C’est l’histoire d’un gamin un peu écrasé, un peu petit pour se dévoiler au monde un peu trop grand pour lui. C’est l’histoire de rêves éclatés et d’une mauvaise herbe destinée à pousser dans l’ombre des chênes centenaires qui l’entouraient. De quelqu’un qui n’avait jamais eu les cartes en main pour réussir et qui s’est démené pour ne pas se laisser engloutir dans les limbes de la réussite familiale. Garçon rieur au joli minois ; né dans la fraîcheur de Moscou sous le regard attendrissant d’une jeune femme portant le joli nom de Silvia – épouse d’un sorcier du nom d'Edvard aux cernes creusées et à la vie un peu trop bouffée. Les vents de Russie emportèrent dans ce rude hiver les premiers cris du nouveau-né – un pied dans la magie éclatante du monde sorcier un pied dans la réalité terne du reste humain, si bien qu’il n’était pas certain de distinguer les deux.
Le gamin semblait tout avoir pour être heureux.
Il était leur second bonheur ; leur second salut.
Juste un pas de plus avant que tout ne bascule.
***
Il grandissait des étoiles plein les yeux ; papa légende, grand frère prodige, maman beauté. Allures de famille parfaite aux bijoux un peu trop dorés, aux parures un peu trop colorées. C’était trop beau. C’était trop idyllique. Mais de ses prunelles d’enfant il ne voyait rien ; aveuglé par la lumière bien trop forte des projecteurs. Oh oui que c’était splendide – mille et une fioritures dans les paroles et dans les relations. Hypocrisie qui se cachait, partout, s’infiltrait dans toutes les fissures qu’ils tentaient tous de désespérément cacher. Le père à qui on n’osait rien dire parce que sa réputation était trop écrasante, la mère qui portait tous ces masques à la perfection, menteuse jusqu’au bout de ses ongles vernis. Frère populaire, adulé de par son seul nom – il était beau lui aussi, il était fort. Terriblement fort, terriblement brillant. Il était le soleil et l’autre était la lune, mais le pauvre n’en avait rien à faire. Il était son idole, il était son modèle. Plus que la réputation de son père, plus que la beauté de sa mère. Il les dépassait tous, il les surplombait de par sa vaillance, son intelligence, sa vivacité d’esprit. Il était la représentation parfaite de ce qu’on pouvait attendre d’un super-héros. Le grand frère idéal.
Alors pourquoi il était là Yasha ?
Il n’était rien, pas grand-chose – le temps passait et on l’oubliait.
Laissé pour compte, abandonné pour la gloire et le pouvoir.
Oh pauvre Yasha, qui était prêt à tout sauf à ça.
***
Et comme si la raison les avaient quitté, maman n’était plus à la maison et papa était toujours enfermé au bureau. Il ne restait que Vassili – le grand Vassili, le grand roi ; roi de son cœur, roi de ses rêves. Pourtant lui aussi il a grandi, lui aussi il l’a laissé. Le cadet faisait tâche avec sa petite taille et sa mèche décolorée. Il était doué lui aussi, mais l’ombre était déjà bien trop grande, bien trop dense. Yasha il se perdait, il s’écorchait les pieds sur des bouts de verre semés sur le chemin qu’on lui avait tracé. Il pensait pouvoir réussir, lui aussi. Il ramenait les bonnes notes à la maison pour que papa il soit content, pour que maman daigne enfin poser les yeux sur lui. Et pourtant même lorsqu’il croisait leurs prunelles colorées il les trouvait ternes, il les trouvait vides. Des coquilles creuses où plus rien n’allait. Bah ce n’était pas si grave, il fallait simplement travailler plus dur Yasha – pour raviver la flamme, pour secouer la luciole qui s’était presque éteinte. Mais ça ne suffisait pas. Le temps passait et les attentes montaient. De petit génie on attendait un grand prodige. Vassili par-ci, Vassili par-là. Héros trop gros ; héros trop grand. Il ne fallait pas pleurer, il fallait garder la tête haute. Oublier les regards dégoûtés et devenir meilleur. Il n’avait plus personne Yasha, son frère l’avait déjà laissé et il ne pouvait plus que compter sur lui-même. Alors il a redoublé d’efforts, il s’est abîmé les doigts jusqu'au sang à force d’étaler de l’encre sur la papier, il a couru plus vite, sauté plus haut. Il a crié plus fort pour qu’on puisse l’entendre un peu mieux.
Il bousculait tout pour qu’on puisse enfin le voir, lui de sa petite taille.
Il voulait voir le monde, il voulait voir de l’autre côté du mur, de l’autre côté de la barrière.
