie impérieuse l’avait saisi. Sans un mot il avait glissé une main derrière l’épaule de Louise pour l’emmener vers lui. Il l’étreignit doucement et en silence, alla perdre son nez dans sa chevelure auburn et il ferma les yeux. Si ses lèvres lui interdisaient les mots, son corps exprimait ce que tout son être semblait vouloir criait.

Il voulait que Louise reste et demeure.

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Re: Turn Away — [Demeter]
01.10.16 0:27


« Demeter tu parles, tu te confies mais moi je ne sais plus quoi faire. Avant tout me venait, avant je t’écoutais : avant c’était si simple. Mais à présent qu’en dire ? Qu’en dire alors que j’ai mal, que mon regard dans le tien souffre d’y rester ? J’ai envie de tourner le visage, de te fuir. Je suis venue à toi car je voulais te voir mais à présent devant toi je veux que tout s’arrête. Je réalise à quel point je suis stupide, à quel point je ne suis rien. Et toi-même tu me le dis, tu ne me laisses aucune chance : je ne peux pas t’aider. Tu le dis et sais-tu à quel point ça me détruit ? Moi qui ne veux vivre que pour ça, que pour vous tendre la main et vous faire vous élever ? J’aimerais résoudre tous vos problèmes, à vous mes amis; mes aimés. Mais toi tu me rejettes sans pourtant me lâcher entièrement, tu me prends tout mais tu ne me rends rien.

Et je me sens si lasse, si vide.
J’ai une telle douleur en moi et c’est de ta faute : tu as tout ravagé. Sans ma Louise rien ne va. Mais avec ma Louise il en est de même. Je ne peux m’empêcher de me répéter tes mots comme si il s’agissait là de notre fin. N’est-ce pas une belle conclusion ? Moi ta Louise qui ne te sert pas, qui ne peut pas : moi ta Louise simple décoration, simple corps à tes côtés. Et je suis si énervée, si trahie mais également si résignée. C’est comme ça que l’on se fait jeter, je comprends; c’est donc ainsi que tout se déchire et que tout s’envole. Je réalise à quel point j’ai eu tort de croire en nous et de nous imaginer ensemble jour après jour, comme j’ai eu tort de t’aimer et de te faire confiance. Car ne le faisais-je pas, au-delà de tes tu ne m’aimes pas, tu m’abandonneras ? Je le sais à présent je ne le faisais que pour me rassurer. Je me lançais un sort, tu sais ? Je me disais qu’un malheur arriverait, je me préparais : je faisais comme si tout allait partir en l’air pour que tout continue à aller bien. Je voulais tromper le destin et tromper ce que nous étions, je voulais tromper nos natures et tromper notre rupture.

Sommes-nous à un point de non retour ? Et j’en fais sans doute des tonnes, mais sais-tu ce que ça fait que de se faire abandonner par deux fois en l'espace de quelques jours ? Que de voir Dae-Jung me tourner le dos puis me réduire en poussière, que de voir ses yeux me chercher; me trouver : que de savoir où se trouve ma faille et d’y enfoncer ses sourires si perfides, si avares. Ça lui plait de me faire m’effondrer et je me plais à faire comme si il se trompait. Je me sens si faible face à vous mais surtout face à toi. Je me sens délaissée et je ne pensais pas pouvoir le vivre si mal, je ne pensais pas autant tout dramatiser. J’ai l’impression d’en faire trop, de me monter la tête et pourtant… Pourtant j’ai également ce susurre en moi qui me le dit : tu ne te trompes pas. Car Demeter qui peut le nier ? Tu es égoïste et caprices. Tu es tout ce qu’on peu détester, rejeter.

Je ne comprends pas pourquoi les sigmas te retournent de la sorte, as-tu un jour été si indécis ? Moi qui croyais te connaitre moi qui croyais te savoir, me voilà bien déçue. Ne me dis pas que tu te sens fracturé entre tes amis et ton allégeance ? Ne me dis pas que tu hésites entre Azkaban et tes seules véritables compagnons ? Ceux qui ont toujours été là et qui resteront ? Comment peux-tu être si à l’arrêt, comment peux-tu être si décevant. Moi je veux te secouer et te dire de te réveiller ! Moi je veux te dire fais bien comme tu veux mais essaie de penser au long terme. Resteras-tu un enfant toute ta vie ? Moi j’ai du devenir une adulte avant de vivre ma jeunesse, moi je ne regrette pas mais toi tu le feras. Tu sais les sigmas sont recherchés et les sigmas finiront pas se dissoudre : il y aura un grand combat et ils perdront. Ils laisseront en nous de profondes cicatrices, changeront nos pensées. Mais jamais non ils ne dureront, pas comme ça; pas en étant ainsi recherchés. Et pour toi tu sais j’enfilerais ce masque; mais pour d’autres j’irais les pourchasser, je les ferais payer. De t’avoir ainsi rendu si pitoyable, si peu seyant : si peu noble et si peu toi. Que fait donc cette Daphné pour que tu sois encore ainsi ? Ne dit-elle donc rien ? Est-elle ton amie ou est-elle aussi morbide que je me l’imagine ? A se distraire de ce qui m’afflige ?

J’aimerais te dire de faire des choix.
J’aimerais te dire qu’on a qu’à tous mourir, que cela t’aidera. J’aimerais être méchante mais voilà que tu t’avances contre moi et ton bras se referme sur moi et je ne comprends pas. Qu’as-tu fait Demeter que fais-tu pourquoi es-tu là pourquoi ne vois-je plus rien si ce n’est ta présence si immense. Et je ne sais pas si j’ai envie de me débattre ou de te tuer : si j’ai envie de te dire que ça ne sert à rien ou qu’il était temps. Tu es si contradictoire et je ne sais pas si tu sais ce que tu veux, si tu agis de la sorte car tu le souhaites ou car tu ne sais plus quoi faire. Car ton corps a bougé seul comme des fois mes lèvres le font et que je parle sans penser, sans le réaliser. Et il y a ton visage que je sens contre ma tête, et il y a tout ce Demeter, tout ce toi qui m’englobes et je me perds et personne ne m’a jamais offert ce que tu me voles plus que tu me donnes. J’ai envie de te frapper, j’ai envie de m’indigner : j’ai envie de dire ça ne sert à rien de fuir.

