Pris en flagrant délit [Arthy]

Les couloirs semblent si calme, peut-être trop... C'est louche tout ça. J'ai beau avoir un temps libre. Ce silence me perturbe. J'ai pris l'habitude de voir des gens crier à tue-tête des choses sans queue, ni tête. C'était très navrant. Mais bon, ça ne pouvait pas être pire qu'à certains moments. Rien que d'y penser j'ai les poils qui se dressent. Je n'ai pas envie de plus y penser. C'était quelque chose innommable. J'accélère le pas. Il est vif, je ne peux m'empêcher de me dire que ce calme cache quelque chose. Mais quoi ? Là est la question. Je ne me pose plus la question quand je vois deux personne se battre à coup de baguette magique, ils ont mis un sort de silence autour d'eux. Quand j'entre dans la bulle, c'est un vacarme assourdissant qui fait place au calme. Je grimace. Le changement est brutal. Mais il est normal quand on connaît ce fichu sort. Je fixe les duellistes, je ne les connaît pas. C'est sûrement un duel tout sauf légal ça. Je fusille du regard le public. Je racle ma gorge avant de crier pour parvenir à me faire entendre.

« Stop, ce duel est-il autorisé par la direction ? Est-ce qu'il y a un second. Surtout, vos protections sont bien faible pour un duel. Je pleins les pauvres petits qui regarde ce spectacle affligeant. »

Tes mots sont colériques, ils se font entendre dans toute cette bulle que les gens qui organise la bataille ont mise. C'est fait pour. Je ne suis pas prefet, mais un duelliste légal. Donc, je doit avoir un peu d'autorité en la matière. Je fixe les personnes. Les deux gusses m'ont fixés. Ils voulaient continuer, ça se voyait, dans leur regard. Je suis tombé sur des gamins qui s'amusent à agiter la baguette pour savoir qui est le plus fort, c'est d'une puérilité. Je roule des yeux. Il fallait s'y attendre. Bien que je ne suis pas toujours un exemple niveau comportement d'adulte. J'ai quelques bases.

« Je suis vraiment déçu, c'est pour ce genre de bataille infantile que le club de duel légal est presque déserté. C'est navrant. »

je soufflais, comme si mes mots pouvaient atteindre leur cerveau minuscule. Déjà que je faisais tout mon possible pour me faire bien voir par ma famille recomposée. Ce qui n'était pas évident avec ma tête. Je fixe encore le public. Ils n'ont pas intérêt à vouloir me jeter ou tenter de recommencer. Je sais me protéger des sorts. Après tout, c'est normal pour le boulot que je convoite.

Les imbéciles. Arthur aurait dû leur dire de ne pas déclencher de duel aussi près de lui.
Mais l'aurait-il pu ? Arthur n'était pas censé avoir d'autorité sur le groupe des duellistes illégaux. Il n'était même pas théoriquement censé faire partie du groupe. Personne ne l'avait vu traîner avec les duellistes connus, mis à part Lancelot, personne ne l'avait vu s'approcher de leur lieu de réunion, en tout cas, jamais seul et sans de bonnes raisons. C'était à cette condition qu'Arthur avait réactivé un groupe illicite sans se faire attraper. Dire qu'il avait attaqué sa quatrième année à Poudlard... Son impunité était bien la preuve que sa stratégie avait fonctionné. Mais elle avait des désavantages : elle ne lui permettait pas de contrôler les duellistes aussi fortement qu'il l'aurait voulu, sans compter qu'il se trouvait à la merci de Lancelot quand il s'agissait de relayer des ordres. De fait, il aurait été peu logique de donner l'ordre de ne pas déclencher de duel près d'Arthur. Cela aurait supposé que le rouquin avait quelque chose de spécial, exactement ce qu'il souhaitait éviter.
Arthur s'était donc retrouvé coincé dans le groupe qui assistait au duel du jour. S'il pouvait se sentir fier de l'efficacité avec laquelle ce dernier se mettait en place, il ne pouvait que se sentir à l'étroit parmi les gens qui adoraient les combats déchaînés, loin des lois rigoureuses du club de duel. Ils avaient de l'intérêt pour le même événement, mais de façon différente : tandis qu'eux aimaient le duel pour lui-même, Arthur cherchait ce qu'il pouvait lui rapporter. De l'argent, bien sûr, puisque le groupe était une source financière généreuse qu'Arthur gérait avec minutie. Mais aussi une espèce de gloire qui n'avait rien à voir avec le fait de laisser son nom gravé dans la pierre, mais de laisser derrière lui une œuvre qui marquerait l'histoire. Arthur commençait aujourd'hui avec l'école, mais qui savait quels seraient ses projets une fois qu'il en serait sorti ? Il avait l'avenir pour lui et des tas de projets à concrétiser.
Son personnage enfantin se serait sans doute empressé de s'éloigner de ces barbares qui lui faisaient peur, mais Arthur ne parvenait pas à se résoudre à agir de façon aussi raisonnable. Ce duel, c'était son travail, bon sang, impossible de ne pas ressentir de la fierté. Il voulait en profiter, puisqu'il en avait très peu souvent l'occasion, et apprécier cette opportunité. Arthur dut réfléchir à une expression appropriée, avant de conclure qu'il se devait d'avoir l'air un peu apeuré et perdu pour justifier parfaitement sa présence sur les lieux. Cette précaution était sans doute inutile : Arthur était persuadé que la majorité des assistants n'avaient que faire de lui et oublieraient rapidement sa présence dès que le duel serait terminé. Mais le jeune homme était perfectionniste : il suffisait d'une seule personne pour tout faire capoter.
Le grain de sable qui vint se glisser dans la mécanique bien huilée n'était finalement peut-être par Arthur, mais la présence d'une autre personne qui l'inquiéta dès qu'il la remarqua. Arthur hésita une demi-seconde à intervenir - en lui faisant innocemment un croche-pied, par exemple. Il devait bien y avoir un moyen de détourner son attention. Mais ce laps de temps fut trop long : déjà, le nouveau venu, un élève plus vieux à la tête pas franchement engageante, commençait à faire la morale aux duellistes. Ce n'était pas un préfet : Arthur avait pris la peine de mémoriser leurs nom et visage afin de les éviter. Cela ne le renseignait pas plus sur le statut du nouvel élève. Une seule certitude : son uniforme clamait que c'était un Serpentard, autant dire que discuter avec lui se révèlerait difficile, puisque les élèves de cette maison n'étaient pas connus pour leur gentillesse.
Ne pas intervenir était tentant : abandonner ses duellistes à leur sort et disparaître dans la nature était le plus logique à faire. Logique, mais inconcevable. Arthur n'était pas que raison : il avait le goût du risque, un risque certain, qu'il calculait toujours avec précision avant de se lancer dans une entreprise quelconque. Et il avait de la fierté pour ce qu'il faisait, une fierté qui lui interdisait d'abandonner ses subordonnés alors qu'il se trouvait là. Arthur avait toujours agi dans l'ombre pour eux. Aujourd'hui, il se devait de les aider en pleine lumière, s'il voulait pouvoir conserver cette fierté de lui-même. C'était le rôle d'un chef, qu'il ne pouvait pas toujours laisser à Lancelot. Il espérait simplement que cette intervention ne grillerait pas son anonymat.
Mais il y avait moyen de s'en sortir. Arthur l'avait calculé très rapidement. Ne pas connaître son adversaire représentait bien entendu un désavantage, mais il était assez subtil pour savoir s'en sortir malgré tout. Il estimait à 30% le niveau d'incertitude de cette discussion. Ce qui représentait un risque réel de 5%. Ça restait jouable, s'il adoptait une stratégie bien orientée. Avancer et se présenter comme le chef des duellistes ne fonctionnerait pas, mais qu'en était-il d'un petit qui assisterait à la scène et désirerait intervenir ?
Ce nouveau venu était en effet peut-être la seule personne à avoir remarqué la présence d'Arthur.
Le rouquin n'hésita pas : il s'avança, presque timide, l'image même du petit que le Serpentard avait évoqué. Il n'avait pas besoin de feindre la crainte, en revanche : l'apparence de son adversaire était franchement impressionnante. Il déglutit fortement pour se donner constance et dit :

