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 Samedi [Othello]

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Neutre & Sigma
Oscar L'Ourson


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Oscar L'Ourson





Samedi [Othello]
04.10.16 17:01

Samedi ft.Othello
Ce n'est pas comme si j'avais pu être plus «malchanceux». Bien que, j'en étais venu à me demander réellement si le hasard avait vraiment joué un rôle ou s'il avait orchestré tout ceci. Il ne m'avait pas semblé particulièrement affecté par ce «coup du sort» et peut-être que c'était moi qui commençait par perdre l'esprit. Je n'avais jamais été adepte de la théorie du complot, mais depuis que je ne dormais plus sereinement mon esprit avait tendance à prendre des raccourcis. Des raccourcis qui induisaient qu'il était responsable.

Pourtant nous ne nous étions pas parlé depuis cette fois-là. Je m'étais employé à l'éviter autant qu'il eût été possible quand nous étions dans les même cours. Je m'étais tenu loin, je n'avais même pas ouvert des origamis et les mots. Il n'était pas venu me reparler. Il n'était pas non plus venu me menacer, ce qui n'était pas dans ces habitudes, si bien que j'ai d'abord pensé qu'il était malade. C'est que ces dernières années nous avions communiqué. Indirectement le plus souvent et je m'étais habitué à recevoir des lettres menaçantes ou simplement désobligeante. Et cela aurait dû me soulager.

Son silence pourtant m'avait plus perturbé encore. Comme si cela signifiait qu'il préparait un coup fourré. Et ce serait peut-être son genre. Ou du moins la version Othello de mon esprit en était capable. J'avais donc pris une attention particulière à vérifier mon chemin. Mes chaussures. Mes affaires. J'ai surveillé mes déplacement et j'ai veillé à apposer des protections supplémentaires sur Orvel. Ou du moins l'amas de pièces qui le composait pour le moment puisque nous en étions à des balbutiements.

Un peu inattentif je n'ai pas remarqué tout de suite. Et puis, finalement, c'est en nous inscrivant sur la liste des binômes que j'ai remarqué qu'il ne restait plus que mon nom et le sien.

« Réalisez quelque chose que seul un moldu pourrait faire. Sans utiliser votre magie. »

Le sujet qu'il nous restait. J'y avais réfléchi de mon côté. Du sien également. Nous réaliserions une pâtisserie moldue. Je lui avais envoyé un origami. Les miens étaient bleus et avaient la forme de robot. Et c'était bien la première fois que je lui en envoyais un. Je lui avais dit:
« Je m'occupe des elfes de maison. Est-ce que tu pourrais te charger de trouver une recette à la bibliothèque? Merci.
Ps; pourrais-tu différencier tes messages haineux de tes réponses s'il te plait. Prends la peine de le faire. »
Et plus tard :

« Rendez-vous samedi à 6h05. Ils nous laissent jusque 8h15. Si tu n'as pas de tablier il m'en reste deux qui me servent l'été. Sinon amène le tiens. Ne sois pas en retard s'il te plaît.»

Je n'étais pas très certain de ce qui pouvait plaire ou non à Othello, mais je pense qu'il ne compromettrait pas ses notes en études des moldus. Il semblait porter de l'intérêt à cette matière. Tout comme moi. Il ne nous restait plus qu'à réaliser quelque chose de convenable.
*

Le samedi venu j'étais là. À l'heure. J'avais bien dormi, même si j'avais veillé tard et à 6h05 j'étais devant le plan de travail. Un tablier accroché au cou et à la taille, ainsi qu'un autre sous le bras. Je n'avais pas la moindre idée de ce que nous allions faire et, après quelques jours sans nouvelles je m'étais fait à l'idée qu'il avait peut-être laissé tombé depuis la nuit du saule cogneur. Et qu'aujourd'hui tout se passerait bien. Vraiment bien.
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Othello Delor


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Re: Samedi [Othello]
04.10.16 23:30

Cuisiner suppose une
tête légère, un esprit
généreux et un coeur large
musique J’ai pu enfin dormir un peu, après ce soir. Je ne sais pas si c’est la satisfaction de contrôler qui m’a apporté un ticket vers les bras de Morphée ou si le simple fait d’avoir pu me libérer d’une partie de ce poids a suffit à faire soupirer le trop plein de songes qui me brouillaient l’esprit.

Les jours qui suivirent, je n’ai pas décroché un mot à Oscar. J’ai à peine osé quelques regards du coin de l’oeil mais le fuyait dès qu’il en faisait de même. Je ne laisse pas la parole à mes sentiments, je ne peux décrire le sentiment de honte qui m’engouffre depuis que je me suis lâché face à lui. Un mélange de gêne et… oui. De honte. C’était définitivement de la honte.
Je n’ai pas arrêté d’y penser et sans doute que lui aussi, s’attendait à ce que je revienne à l’attaque.

La vérité, c’est que j’ai eu besoin de temps pour moi. L’espace de quelques temps, j’ai cru pouvoir revenir sur le droit chemin avant de réaliser que je m’étais déjà bien trop engagé dans cette voie pour m’en sortir si rapidement et le futur travail pour le professeur Solberg me le rappelle également.
Je ne pourrais pas échapper des griffes d’Oscar comme il ne pourra se défaire des miennes.

J’avais pour habitude d’envoyer des origamis en forme de flèches d’arc, toujours à se planter dans son pupitre mais me voilà bien embarrassé à faire quelque chose d’un peu plus pacifiste. Un chat fera l’affaire. Je soupire et envoie ma réponse féline composée d’un bref « Très bien. »

**

J’ai encore étrangement bien dormi, cette nuit. À mon habitude, je n’aurais pas dû. Je pars presque serein jusqu’aux cuisines, bredouille, seulement avec un morceau de papier soigneusement plié dans ma poche dans lequel se trouve notre future recette. Je ne m’attarde pas sur Oscar. J’ai la poitrine qui palpite. J’ai peur ? Non. Je suis embarrassé. Je souffle. Pose le papier sur la table. Evite son regard. Me racle la gorge.