Mais je n’y arrive pas.
Car je suis aussi faible que toi, car je suis aussi horrible et aussi terrible. Car je me mens tout autant que tu me mens et que nous sommes deux menteurs, deux experts : deux assassins. Nous allons tous deux me ruiner et je le sais et je ferais mieux de sauter de ces balcons plutôt que de continuer à faire comme si tout allait bien. Enfin. La colère ne m’a jamais réussie et je ne me souviens pas m’être déjà sentie ainsi. Je me sens si piégée dans ton injustice, si indignée; je me sens si écorchée de me voir t’aimer alors que toi tu n’en as que faire, que tu me laisses et me délaisses dès que je ne suis plus là. Tu ne viens jamais me chercher mais moi toujours je t’attends, le sais-tu ? Le soir n’était-ce pas moi assise sur un canapé qui guettais ta venue ? N’était-ce pas moi qui te demandais si tout allait ? « Tu es méchant. »

Et cela m’échappe et je serre les poings et je suis comme étrangère à cette forme de tendresse que tu m’offres et qui pourtant me glace. J’ai envie de pleurer j’ai envie de trembler mais je reste là et je ne sais pas pourquoi je le fais. Je murmure car j’ai peur de disparaitre, j’ai peur que nous ne devenions plus rien si ce n’est des ruines et de vieux souvenirs. J’aimerais tant que tu restes mon ami que tu restes à mes côtés mais que puis-je faire ? Je ne peux pas te forcer à m’aimer. Je ne peux pas te faire changer. Je ne peux rien si ce n’est te contempler, si ce n’est être Louise, Louise fixant son Demeter. Je lève la tête et je déloge la tienne de mes cheveux et je cherche ton regard et je veux te le dire et je ne peux pas m’empêcher de rester silencieuse plus longtemps : « Les sigmas n’ont pas besoin de toi mais tes amis eux si. Et je l’ai toujours dit Demeter mais jamais à toi. Mais quand on veut se battre pour ses idéaux on a pas besoin d’un groupe, d’un mouvement. Moi je juge que tu es assez fort pour vivre selon tes convictions : sans eux ni sans le risque de finir en prison. Et je me fiche de sigma et je me fiche de ce monde et je me fiche de tout si ce n’est de ceux que j’aime. Et peut-être est-ce la un terrible mensonge que j’avance mais tu sais quoi je n’en ai que faire. Et je ne sais pas pourquoi je te dis ça mais Demeter tu sais les sigmas entre nous je pourrais en faire partie et toi aussi mais regarde-nous. Nous nous aimons et nous aimons nos amis et nous aimons la vie, non ? »

Cela ne t’aidera pas.
Je le sais et je sais également que je me suis perdue dans des phrases vides de sens. Alors mes mains enfin se relâchent et j’attrape tes bras et je m’y accroche et je me sens si perdue et : « Un mouvement ça se créé, un mouvement ça se rejoint. Il n’y a pas de le changement c’est maintenant, il y a : le changement c’est moi et le changement c’est quand je le décide. Alors que les amis tu sais Demeter c’est pour toute la vie et quand on loupe le train il est parti et il ne revient pas. Moi je suis restée sur le quai de gare si longtemps j’ai attendu et j’ai réalisé que ça ne servirait à rien de rester là dans le froid car je ne l’avais pas pris et qu’il était maintenant trop tard. » Et je parle et je ne m’arrête pas et dans ma voix il y a ce quelque chose de calme mais également d’un peu étrange, un peu posé. Tu ne veux peut-être rien entendre de tout cela mais moi je veux que tu écoutes et que tu y réfléchisses. Je veux que tu décides de m’abandonner maintenant tout de suite ou que tu me dises quoi faire et comment agir, réagir. Je veux que tu choisisses comment gérer tes relations, que tu arrêtes d’être en boule et si reflet de toi-même. Je veux arrêter de souffrir et arrêter de me sentir si fantôme de tes pensées, si brume de notre amitié passée. Moi tout me semble encore si présent et pourtant en cet instant il y a ce petit quelque chose de révolu qui me secoue le coeur et ébranle mes épaules. J’ai toujours le menton levé vers toi et tu es si grand comme d’habitude et je pourrais partir à la renverse à force de me tordre pour te rejoindre.

Tu es si loin Demeter et je l’avais réalisé oui : mais jamais vécu.
Pas ainsi, pas comme ça.
« Sommes-nous finis ? »
Je te souris et je ne sais plus.

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Re: Turn Away — [Demeter]
01.10.16 3:03