« Moi, je les trouve très impressionnants, ces duellistes. Plus que ceux du club légal en tout cas. Je voulais partir, mais rien que de les voir, ça m'a cloué sur place. Et je crois que c'est pour ça que le public est resté. »

Conscient que sa réplique pouvait sonner provocante, Arthur s'empressa de rajouter :

« Tu ne devrais pas les juger trop sévèrement, tu sais. C'est gentil de penser aux petits comme moi, j'apprécie. Mais je ne pense pas qu'ils fassent quelque chose de mal. C'est vrai, ils chahutent un peu, mais ce n'est pas très grave, n'est-ce pas ? »

Chahuter. Terme ô combien innocent qui faisait passer les duels illégaux pour des gamineries. À entendre Arthur, on aurait cru que les duellistes étaient simplement de grands enfants qui jouaient dans les couleurs, et non de vrais combattants. L'air naïf et enfantin qui ornait son visage ne faisait que renforcer cette impression.
Mais ce n'était justement qu'une impression. Arthur était en train de tester son interlocuteur, voir comment il réagissait à son intervention, à sa personne et à ses paroles. Le Serdaigle adapterait ensuite ses propos.

Je ne lâchais pas attention, un seul relâchement de ma part pouvait encourager ces têtes brûlés de recommencer. Comme mon intervention n'avait pas eu lieu. Parce que j'étais qu'un élève lambda. Je fixais les gens. Un rouquin s'avançait. Ce n'était pas Kieran, c'était déjà un bon point. Je n'allais pas trop me prendre la tête, enfin, normalement. Mais trouver des élèves faisant mumuse était déjà peu ordinaire. En dehors des cours, où des choses légales. Avec un enseignant pour surveiller le tout. Un sort pouvait s'avérer très dangereux. Il prenait la parole, complimentant les têtes de mules. Je soulevais un sourcil. Un serdy pouvait être démuni du sens commun, c'était une première celle-là. Je lâchais un rire jaune. Il avait du culot, le petit bleu et bronze. Il reprenait son argumentation, ce qui n'arrangeait en rien quelque chose qui le grattait. Quelle dévotion pour défendre ces gens. C'était louche, très louche. Je me grattais le menton.

« Tu es louche petit, je ne pensais pas qu'une Serdaigle s'amuser à agiter sa baguette sans savoir ce que tout est mis en place pour apprendre de ses erreurs ou facilités. Excuse-moi du peu. Mais tu n'as pas vu un vrai duel si tu t'es ennuyé en voyant un duel légal. Me fait pas ses yeux-là, ton innocence apparente fonctionnerait mieux si tu étais un jaune et noir. Sans vouloir vous blesser les pouffys. »

J'avais vu les baguettes vers moi, j'avais dévié les sorts. On ne pouvait pas m'avoir si facilement. Bon, c'était une entorse au règlement, ça me faisait mal de le piétiner comme ça. Mais avais-je seulement le choix ? Je n'allais pas me faire torturé par ses maniaques de la baguettes. Je lâchais un soupir. Il n'allait pas me convaincre comme ça. Alors là, ils étaient loin de leurs comptes.

