Argus avait soupiré en fin de journée, un peu las et ennuyé de tout, comme il lui arrivait fréquemment de l'être, depuis qu'il ne jouait plus au Quidditch.
Et puis il y avait eu l'appel irrésistible du danger. Celui qui faisait battre son coeur un peu plus vite, celui qui le rendait vivant comme rarement, car Argus au fond n'existait que pour ces moments dénués de sens ou la raison n'avait pas sa place et seules comptaient les tripes. Il savait bien que tout cela pouvait se révéler dangereux mais il ne pouvait contenir toute son excitation, sa langue roulant d'un coin à l'autre de sa bouche comme s'il salivait déjà à la simple idée de disputer cette épreuve.
Enfin il y eut le départ et baguette levée Argus arpenta au milieu des bosquets dans une obscurité oppressante. Son coeur battait à toute allure contre sa poitrine. Une pointe d'effroi le saisissait à chaque feuille qui craquait. Et il adorait ça ; évoluer sans variables connues. Parce qu'Argus Jones était ce genre de casse-cou qui privilégiait toujours le frisson à quoique ce soit même si cela pouvait paraître complètement insensé et idiot. Et il n'en avait cure.
Le Gryffondor progressait rapidement, ouvrant la marche avec allure. Mais un Demeter en détresse attira soudainement son attention. Soudainement effrayé pour son ami, Argus fit volte face, se précipita immédiatement à ses côté et distingua un serpent à trois têtes disparaissant dans la pénombre. Complètement paniqué Argus, retroussa le pantalon de son ami, examinant l'endroit où ce dernier avait été mordu avec des gestes frénétiques en criant une question qui revenait sans cesse :
- Est-ce que c'était la tête de droite ?!Il n'avait jamais été doué en potion réussissant ses examens à coup de miracles mais il n'avait de toute façon pas de quoi préparer un antidote. Il se sentit complètement désarmé face à son impuissance et ses mains tremblèrent frénétiquement alors qu'il réalisait que Demeter risquait d'y passer s'il avait été mordu par la tête de droite, extrêmement venimeuse. Il regretta soudainement James dont l'aide aurait été tellement précieuse.
- A l'aide, a l'aide, quelqu'un, s'il vous plait !Il avait alors hurlé parce qu'il était effrayé comme jamais. Cette situation le dépassait complètement. Et personne ne vint. Pris de panique Argus passa un bras autour de Demeter, le redressa et le soutenant d'un bras, se mit à avancer, laissant son ami s'appuyer sur lui. En ce moment il n'y avait qu'une seule chose qui comptait : Sortir de ce labyrinthe de malheur et vite.
Affolé en se rendant compte de la lenteur avec laquelle ils avançaient, Argus s'arrêta net. Dans sa précipitation il s'était rendu la vie bien trop compliquée. Il se pressa de bricoler un brancard de fortune avec quelque coups de baguettes s'aidant des branches éparpillées par les bosquets et aida Demeter dont le visage ruisselant de sueur n'indiquait rien de bon, à s'y installer. Cette tâche accomplie, il visa sa civière de fortune.
Locomotor bardaEt celle ci s'éleva d'un coup puis fila rapidement alors vers l'avant. Habitué à ce sortilège très pratique, Argus dirigeait le brancard en courant à toute allure et dans sa hâte, oublia complètement Hjortur et Yasha. Il songea alors à la vieille astuce qui voulait qu'on puisse sortir d'un labyrinthe en longeant toujours le mur de droite ou de gauche mais il doutait que la conception de celui-ci fut aussi simpliste. Il devait se fier à la chance, tandis qu'il courrait toujours un peu plus vite sans se soucier de ce qu'il y avait devant lui. Il trébucha alors brusquement et s'étala misérablement au sol. Couvert de terre, Argus se releva aussi vite qu'il le put puis constata alors qu'ils y étaient arrivés. La sortie se trouvait devant eux.
(hrp :
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