Il n’aimait pas cette vie-là non.
Et un rire rauque fit tressaillir ses côtes lui rappelant à quel parfois, il lui en venait de détester cette existence qu’était la sienne et tout ce qui y était rattaché. Il haïssait les sourires joyeux ornant leurs visages étudiants, il exécrait leurs insouciances de grands benêts s’attardant dans quelques stupides jeux adolescents, il enviait à tous la faculté qu’ils avaient de se projeter sans un semblant de peine dans le futur. Et il n’aimait pas non plus les soleils grands et rieurs d’été, les pétales chatoyants des fleurs naissant au printemps. Il n’aimait pas le chant des oiseaux, ou les brises vivifiantes de l’après-midi. Il n’aimait pas ces filles qui gloussaient comme des bécasses sentant le savon, ni ces garçons aux sourires amical et rieurs.
Il lui venait des moments de vides, des moments acides où suintaient la colère alors qu’il venait à maudire ce monde et tout ce dont il était composé, quand il se rappelait l’épave fracassée d’une bagnole moldue un soir de Noel. Pourtant merlin savait que le monde en avait des histoires comme ça, de ces contes minables où la fortune riait au nez des gamins ignorants, éventraient les fantasmes des princesses en devenir. Il y en avait toujours et il y en aurait toujours. Le monde ne cesserait pas de tourner pour les beaux yeux d’un pauvre enfant. Et c’est cela précisément, que Demeter maudissait avec tant de passion. Ce soir-là, l’univers aurait dû se figer dans sa course éternelle. Le temps aurait dû se rompre brusquement, s’achever, pour partager son chagrin. Mais rien ne s’était interrompu. Le monde était bien indifférent à de telles peines et l’existence n’avait pas un seul instant cessé son cours. C’était chose normale après tout.
Mais il n’avait jamais pu accepter cette vérité universelle et il avait toujours eu depuis lors, cette boule de colère logée dans le creux de sa gorge. Cette furie silencieuse qui lui brûlait les veines. Il était acariâtre avant l’heure, n’aimait jamais rien, se plaignait souvent car son existence lui paraissait atrocement douloureuse.
Et il aurait voulu changer le cours des choses. Et voilà que Sigma avec toutes leurs grandes idées avaient débarqué devant lui, gamin éploré, gamin lassé, gamin en colère et lui faisait miroiter l’alléchante promesse de pouvoir influer véritablement sur ce monde injuste.
Cette décision n’était pas simple Louise aurait-il voulu dire amer. Il n’était pas que question d’amour et d’affection ; Non loin de là.
Louise, il y avait cette envie sourde de vengeance, ce besoin stupide d’avoir l’impression d’influer sur les cours de choses. Mais elle ne pouvait pas savoir, car c’était une chose dont il n’avait jamais parlé à personne. Juniper et Argus se contentaient de le savoir en silence et d’espérer que cela un jour lui passe.
Mais ça ne faisait qu’enfler en lui, comme une maladie chronique dont l’amour, l’affection qu’ils lui portaient ne pouvait nullement le défaire. C’était d’ailleurs parfois le contraire. Cette compassion, presque de la pitié, le dégoûtait alors qu’il s’endormait dans le confort douillet de ces amitiés qui certes nécessaires et cruciales à sa vie, lui laissait aussi une empreinte de vide. Un vide lacunaire, qu’il pourrait seulement combler en se défaisant de ces liens encombrants dont ils l’entouraient pour le protéger de lui-même, mais il s’y sentait parfois étouffer. Et l’appel de Sigma exacerbait cette impression qu’il était pris dans le carcan de ses amours, incapable de s’épanouir par lui-même.
Rien que d’y songer, il en était malade lui-même de toutes faiblesses qui l’affligeaient. Et soudainement il fut malade de Louise et de ses beaux discours sur l’amitié. Quelque chose de froid, d’irréfléchie le fit bouillonner intérieurement alors qu’il pensa de toutes ses forces, qu’il ne voulait pas de l’amour, pas de la tendresse. Et qu’il voulait aller seul sans se soucier des regards qu’on pouvait poser sur lui. Et il eut presque une réplique cinglante qui glissa hors de sa bouche bilieuse, mais seul un soupir rempli d’amertume parvint à forcer la prison de ses lèvres. Pourtant il aurait voulu écarter ses niaiseries en s’en moquant allègrement. Il aurait souhaité lui dire tout cela n’a pas de sens et tu es bien bête de le dire. Pourtant il ne le fit pas. Car c’était Louise. Sa Louise et dans ses bras et même quand il réalisait la cavité immense de sa rancune, il n’aurait pu se fendre d’une remarque déplaisante. Car il y avait l’amour encore et toujours qui l’adoucissait. Et ses sourcils froncés d’un coup, se laissèrent aller. Il avait voué à Louise un attachement plein et entier et aussi il ne pouvait même par impulsion se défaire de la douce entrave de leur amitié. Alors il répéta les phrases de Louise en boucle comme l’on récitait une prière. Comme pour s’en convaincre et y donner un sens. Et il pensa à tous ces bons moments qu’il avait pu avoir avec elle depuis qu’il la connaissait. Il songea aux instants tendres de complicités, à leurs sourires discrets, à lui racontant ses journées, à elle et ses mots emplis de douceurs. Et cela le déchira encore un peu plus, quand il constata qu’il était bien impuissant et que son esprit n’était pas la forteresse imprenable, qu’il aurait souhaité qu’il soit.
Il aurait voulu s’arracher le cœur pour avoir les pensées claires et lisibles. Il aurait voulu que Louise s’en aille ou ne soit jamais venu le troubler. Il aurait voulu prendre une décision mais il n’y parvenait toujours pas.
Comme c’était répétitif. Comme c’était lassant.
Et il aurait voulu décharger toute sa colère sur Louise, pour voir si son discours resterait le même. S’il s’agissait simplement d’âneries bonnes pour les enfants ou bien de vérités auxquelles il fallait s’accrocher. Mais sa fierté l’en empêcha. Il l’aimait mais il ne voulait toujours pas lui donner le nom de ses vrais démons. Car Demeter avait bien conscience au fond qu’il était ridicule à s’accrocher avec toute la haine dont il était doté, à un passé fermement révolu. Mais il refusait déjà d’admettre cette faiblesse à lui-même alors pour rien au monde n’aurait-il glissé quelques confessions en Louise.
Mais tout sur son visage, sur son corps un peu vacillant, se mit à trahir sa détresse. Cette dernière tailla un sourire triste sur ses lèvres, lui fit ployer l’échine de son cou et sa main s’était mise à s’agiter pendant de courts instants. Alors que Louise s’accrochait à lui. Quand bien même en ce moment-là, c’était d’avantage lui qui se raccrochait à elle.
Il ne sut quoi répondre. De peur d’être blessant Demeter préféra le silence plutôt que de laisser libre court à ses pensées toujours un peu vrombissantes. Et le somme nous finis de Louise, l’alarma soudainement.
Non.
Non.
Non pensa-t-il aussitôt d’un coup. En cet instant, Demeter eut conscience d’une chose. Qu’il ne voulait pas se défaire de Louise. Il n’en avait pas le cœur, l’envie, la résolution. Quelque chose en lui voulait simplement qu’elle reste et qu’elle demeure ainsi. Tout près de lui, près de sa poitrine agitée et de son esprit déboussolé. Et bientôt il la fit revenir tout contre lui sans un mot, enfouissant à nouveau son visage dans le brun de sa chevelure. Un murmure étouffé fila alors de ses lèvres se transforma bientôt en quelques phrases qu’il voulait pleine de convictions alors que s’y glissèrent quelques plaisanteries défaites :

- Non Louise. Pas encore. Tu dois venir au manoir cet été pour voir qu’Argus n’est pas aussi cool qu’il le paraît. Tu dois venir au manoir cet été pour voir que Pepper agace vraiment tout le monde. Et tu dois y venir dans dix ans que tu auras tracé ta route au ministère et que tu seras brillante.

Il la voulait dans son futur c’était indéniable. Alors il ne pouvait couper ce lien de lui-même, le scier en toute connaissance de cause. Il aimait trop Louise pour renoncer à elle, même à cause de Sigma, même à cause des circonstances. De la même manière qu’il aimait trop Argus, qu’il aimait trop Pepper, pour se résoudre à se séparer d’eux sans qu’une émotion violente n’affecte son jugement.
Alors il resterait pour l’instant sur ce fil, marchant tel un funambule entre deux étendues inachevées de vide. Jonglant entre ses désirs et ses attaches, comme il n’avait le cœur de se décider.
Et Louise en face de lui qui avait dit n’en avoir rien à faire de Sigma et de tout en fait. Qu’elle n’avait d’yeux que pour l’amour et cela le fit rire doucement Demeter. Il pensa alors à Argus, son inséparable ami qui lui aussi aurait pu s’oublier au nom de l’amour, quand bien même il avait les idées inflexibles et bouillonnantes. Serait-il lui aussi prêt à se tordre pour demeurer à ses côtés ? Sans doute :

- On aurait dit quelque chose que Jones aurait pu me sortir…

Puis il se rembrunit. Ce n’était qu’une accalmie au milieu d’une tempête et il savait que si pour l’instant toute cette tendresse le faisait sourire, il se remettrait à la maudire un instant plus tard. Il était changeant et ne le savait que trop bien.
Ses mains se serrèrent alors dans le vide, alors qu’il continuait de serrer Louise toujours un peu plus contre lui. Au fond, elle n’avait peut-être pas besoin de tout comprendre. Peut-être pouvait-il lui avouer certaines choses sans tout lui dévoiler ; Et à peine avait-il pensé cela que ses lèvres avaient bougées :

- Parfois je ne voudrais aimer personne. Comme ça je pourrais faire ce que je souhaite, sans que cela ne dérange personne.