« Chahuter n'est pas interdit, mais blesser un élève peu s'avérer grave. Je ne vois aucun enseignant, ni responsable. Du moins, ce dernier se planque bien. C'est peut-être toi le serdy, qui sait. Ça doit être fun d'étudier les comportement sociaux de ses singes pouvant faire de la magie. »

Comme d'habitude, mes mots étaient aiguisés. Je n'aimais que peu parler. Si je le faisais, il y avait une raison. Je préférai de loin être loin. Ignorer le danger c'était trop pour lui. Savoir qu'il pourrait sauver des innocents, ça m'aidait à ne pas trop culpabiliser. Après tout, il était bien interdit de faire de la magie en présence de moldus. Du moins quand il avait les yeux grands ouverts. Il suffisait de voir à quelle vitesse une zone de sécurité avait été mise à Londres pour protéger ces personnes. J'aimais y passer de temps à autres. Normal, vu que ces quartiers seront familiers lors de ma formation. Leur regards tueur sur moi apaisait au moins leur envie de se chamailler. Ils finiront par faire une chose intelligente, allez savoir. Je les attendais. Bien que je ne suis pas invincible. Je serai sûrement blesser. J'avais déjà tous leurs têtes dans mon cerveau. Ils allaient regretter leur entorse au règlement.

Il n'avait fallu que quelques mots pour blesser profondément Arthur et entraîner une haine assez violente de l'inconscient qui se dressait devant lui.
Plusieurs éléments du discours étaient particulièrement insultants aux yeux d'Arthur, à commencer par la discrimination évidente faite envers les membres de sa maison. Ainsi, être Serdaigle signifiait forcément être intelligent et respecter les règles ? Et on ne pouvait avoir l'innocence d'Arthur, à moins d'appartenir aux Poufsouffle ? Mais c'était n'importe quoi comme raisonnement. Arthur connaissait des tas de Serdaigle qui n'étaient pas plus intelligents que cela, mais il n'en avait jamais fait la remarque à quiconque. Quant aux respects des règles, eh bien, là, c'était de la naïveté. Croire que les bons élèves étaient sages était la preuve qu'il ne s'y connaissait pas vraiment sur ce sujet. Avait-il seulement entendu parler des surdoués ? Ils étaient très intelligents, mais ils avaient du mal à se fondre dans le moule dans l'école. Un peu comme Arthur, en fait. Il se sentait parfaitement à sa place dans sa maison, et il n'avait pas l'impression de se comporter autrement qu'il aurait dû. Son innocence faisait entièrement partie de lui, à moitié feinte, à moitié réelle, et il ne pensait pas que c'était un attribut Poufsouffle. C'était presque rabaisser les blaireaux que de les voir comme des êtres fragiles et innocents, alors qu'ils étaient tous pourvus de formidables traits de caractère. La loyauté bien sûr, mais ils étaient souvent dotés d'une force qui les rendaient solides comme du granit. Le Serpentard n'insultait pas seulement Arthur, mais aussi les Poufsouffle, et le rouquin ne voulait pas laisser passer cela.
Mais les accusations portées à la fois contre son groupe et contre lui-même étaient tout aussi graves. Arthur ne prétendait pas connaître la valeur de véritables duels - à vrai dire, le combat en lui-même ne l'intéressait en rien, et si un vrai duel légal était impressionnant, tant mieux pour le club. Du moment que ça ne concernait pas ses affaires. Cependant, c'était une question de principe : il ne pouvait pas laisser cet inconnu rabaisser son travail, même indirect. Ou bien le considérer comme une personne louche, parce qu'il prenait la défense des duellistes illégaux. L'intuition était intéressante, mais Arthur devait la tuer dans l'œuf rapidement, même s'il doutait que beaucoup croient à cette accusation. Il n'aimait pas être présenté comme le manipulateur qu'il était. Cela paraissait peut-être étrange de la part d'un adolescent aussi lucide, mais Arthur détestait faire face à cet étrange mélange qu'il était vraiment. Il ne voulait croire qu'il appartenait à l'une de ces deux tendances qui le dirigeaient vraiment. Il ne se voyait ni comme un manipulateur, ni comme un enfant, alors qu'il était, d'une façon ou d'une autre, les autres.
Pour le coup, Arthur n'avait pas besoin de se forcer pour se faire venir les larmes aux yeux - elles étaient déjà là, et l'effort principal qu'il devait faire était de l'empêcher de couler. Il s'en voulait d'être si fragile à un moment où il avait besoin d'être fort. Mais il regrettait également de ne pas être plus fragile pour le bien de ses projets. Si l'altercation capotait, cela serait sans doute le signe qu'il n'était pas adapté à diriger ses duellistes. Imaginez un peu l'angoisse qu'il ressentait à cet instant...

« Pourquoi tu es forcément agressif avec moi ? Je voulais simplement les aider... » pleurnicha presque un Arthur secoué.