Des éclairs.

Souvenir de la belle France dans laquelle nous avions grandi tous les deux.

Fais la crème, je m’occupe de la pâte. Tout est écrit là.

Dis-je d’un air empressé, comme si je voulais me débarrasser de ça et surtout de sa présence le plus vite possible. Comme si ? Non. C’est ce que je veux vraiment.

Je m’attèle à mon travail et dégaine tous les ingrédients nécessaires et les ustensiles sans prendre la peine de mettre un tablier, imaginant que je suis doué à ça alors que je sais à peine faire cuire un oeuf proprement. Le début de la préparation se passe plutôt bien jusqu’aux… Jusqu’aux oeufs en fait. Je crois que toute la coquille est tombée dedans.

Je passe ma main au-dessus de la pâte elle-même au-dessus du feu dans le récipient pour tenter de ramasser les morceaux flottants à la surface. Je m’en approche douce-

Aïe bordel !

Je peste. C’est brûlant.
Pourquoi c’est brûlant ? Pourquoi j’ai mis ça sur le feu déjà ? Je ne sais plus. Je ne veux pas me retourner vers lui. Je vais faire mine que… je gère ça.

+ notes ah oui il est nul en cuisine, je mentais pas
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Re: Samedi [Othello]
08.10.16 13:10

Samedi ft.Othello
Othello est entré dans la cuisine. Et alors que je m'attendais à une entrée triomphale. À un air goguenard et ses belles prétention, le tout accroché à son visage. À une remarque acide ou doucereuse sur ses lèvres. Oui, alors que je m'attendais à ce que l'univers entier soit outré par sa présence. Alors que je m'attendais à ce qu'il en soit instantanément perturbé par le ton de sa voix.

Il n'en fut rien.

Je suis resté perplexe quand il est entré et que je ne l'ai pas reconnu tout de suite. Perplexe aussi quand sa voix a dit qu'on ferait des éclairs avec la précipitation qu'on les gens quand ils considèrent qu'ils n'ont pas de temps à perdre comme s'ils pouvaient sentir les secondes s'échapper d'entre leur main tendue vers l'avenir. Ou le passé. Allez savoir.

Othello n'est jamais empressé. Othello sait attendre et profiter. Mais Othello n'a pas le regard fuyant. Pourquoi le serait-il quand c'est toujours moi qui fuit et qui se cache. Hors, aujourd'hui je me tiens droit et je ne fuis pas. Mais lui... Je ne sais pas ce qui le rend hâtif et dissipé. Je ne sais pas ce qui fait voûter ses épaules, mais son apparent inconfort me rend tout de suite plus serein. Alors que je me connais et que j'ai eu peur. De lui. Ou alors de ce qu'il représentait?

J'esquisse un sourire et je vais regarder son morceau de parchemin pour m'intéresser à la crème. Ça ne semblait pas très différent de ce qu'ils me faisaient faire dans cette enseigne célèbre dans le monde des moldus. Pour une fois que cette expérience me serait profitable. J'organise mon plan de travail avec méthode après avoir déposé mon tablier supplémentaires. Il n'avait pas eu l'air d'en avoir besoin. Peut-être qu'il ne craignait pas la farine et qu'il était un trop habile cuisinier pour se salir.

Quand je le regarde je me demande ce qui, jusqu'alors me faisait peur. Surtout aujourd'hui quand il semble particulièrement agité et déconcentré. Presque... Presque comme tout le monde. Mais cette pensée me parait incongrue. Surtout quand je pense : Ainsi donc, il est humain? Mais Othello avait toujours plus tenu de la chimère ou de l'épouvantard qui se cache dans le placard. Sous la lune blafarde il m'avait semblé fou et cruel. Avide aussi. Mais avide de reconnaissance. Fort et fragile dans une même mesure. Capable d'écorcher et de se briser.

Sous les lumières de la cuisine Othello semblait avoir retrouvé une ombre. Un semblant de normalité. Quelque chose de plus chétif et de simple. Et c'est peut-être que je sais et qu'il m'a fait des confidences. Ou alors parce que j'ai eu des éclats de vie récemment. Qu'il en a peut-être eu lui aussi?

Mais j'ai la prudence de ne pas me laisser espérer qu'il est passé à autre chose. De ne pas penser trop fort non plus. Qui sait ce qui pouvait se passer dans son esprit s'il venait à percevoir mon assurance? Peut-être qu'il l'écraserait sous sa semelle ou qu'il s'en trouverait blessé. Je ne sais pas ce qu'il y a de pire. Entre le garçon cruel et le garçon blessé.
Puis, alors que je m'apprêtais à hacher tranquillement mon chocolat je l'entendis jurer. Ratant de peu mon index. Je fronçais les sourcils et je me hâtais vers lui. Il ne s'est pas retourné et je suppose qu'il se débrouille bien et qu'il a juste manqué d'attention un instant.

Mais quand je me retrouve à côté de lui et que je regarde l'état de la pâte à choux je me rends compte que je supposais très mal. Je ferme le feu et avec précaution je dis:

« Laisse-moi voir tes doigts. » Je fixe la pulpe de ses doigts, échaudé effleurant à peine son poignet tellement le contact en règle générale ne m'enchante guère. Comme si j'avais peur que mes doigts entaillent sa peau ou que la sienne entaille mes doigts. Je soupire : « Tu devrais passer ça sous l'eau. » Je me désintéresse de lui et de ses doigts pour examiner son travail. « Il me semblait qu'il fallait casser les œufs... Et non les... Briser. » Je jette sans sentiment ce qu'il venait de faire et puis je me fige. Parfois ma propre ignorance et stupidité me frappais et me donnait envie de me taper. Je demande alors soudainement soucieux: « Est-ce que tu sais cuisiner, Othello ? »

À l'évidence. Non. Mais il ne choisirait pas quelque chose d'aussi subtile à réaliser si c'était le cas. Non?
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Othello Delor


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Re: Samedi [Othello]
10.10.16 13:07

Cuisiner suppose une
tête légère, un esprit
généreux et un coeur large
musique Dire si je suis en colère après lui ou après moi me semble relativement flou à l’instant présent.
Je n’ai jamais vanté mes talents culinaires et pour cause : ils sont inexistants. J’ai grandi dans une famille où l’on ne m’a jamais obligé à devenir autonome et encore aujourd’hui, dès que je quitte Poudlard pour retourner dans mon petit appartement à Paris, mes parents sont toujours là pour préparer les repas. Et quand bien même j’ai essayé de faire des efforts, je crois bien que ce n’est juste pas fait pour moi. Autant dire que le sujet imposé par le professeur m’a fait grincé des dents la première fois.