Sans voir la déception luisant au fond des regards. Sans voir le choc déformait tous ces visages qui l’aimaient tant. Sans voir l’étendue glaciale des différents les séparant et constater enfin, qu’il y avait des limites que personne ne franchirait pour ses beaux yeux. Et sans voir au final leurs routes se séparer. Leurs cœurs se déchirer.
Mais il avait besoin également de se sentir important. De sentir que qu’on acceptait ses opinions et sans doute était-ce pour cela que la compagnie de Rosabel le rafraichissait autant. Car elle était aussi terrible que lui. Et il pouvait être aussi immonde qu’il le souhaitait à ses côtés. De même que Demeter, lui la progéniture d’un moldu avait besoin de se valider au travers de cette croisière que menait Sigma, comme si cela aurait pu effacer ses origines. Et peut-être voir dans les yeux de son virulent grand-père, une lueur de fierté, plutôt que le dégoût feint et masqué que celui semblait parfois porter à son égard. Alors qu’il accordait toute sa tendresse à Juniper dont les opinions divergeaient complètement, car sa naissance à elle était noble, au contraire de la sienne.

- Et je souhaite vraiment le faire. Cela me ronge.
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Re: Turn Away — [Demeter]
02.10.16 20:28


« Tu me dis que nous ne sommes pas encore finis mais moi Demeter je n’y crois plus. Car il y a ce vide en moi que même ton corps contre le mien ne peut combler. Il y a ce gouffre, cette peur : il y a cette confiance qui disparait et qui s’efface plus tu t’approches, plus tu tentes de réparer ce que tu as brisé. Ne t’a-t-on jamais dit que ce qui était repris jamais n’était rendu ? Nous ne nous entendons plus. Et j’ai envie de te le dire, de pleurer un bon coup et de m’effondrer, de disparaitre en un ensemble de bulles et merveilles. Ton égoïsme m’a giflée et je ne sais plus quoi faire, je réalise que j’ai du mal à t’aimer.

A t’aimer ainsi, à t’aimer tout entier.
Avant ça me semblait si simple, si naturel. Mais maintenant je tremble et il est étrange que tu ne le remarques pas. Je me mords les lèvres et je m’avoue tout à coup qu’il est dans ma nature de vouloir fuir quand tout déborde et m’échappe : quand je ne comprends plus ce que je ressens. Et j’ai envie de partir, Demeter, j’ai envie de te quitter car tu m’es si important que je sais que tu pourrais m’achever. Car j’ai bien vu ce que Dae-Jung m’a fait, j’ai bien vu ce que tu as commencé à me faire. J’ai bien vu ce que vous faisiez tous, sans me le demander. Pourquoi ne peut-on pas forcer les gens à être plus sincères, plus dévoués ? Pourquoi ne puis-je pas sonder une bonne fois pour toute ton âme, et savoir si j’ai raison de vouloir ainsi déserter.

Serais-tu triste si je n’étais plus là ? Ou n’es-tu vraiment que caprices, ne me considères-tu que comme un jouet dont tu peux t’emparer à ta guise avant de t’en disposer ? Quand je ne suis pas là tu ne me cherches pas, et quand je suis là cela te semble naturel que je sois celle étant venue à toi. Ne me dis pas que tu crois que je t’appartiens, Demeter : ne me dis pas que tu ne sais pas ce que c’est que d’être humain. Et je secoue la tête, mon mouvement est faible et imperceptible et je ne veux plus t’entendre. Je n’en ai que faire d’Argus à cet instant : ne réalises-tu pas qu’il est ton ami mais pas le mien ? Il n’est rien si ce n’est de vagues soupirs, m’effleurant un matin pour mieux disparaitre un autre; ne revenant que lorsque l’ennui le titille, le dérange et le force à agir.

Tu ne veux plus rien ressentir, que tu m’avoues.
J’aimerais te frapper et mes poings se serrent à nouveau contre toi contre rien contre je ne sais pas exactement quoi. J’ai mal aux paumes j’ai mal partout puis d’un seul coup c’est le vide. Le silence, la fin de tout. C’est mon visage qui se fige, mon coeur qui s’arrête : c’est la lassitude qui me prend et me dégoute. Et tu ne te rends compte de rien et ça m’énerve. Ça m’énerve de me battre pour nous alors que toi tu ne te bats que pour toi, et je veux te le crier je veux te le murmurer je veux te l’offrir comme toi tu ne me laisses rien : « Peut-être qu’on devrait tous mourir. »

C’est à peine si je réalise mes mots, tant ils sont bas, tant ils sont enfouis contre toi. Je ne sais pas si tu le entends, d’ailleurs, tant moi-même j’ai du mal à les percevoir. Et les larmes me prennent les yeux puis sèchent et disparaissent, et je réalise que c’est absurde. Ces propos le sont, notre relation l’est : mon affection pour toi par dessus tout. Alors je laisse pendre mes bras le long de mon corps avant de te serrer fort, comme pour te dire adieu comme pour te dire ce n’est pas grave. Tu sais Demeter venant de toi j’aurais tout accepté : même que tu rejoignes les sigmas. Je ne t’aurais pas quitté, je serais restée. Je le découvre mais je suis quelqu'un de fidèle, je le sens; jusqu’au bout du monde j’aurais pu me battre à tes côtés. Mais toi tu m’as jetée, tu ne veux plus ressentir et ne veux plus même me voir.

Mais tu m’as dit que nous ne pouvions pas nous arrêter là et pourtant... Pourtant tu l’admets, tu aimerais que je ne sois plus là. Alors je me détache tout doucement de toi, alors je ferme les yeux très fort puis les rouvre avec lenteur : alors je te regarde et je te le dis, oui : « D’accord. » Fais ce que tu veux, vis comme tu l’entends. Si c’est ce que tu souhaites je ne dirai rien, si c’est ce que tu me demandes de faire je le ferai. Et je le sais Demeter maintenant je t’ai perdu. Cela aura pris longtemps, je sais que tu ne voulais pas me brusquer mais peut-être aurais-tu du le faire. J’ai été si sotte de m’accrocher, de croire en notre amitié : de t’aimer si fort. Fort fort fort. Si fort que je ne suis plus rien.