Il renifla un bon coup. Essaya de dissiper le relent de peur qui menaçait de le submerger. Difficile. Arthur sentait que ses émotions, qu'il contrôlait si merveilleusement bien habituellement, étaient en train de lui échapper. Il gardait encore une relative bonne maîtrise de lui-même, évidemment, mais il craignait que, s'il n'arrivait pas à reprendre le dessus, il sombrerait. Il risquait de fondre en larmes - Lancelot se moquait souvent de lui parce qu'il pleurait trop facilement -, mais c'était un moindre mal. Arthur savait gérer cette faiblesse-là.
Mais que se passerait-il s'il décidait qu'il détestait ce type et qu'il faudrait lui faire payer ?

« Tu ne penses pas que tu exagères malgré tout ? » Arthur avait l'air de s'être un peu calmé, assez pour parler de façon intelligente. « Personne ne ferait sciemment du mal à quelqu'un d'autre dans les couloirs de l'école, affirma-t-il d'un ton convaincu. Lancelot me l'a assuré et je le crois sur parole. Et puis, pourquoi voir le mal partout ? C'est peut-être parce que tu es un Serpentard et que ta maison est connue pour être assez manipulatrice que tu as du mal à faire confiance aux autres, non ? Les gens ne sont pas méchants. Ils ne réfléchissent pas forcément aux conséquences de leurs actes, mais doit-on leur en vouloir pour cela ? »

La question, étrangement, aida Arthur à se sentir mieux. Il venait de formuler un paradoxe qui ne s'appliquait pas du tout à lui. S'il était persuadé que la plupart de ses duellistes n'envisageaient pas vraiment les risques encourus, ce n'était pas son cas. Arthur savait parfaitement ce qu'il faisait, et cela ne le rendait que moins pardonnable encore. Et il ne parvenait pas à éprouver le moindre sentiment de culpabilité à ce sujet.
Le rouquin était donc désormais entièrement convaincu que le Serpentard se trompait de personne à blâmer.

« Ils ne font que s'amuser, insista Arthur. C'est pour cela que les professeurs sont là : pour nous empêcher d'aller trop loin, parce qu'on ne se rend pas toujours compte de ce qu'on fait. Moi, par exemple, j'ai souvent failli faire des potions explosives sans le faire exprès parce que je suis tête en l'air, heureusement, il y a toujours eu un prof pour m'en empêcher. Et savoir qu'ils sont là, moi, ça m'aide à profiter à fond de la vie. Peut-être que pour eux, c'est la même chose : peut-être qu'ils peuvent s'amuser parce qu'ils savent que quelqu'un est là pour les surveiller. »

Arthur estimait la pertinence de son argumentation à 70%. Il n'estimait pas être capable de faire mieux en l'état actuel des choses, surtout face à un adversaire aussi fermé que le Serpentard. En revanche, les probabilités de le convaincre étaient beaucoup plus faibles. Mais au moins, il saurait si le rabat-joie était juste là pour les contrarier ou s'il avait quelque chose dans la cervelle...

hrp:

Des larmes, le grand classique. Oh mon dieu, je suis un monstre sans cœur. Pff, n'importe quoi. Puis je n'avais pas été plus sévère qu'un autre. Je n'aimais pas que ça s'amuse sans faire attention aux autres. Ils trouvaient amusant de se retrouver difforme suite à une compilation de sorts mal exécutés. Le bleu pleurnichait. Les roux pouvaient faire les moues qu'ils voulaient, ça m'atteignait plus. On remercie la belle famille. Je fixais ce garçon. Il pensait que je serai gentil avec un moins âgé. Raté mon petit. Je ne suis pas un gentil. Bien que j'ai tenté de l'être. Je serai le diable dans cette histoire. Et ma conscience ferait son amende honorable après. Il reprenait après un moment. Il avait repris du poil de la bête, le petit aiglon. Il disait clairement que j'en faisais des tonnes. Je l'ai fusillé du regard.

« Comme ça j'exagère... »

Il avait sorti tout un tas d'argument, plus boiteux qu'efficace pour moi. Surtout qu'il avait fini par mettre en avant l'inconscience des gens, juste pour de l'amusement ; ce n'était pas lui qui finirait à Ste Mangouste. Je roulais des yeux. Tant d'idiotie dit en un seul discours. Il devrait en voir honte. Mais non, têtu. Je me retrouvais devant un bleu et bronze bien étrange. Je devais composer avec un roux. Comme si ces derniers avaient une dent contre moi. Il profitais de la faille que j'avais laissé sans faire exprès. C'était bien malin de prendre mes arguments à revers. Mais coup droit me fera rapporter le point et me donnera une avance dans les points attribué à cette partie de Tennis virtuelle. Il y avait encore quelques set à jouer pour remporter la partie.

« Ah oui, un enseignant, bizarre. Te savoir protéger t'aide, tant mieux. Mais rester ici ne mènera à rien. Je ne ferai que la magie nécessaire pour éviter les soucis. Je ne cherche pas à t'attaquer. Juste que les règles soit respectées. J'y tiens. Si elles sont là, c'est pour nous, les élèves. Pas qu'un adulte s'amuse à voir ses élèves s'entre-tuer. Il faut être sacrément fou ou être un psychopathe pour aimer ce genre de chose quand on est une personne responsable. Ou quand on est un élève en classe supérieure. »

oui, j'avais conscience que j'avais une chance de trouver des personnes plus forte que moi. Mais je n'avais pas peur ; Après tout, affronter les dangers serait le quotidien de mon futur métier. Ce ne serait pas eux qui ferait la loi. Mais le ministère et ses sanctions plus ou moins coulantes.