Je regarde le bout de mes doigts rougis et soupire. La voix d’Oscar me fait sursauter. Depuis quand cherche-t-il la proximité ? Je fronce les sourcils et recule d’un pas.
Je déteste sa façon de s’inquiéter, je déteste sa façon d’analyser tout ce que je fais, je déteste qu’il me donne des conseils. Tu prends un peu trop d’assurance mon cher Oscar… Ne joue pas trop avec le feu ou tu vas te brûler à ton tour.

Je lève les yeux au ciel avant de lui faire face.

Hey, Oscar.

Je m’approche de lui, un oeuf dans la main et le casse au-dessus de son crâne. Le jaune dégouline sur ses cheveux.

Ta gueule.

Je préfère ignorer sa réaction prochaine pour retourner à ma préparation plutôt primaire pour la poser sur le comptoir et retirer les coquilles avec une fourchette. J’ai beau être mauvais en cuisine, j’apprécie pouvoir être loin de cette magie ridicule qu’on nous oblige à exercer tous les jours. Un peu de normalité me fait respirer et- mince. Je n’arrive pas à m’empêcher de pouffer de rire. Je lui ai fait dégouliner un oeuf sur la tête. C’est drôle, quand même. Merde.

Tu devrais passer ta tête sous l’eau maintenant !

Je m’esclaffe, je ris. J’ignore ce qui me prend, si j’ai fait ça par frustration ou par goût pour la violence - mais voilà une violence plutôt maigre par rapport à l’autre soir. Mais toujours est-il que je m’amuse étrangement.
Du coin de l’oeil, je l’observe et lance :

Sauf si tu veux avoir les cheveux collants toute la journée. Tu veux de l’aide peut-être ?

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Re: Samedi [Othello]
17.10.16 20:12

Samedi ft.Othello
Plus je le fixe et je me demande, vraiment ce que j’espérais. La possibilité qu’il ne maîtrise pas un domaine ne m’a jamais effleuré l’esprit. Ce n’est pas comme si j’avais essayé d’en savoir plus à son propos, je le confesse. J’ai passé beaucoup trop d’heures et de minutes à redouter. La peur a façonné dans ma tête une image. Une statue. Un colosse terrifiant. Alors je n’ai jamais remis en question l’implacabilité de son existence et son écrasante menace. La perfection de ses traits, de sa psyché, de ses talents. Fantôme ou ombre héroïque, je n’ai jamais su, calamité ou presque déité vengeresse.

Je me rends compte à présent qu’il fait jour et que ses traits sont tirés qu’il n’a rien de parfait. Rien d’écrasant, de menaçant ou même d’implacable. Othello existe, mesquin et cruel dans sa façon de s’imposer et d’être, égoïste et fourbe. Mais Othello a des insomnies parfois. Othello se brûle et se sent seul aussi. Othello a besoin d’être certain que sa vie et son état importe. Mais Othello n’est pas franc. Othello est lâche aussi. Othello est. Se trompe. Recommence et abandonne.

Je fronce les sourcils et je me surprends à me demander ce qui pouvait bien m’effrayer. Surtout quand il jure, qu’il se marre, qu’il casse un œuf sur ma tête. C’est son immaturité qui me surprend et me fait soupirer. Je m’éloigne de lui à grand pas les doigts tapotant sur ma cuisse quelques crispations. La mâchoire contracté je préfère m’abstenir de parler, pas parce qu’il me l’a demandé, mais parce que son rire me frappe de normalité. Parce qu’il n’y a rien que je puisse répondre à ce qu’il dit et fait et que je ne suis pas du genre à lui jeter à la tronche de la farine. Déjà parce que les elfes de maison nous tueraient. Ensuite, parce que j’ai encore du mal à trouver une raison qui explique son geste. Je l’ai connu plus vindicatif. Ou alors était-ce une façon de prouver qu’il sait casser des œufs.

Mais plus il ricane plus je me renfrogne. Je ne prends pas la peine de répondre à sa dernière provocation et je passe simplement ma tête sous l’eau froide. Je n’y reste pas longtemps et je frotte ma tête dans mon tablier que je balance sur le côté pour aller enfiler l’autre. Je choisis de lui tourner le dos, simplement et d’ignorer. Il peut bien rire, rater sa préparation, se brûler, me balancer d’autres trucs sur la tête j’ai décidé que ça n’en valait pas la peine. Pas même mes crispations et mes grognements. Je récupère ma planche, mon grand couteau et mon chocolat que je devais hacher précédemment. J’y enfonce la lame, pose ma main libre sur le dessus et d’un geste familier, rapide et régulier j’achève ma plaquette. Parce qu’il faut dire que j’y vais avec plus de force que nécessaire, mais c’est peut-être parce que je soupire. Peut-être que je vais devoir tout préparer. Peut-être qu’il est tellement nul qu’il va finir par se couper un doigt ou deux s’il ne se les brûle pas avant. Quoi que c’est déjà fait partiellement.

J’essuie un bout de ma nuque avec mon épaule et je me dis je devrais peut-être songer à prévenir que les éclairs risquent potentiellement d’être immangeables ou alors très croquant. Ou. Je pourrai faire des éclairs de mon côté. Je grimace et je me dis que c’était une mauvaise idée. Mauvaise idée d’avoir choisi de le laisser choisir la recette. Une mauvaise idée de lui suggérer même de faire de la cuisine. De toute évidence ce n’est pas son point fort. Énième soupir. D’un coup de couteau je ramène les morceaux de chocolat (trop) très finement haché et je les mets dans un saladier en attendant.