Je n’arrive plus à respirer.
Je me suis perdue et tu sais, je crois que tu m’as tuée.
Alors je te regarde je te regarde et je suis là sans l'être et je ne savais pas que je t'étais aussi insignifiante. Alors je te souris et je n'y arrive pas vraiment et j'aimerais partir mais à quoi bon.
Qui suis-je à présent, moi Louise sans Demeter.

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Re: Turn Away — [Demeter]
02.10.16 22:41

Debout, planté contre Louise, Demeter songeait à ses problèmes. Ses lèvres serrées, son nez dissimulé dans la chevelure sombre de Louise, il esquissait une mine troublée. Il rapprocha encore Louise un peu plus contre lui, comme si elle constituait un point d’ancrage au milieu de ces évènements qui menaçaient de l’engloutir.
Ainsi comme d’habitude, il avait cette attitude éplorée de victime ; De celui qui n’a rien demandé mais contre qui le sort s’acharne et de Louise il attendait tout. Des réponses à ses problèmes. De la chaleur pour réchauffer la boule de glace qui givrait dans sa poitrine. Qu’elle le délivre de tout ça. Car Louise l’avait toujours fait et c’était pour cela qu’il n’aurait pu se résoudre à la laisser partir. Et qu’il était égoïste ce Demeter, obnubilé par ses soucis, qu’il ne songeait pas un instant à Louise. Car comment aurait-il pu ? Dans la démesure de sa colère, il songeait que son chagrin n’avait pas comparaison. Et il lui arrivait souvent de rire, de ces gens renversés par un rien, se disant qu’il n’avait aucune idée de ce qu’était le réel désespoir. Car Demeter en était convaincu personne ne souffrait autant que lui. Alors quand rien n’allait, il les oublier car il les trouvait d’une insignifiance totale et sans équivoque.
Alors il ne comprit rien de Louise et des chagrins subtils qui l’enserrèrent. Son murmure et son souffle chaud se perdirent dans l’étoffe de sa chemise, habillés de quelques mots à la signification abstraite. Il les trouva dénué de sens soudainement et cela l’agaça. Pourquoi Louise marmonnait de telles propos quand il lui ouvrait son cœur, lui confiait la nature corrosive de ses soucis. Il n’aurait pas pu s’énerver cependant contre Louise et se contenta de garder les sourcils froncés en se demandant ce qu’elle avait bien pu vouloir dire par la.
Mais jamais malgré tous ses efforts et toute sa bonne volonté, Demeter aurait pu comprendre la détresse agitant Louise. Oh non, car Demeter suivait son chemin escarpé, sans songer à couler des regards en biais pour observer celui des autres. Il était trop égoïste pour tendre ses bras à autrui, trop abimé pour songer qu’on pouvait vivre uniquement d’amour. S’il avait été assez fort d’ailleurs, il se serait défait des affections et des liens encombrants mais il ne l’était pas et vivait cela parfois comme un fardeau. Et même Louise, sa Louise pour qu’il aurait tout fait si elle le lui avait demandé, ne sut l’interpeller. Car Demeter restait désespérément aveugle et sourd, aux problèmes qui n’était pas les sien. Cruel était cet enfant-roi, exigeant tout du monde car il estimait que cela lui était dû,  comme une réparation à la triste tragédie dont il n’avait oublié le fantôme.
Pourtant si seulement il avait eu une once d’altruisme, il aurait alors tout fait pour essayer de garder Louise avec lui plus longtemps ; Si seulement il avait pu comprendre tout le poids du chagrin qui l’agitait. Mais Demeter était Demeter.
Et Demeter n’avait idée de ce qu’il se passait.
Pourtant Louise, il l’aimait terriblement, assez pour qu’il soit remarquable de le noter. Mais il ne savait quoi faire de toute cette affection et ne l’exprimait jamais ou maladroitement.
Puis doucement Louise se défit de son étreinte pour se détacher de lui, avec cette tendresse et cette attention qui lui étaient si caractéristiques. Quelque chose de doux imprégnait son regard, aussi même si Demeter n’avait pas été lui, il n’aurait sans doute pas compris toute la portée des émotions qui luisaient en ce fond d’un bleu toujours aussi incroyable.
Toujours accaparé par ses problèmes, Demeter fronça les sourcils, un peu étonné. De tout ce qu’il se passait il ne comprenait rien et le d’accord de Louise lui fit avoir une réaction incrédule. Il la fixa alors comme s’il s’agissait d’une étrangère.
D’accord quoi ?
D’accord fais ce qu’il te plaît et oublie toutes ses attaches abrasives ?
Une incompréhension soudaine, le secoua et trop agité pour clarifier tout ce malaise soudain, Demeter se sentit soudainement seul. De Louise il l’avait attendu plus. Des réponses à ses problèmes, des mots doux pour le bercer et lui faire oublier tous ses soucis actuels mais visiblement il avait eu tort de s’attendre à tout cela. Car même s’en étant ouvert, elle avait eu ces drôles de réponses dont il ne comprenait alors pas l’origine et Demeter n’avait pas le cœur pour en chercher les raisons. Il se sentit juste soudainement désemparé, d’avoir songé un instant s’accrocher à Louise car tout à coup, il eut l’impression que personne ne pouvait l’aider. Au fond il avait eu raison de l’éviter elle comme tant d’autres avec applications.
Louise ne comprenait rien à ces soucis qui le tordaient.
Il eut soudain un goût amer à l’arrière de la bouche et quelques mots brusques chutèrent de ses lèvres :

- Laisse tomber en fait.

Demeter n’avait plus du tout envie de voir Louise tout à coup. Ca le rendait malade de se sentir incompris, tant bien même il était la raison de tous ces problèmes qui le tordaient dans une infinité de directions différentes. Mais bien trop égoïste, Demeter ne pouvait réaliser que la faute était sienne. Et il préféra se dire qu’au final, Louise, même sa Louise ne pouvait le soulager de tout son fardeau et qu’il avait été bête d’avoir osé croire un seul instant qu’il avait besoin d’elle. Pourtant il l’aimait. Mais elle ne pouvait rien faire pour lui, elle ne comprenait pas, ne pouvait pas l’aider. Et cela lui fit mal.
Alors doucement, les lèvres tremblantes, Demeter se résolut à partir, à ne plus fixer le visage de Louise. Il avait eu tort de la croire exceptionnelle. Il avait eu tort de songer un instant qu’elle serait peut-être une salvation au milieu de tout cet océan de problèmes.
Et il ne pouvait déjà plus de la voir. Malade d’elle comme des autres, Demeter alla s’accouder contre la balcon penchant à nouveau son regard dans le vide. Et il murmura son prénom qui partit s’échouer quelque part dans les vents qui soufflaient.
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Re: Turn Away — [Demeter]
02.10.16 23:56


« J’aurais aimé que tu t’en ailles, Demeter. J’aurais aimé que tu sois plus fort que moi, que tu disparaisses de ma vue et n’y reviennes pas. J’aurais aimé oui pouvoir me laisser aller, tomber et soupirer; tituber. Mais tu me jettes et te contre-fiches de moi, t’éloignes tout en restant là. C’est donc à moi de partir, n’est-ce pas ? C’est à moi de prendre ma fierté sous le bras, de baisser la tête; de m’incliner et de dire oui votre altesse. Et ne trouves-tu pas ça injuste ? Et ne te trouves-tu pas cruel ? Toi caprices, toi qui n’es plus rien pour moi et moi qui ne suis plus rien pour toi.