La virulence de la réaction du Serpentard amena Arthur à s'interroger sur les causes de celle-ci. Il ne pouvait pas s'agir que d'une question de règlement : les plus grands penseurs avaient démontré, d'une façon ou d'une autre, les limites à l'obéissance servile aux règles, arguant qu'il était parfaitement légitime de les rejeter si elles étaient injustes ou excessives. D'accord, Arthur grossissait très certainement le trait, en l'occurrence, interdire les duels illégaux ne faisait pas partie des règles arbitraires que la raison imposait de dénoncer, mais enfin, l'idée était là : ne pas suivre bêtement les ordres, mais savoir jouer avec eux. Il y aurait sans doute un débat philosophique intéressante à faire sur la place du règlement et la nécessité ou non de questionner les lois qui semblaient les plus logiques (pour mieux les accepter ou les rejeter), mais ce n'était ni le moment, ni le lieu, ni la personne. Arthur ne voulait pas éblouir de son intelligence un Serpentard récalcitrant - imaginez, s'il savait... Pourtant, cette démarche de questionnement, de doute métaphysique, lui paraissait essentielle, et il regrettait presque de n'avoir personne pour en discuter. Arthur aurait pu ainsi expliquer pourquoi il avait choisi la voie de l'illégalité, alors que son intelligence lui aurait permis de grandes choses...
Puisqu'il n'était pas question de dialogue philosophique, et qu'il était évident que le Serpentard n'avait pas les outils mentaux pour appréhender les règles de la même façon qu'Arthur, la discussion s'annonçait stérile sur tous les plans. À moins de trouver la raison pour laquelle le vert était si attaché au règlement et à la sécurité. Arthur n'était pas sans savoir que ce comportement allait à l'encontre de celui de la population masculine de son âge, qui aimait se mettre en danger et fanfaronner dessus. Le comportement normal était, d'un point de vue strictement statistique, de participer aux duels plutôt que de les condamner. Pour se distinguer de la moyenne, deux solutions étaient envisageables. La première le concernait : ne pas répondre aux critères de l'adolescent (ou du jeune adulte) moyen. Arthur était petit, fragile, rouquin et très intellectuel, ce qui le plaçait d'emblée dans la catégorie des exceptions. La deuxième concernait sans doute le Serpentard : avoir vécu un événement plus ou moins traumatique qui le place hors de la norme. Différence de nature ou d'expérience, mais résultat similaire.

« C'est sans doute parce que tu es plus âgé que tu dis ça, concéda Arthur. De mon point de vue, on est trop jeunes pour tout savoir, et on ne se rend pas forcément compte de ce qu'on fait... »

Ça lui arrachait la langue de ne pas contredire l'autre sur l'aspect « s'entretuer » des duels, mais il devait bien le lui concéder, puisque le Serpentard avait une vision des duels particulièrement négative et sans doute biaisée par des sentiments - Arthur ne pouvait pas parler à son cerveau, mais à son cœur, s'il voulait le contredire. Pas forcément le domaine où il brillait le plus.

« Mais je me demandais... »

C'était le moment où il ne fallait surtout pas rire, surtout pas sourire, mais garder l'air le plus innocent possible. Le Serpentard semblait bien être, en dépit de son apologie du règlement, le genre de personne à frapper si son ego était touché.

« Tu as l'air d'avoir une vision très négative de ces duels. Tu diabolises les participants et tu as tendance à ne voir qu'une issue fatale à leurs affrontements. Pourtant, il n'y a jamais eu de morts, juste quelques bras cassés, ce n'est pas très grave. Est-ce que... par hasard... il te serait arrivé quelque chose ? »

Conclusion la plus logique à laquelle avait abouti Arthur : ce Serpentard avait une mauvaise opinion des duels parce qu'il avait eu une mauvaise expérience avec eux. Y aurait-il eu un mort avant son arrivée à Poudlard, quand les duellistes illégaux étaient à l'article de la mort avant leur sublime résurrection sous sa direction ? Lancelot aurait pu le renseigner à ce sujet, mais Arthur était certain que c'était le genre d'information que son ami prendrait un soin tout particulier à garder pour lui. Mais ce n'était pas plus mal : il n'aurait pas à feindre l'ignorance, si c'était le cas.

Je ne pouvais pas retirer ce que j'avais dit. Car je l'avais pensé. Ces lamentations ne mèneront qu('à plus d'énervement de ma part. Il disait que mon âge me rendait sage entre guillemets. Je riais jaune. Il disait seulement ce qu'il savait déjà que ces pauvres zozos tentait le diable. Sans penser à ces choses. Pourquoi je devrai accepter cette vérité. Par le pouvoir de l'amour, n'importe quoi. Ou de l'amitié. Mes amis étant une denrée rare, je n'en voyais aucun. Le rouquin posait des conditions favorable à mon intervention. Je le fixais, mon air naturellement mauvais affiché sur mon visage. Il commençait une question, avant de marquer une pause. Pauvre chou, un peu je le plaindrai. Il avait besoin d'un peu de courage pour parler au méchant vert et argent. Il continuait son argumentation. Celle sur laquelle j'étais en tord d'arrêter ce cirque ou seul les imbéciles régnait en roi. Il disait qu'il n'y avait qu'un de bras cassé. Et venait à me demander si quelque chose c'était passé. J'ai ri. Car ce fichu gamin osait. Il osait se dire que c'était moi le soucis à cause de mon passé. Pitié. Il ne va pas se la jouer psy de comptoir. Je reprenais mon souffle. Je le regardais d'un air un peu colère.