 « On aurait pu faire autre chose, tu sais. » Un simple « j’ai du mal à cuisiner » aurait été suffisant. Refusant obstinément de me retourner je décidais là encore d’arrêter de ressasser. C’était, de toute évidence, trop tard pour changer d’avis. Et puis il existait une infime chance qu’il finisse par faire quelque chose de correct. Infime probabilité, existante malgré tout. J’y crois à peine et je grogne encore. Je me rend compte alors que j’ai toujours le couteau dans la main et que je suis encore d’humeur à découper, plutôt que d’essayer de communiquer. De toute façon il a dit qu’il préférait que je me taise et c’est ce que je vais faire pour éviter de nouveaux désagrément. Tant pis s’il finit par s’abîmer encore. Et cette fois-là non, je ne bougerai pas d’un seul millimètre. Ni desserrerait la mâchoire. Et ce sera bien fait pour lui. Mais assez pensé et dépensé d’énergie pour lui inutilement.

Je vais chercher une autre plaquette de chocolat, le pose sur la table et je recommence à couper.
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Othello Delor


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Re: Samedi [Othello]
17.10.16 21:29

Cuisiner suppose une
tête légère, un esprit
généreux et un coeur large
musique Frustration.
C’est tout ce que j’arrive à ressentir, là, tout d’suite.
Frustration, frustration.

Mes éclats de rire s’arrête, je ne l’entends pas me rendre la pareille ni se débattre. Je le vois désintéressé, agacé, trop sûr de lui. Je ne m’amuse déjà plus et j’ai envie de tout fracasser. La casserole, les couverts, les ustensiles, la pâte, les oeufs, sa petite gueule.
Je fronce les sourcils et retire les derniers morceaux de coquille se battant en duel dans le fond de la pâte et la malaxe de mes mains sans trop de douceur. Je suis rythmé par ses coups de couteaux sans doute plus violents qu’à l’usuel. Je n’sais pas. La frustration, j’la connais bien, trop bien. Puis là, elle se pointe parce que j’arrive pas à le faire rire de lui, parce qu’il se fiche bien de mes attaques, de ma présence elle-même. J’ai vraiment perdu le contrôle, l’autre soir ? Ca y est, c’est fini ce petit jeu ?

Je pensais qu’il ne faisait que commencer, Oscar. Bordel, arrête de m’ignorer, de me juger avec ta pseudo maturité. Arrête de faire comme si je n’existais pas, arrête de faire comme si t’étais fort, arrête, arrête ! Arrête, et regarde-moi.

Mais je souris. Visage d’ange. Je me tourne vers lui.

Peut-être. C’est pas mon truc la cuisine, de toute façon, alors peu importe… Finissons-en vite. On sera tranquille après.

Soupir.
L’expression rayonnante se ternie un peu sur mon faciès pour redevenir à son teint le plus naturel. J’ai pris pour habitude de porter ce masque de gentil garçon mais avec Oscar, quand nous sommes seuls entre quatre murs, je n’y parviens pas. Je me tue à croire qu’il est aussi à l’origine de mes vices.

C’est ce que tu voulais entendre depuis le début ? Annonçais-je sèchement. C’est quoi ton problème ?

J’abandonne ma préparation et me met face à lui, les mains appuyées contre le rebord de la table et pose tout le poids d’ma haine dans ses pupilles.

T’as pas peur ? Tu veux faire le malin ?
Ca y est, t’as pris la confiance L’Ourson ? J’dois peut-être te rappeler qu’ici, et n’importe où ailleurs, j’ai le contrôle ?

+ notes -
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Re: Samedi [Othello]
25.10.16 1:30

Samedi ft.Othello
J’y ai cru. Une poignée de secondes infinies j’y ai cru. J’ai cru qu’il allait me laisser. Que nous pourrions exister l’un pour l’autre sans que nous n’entrions perpétuellement en conflit. En collisition d’étoiles de verres. Coupantes et brillantes, surtout quand il y a du sang. J’avais décidé que le silence valait mieux que toutes les remarques acides. Que rien, non rien n’allait plus franchir ma bouche, que je serai prudent et que plus rien de malheureux ne viendrait blesser ou me blesser. Défensive. Peut-être que j’étais sur ce que les gens appelaient défensive.


Alors je me suis détendu un instant. J’ai cru, en percevant de la douceur – étrange j’en conviens, de son ton qu’il avait fini par en venir à la même conclusion. Qu’il avait fini par se lasser de ce débat permanent ce chassé-croisé éternel. Je me sens si las. Et les gouttes continuent de tomber au goutte-à-goutte de mes mèches de cheveux sur ma nuque et c’est désagréable. Tellement désagréable. Mais j’avais sur le visage un ersatz de sourire encourageant et soulagé à l’idée de pouvoir enfin terminer ce pourquoi nous étions venus ici.

Il devient pourtant plus cassant et me demande si c’était ce que je voulais entendre. Je voudrais confesser : Oui. Bien sûr que j’aimerai pouvoir, ne serait-ce qu’une fois, ridicule et unique fois ne pas me faire emporter par le maelström. Je voudrais échanger et non subir. Mais je n’ose pas, puisque j’ai l’impression que ce n’est ce qu’il voudrait que je dise. Que je pense. J’essuie la lame du couteau contre le rebord et j’arrête de couper. Quand il me demande quel est mon problème, mon esprit lui pose la question presque instantanément. Quel était son problème ?

Je range le couteau. J’entends ses pas. Je me redresse et je plisse les sourcils. Instantanément. Les réflexes du corps persistent, même quand on pense qu’ils deviendront inutiles. De toute évidence, j’avais passé trop d’années à le redouter pour que ce soit si facile. Mes yeux accrochent ses deux mains pleines de pâte à choux.