Moi qui le sais mais qui ne sais pas si je l’accepterai un jour.
Et je dois me faire violence pour rester droite, pour ne pas flancher alors qu’il n’y a plus tes bras pour me retenir. Et j’aimerais me secouer, me frapper : j’aimerais me dire que je suis plus forte que ça. Que cette amitié qu’était la notre, que ces années passées à tes côtés; à nous rêver. Mais je crois que je ne suis plus rien Demeter, je crois que je suis vide et je crois que si je sors de cet endroit je m’écroulerai et ne me relèverai plus jamais. J’ai envie de pleurer tu sais mais en même temps pas vraiment. Je réalise juste que j’ai froid, que je frissonne et je revis avec violence cette soirée passée piégée avec Dae-Jung.

Mais tu sais je crois que lui un jour je le pardonnerai. Je crois qu’il a si mal, qu’il a si peur : qu’il est si fragile sous ses airs, sous son arrogance. Il a voulu m’humilier, a réussi à le faire mais… Est-il si horrible, si terrible ? Je ne sais pas, ne l’imagine si égoïste : mais toi, que dire de toi. Lui hanté par des démons; toi en étant un, tout simplement. Toi immature, toi rongé par l’amertume. Ou peut-être est-ce moi, qui essaie de me convaincre que tout vient de toi et pas de moi. Car il est soudainement bon de t’accuser d’être en tort, alors que le problème c’est moi. Toujours et encore, moi et mes mauvais choix, moi qui repousse moi qui se fane moi qui lasse et qui ne mérite rien. Et je n’aime m’imaginer martyr je n’aime m’apitoyer sur mon sort et tu sais Demeter je ne le ferai jamais.

Je suis quelqu'un de fier.
Je suis droite, je me relève toujours. Et ne me demande pas pourquoi je le fais, je le dois. Je n’ai pas le choix, si je veux continuer à vivre. Il faut que je me redresse, que je dépasse les problèmes; laisse derrière moi ma tristesse. Il faut que je me dirige vers mon but, vers mon futur; que jamais je ne m’accroche à ce qui me perd, m’entrave et m’enserre. Mais face à toi c’est si difficile, face à toi je ne sais plus quoi dire, plus comment agir, réagir. Et la vision de ton dos, de ton demi profil me glace d’effroi. Je dois partir mais comme une statue je reste là, je te contemple et je me perds dans cette indifférence qu’est la tienne. Tu m’as dit de laisser tomber, tu m’as fait comprendre mon impuissance : moi décevante. Moi qui fais n’importe quoi moi qui m’approche de toi moi qui te prends le bras et le tire si fort vers moi.

Fais moi face, fais moi face et sens cette main claquer sur ta joue, sens ce que je ressens. « Non. » Et ma voix est dure et ma voix est je ne sais quoi. Et tu m’énerves et je m’énerve et je me fais pitié et je veux m'assassiner. Je veux m’assassiner de penser blanc puis noir, de vouloir gris mais de courir après le vert. Je m’en veux de t’aimer autant, m’en veux de t’avoir laissé partir. Je m’en veux que tu sois toi, je m’en veux de tout si ce n’est de rien. « Tu vas arrêter de croire que tu es — » et j’aimerais te faire la morale et j’aimerais te ramener sur terre, t'insuffler une once d’humanité mais voilà que mes lèvres tremblent que mes yeux se brouillent que tout en moi se brise et voilà que je me mets à pleurer et.

Je m’en veux tellement.

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Re: Turn Away — [Demeter]
03.10.16 0:44

Les coudes appuyés sur le balcon, Demeter fixait le vide d’une mine sombre. Il était secoué de voir que Louise n’avait rien fait, ou bien ne pouvait rien faire pour lui ; Il ne savait pas et ne voulait pas savoir car de toute manière cela revenait au même. La déception qui n’avait pas lieu d’être pourtant, le rendait amer et presque furieux. Sous ses doigts, ses articulations se crispèrent en joignant ses mains fébriles. Et Demeter aurait pu rester longtemps ainsi, pour écumer tout le poids considérable de sa détresse, mais Louise vint le retrouver en quelques pas. Sans qu’il n’ait le temps de comprendre ni de réagir, elle l’avait retournée. Et d’un geste vif sa main vint épouser parfaitement sa joue avec force. Sous la gifle, l’air sembla craquer soudainement du bruit qui résonna.
Incrédule, interloqué, Demeter dévisagea Louise furibond, essayant de comprendre la raison inexplicable de ce geste soudain. Le fait qu’elle ait osé lever la main sur lui le choquait profondément, l’indignait du plus profond de son être mais ce n’était rien en comparaison avec la stupeur qui s’éprenait de lui, en se rendant compte que c’était Louise, sa Louise qui venait de le frapper.
Pourquoi diable l’avait-elle fait ?
Il tenta de lier les évènements entre eux, cherchant un quelconque moment qui aurait pu causer du chagrin à la jeune fille mais il n’en trouva aucun. Au contraire il lui avait avoué son affection alors pourquoi cette réaction ? Mais la colère vrombissante fit taire ses questions, tandis que son esprit s’échauffait d’avoir été frappé. Pourtant il n’explosa pas, comme si ces deux réactions se neutralisaient le laissant étrangement vide et incapable de toutes réactions. Immobile telle une statue, Demeter se contenter de dévisager Louise, ouvrant grand ses yeux, presque au point qu’ils paraissent exorbités.
Et pour rajouter à toute son incompréhension. Louise se mit à fondre en larmes. A pleurer devant lui. Un rire rauque le secoua. On venait de le frapper alors pourquoi avait-elle des airs de victime ? Ne pouvant se contenir plus longtemps il répondit avec agressivité :

- Mais qu’est-ce qui te prend Louise !!