« Avant que tu sois là, un élève a été envoyé à Sainte Mangouste, il n'est jamais revenu. Ce n'était pas un ami. Rien dans le genre. Comme si des gamins débiles pourrait me soumettre. Je me suis toujours battu dans les règles. L'illégalité ne m'as jamais effleuré l'esprit. Même pas quand j'étais jeune. On dit souvent que je suis bizarre. Mais j'en ai rien à carrer de ces gens. »

Je n'avais pas besoin d'eux. Si on ne comprenait pas les règles, qu'elles étaient là pour sauver des vies. Bien sûr que je savais que certaines entorses pouvait sauver une, voir plus. Mais j'ai suivi cette voie depuis trop longtemps. Je serai un bon auror. Un parfait cabot au service du gouvernement. Même si pour ça, je dois oublier une partie de ce qui fait mon être. Puis je n'étais plus toujours seul. Il y avait Abigail avec qui je buvais du thé. La belle-sœur qui peut être gentille quand elle est d'humeur. C'est à dire quelques fois sur l'année. En tout cas son insistance à défendre ces personnes n'était pas bon signe. Je vais signaler ça à un préfet qui n'est pas soudoyé. J'étais sûr qu'il y avait des préfets dans ces babouins. Dans le présent, comme dans le passé et l'avenir.

L'intuition d'Arthur n'avait pas été entièrement mauvaise : comme il se doutait, quelque chose s'était bien passé avant son arrivée, un accident apparemment très grave qui expliquait sans doute que les duellistes soient moribonds à son arrivée. Mais cela n'expliquait pas pourquoi le Serpentard tenait absolument à mettre un terme au duel, puisque la victime n'était pas son ami. Arthur supposait que quelque chose d'autre, de plus personnel, lui était arrivé et éclairait son attitude. Mais il n'était pas assez proche de lui pour lui demander de plus amples explications et devrait se contenter de cela.
N'empêche, il était bien embêté, Arthur, parce qu'il ne pouvait pas contrer cet argument sans trahir sa couverture. Il ne pouvait pas décemment dire que les duellistes avaient changé depuis qu'il était là, car cela ferait porter les soupçons vers sa personne. Et puis, il n'était pas censé être au courant de ces choses-là. Pourtant, il brûlait d'envie de se justifier, car si Arthur avait beaucoup de défauts, il n'avait pas celui de mettre volontairement en danger ses gens. S'il devait arriver quelque chose, ils étaient les seuls à blâmer, pas lui. Il savait que, de toute façon, Lancelot était là pour leur imposer des limites. Tout était donc parfaitement encadré, surveillé, garanti 99% sans danger. Plainte non-recevable. Mais il ne pouvait pas le dire.

« Oh, mais ça fait loin, ça. » répondit Arthur avec spontanéité.

Pour sûr, pour lui, c'était presque comme le siècle dernier, c'était une période de temps très lointaine, quasiment préhistorique, et pas forcément digne d'intérêt. Sans vouloir rabaisser l'histoire, le passé lointain n'avait pas forcément beaucoup d'importance.

« Mais il y a quelque chose que je ne comprends... » avoua doucement Arthur.

Il n'avait pas besoin de se forcer pour prendre un air hésitant : l'impression qu'il recevrait un coup en plein dans la figure s'il s'avisait de franchir certaines limites le rendait extrêmement prudent. En l'occurrence, Arthur avait l'impression qu'il risquait de faire exploser le Serpentard s'il jouait très longtemps avec lui. Ce n'était pas quelque chose qui lui faisait très envie. Mais ça avait l'air d'être une bonne diversion, et un moyen parfait de se faire passer pour moins intelligent que ce qu'il était.

« Se battre, c'est illégal, non ? Je veux dire... c'est pas comme si le club de duel était fait pour se battre, quoi. C'est pour pratiquer un art. Rien à voir avec le combat, en somme. Donc... »

Entre temps, Arthur s'était éloigné de quelques pas, avec l'air craintif de celui qui craint de recevoir un coup s'il est trop près. Très honnêtement, il doutait de pouvoir convaincre un être aussi sentimentalement opposé à ses duellistes, mais s'il pouvait au moins lui donner le mauvais rôle...

Je me retrouvais devant un type qui n'apprenait sûrement pas des erreurs du passé. C'était bien un roux pour être aussi tête de mule. Je roulais des yeux. Vraiment pathétique. IL avait vraiment besoin de défendre ces gens. Mais pourquoi. Il était le suspect numéro un dans cette histoire. Mais il n'avait aucune preuve à fournir aux préfets. Sans ces dernières, ma requête serait nulle et non avenue. Je devais faire en sorte qu'il se grille tout seul. Autant dire que j'étais mal barré avec un représentant bleu et bronze. Aussi stupide qu'il le laissait paraître. Il jouait son rôle du pauvre gamin innocent. Moi, j'étais le monstre effrayant de ce conte. Il feignait cette pureté, que seuls les premières années pourrait être détenteur. Il demandait si se battre était idéal. Il avait une question encore plus idiote ? Je soupirai. Il me prenais pour un con.