Je relève la tête. Ses iris happent les miennes et je suis foudroyé. Foudroyé par ma propre bêtise. Comment avais-je pu ne serait-ce qu’imaginer que ces yeux là pouvaient refléter autre chose que des éclairs. Un orage ? Il ne fait jamais beau dans les yeux d’Othello.

Il arrive et souffle et je me retrouve cette fois plus démuni. Plus encore que toutes les autres fois. Il ne sait pas, il ne peut pas savoir après tout qu’il s’est passé beaucoup trop de choses pour que ces yeux-là et sa tirade me laisse de marbre. Comment je le pourrai alors que j’ai bien dormi et que pourtant je ne devrais pas. Que j’ai été trop tourmenté ces derniers temps.

C’est quand il me dit qu’il contrôle tout que je perds le mien.

 « Tu ne contrôle rien. »

Je me détache de mon poste de travail et je m’éloigne.

 « Tu n’as jamais rien contrôlé. Tu fait semblant. » Je me frotte la nuque avec ma main. Je sens qu’il y a quelque chose de sombre dans mes yeux et il faut que je m’éloigne. « Je n’ai rien prétendu contrôler. » Parce que je n’ai jamais rien cherché à contrôler. Jamais. j’ai toujours fui. Constamment. Que je n’avais jamais eu de contrôle sur rien. Même pas sur ma propre existence.

 « Quel est notre problème ? C’est comme si on était incapable d’exister sur un même plan. En un même lieu. » Je remonte mes deux main pour les glisser dans mes cheveux. Je fais les cent pas et je ne sais même pas ce qui m’agite tant.

 « Tu ne veux jamais en finir quand moi je n’attends que ça. Je crois… Vraiment. C’est désagréable et incroyablement pénible d’avoir peur. Constamment. C’est… »

Soudain. Je m’arrête. C’est comme si j’avais finalement compris. Une seule et minuscule chose. Je tente d’expliquer quand je me tourne vers lui :

 « Une seul fois. Une seule et ridicule fois. Je voudrais… Je ne sais pas. Avoir l’illusion… Que personne n’essaie de contrôler personne, que tout ne se résume pas à un stupide rapport de force. Celui qui effraie. Celui qui a peur. »

Je redresse la tête. Assez. Oui. Je crois que j’en ai assez. J’avance vers lui. Je dis :

 « Tu ne contrôleras plus jamais rien. »




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Re: Samedi [Othello]
25.10.16 12:11

Cuisiner suppose une
tête légère, un esprit
généreux et un coeur large
musique Et pendant quelques minutes, les rôles s’inversent. Le bourreau devient la victime et la victime le bourreau. Alors qu’il s’approche de moi et que son ombre me dévore, ses mots m’égorgent. Je m’apprête à faire un pas en arrière mais mon corps ne bouge pas, sans doute dans un semblant de raison. Qui est celui qui se tient devant moi, le regard aussi assuré et la tirade aussi tranchante ?
Notre problème n’est pas une illusion Oscar, pourquoi t’obstines-tu à t’imaginer que c’est comme si. Crois-tu que tout ça n’est qu’une grande blague ? Non, non Oscar. Pourquoi tu ne vois pas comme j’ai mal, comme je suis sincère et comme je souffre ? Pourquoi parles-tu comme si tout cela n’était que le passé ? Nous sommes au plein milieu de la scène, nous ne pouvons pas faire marche arrière.
Nous y sommes, dans notre Grande Tragédie.
Enfin.

Mais qu’est-ce que tu veux alors, Oscar ? Si tu ne veux plus de tout ça, que nous reste-t-il ? Devrions-nous nous serrer la main et laisser couler le temps ?

Conneries !

Je déglutis et laisse le silence peser. Nos respirations se mêlent, je ne quitte pas ses yeux. Je pourrai les dévorer.

Puis, soudainement, je ris. Ma voix résonne dans la pièce.

Tu m’impressionnes Oscar. On dirait presque que tu n’as plus peur.

Mais si c’est vraiment le cas, alors je sais très bien ce que je dois faire.
Ma main glisse le long du plan de travail, effleure le bois de bout des ongles jusqu’à rencontrer le manche du couteau. Je le saisis, m’approche du fruit de ma rancoeur, calmement. Mes talons claquent au sol. Mon coeur bat tout doucement. J’ai un sourire mauvais.

On ne pourra plus rien changer, tu le sais. Le monde dans lequel nous pourrions nous ignorer ou peut-être même nous aimer n’est qu’un ridicule fantasme.

Je lève ce qui pourrait être une arme devant nos deux visages s’y reflétant. Je m’y perd une fraction de seconde avant de reprendre ;

Si tu es las, je vais raviver la flamme. Alors…

J’écrase le plat du couteau contre sa joue, le laisse tomber. Du chocolat strie sa joue. Je murmure.

À notre prochaine rencontre, je te promets de te faire pleurer…

Mes paumes s’écrasent contre ses bras et remontent jusqu’à ses épaules. Le semblant de douceur devient violence, je le pousse contre le mur, y cogne son crâne par inadvertance. Je m’approche, encore un peu plus, et souffle plus fort.

Et à la suivante, tu me supplieras. Et là, oui , tu verras.

Je passe mon pouce contre sa pommette brunie et lèche mon doigt, recule, souriant, amusé. J’ai déjà plein d’idées qui frétillent dans mon crâne.

Tu verras que j’ai toujours le contrôle. Que ton assurance découlant de ta lassitude n’est qu’une façade aussi fine qu’un papier.
J’ai juste à le froisser…

Le déchirer.

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Re: Samedi [Othello]
25.10.16 16:21

Samedi ft.Othello
Et j’avais compris. Une seule chose. Essentielle, si évidente et naturelle que je me demande pourquoi je n’y avais jamais pensé avant. Je me demande si c’était une chose que je savais, mais que je refusais de voir. Sans doute que oui, mais à présent c’est limpide. Je veux être heureux. Heureux suppose que je me sente bien. Ni mal à l’aise. Ni effrayé. C’est ce que je voulais expliquer et faire comprendre.