Sa colère noua sa gorge en un nœud serré. Il était énervé contre elle, pourtant ses larmes le figèrent et sa détresse le toucha car il l’aimait, et il était toujours douloureux de voir un être aimé se perdre dans son chagrin. Et que ce soit Louise qui soit dans cet état-là, était inexplicable. Louise, sa Louise avait toujours été un modèle formidable de constance. Elle lui avait toujours paru fragile, mais aussi dotée d’une force formidable aussi avait-il cru que jamais elle n’aurait pu s’effondrer. Pourtant la voilà avec son visage sur le long duquel dévalaient des larmes qui portaient un parfum de fin.
Demeter se mordit la lèvre inférieure, en proie à une soudaine contradiction. La colère l’empêchait de penser clairement mais l’amour l’empêchait de réagir spontanément. En temps normal il aurait hurlé, aurait fulminé et aurait peut-être sorti sa baguette suite à ce geste impardonnable mais il s’agissait bel et bien de Louise. Et si une part de lui ne voulait rien en savoir, il fut forcé de le constater. Et cela suffit après quelques secondes, à éteindre ce violent brasier qui avait menacé d’embraser tout son être.
La détresse de Louise sembla se propager jusqu'à lui et Demeter eut mal sans être certain de la raison de cette tristesse. Qu’avait-il fait ? Louise pleurait à cause de lui et savoir cela le rendait malade. Il se voulait détaché, insensible mais ne l’était pas. Demeter se sentit minable d’être la raison de telles émotions car c’était justement ce qui le paralysait également dans ses nuits quand il pensait à la détresse qu’il pouvait causer à Juniper en rejoignant Sigma. Car au-delà d’avoir peur qu’on lui tourne le dos, il ne voulait pas être la raison d’un chagrin sans fin, dont il serait responsable en raison de cet amour, un fardeau encombrant qui prenait son cœur en otage, le lacérait de ses griffes et minait sa confiance, quand il se rendait compte à quel point il était exécrable de causer du tort à un être aimé. Qu’il était dur de constater cette déception, de la saisir dans le regard d’un être chère. Et parmi toutes ses craintes, celle-ci était l’une de ses plus redoutées et des plus inavouées, tant il n’aimait pas culpabiliser et s’apitoyer sur son sort.

- Qu’ai-je fait Louise ? Qu’ai-je fait ?

Il ne comprenait pas mais sa voix vacillante cherchait à tout assembler. Laquelle de ses phrases avaient pu la renverser ? Il lui avait déclamé son affection alors pourquoi diable ce geste. Et ses larmes. Demeter ne supportait plus de les voir.

- Arrête de pleurer je t’en supplie.

Il voulait que ce chagrin cesse de la déchirer. Louise n’était plus sa Louise et le choc que cela avait formé en lui était un chasme effaçant finalement toute son indignation, sa colère et sa déception. Sa joue encore cuisante lui faisait pourtant mal. Il s’irritait de ce geste sans raison mais il n’aurait pu supporter de la voir ainsi plus longtemps alors il la fit venir à lui, l’enlaçant à nouveau et sa voix trembla quand il s’adressa de nouveau à elle :

- Louise je t’aime. Je ne veux pas te voir dans cet état-là.

Et son cœur battait avec furie et sans raisons. Ce moment était dénué de tout sens mais seule Louise, sa Louise comptait et Demeter si violent, si inconstant dans ses émotions avaient déjà oublié les moments d’un peu plus tôt. Et pour Louise, sa Louise, il consentait à accepter ses fautes, même s’il aurait voulu être assez détaché pour ne pas le faire. Il fallait se rendre à l’évidence, malgré toutes ses tentatives Demeter ne savait se défaire de cet amour, même si le sien était terrible :

- Pardonne moi.
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Re: Turn Away — [Demeter]
03.10.16 2:00


« Mes yeux s’écarquillent quand tu te mets à crier et je ne peux empêcher un mouvement de recul. Car j’ai peur de cette situation, j’ai peur de ce que nous devenons. J’ai peur de tant de choses que je ne sais plus quoi penser. Aussi je n’arrive à arrêter ces larmes qui embuent mes yeux et m’empêchent de te voir, j’ai beau passer le dos de mes mains tout contre mes joues rien n’y fait. Et je ne sais pas si je regrette mon acte, mais Demeter je ne veux plus de cette douleur. Je veux que tu la prennes en toi tant elle t’est due, je veux que tu me soulages de ce poids; que tu fasses quelque chose de ce vide qui me crève et me déchire.

Et plus ta voix me revient, plus je me remémore ton agressivité : plus je continue de pleurer. Et je me sens si fragile et j’ai l’impression qu’encore un geste, encore une réprimande et je m’effondrerai à jamais. Je disparaitrai, deviendrai bulles et poussières je le sais. J’aimerais être forte mais je ne le peux plus, j’en ai si marre de cette situation et de cette sensation de n’être rien. Je n’aime pas me sentir échec, laissée, abandonnée. Je n’aime pas me remettre en question et réfléchir sur l’amour que je te porte; comme je n’aime pas cette terreur qui me tort.

Tu me demandes ce que tu as fait et j’ai envie de m’énerver, de crier : j’ai envie de reprendre ce que j’avais commencé. De te dire que tu es un pourri, qu’il est temps de te réveiller. J’ai envie de te lancer mille absurdités au visage et je sens que la force me quitte et que je vais tomber car j’en ai si marre de me tenir droite de te faire face et d’essayer de recoller nos morceaux. Je suis fatiguée de ces gestes, épuisée de chercher cette dignité qui s’est enfuie, qui est partie. Et tu me demandes d’arrêter et c’est impossible. J’aimerais me contrôler Demeter mais quelque chose en moi s’est fracturé et je ne sais plus comment la réparer, je ne sais plus quoi faire pour aller mieux : pour cesser ces hoquets qui me secouent, m’ébrouent.

Je ne réalise même pas que tu m’as prise contre toi, et quand je le fais c’est trop tard; tu me parles et tu continues de me noyer sous tes mots que j’aimerais confus. Car cela voudrait dire que peut-être tout n’est pas fini, que peut-être oui tu ne veux pas tout ça mais je ne sais pas. Il m’a fait mal de te croire, d’avoir confiance en toi : alors je ferme les yeux et je fais comme si tu n’avais rien dit. Je fais comme si tu me mentais, car ça doit être ça n’est-ce pas. Je tremble et pendant un instant j’ai l’impression que je vais m’évanouir, que je vais m’endormir comme ça et que tu te retrouveras avec moi pour toute une journée sur les bras. Sais-tu comme jamais je ne trouve le sommeil, depuis que nos dortoirs se sont mêlés ? Sais-tu comme je remue, me retourne; ai la boule au ventre ? Partager mon épouvantard ainsi avec ces centaines de personnes ne me rassure aucunement, et parcourue de sueurs j’ai besoin d’une présence qui n’existe pas.

