Let me slap you right back // suite

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Elle l'avait pas mal vanné, mais il n'avait rien dit, comme d'habitude. Il pouvait la taquiner à n'importe quel moment pour se venger, et ça lui semblait amplement suffisant. Jason est bien trop peu bavard et lent pour un vrai concours de punchline ou une rap battle, ou des conneries dans ce genre là. Donc, il avait encaissé sans rien dire, en la regardant s'énerver toute seule, avec son petit corps.

Crois pas que faire ton gorille ça a suffit à laver ton ardoise, Earnshaw. Avec ça tu me dois au moins une clope. Voire une clope et une bière au beurre. Plus une brioche, parce que quand même là du coup j'ai la dalle.
Ah ouais, si t'as pas compris, la clope c'est maintenant.

Jason avait grogné gentiment, en la regardant avec toutes ses petites exigences. Elle voulait pas cent gallions et un chocogrenouille non plus ? Il soupirait en esquissant un petit sourire moqueur, avant d'extirper son paquet de cigarettes tout cabossé d'une de ses poches. Il en calait une entre ses lèvres à lui et sortait la deuxième, qu'il baladait rapidement sous le nez de Dawn. Mais pas trop longtemps non plus, elle était assez vive pour lui piquer au vol.

Fini les caprices Nainewood ? Je t'en file une volontiers, mais vas falloir me suivre.

Et sans rien ajouter de plus, il tournait les talons et partait de son pas lourd et rapide en direction du parc. Mais ce n'était pas un type cruel, il avait bien envie de la fumer avec Dawn, cette clope. Il se sentirait moins coupable d'avoir fracassé l'une de ses frauduleuses machines. Donc, de temps à autre, il tournait la tête, rapidement, voir si elle suivait, mais sans trop la regarder longtemps, elle le trouverait bizarre.

Enfin ils arrivaient, et il s'asseyait dans l'herbe. Extirpant un briquet de sa poche (certains sorciers allumaient leurs cigarettes avec une baguette, lui n'avait pas ce skill), il entamait son petit moment de détente. Finalement, c'était bien comme ça, il avait la paix auprès de ses potes, qui ne viendraient certainement pas lui chercher des crosses quand il fume.

Pour la bièreaubeurre d'accord, mais la brioche c'est ton soucis, tu l'avais mélangée avec ta machine.

Surtout qu'il ne savait pas où il trouverait une brioche à cette heure ci, et puis ça allait cinq minutes les réclamations, à force elle allait lui demander de servir de chameau de transport.

Et tu te retrouvait à trainer la patte derrière lui, parce qu'il fallait bien admettre que même s'il était parfpis un peu long à la détente, il avait une rapidité et une force physique indegnable. Chose qui, il faut bien le dire, te manque cruellement.

Tu oscilles entre marcher d'un pas lent et blasé et presque courir derrière lui, aucun des deux rythmes ne suffisant à le suivre tout en gardant une certaine distance. T'as aussi hésité plusieurs fois à t'arrêter au coin d'un couloir, et le laisser continuer, mais d'un côté tu la voulais ta clope. Ta clope avec lui.

Au final tu t'es posé dans l'herbe, à côté de lui, t'as prit ta clope et sagement attendue le briquet, et t'as essayé de lutter contre le sens du vent avec ta fumée.

Okay ben tu m'emmeneras à Préaulard alors.

T'avais une vieille voix dans ta tête qui disait It's sounds like a date qui te fait hausser les sourcils et les épaules en te demandant ce que tu pourrais bien en avoir à faire. Y faisait un peu froid, l'automne se calquait doucement sur les températures d'hiverx et entre l'herbe humide et le vent, la chaleur de la fumée de ta clope suffisait pas à te réchauffer.

On s'les caille putain. D'ailleurs Earnshaw, pourquoi tu t'en ai prit à cette pauvre armure ?

Tu tournes ta tête vers lui, parce que même si c'est une grosse brute, on s'attaque rarement à du mobilier parce qu'il a insulté notre mère. Enfin tu sais pas, il a peut-être la haine contre tout les meubles de la planète à cause d'une tiers expérience traumatique. Peut être que c'est ça qu'il fait, dans la forêt interdite, les peu de fois ou tu l'as vu disparaitre entre les arbres, il va niquer des vieux meubles histoire de chasser ses angoisses.

Au lieu de bêtement taper dans des armures tu pourrais faire tellement de choses. Ce serait tellement plus simple pour mes inventions si j'avais rien qu'un quart de d'c'que t'as dans les bras. Au lieu dnme foutre en l'air mes machines tu pourrais te rendre utile.

Finalement, elle avait réussi à le suivre. Ce qui constituait un réel exploit, Jason marchait vite, vraiment vite. Il se disait que la prochaine fois, il ralentirait vraiment. Mais cela voudrait dire qu'il y aurait une prochaine fois. Que feraient-ils alors ?

Okay ben tu m'emmèneras à Préaulard alors.

