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 mon sourire_ RYAN

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Demeter H. Green


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Demeter H. Green





mon sourire_ RYAN
23.11.16 0:18

Que le ciel se fasse aussi clément sur l’Ecosse en plein mois de Novembre, était une occurrence assez rare, pour que tout du fond de son cœur tapi d’indifférence, Demeter s’en surprenne, allant même jusqu’à s’en réjouir faiblement, tandis qu’il esquissait un curieux sourire où s’ourlait l’incrédulité comme la gratitude.
Ces derniers temps, de telles averses d’émotions étaient devenues plus fréquentes chez le garçon, qui désormais habitué à ne plus avoir d’attentes, avait appris à se satisfaire de toutes les accalmies que pouvaient lui offrir la vie. Tel le guerrier réapprenant à exister après tant d’années à mouvoir le fer, fracturer les os, et se nourrir de violence, le goût de la paix lui revenait enfin en bouche. Et c’était une saveur agréable après les plaies et les estafilades qu’il n’avait cessé de recevoir.
Et peut-être que le monde aurait pu finir à cet instant. Fermant les paupières, se laissant tomber au sol et sa vie s’achevant, Demeter serait mort sans douleur et sans bruit. La partie la plus intraitable, les fondations même de son être, n’était plus et le courant de la vie l’emportait sans qu’il ne sursaute. Il n’y avait ni pleurs ni colères, guère d’avantage qu’une étendue de blanc ainsi qu’une profonde impression de lassitude, alourdissant parfois ses pas. Il ne répliquait plus et avait enfin abdiqué. Après avoir courbé l’échine, il s’était vêtu d’haillons et la lutte ne l’intéressait plus. Il se laissait faire et se faisait l’impression d’être une bête blessée qui attendait la mort.
Parfois une emprunte de nostalgie le saisissait brusquement quand il contemplait son royaume de cendres. Dans sa quête inavouée d’affirmer son être et toute son autorité, il avait fini par tout perdre et c’était seulement les mains vides, que Demeter se rendait compte à quel point, Argus Juniper et même James, James au sang souillé, manquaient cruellement à son existence. C’était une amputation volontaire ; Il s’était sectionné les artères en pensant que ce qui ne le tuerait pas le rendrait plus fort.
A croire qu’il avait tort, puisque maintenant il était estropié et errait en traînant ce qu’il restait de lui.
Et qu’aurait-il été alors, sans Louise ? Peut-être aurait-il dépéri, sans les sursis que les sourires de sa Louise, arrachaient au vide de ses jours. A ses côtés, il se sentait renaître par intermittence et avec le temps, elle avait fini par lui faire voir des merveilles dont il n’avait jamais soupçonné l’existence.
Alors Demeter avait fini par se relever. Et maintenant il chancelait.
Debout à pré-au-lard, sobrement vêtu comme il l’était toujours, d’une simple chemise blanche bien coupée et d’un pantalon noir, il attendait qu’elle éclaire l’horizon d’avantage, de son sourire si tendre. Mains dans le dos, Demeter apprenait encore à la chérir et était parti lui prendre un petit bouquet de roses rouges qu’il dissimulait soigneusement.
En la voyant arriver, son visage forma l’esquisse d’une moue un peu tendre, qu’on peinait à voir derrière ses cernes et ses lèvres qui s’étiraient si peu.

- Ma Louise.

Gardant une main dans le dos, il alla chercher l’épaule de la jeune fille pour l’attirer à lui et poser ses lèvres sur sa joue avec douceur. Ceci fait, il lui révéla sa surprise, de fleurs aux teintes carmines. Et sous l’enchantement dont elles étaient sujettes, leurs pétales s’évanouirent pour devenir des papillons.
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Neutre
Louise A. Ryan


Messages : 156

Date d'inscription : 06/08/2016

Feat : original

Crédits : penguin factory

Louise A. Ryan





Re: mon sourire_ RYAN
20.01.17 19:20


« Tu sais Demeter mon orage est passé et lassée d’être si perdue j’ai décidé de me redresser. Je ne sais pas où tu en es et si toujours tu te sens creux, mais je ne peux plus continuer. Je ne peux plus non prétendre vivre alors que je ne fais rien. Ces derniers mois ont été terribles et me laissant aller qu’ai-je bien fini par devenir ? Une poupée ? Je réalise à présent à quel point j’ai été stupide, à quel point j’ai tout gâché. Au final si je me retrouve à mourir demain je n’aurai rien accompli et alors il me faudra bien l’admettre : je regrette. Regrette d’avoir été si lâche et d’avoir fui non pas seulement mes envies mais aussi le bonheur. Je me suis enfermée dans l'espoir d’être-moi tout en ne blessant personne : me suis enfermée dans une solitude assassine qui peu à peu m’a fait devenir tout ce que craignais être un jour. Je voulais tous vous cacher ma condition, voulais que vous ne voyez en moi que Louise, Louise Agatha Ryan et pourtant oui pourtant n’ai-je pas été la première à m’oublier ? Lorsque je me regardais dans le miroir, que j’effleurais mon reflet du bout des doigts me voyais-je encore ou ne soupirais-je pas à ce mal me rongeant, à cette menace m’oppressant ? Lucas a crié et j’ai su que je n’aurais jamais du renoncer.