Tu me demandes pardon.
Pardon. Et c’est sans doute la première fois que tu le fais et ça me donne envie de m’excuser, me donne envie de continuer à hoqueter comme je le fais déjà. Sais-tu Demeter comme demain j’aurai honte, sais-tu comme jamais je ne cède de la sorte. Sais-tu comme je me sens si reflet de moi-même, et comme il est terrifiant de se dire que c’est toi qui m’a rendue ainsi. « Pardon. » Je répète ce que tu as dit et j’ai perdu la raison, je marmonne plus que je parle et je veux tout sauf avoir à te voir. Alors je m’agrippe à toi et j’espère que tu ne m’y délogeras pas de suite, car imaginer ton visage m’est douloureux; car imaginer ton rejet m’est affreux. « Tu ne peux pas me laisser comme ça, Demeter. »

Je me sens si égoïste, en cet instant. « Pas maintenant. » Pas alors que je suis en vie, pas alors que tout va si mal pour tout le monde. Et je le sais à présent que jamais je ne m’arrêtai de pleurer, qu’il me faudra de la patience et de l’attention. Qu’il me faudra ce qu’on ne peut m’offrir, et que je garderai cette cicatrice en moi car tu m’as blessée car le monde tout entier m’a rejetée et car je ne sais pas si je veux m’en remettre. Je ne sais pas si je veux y croire encore.

Car être trahie fait si mal.
J’ai peur d’être seule, Demeter. J’ai peur du vide, j’ai peur du rien.
Du silence et d’attendre mon heure. Alors mes paroles se tassent et je ne peux m'empêcher un « Tu es si méchant. » car je le pense car je suis désespérée. Car tu m'as jetée et recommenceras, car j'ai beau chuchoter de peur de te le dire franchement cela n'y changera rien.

Tu me l'as dit toi même : c'est fini.

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Re: Turn Away — [Demeter]
04.10.16 0:56

Serrant toujours sa Louise contre lui, Demeter ne comprenait toujours pas la raison ce chagrin si brusque et soudain mais il en était profondément affecté. Comme un effet domino, ce qui faisait chavirer Louise, sa Louise, le touchait également et cette tristesse était d’autant plus terrible qu’il en était responsable. Il sentit d’ailleurs la culpabilité lui labourer le cœur, sentant Louise hoquetant tout contre lui. Demter ne savait pas quoi faire pour lui apporter du réconfort et complètement désemparé, il raffermissait son emprise sur elle, implorant Merlin que tout cela cesse enfin. Pourtant il voulait également courir et s’éloigner de tous ses maux le dépassant. Tous ses maux dont il était responsable et qui renvoyaient une image terrible de lui. Il s’en voulut tellement à cet instant qu’il se mordit la lèvre inférieure avec violence tout en déglutissant péniblement. Puis il fit courir sa main, le long du dos de Louise dans un geste répétitif, comme pour apaiser le flot de ses émotions.
Il n’avait pas l’habitude de telles situations. Cela ne lui arrivait même jamais, depuis qu’il avait grandi et que Juniper avait cessé de pleurer pour un rien. Il se sentait complètement impuissant et cela le rendait malade. Il se sentait aussi responsable et cela le rongeait. Demeter continua de murmurer avec maladresse un flot d’excuses dont les murmures se perdirent dans les réponses de Louise. Il l’écouta et lui répondit aussitôt :

- Non Louise je ne te laisserais pas. Jamais.

Car c’était bien une chose à laquelle il ne pouvait se résoudre, malgré tout son désir de pouvoir ignorer cette lourde peine qui s’écroulait de son poids considérable sur ces frêles épaules. Il lui sembla qu’elle pleurait contre lui et cette pensée était déchirante. Jamais il n’aurait pu la délaisser et l’abandonner ainsi. Surtout pas dans cet état-là. Mais serait-ce le cas une fois ce moment achevé ? Car il était facile de s'en rendre compte quand elle était là, si douce et si proche. De lui murmurer toutes ces promesses. Mais il était inconstant, surtout en ce moment.
Les lèvres serrées, Demeter continua de la bercer contre lui, en proie lui aussi à la tristesse alors qu’il continuait de s’en vouloir d’avoir causé tout ceci. Il en oublia même complètement sa joue encore un tiède, tant voir sa Louise pleurer l’avait bouleversé. Et quand elle lui murmura qu’il était méchant, Demeter sentit un pincement picoter sous sa poitrine. Comme si l’on venait d’enfoncer une aiguille dans son cœur. Savoir que les larmes de Louise portaient sa signature, lui faisait réaliser à quel point il pouvait être égoïste. Et cette remise en question soudaine était quelque chose qu’il détestait. Demeter s’attardait rarement sur ses fautes. Et Demeter se voulait assez fort pour se moquer de la fragilité du cœur humain, quand bien même il était là, triste et changeant, à toujours se vouloir seul, sans pourtant avoir la vraie résolution de l’être vraiment, et ainsi vaquant toujours d’un point à l’autre dans un va-et-vient sans cesse, comme un poulet sans tête. Et c’était quelque chose dont il avait compte. Quelque chose qui le rendait presque fou. C’était un combat qui n’en finissait pas.
Mais c’était dans ces moments-ci, que Demeter se rendait qu’il ne serait jamais ce grand homme détaché qu’il rêvait d’être, car Louise accaparait tout son être et fixait sur elle la moindre de ses pensées. Ainsi, à l’instant présent, le monde se concentrait sur ce corps chaud tremblant contre lui, sur ces larmes de sel s’évadant sur sa poitrine, sur cette peine sans nom.
L’esprit en pagaille, Demeter était maladroit. Il voulait que Louise redevienne Louise mais ne savait pas comment s’y prendre. Il n’avait jamais été doué pour ce genre de choses-là et sans doute aurait-il encore fini par parler de lui, alors il préféra rester silencieux par peur de lui faire mal à nouveau. Avant de ne pouvoir continuer à demeurer ainsi. Il se remit alors à marmonner des bribes d’excuses, pour lui montrer l’étendue de sa culpabilité. Puis il se tut finalement à nouveau et rapprocha toujours Louise de lui, comme pour faire disparaître toute sa tristesse par ce simple geste.

Mais ce n’était sans doute pas aussi simple.

En ce moment rien ne l’était dans cet univers où tout se télescopait.

Tout était tellement plus simple avant que cette année ne commence. A présent, Demeter n’était plus certain de rien. Mais il savait au moins que quitter Louise lui paraissait insupportable à présent qu’elle était à ses côtés.

Et il continuait de la serrer ; Sa Louise qu’il aimait tant.
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