Mais Othello refuse de l’entendre, alors je me demande s’il a même déjà pensé à l’être lui-même. Heureux. Je crois que je voudrais qu’il le soit. Comme il ne fait jamais beau dans les yeux d’Othello et qu’il a trop de tremblement. Il dit que je l’impressionne, mais je sais que c’est faux et qu’il pense que je mens. Que je n’ai pas assez de volonté pour faire de mes mots une réalité. Ou peut-être qu’il sait que je peux et que c’est pour cela qu’il se saisit du couteau.

Mes épaules s’abaissent et je secoue la tête. Ce n’est même pas la lame qui me fait peur, mais la main qui la saisit. Peur ? Non. C’est autre chose. Je crois que je suis résigné. Non pas résigné. Mais quelque part dans ma tête je sais une chose… Une chose qu’il ne sait et qui me retient sur le sol de cette cuisine : Il ne me fera rien. Même quand il sourit et que c’est quelque chose de laid. Que ses mots aussi sont laids. Il parle de fantasme et de chimère, mais il ne sait rien. Pas même ignorer ou aimer. Il faudrait que je lui définisse pour qu’il sache, mais je n’ai pas envie de le faire.

Il lève le couteau, je suis immobile, perdu quelque part entre l’éclat de la lame et  celui de ses yeux, mais je sais pertinemment lequel est le plus tranchant. Je ne bronche pas quand il fait mine de m’asséner un coup fatal. Une certitude brille dans mes yeux : il ne me fera rien. Et je ne sais pas d’où je tiens cette certitude. Ou plutôt je sais, mais lui n’en a sans doute pas conscience. La lame s’écrase contre ma joue. Froide, presque mortelle. Mais je crois que je suis plus froid que la mort elle-même. La certitude se transforme. Et s’il avait vu mon regard à ce moment-là il aurait tout arrêté. Absolument tout. La lame retombe et c’est un glas qui sonne. En avance. Il dit qu’il me fera pleurer la prochaine fois. Parce qu’Othello ne sait pas. Ne s’imagine pas un seul instant. Non.

Ses paumes s’écrasent contre mes bras et j’en frissonne de dégoût. Surtout quand il les remonte contre mes épaules et qu’il me donne l’impression qu’il veut m’étreindre alors que je sais que c’est faux. Othello n’a jamais été étreint comme je l’ai déjà été pour savoir que je ne suis pas dupe. Il me repousse, comme je suis immobile. Je voudrais qu’il arrête. Ma tête cogne contre le mur et je sers les dents. Ne rien montrer, surtout pas le frisson. Agréable. Mais cela ne fait que donner plus de force à mes idées.  Il s’approche, il ne devrait pas. Mais il le fait. Il parle encore des autres fois, mais il n’a pas compris. Il ne comprend pas. Pourquoi veut-il que je le supplie ? Que veut-il que je vois ?

J’ai déjà trop supplié et vu.

Il passe son pouce contre ma joue et là encore je suis dégoûté. Plus encore quand je sens la pâte à choux sur ses doigts venir s’incruster sur ma joue. Je crois que j’ai toujours insupporté qu’il me touche parce que je savais qu’il ne le faisait que pour me blesser. Me rappeler constamment qu’un jour moi je l’ai blessé. Moi je l’ai fait saigner. Moi je l’ai égratigné. Moi je l’ai presque tué. Et Othello s’en sort toujours blanc. Blanc comme neige.

Je pourrai là encore me recroqueviller. Me rouler en boule et attendre. Je sais et je crois qu’il attend que je le fasse. Il a besoin de sentir qu’il est celui qui dirige. Qui me fait inspirer. Expirer.

Mais je n’ai pas les yeux de quelqu’un prêt à se recroqueviller.

Il s’écarte. Il sourit. Il s’amuse. C’est lui qui pense que tout ceci est une farce quand bien même je suis sérieux comme la mort. Je m’abaisse à mon tour, je frotte ma joue de ma manche. Je saisie le couteau. C’est moi qui sourit. Je dis :

 « Je n’ai jamais eu peur que tu me blesses. Ou que tu me tues. Jamais. Même pas quand tu tenais ceci entre tes doigts. » Je me redresse. Je fais face.  « J’ai toujours eu peur que tout recommence. Et que tu meurs pour de bon cette fois. C’est… C’était la seule chose. Plus terrifiante encore que la perspective que tu me blesses. » Et ça n’a jamais changé. Pas une seule fois. Même pas cette nuit-là, devant le saule cogneur.  « Parce que c’est vrai. Tu ne m’as jamais blessé et c’est pour ça que tu ne peux pas comprendre. Que tu peux même pas imaginer comme c’est difficile d’inspirer. » Je ferme les yeux.  « Tu es lâches et tu le sais. Tu ne veux pas de moi dans ton existence, mais tu me veux aussi et tu ne veux pas choisir, non. Tu préfères continuer éternellement à croire… à être persuadé que tout ceci est tout ce qu’il nous reste. Mais c’est faux. » Je crois que je ne sais plus ce que je dis ou ce que je fais.  « Tu ne veux pas te salir les mains. Tu veux rester innocent et moi je sais… Je sais que tu as peur. Et que tu es lâche. » J’attrape sa main.  « Tu as dit que tu me montrerais et que je supplierai. Mais c’est moi qui vais te montrer. Pour une fois. Une seule et unique fois. »

Je prends sur moi, ma paupière tremble quand je rouvre les yeux. Je glisse le manche du couteau entre ses doigts. Je crois que je ne me suis jamais senti aussi mal. Mais je me sens acculé. Si … Désespéré. Je ne vois pas d’autre fin à cette histoire. J’enroule mes doigts autour des siens pour ne pas le faire lâcher. Pour qu’il comprenne. Qu’il sache. Je me persuade que c’est ce qu’il veut et qu’il n’ose pas. Que je l’aide finalement. Mais je sais que je mens et que je n’aide personne que moi. Mais il ne peut pas plus me détester que cela.