Ha, oui Préaulard. Il irait lentement sur le chemin vers le village sorcier. Quoiqu'il s'imaginait un instant qu'elle insinuait qu'il devrait la porter sur le trajet. Il en résultait une image assez comique, mais Jason la chassait rapidement de son esprit. Il lui tendait le briquet, elle avait déjà attrapé d'entre ses doigts la cigarette, attendant simplement de pouvoir l'allumer. Ses amis devaient les avoir vu de loin. Et il imaginait déjà tout l'étonnement sur leurs visages. Jason, offrant une cigarette ? Et qui plus est, à Dawn Nashwood ? Il n'était pas vraiment radin, mais pour les cigarettes, il restait assez pingre, compte tenu des sommes astronomiques qu'on pouvait débourser en un an pour entretenir cette merdouille infâme.
Elle finissait par élever la voix, et heureusement, Jason est bien trop maladroit pour parler ou tenir une conversation. Mais normalement, il devrait savoir répondre à ses questions.

Tu devrais grossir un peu, la graisse c'est un bon manteau contre le froid.

Lâchait-il, moqueur, et grognant un peu pour les questions autour de l'armure. Il n'avait pas envie de s'étaler là dessus, il regrettait déjà son geste. Il ne s'était pas rendu compte que Dawn aurait froid. Lui ne s'habillait que légèrement, persuadé qu'il renforçait son corps en luttant contre le froid. Et puis même, il était tellement grand qu'il ne portait pas forcément des capes qu'on trouve communément, donc il essayait de les économiser. Là, il n'avait qu'un tee-shirt au couleur de son dortoir. Il n'allait pas déchirer son tee-shirt pour faire une couche de vêtement supplémentaire à la serdaigle non ? Cela ressemblerait en tout point à un mauvais film romantico-niais, et ce serait très certainement embarrassant pour eux comme pour le reste du château.

Au lieu de bêtement taper dans des armures tu pourrais faire tellement de choses. Ce serait tellement plus simple pour mes inventions si j'avais rien qu'un quart de d'c'que t'as dans les bras. Au lieu dnme foutre en l'air mes machines tu pourrais te rendre utile.

Il haussait un sourcil, puis deux, avant de regarder Dawn droit dans les yeux. Était-ce un compliment détourné sur sa masse musculaire ? Ou une moquerie dissimulée sur son inefficacité chronique ? Il n'en avait aucune idée, et répondait donc, après avoir tiré sur la cigarette.

Pas sûr que je te dise oui, mais t'as qu'à me demander.

Avec son petit sourire moqueur, qu'il avait l'habitude de servir à la miss Nashwood.

Pas sûr que je te dise oui, mais t'as qu'à me demander.

Et tu fixais son sourire moqueur avec exaspération, avant de lui cracher ta fumée à la figure, et fallait bien le dire, vallait mieux ça qu'un mollard, et de te laisser tomber, allongée dans l'herbe.

Pff.

Tu finis rapidement le p'tit baton de tabac, faut dire que c'est le genre de truc qui part vite, surtout quand on prend trois plombes entre chaque taffes. En fait, t'avais pas vraiment de plaisir à fumer, t'en ressentais ni l'envie, ni le besoin, et tu trouvais pas ça agréable. Y en avait toujours un ou deux pour te dire qu'ils avaient envie d'une clope, et toi tu hochais juste la tête, pour faire genre que pour toi aussi, c'était aussi naturel qu'une envie de pisser. Alors que pas du tout, tu penses pas qu'arrêter te changerait grandement la vie, à part peut-être l'haleine et les dents jaunes, mais sinon ça te manquerait pas vraiment. Comparé à tout ceux qui te sucent tes dernières clopes comme des sangsues parce que je cite "Nan mais tu vois j'ai besoin de ma clope du matin et j'en ai plus.". Ouais ouais. Et mon cul.

Ça a aucun intérêt si c'est moi qui demande.

Ouais ouais revenons à nos moutons, assez parlé de toi, revenons à la terreur à côté. Qui peut-être ne comprend pas vraiment c'que tu veux dire par là, ni ou tu veux en venir. T'as un petit peu trop prit l'habitude de partir du principe qu'avec lui faut parler petit nègre et que sans ça y aurait pas de communication possible. Dixit la fille qui a jamais vraiment cherché à lui parler. Nan parce que comme ça tu te dis que ouais, il comprend rien, mais tu formules pas non plus beaucoup de phrase qu'il puisse comprendre ou pas. D'ailleurs vous avez peut-être batu votre record de phrase partagé. Bon, j’exagère (à peine).

C'est pas la science qui doit venir à toi, c'est toi qui doit venir à la science.

Tu lâches ça bêtement avec un p'tit peu trop d'humour dans la voix pour que ça puisse paraître rien qu'un peu sérieux. Tu jettes ton mégot dans l'herbe, parce que ouais la nature tu t'en balek.

Et moi si je grossissais je s'rais pas barraquée comme toi, nan... J'serais genre, une boule.