Parce qu’il était seul Yasha, même si on ne le pensait pas.
Il était seul et il n’avait pas de talons aiguilles pour se hisser au sommet.
***
Et puis la nouvelle tomba alors qu’il avait treize ans. Vassili est tombé, l’aigle royal s’est effondré, ses ailes ont brûlé. Les rêves de papa et de maman se sont brisés ; ils ont beaucoup pleuré. Fini le fils adoré, il est cassé, il ne s’est pas relevé. Famille sans avenir, famille sans héritier – bah va falloir léguer la fortune au petite dernier, le raté, celui sur lequel on ne peut pas compter. Il y avait plus que ça pourtant ; plus que le titre, plus que cette foutue réputation sur laquelle tous ont tant misé. Ça lui fait mal au cœur, à Yasha, de voir qu’on ne voit que ça. Ils ont perdu un fils pourtant. Ils ont perdu une étoile qui brillait dans le ciel ; elle brillait tellement qu’elle a implosé. Et maintenant c’est la nuit, et maintenant c’est la lune qui illumine faiblement le monde. Il aurait voulu mériter sa place, le bonhomme, mais finalement on lui a juste donné par dépit. Parce que le héros n’était plus là.
Héros en carton, héros de pacotille.
Qui laisse tomber son Robin pour l’oublier derrière lui.
Yasha bien seul, Yasha bien triste.
***
Ils ne pouvaient plus, ils ne supportaient plus. Tant d’argent ailleurs, tant de promesses aussi. Oasis désiré au milieu de cet océan glacial. C’était le paradis. C’était le plus beau présent jamais offert à leurs yeux. Mais toi tu aimais bien ta vie ici – mais on s’en fichait de ce que Yasha pouvait bien vouloir, de ce que Yasha pouvait bien demander. Ça n’avait pas d’importance. Plus rien n’avait d’importance. Ce qu’on savait, c’était qu’on avait besoin de papa auror en Angleterre, et que maman ferait un plus gros chiffre d’affaire à Londres. Yasha c’est un bagage de trop qu’on est obligé de trimbaler. Au revoir petite Russie, au revoir jolie patrie. Toi au moins, tu ne tomberas jamais dans l’oubli.
Et le voilà ici.
Brillant petit élève aux mots hésitants un peu mâchés par l’accent.
Faisant ces premiers pas sur le territoire Anglais, territoire inconnu.
Renouveau pas forcément voulu.
***
Rentrée à Poudlard. Moment inespéré, moment tant attendu. Il voulait être fort. Fort comme le héros raté. Comme le héros tué. Il voulait le dépasser, s’élever, l’écraser. C’était la rançon de la gloire – c’était ce que Yasha se disait lorsqu’il culpabilisait de vouloir ainsi profiter du décès de son frère. Mais après tout il l’avait abandonné. Le nom Ioslov était moins réputé par ici. On connaissait papa, parfois un peu maman, mais Vassili tombait à son tour dans les trésors perdus du passé. Mais il ne souhaitait pas ça. Il souhaitait qu’on sache – qu’on sache qu‘il représentait ce nom désormais, qu’on sache qu’il en ferait la fierté. De la taille de maman, de la couleur de cheveux de papa, et de l’esprit rieur que personne n’avait vraiment réussi à lui arracher. Yasha avait fait ses armes, prêt à se battre, prêt à brandir sa baguette. Devenir plus puissant encore que son père, que son frère, que sa mère. Devenir celui que personne n’espérait qu’il soit. Rusé, malin, un peu tête brûlée aussi. Un cocktail explosif qu’il comptait bien élaborer jusqu’au moment où il atteindrait enfin le moment critique : faire de ta vocation son métier.
L’Auror le plus rapide, le plus brillant, le plus redouté de toute l’Angleterre.
Et tant pis si sa patrie mère ne le savait pas, il serait là pour la lui raconter, l'histoire du petit qui n'avait rien et qui s'est élevé au sommet.
hmmm, nope, i'dont care
Bjr, ici Sial qui débarque sur votre forum de cinglés et ça va encore très bien pour le moment. J'ai actuellement 17 ans et je suis une fille même si je parle toujours en fonction du sexe de mon perso (comment ça yasha est une fille ? ;c) J'ai trouvé ce forum un peu par hasard en allant de partenariat en partenariat, et j'ai tout de suite accroché parce que le forum est super coloré ozghgh. Sur l'avatar vous aurez tous reconnu le grand, le magnifique Yuu Nishinoya d'Haikyuu!! & cette fiche a été entièrement codée par mes petites mains hihi (copyright : sial) Sinon rien de plus à ajouter hormis que vous êtes les + bo ♥ | SIAL |
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