Je recule pour me remettre contre le mur, parce que j’ai peur de m’enfuir au dernier moment. Je le traîne avec moi, contre moi. De toute façon je ne le laisserai pas s’en aller. Se défiler. Je fais en sorte de coincer la lame entre lui et moi. La pointe contre le milieu de mon estomac. Ma main sur la sienne que je tiens fermement. Je dis :  « Si tu enfonces la lame je vais mourir. Et ce sera ta faute Othello. » Et je me déteste. Mais c’est trop tard. J’enfonce la pointe dans un grognement. Ce n’est même pas douloureux.  « Si tu ne l’enfonces pas je vais vivre. Et ce sera de ta faute Othello. » Je l’enfonce un peu plus encore. Je mens c’est très douloureux.  « Je saigne et c’est de ta faute, Othello » Mais mon ton n’a plus rien de clair. Je délaisse sa main. Que je vive. Que je meurs. Que je saigne. Je m’abandonne et je ferme les yeux. Je veux qu’il choisisse et qu’il se déteste pour cela. Je veux qu’il blesse et qu’il en soit tourmenté à vie.

Je veux que tu devienne hideux, Othello



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Re: Samedi [Othello]
25.10.16 17:46

Cuisiner suppose une
tête légère, un esprit
généreux et un coeur large
musique Que se passe-t-il ?
À quel moment ça a dérapé ?
Pourquoi ?
Comment ?

Je tremble. J’ai le couteau dans les mains, du sang sur les doigts. Ca y restera toute ma vie. J’ai les yeux écarquillés, mes lèvres bougent. Mon corps est immobile. Je serre le manche. Je ne sais plus à quoi m’accrocher d’autre. Je regarde le trou se former. Je regarde, je regarde, je regarde et je ne fais rien.

Ma couronne vient de tomber. S’éclater en mille morceaux.
Puis plus rien.
Juste.
Plic. Plic. Plic.
Le sang s’égoutte sur mes chaussures.
Plic. Plic. Plic.
J’ai envie de vomir.
Plic. Plic. Plic.
J’ai envie de disparaître.

J’ai froid j’ai chaud j’ai des sueurs j’ai mal j’ai peur j’ai peur.
J’ai peur.
Pour la première fois de ma vie, j’ai véritablement peur.
Je me sens si petit, si faible, si minuscule, si insignifiant, si ridicule, si pathétique.

Et lui me regarde de haut. Et il me regarde de haut comme si… Comme si ça ne faisait pas mal.
Et dans ses yeux il y a un c’est ta faute.

Combattre le mal par le mal.

J’ai peur et je suis lâche.

O-Oscar…

Mes mots s’étouffent dans le fond de ma gorge.

Oscar.
Oscar, je n’ai que ton nom à la bouche. Depuis toujours.
J’ai besoin de toi, j’ai besoin de toi tu n’imagines même pas. Je n’ai pensé qu’à toi pendant treize ans et je m’étais fait une raison. Je me suis dit que tu étais devenu plus que ma Némésis : tu es tout ce que j’ai. Je n’ai pas d’amis, je n’ai pas de famille vers qui me tourner. Je n’ai personne, que toi et malgré toute la haine que je te porte, je ne supporterai pas te voir mourir. Par mes mains ou celles d’un autre. Ni même les tiennes.

J’ai peur et je suis lâche.
Tu as toujours eu raison.
Et je l’ai toujours su.

Stop stop stop stop STOP !!

Je hurle et lance le couteau par terre.
Je pose ma main contre son ventre. Ce n’est rien, sans doute qu’une petite égratignure. Je m’agrippe à sa chemise et mes jambes m’abandonnent. Je me laisse tomber au sol sur les genoux, le dos courbé.
J’en perds mon souffle et mon contrôle.

Et puis je pleure, cache mon visage de ma dernière main libre.

Arrête…

Je suis juste éperdument amoureux de la haine que je te porte.

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Re: Samedi [Othello]
27.10.16 1:43

Samedi ft.Othello
J’ai encore la conscience de penser que je me déteste. Véritablement. Profondément. Je ne me suis jamais senti aussi égoïste. Surtout quand je pense à ce que je lui impose. Et je ne sais pas pourquoi je l’ai repoussé dans de tels retranchements. Peut-être parce qu’il me pousse, loin, trop loin et qu’il ne devrait pas. Peut-être que lui et moi sommes ailleurs, quelques parts, perdus entre l’irrationnel et le rationnel. Un endroit qui n’est pas sain et qui ne peut pas l’être. Il ne peut pas l’être parce qu’il est féroce et fou et que je le laisse me déchiqueter et que je suis aussi fou. Même plus.

Je pense : Et s’il me tuait ?
Tout serait plus facile… Infiniment plus. Pour lui, comme pour moi. N’est-ce pas la solution parfaite ?

Non. Non. Non. On ne peut pas être heureux quand on est mort.


Je pense : Et s’il me laissait vivre ?

Tout serait plus difficile. Infiniment plus. Pour lui d’abord. Lui qui va repenser et ressasser. Pour moi. Ensuite. Je vacille. Est-ce que je suis un monstre ? Il ne devrait plus souffrir de ma présence.


Je pensais qu’il ne pouvait pas me haïr plus, mais maintenant il y a pire. Il y a pire et je me déteste moi. D’expirer. D’inspirer. Ne va-t-il pas me tuer ? Je le mérite plus que jamais.


Mais Othello décide et le couteau retombe sur le sol. Il ne l’a pas enfoncé plus profondément encore ma chair. Et je ne suis pas mort. Mais il a sa main contre mon estomac et il ne devrait pas parce que je ne mérite rien. Il tombe. Il tombe. Pourquoi tombe-t-il ? Mes yeux picotent un peu et je tombe aussi. J’ai un rire nerveux sur le coin des lèvres et j’ai mal à l’estomac. Mais c’est pire, mille fois pire que d’habitude.