Alors me voici Demeter. Me voici et je ne peux plus jouer, ne peux plus t’accompagner dans cette comédie que tu as initié et que j’ai poursuivi. Je n’aurais jamais, d’ailleurs, du répondre à tes avances. Faible mais surtout épuisée de tout je me suis laissée aller à tes commandes, car seule et tremblante je ne voulais plus me battre : ne voulais plus penser. Ne voulais plus rien si ce n’était fermer les yeux et tout laisser tomber. Je voulais oui dormir pendant une éternité, peut-être ne jamais me réveiller. On m’a annoncé ma mort tu sais mais cet été était la première fois qu’on me disait que si je partais je ne reviendrais pas. Ultimatum. Je suis revenue et je ne sais pas tout est finalement tombé sur moi et tant bien même ai-je depuis longtemps fait mon deuil me rendre compte que j’étais encore en vie alors qu’on m’avait promis le contraire m’a déchirée. Cela m’a fait réaliser que peut-être ces semaines qu’on m’accordait pourraient encore durer des années et qu’alors, alors… Alors qu’aurais-je donc fait ? N’importe quoi. Il faut bien que je l’admettre, tu sais : j’ai vécu comme une morte. J’ai eu mes moments de joie, ai respiré et ri de bon coeur mais n’ai jamais vécu comme je l’aurais fait si on ne m’avait pas annoncé du jour au lendemain que je n’avais plus d'avenir. Qu’à présent j’étais malade et que j’en souffrirais et qu’on y pourrait rien. Que ma douleur serait sans solution et que sans prévenir il ne resterait rien. Enfin.

J’ai répété ces mots une infinité de fois, n’est-ce pas ?

Je te vois au loin et j’esquisse un mouvement de main. Aujourd’hui étant un congé j’ai du troquer mon uniforme habituel contre des habits venus de chez moi. Je pensais avoir froid avec mes collants noirs et ma jupe assortie quoiqu’également dorée mais ce n’est pas le cas. Il fait plutôt bon et je suis contente de ne pas avoir pris d’écharpe, me contentant d’une chemise et d’un fin pull assortis. N’étant jamais trop prudente j’ai tout de même pris mon manteau, qui gris n’apporte pas grand chose si ce n’est la satisfaction de pouvoir y glisser mes mains dans ses poches lorsque rougies je ne sais pas quoi faire pour les réchauffer.

Je suis à présent face à toi et je n’ai pas fini de te dire bonjour que tu m’attires à toi, me salues doucement et ne tardes à m’offrir de ces fleurs enchantées qui en font rêver certaines. De mon côté je préfère celles qui restent là, que je peux sentir et contempler. Mais nous allons marcher et il aurait été gênant de devoir les tenir toute la journée, aussi je suis reconnaissante de l’acte et du fait qu’à présent envolées je n’ai pas à les prendre et juste à te remercier. « Quelle belle surprise, Demeter. » Je te regarde et te souris, finissant par un « Merci. » plus calme que je ne l’aurais imaginé. Je me détourne et me mets à avancer sans me presser, n’ayant de but précis si ce n’est respirer cet air clair et apprécier ce bref moment de liberté. « Cela fait une éternité que je n’avais pas vu de bouquet de la sorte ! La dernière fois il ne s’agissait pas de papillons mais d’étoiles et d’artifices : c’était pour l’anniversaire de ma cousine. » Quelle soirée ça avait été ! Plus jeune que moi nous n’étions très proches mais il avait été attendrissant de la voir si contente, osciller d’un groupe à l’autre, les yeux brillants. Avais-je été un jour ainsi ? Dans tous les cas on ne m’avait jamais fait la blague de lancer un sort à mes bougies pour qu’elles se rallument après les avoir soufflées ! « Dis-moi, comment vas-tu ? » Te cherchant un instant je clignes de yeux, ayant du mal à trouver un repère sur lequel m’accrocher. Tes amis te manquent-ils ? Vas-tu m’en parler où distrait te contenteras-tu de répondre quelques mots abstraits ? Tout me va. Je n’ai juste trop envie de parler, préfèrerais t’écouter.

Car j’ai l’impression que si tu me laisses continuer je te blesserai.
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