C'est pas la science qui doit venir à toi, c'est toi qui doit venir à la science.

Ha, tu t'appelles Science maintenant ?

Répliquait-il avec son grand sourire moqueur. Science Nainewood, ça promettait en tout cas. Non, sérieusement, elle insinuait quoi ? Qu'il devait la coller ? Elle ne le supporterait pas, puis c'était pas son genre, de coller une nana.

Et moi si je grossissais je s'rais pas barraquée comme toi, nan... J'serais genre, une boule.

LÀ ! Il ne l'avait pas rêvé, c'était bien un compliment ! Un compliment, de Dawn-Science Nainewood ! Jason écarquillait les yeux, à défaut de rougir. Jason ne sait pas rougir, et extériorise généralement très mal tout autres sentiments que la colère. Alors là, il écarquille les yeux, ne sachant pas trop quoi dire. Il n'allait pas la vanner, pas maintenant. De toute manière il n'avait aucune blague à rétorquer.

Non, heu ne grossis pas, de toute façon tu es heu.. très bien comme ça. Mais, hum si tu as froid, on peu rentrer, j'ai fini ma cigarette...

Bafouillait-il avant d'écrabouiller son mégot contre l'herbe humide. C'est vrai qu'il ne faisait pas vraiment chaud. Mais là, il était un peu confus. Quoique, très vite il se reprenait, et se redressait d'un seul coup. Puis il tendait sa main à la serdaigle pour qu'elle se lève rapidement et qu'ils retournent au château. Puis il se disait qu'il avait quelque part, envie de passer un peu de temps avec elle. Et alors, pour la première fois depuis un petit bout de temps, une lumineuse idée lui passait par la tête. Il souriait, et continuait.

Dis moi Nashwood, tu n'as pas d'invention farfelue à bricoler là maintenant tout de suite ? Miracle, il n'avait pas écorché son nom de famille. Inspiration, expiration, il continuait. Hum, ça te dirais qu'on aille la boire maintenant, cette bièreaubeurre ?

Demandait il finalement, en la regardant dans les yeux. Il faudrait simplement qu'il récupère quelques pièces dans sa malle, et peut être même sa cape.

Enfin, pas maintenant dans la minute, mais le temps que j'aille chercher ma cape et que tu t'habilles un peu plus chaudement, et on y va.

C'est au moment ou il te demande si tu t'appelles Science que tu te demandes ce qu'il peut bien y avoir dans sa tête. Parce que tout d'un coup tu sais plus si vous êtes dans la même conversation. Enfin passons.

Et on passe aussi le moment ou il te dit que "t'es très bien comme ça". Ah ouais, même ça ? Ben ouais, parce qu'en fait tu sais tellement pas quoi en penser que ben, tu tires juste la grimace en attendant que le programme que pourrait être ton esprit redémarre, et se dise qu'y vaut mieux pas se poser de question. Parce que sinon tu vas crasher, à coup sur.

Enfin en après coup tu risques presque de pas l'avoir poussé à bout là dessus à grand coup de "Ah ouais ? Pourquoi tu dis ça ?", ou "Dis tout de suite que je suis déjà assez grosse.", mais c'est pas vraiment ton genre d'harceler les mecs pour savoir si oui ou non tes fesses ont grosses, et si oui ou non celle de la bombasse d'à côté sont mieux ou pas, parce que ce sera évident que oui, alors vaut mieux pas se faire d'idée et accepter comment t'es au lieu de s'auto-chercher des ennuis. (oui sinon la réplique un peu ambiguë du grand tas de muscle qui est à côté d'elle lui ai un peu passé à côté du coup, on se demande bien pourquoi )

Et puis il te propose de te payer maintenant ta bièreaubeurre, ce qui a pour effet de dessiner une drôle de grimace sur ta figure, à mi chemin entre l'étonnement et l'indifférence (un mélange complexe, donc.). Donc t'hausses les épaules en hochant la tête en même temps, se qui se trouve en fait être une action assez complexe à faire, mais aussi peut-être étrange à regarder, qui laisses un peu à l'esprit la question "Mais qu'est ce que je viens exactement d'exprimer ?", parce que quand même, c'est vrai qu'on doit pas trop savoir trop quoi interpréter là dedans.

Ah, t'essayes de te débarrasser vite de ta dette hein. Fais gaffe parce que si tu pètes encore une de mes machines à l'avenir, je saurais que t'es du genre à rembourser tout de suite.

Tu laisses échapper ce qui semble être un rire, et qui t'étonnes un peu toi-même, parce qu'en fait tu cherchais pas à être drôle. C'est complexe les filles.

Mais ouais, ok, j'vais chercher un truc à me mettre sur le dos, comme tu dis, et on s'retrouve en bas.

Sur ce, tu tournes mes talons et te dirige presque immédiatement vers l'intérieur du bâtiment, sans regarder s'il suit ou pas. Parce que si tu voyais qu'il te suivait ça ferait peut-être un peu beaucoup à encaisser d'un coup. Peut-être.