« Le club de duel légal se bat, mais il y a des règles, comme le salut ou ce genre de chose. Ce que ces deux sagouins ont complètement oublié. Et pitié, arrête de me prendre pour un demeuré. Je sais que tu es mêlé à cette histoire. Du moins, je l'ai deviné. Me prends pas pour un nouveau venu, bleu et bronze. Je n'ai rien de tangible, mais quand Serpentard veut, il peut. Ne l'oublie jamais gamin. C’est un art, mais aussi un discipline sportive, comme l'est l'escrime pour les moldus. L'esprit sportif, celui qu'on voit rarement, même à ces fichus matchs de quiditch. »

Qui sont censé représenter l’esprit de compétion, et le sport. Peine perdue avec certains spécimens. Après on s'étonne pourquoi l'autre gueule sur les joueurs. Je ne pouvais que comprendre certains commentateurs sportifs. Bien que je me voyais mal dans ce rôle. Et puis quoi encore. J'ai d'autres hippogriffe à dresser que m'occuper de ces banalités. Mon avenir n'allait pas me tomber dans les bras. Je devais le façonner de mes mains. Et j'avais fort affaire de par mon statut de sang, mais aussi par ma capacité magique. Celle qui se fixait de plus en plus. Ça faisait peur, affreusement peur. De voir ça arriver. Mais c'était normal. Je suis adulte, il ne me restait qu'à m’exercer dès que je pouvais. Mais au lieu de ça, j'ai croiser ces gens. N'importe quoi.

« Je suppose que ma seule absence fera recommencer cette mascarade, je vous le déconseille, j'ai envoyé un origami prévenant qu'il y avait du grabuge dans ce couloir. »

Le Serpentard affirmait que les membres de sa maison pouvaient lorsqu'ils voulaient, et Arthur voulait bien le croire. Cet individu était extrêmement têtu et faisait tout pour avoir raison et le placer comme suspect numéro un de l'affaire. Le rouquin avait bien envie de rouler des yeux pour montrer à quel point cette attitude l'exaspérait. La seule raison pour laquelle il ne l'avait pas encore écrasé était que, contrairement à l'autre, la marge de manœuvre d'Arthur était très limitée. Un peu comme s'il jouait au ni oui ni non tandis que l'autre avait le droit d'utiliser tous les mots qu'il voulait. C'était un peu inégal, tout de même. Il haussa les épaules face à la diatribe de son adversaire.

« Oui, enfin, si tu penses que l'escrime, c'est se battre... »

Le choix de l'exemple était tout à fait mauvais, puisque le but de l'escrime n'était justement pas de se battre, mais de toucher son adversaire. Personne ne s'était servi de l'escrime dans une bagarre de couloir, pour ce qu'Arthur en savait. Mais cette petite maladresse lui suffisait et il décida d'en rester là : mieux valait porter le doute sur la possibilité de parler avec le Serpentard plutôt que d'avouer qu'il n'avait pas totalement tort. Arthur regrettait simplement que le Serpentard ne se soit pas trompé sur un sport typiquement sorcier, que tout le monde connaissait : même en ayant fait ses études chez les moldus, on ne connaissait pas tout de leur monde après tout.
Mais il fallait également se blanchir après les accusations scandaleuses - mais ô combien véridiques de son adversaire. Il ne pouvait pas le laisser colporter de telles rumeurs juste par vengeance ! Un peu de gentillesse dans ce monde de brutes. Arthur fit encore un pas en arrière, toujours feignant la peur d'être frappé.

« Écoute, je peux comprendre que ça ne te plaît pas ce que je te dis, mais ce n'est pas une raison de voir le mal partout. Je ne suis pas ton ennemi, tu sais, j'essaie juste de trouver un arrangement entre toi et des élèves qui n'ont sans doute pas envie d'avoir des ennuis. Ça ne veut pas dire que je suis mêlé, juste... je sais pas, ça t'arrive jamais d'intervenir quand tu as peur que les choses dégénèrent ? Je n'aime pas les gens qui se disputent, ça me rend triste. »

Ce que tu as fait, en quelque sorte. Mais du point de vue d'Arthur, l'intervention du Serpentard était égoïste et sans fondement. C'était en plus un problème délicat à traiter, qui allait sans doute requérir quelques interventions pour le régler. La barbe. Arthur n'avait pas du tout envie de se montrer gentil avec lui.

« Envoyer un origami, c'est peut-être ce que tu aurais dû faire dès le départ, non, plutôt que de t'en mêler ? Regarde, ils s'en vont. »

Ton légèrement narquois, qu'il essaya de camoufler du mieux qu'il pouvait. Car s'il ne s'était pas avancé pour faire cesser le duel, la personne qu'il avait contactée, prof ou préfet, aurait pu les prendre la main dans le sac. Tandis que là, il avait éveillé leurs soupçons et il leur avait clairement annoncé qu'ils auraient de la visite. Vraiment, c'était très mal joué : le Serpentard avait eu l'occasion de porter un coup dur aux duellistes, mais il n'en avait rien fait. Voilà qui réjouissait vraiment Arthur.
Assez, en tout cas, pour qu'il retrouve un peu de sympathie pour celui qui les avait dérangés.