Pourquoi Othello ploie-t-il ? Je me laisse tomber à mon tour. Il me demande d’arrêter et je ne sais quoi faire. Comment fait-on pour arrêter de saigner ? Othello ne ploie jamais.

Mais il y a plus grave. Tellement plus. C’est qu’il pleure. Je suis immobile. J’ose à peine respirer et il pleure. Je voulais qu’il devienne laid. Je voulais qu’il devienne le monstre. Je voulais… Je ne sais plus ce que je voulais. C’est comme si mon esprit refusait de voir et d’entendre, mais surtout de se rappeler qu’il m’a souvent fait pleuré. Hurlé. Mais tout ceci n’est rien non. Tout s’évanouit quand il pleure.

Je suis laid et monstrueux et il ne devrait pas pleurer. Une de mes mains va chercher la sienne. Celle contre mon estomac et je voudrais l’enlever de là comme je ne mérite rien. Mais j’ai peur de voir le trou béant que j’ai dans le cœur. Ma main gauche. Celle qui n’est pas ensanglantée. Celle qui n’est pas sale. Oui celle-là même. Je vais la déposer sur son dos. Courbé. Othello n’a jamais le dos courbé et je me demande là encore ce qui dysfonctionne chez moi. Je dis :

 « Othello …  » Mais les autres mots ne viennent pas.  « Il ne faut pas... » Pleurer ? M’en vouloir ? Rester-là ? S’en aller ?  « Othello … » J’espérais qu’il se sente mal. Sauf que je ne peux pas. Je n’arrive pas à m’en réjouir et j’ai envie de me marteler la tête jusqu’à ce qu’il en soit satisfait.

Et je me rends compte que c’est pire. C’est encore pire. Pire que tout. Pire qu’avant.  « J’ai menti. J’ai menti et ce n’est pas de ta faute. Et je ne saigne pas.  » Ma main qui retient la sienne tente d’extirper la sienne ensanglantée. Je relâche son pour venir l’y décoller. Elle pèse trop lourd, mais c’est ma culpabilité qu’elle porte. J’essuie sa main de ma manche frénétiquement et je dis : « Il n’y a plus rien. » Il faudrait que je m’en aille et que je le laisse. Peut-être pour toujours, comme je suis laid et monstrueux.

Je me sens poisseux.
Tellement poisseux.
Je voudrais disparaître.
Que quelqu’un lui lance un oubliette.

Non… Même pas. Non.

Je voudrais qu’il se rappelle, qu’aujourd’hui, il a décidé que je vivrai.


Alors je vivrai.

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Re: Samedi [Othello]
27.10.16 11:05

Cuisiner suppose une
tête légère, un esprit
généreux et un coeur large
musique Bien entendu que cela n’était qu’une bonne grosse comédie. Au-delà de mes mots, comment aurais-pu me salir les mains ? Je ne veux pas, je ne peux pas.
Je me sens capable de terribles choses, mais certainement pas tuer de mon propre chef, encore moins de blesser. Pousser les gens à se détruire eux-mêmes était un drôle de jeu dans lequel je m’étais laissé tomber volontiers il y a des années. Avait-il fallut attendre un événement pareil pour remettre en cause tout ce qui m’animait jusqu’à présent ? J’ai la gorge serrée dans je cherche à camoufler mes complaintes et mes gémissements de douleur. Parce que plus que jamais, j’ai mal. Et plus que jamais, le traumatisme me cogne sur le coin de la tête.

Alors je me demande si un jour je pourrai prétendre au bonheur, à une vie dans laquelle j’accepterai de respirer le même air. L’espace d’un instant, je me dis que oui : je le laisse vivre. Mais était-ce de mon propre chef ? Et si je n’avais pas été un tel lâche, le couteau se serait-il enfoncé jusqu’à percer son abdomen ? Les questions grouillent dans ma tête. Et j’ai mal.

Je sens ses mains sur moi. Je me sens écoeurant. Chétif. Faible. Idiot. Je n’ose pas le regarder. Pas encore. C’est trop tôt. Il essaye de me rassurer avec sa maladresse naturelle, mais c’est trop tard.

La vérité, c’est que je ne sais même pas comment me débarrasser de lui et du mal qui me ronge.

Je pourrai hurler, m’énerver et rire comme Oscar en avait pris l’habitude.
Je pourrai, c’est vrai.

Ne me regarde pas…

Dis-je d’une voix tressautante.
Je redresse mon visage, mes yeux dissimulés par quelques mèches. Je lève mes mains et les dépose doucement devant son regard. Et alors, je le regarde, enfin. Ne pas voir ces pupilles nonchalantes me rassure. Je n’y vois que sa bouche, son absence d’expression naturelle. J’imagine que mon toucher le dégoûte mais je n’y peux rien. Je ne veux pas qu’il me voit. Pas ainsi.
J’ai perdu le contrôle.

Tu dis qu’il n’y a plus rien mais c’est faux.
C’est faux, puisque tu n’as pas essuyé mes larmes. Et elles resteront toujours là, quelque part. Pas seulement dans cette cuisine.
Dans ta tête, dans la mienne.

Je pose mon front contre le sien, respire un instant, ne bouge plus. Il n’a pas le droit de mourir. Il n’a pas le droit… Ce serait trop facile, Oscar, que tu partes ainsi.

Dans le monde entier, je n’ai que toi…

Je n’ai que toi pour comprendre, que toi pour subir, que toi pour me voir, que toi pour savoir.
Je n’ai que toi dans le crâne. Que toi sur le bout des lèvres. Que toi dans mon passé. Que toi dans mon futur. Et si tu disparais, alors je suppose que moi aussi.

Je ferme les paupières puisque mes doigts dégringolent le long de ses joues, effleurent sa mâchoire, tombent sur son cou puis, enfin, l’abandonnent, lui laissent un moment de répit. Je m’éloigne, glisse sur le carrelage. Je n’ai plus la force de me lever. Seulement de me cacher encore un peu plus.

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