« Désolé si je m'en suis mêlé ! annonça-t-il d'un ton soulagé. Mais j'ai vraiment eu peur que tu te mettes à les taper, j'ai paniqué, mais on dirait que tout est réglé. »

J'avais beau débattre, jouer le rôle du méchant, je ne l'étais pas vraiment. La remarque désobligeante du rouquin sur l'escrime a eu droit à son regard assassin. Comme si j'allais plier à tous ces caprices ; ce n'était pas en option chez moi. Il reculait, se donnant à nouveau l'air fragile. Il n'était pas crédible à mes yeux. C'était juste un sacré malin qui savait manipuler les foules. C'était moi qui avait foutu le bordel. Ça avait calmé les singes. Je ne pouvais qu'en être fier. Il disait ne pas être mon ennemi, à d'autres. Monsieur fait ce qu'il veut des règles. Il croit que je vais lui donner la main, pitié quoi. Il voulait mettre un terrain d'entente entre eux et moi. Bah c'est raté. Et son discours censé le laver de tout soupçons sonnait faux. De par ces discours précédents comme quoi il trouvait ça bien de voir des gens se combattre. Il haussait les épaules. Il avait réussi à faire cesser cette mascarade. Ce que ce gamin pouvait dire n'avait aucune espèce d'importance. Il s'excusait, tout ça par ce monsieur avait peur que je frappe.

« J'aurai pu le faire, en effet, c'était une option. Je ne frappe jamais sans raison, si je fais, c'est que sûrement on dépasse les limites. »

Sinon, j'aurai taper Kieran il y a bien longtemps de ça. Après on me disait impatient, violent ou autres mots qui exprimait la violence. Je peux l'être, mais je suis plus qu'un concept. Je suis moi, mais ça pas sûr que ça atteigne le cerveau de ces demeurés. Bien vite que j'ai une bonne équipe d'auror. Car ces mômes vont me rendre chèvre. Il n'avait plus qu'à attendre la personne qu'il avait prévenu pour lui faire part de mes soupçons. Sachant que ces derniers ne seront pas pris en compte finalement. Ma tête disait clairement que j'étais pour cette anarchie ; Pourquoi j'aurai crédible à vouloir arrêter ce jeu. Parfois, je me détestais.

« Tu ferai mieux de te barrer petit, à moins que tu sois assez courageux pour faire face à l'autorité. Après tout, j'ai été surpris par le courage autre qu'un Gryffondor. »

Un pouffy m'avais surpris, une agréable surprise. J'en espérai qu'il en avait d'autres dans le genre. La ruse chez un bleu et bronze n'était si dérangeante, en regard de la manipulation dont à fait preuve ce rouquin. Ma générosité me perdra.

Arthur eut l'impression que le Serpentard ignorait volontairement sa tentative pour apaiser la tension qui régnait entre eux, ce qui le gêna bien plus que ce qu'il voulait l'avouer. Il était évident qu'Arthur n'avait pas réussi à convaincre l'autre de son innocence et qu'il risquait bien de devoir faire face à ses soupçons dans les mois à venir. Pourquoi, d'un point de vue objectif, tout ce qu'il disait était parfait, calculé avec précision par son esprit brillant mais peut-être pas tout à fait modeste. Le paramètre émotionnel ne pouvait être la seule explication à l'hostilité qu'il rencontrait. Arthur... avait peut-être fait une erreur en s'avançait pour prendre la défense de ses subordonnés. Une erreur grossière, causée par une trop grande confiance en lui, mais aussi par l'habitude de ne pas tenir compte de sa participation lorsqu'il se livrait à ses équations favorites. Le résultat n'était pas catastrophique - il n"était pas stupide au point de tout gâcher - mais relevait une part d'incertitude et de danger certain.
Pourtant, Arthur ne parvenait pas à vraiment s'en inquiéter : le fait d'avoir été incapable de faire plier le Serpentard était à ses yeux pire que les conséquences éventuelles de son acte malheureux. Sans doute parce qu'il avait envisagé le fait qu'un jour, quelqu'un aurait des soupçons sur lui, mais pas de rencontrer quelqu'un qui lui résisterait. Sans doute aussi parce que jouer avec des variables et des incertitudes lui procurait toute l'adrénaline dont il avait besoin pour exister. Sa vie à Poudlard aurait sans doute été triste sans cela, en un sens donc cette rencontre maladroite n'était pas forcément une mauvaise chose.
S'il réussissait à la gérer à long terme.
Le Serpentard lui fit signe de partir s'il ne voulait pas avoir des ennuis avec « l'autorité » (tant de vague dans le choix de ce mot que cela le faisait sourire un peu, Arthur), et le rouquin ne tarda pas à s'exécuter. Il lâcha un « merci beaucoup » presque joyeux avant de s'éloigner de sa démarche légère et innocente, avant de s'arrêter, comme si une pensée venait de lui traverser la tête. Il n'aimait pas du tout le Serpentard, il en avait la certitude, mais il l'aimait quand même un peu, et ce genre de contradiction était si fréquente chez lui qu'il ne se sentit pas dérangé par ces sentiments contrastés. Il se retourna, tout souriant, mais aussi un peu peiné par le Serpentard qu'il laissait derrière lui.

« Ah, désolé, l'autorité ne trouvera plus personne à réprimander, j'espère que tu n'auras pas d'ennuis pour ça. Allez, à plus. »

On sentait le sourire dans sa voix, on sentait la douceur, tirés de ses propres sentiments - puisque la meilleure méthode pour mentir était de s'appuyer sur un fond de vérité. Arthur agita la main en guise d'au revoir avant de s'éloigner pour de bon. Mais de dos, son sourire avait quelque chose de plus malicieux déjà.
Une fois que le Serpentard serait seul dans son couloir, une fois que son action de justice serait elle aussi un échec, une fois qu'il aurait prouvé son incompétence à arrêter les duellistes, alors Arthur consentirait-il à lui pardonner son comportement d'aujourd'hui...