Le temps passe. Je crois que je ne saurais pas exactement dire combien de temps on est resté comme ça. Une minute, peut être une heure. J'avais fermé les yeux, laissant le silence faire le reste, de toute façon on allait nul part avec quelqu'un dans cet état la. Je l'avais senti trembler encore un peu, gémir quelques fois tenté de échappée aussi mais il n'en avait certainement pas la force. Pas encore, alors je reste là et j’attends, je me serais presque endormis contre lui si je n'avais pas était si inquiet. J'étais confortablement installé pour la première fois de la journée malgré l'humidité et l'obscurité qui nous entouraient, le silence berçait presque mon corps au rythme des respirations régulières. Peut être que tout ça était en réalité un rêve et que j'allais m'éveiller d'un instant à l'autre.
Il bouge, je le sens remuer contre moi lentement et sort brusquement de cet état quasi léthargique. Mon corps le libère et s'écarte un peu simplement pour mieux l'observer. Il respirait normalement, il était pâle et sa voix était toujours chargé d'émotion. Un peu affaibli tout d'un coup par la pression de cette angoisse qui avait usée ses force et son morale. C'était décidément bizarre de le voir comme ça. Vulnérable et fatigué. Comme quoi même lui pouvait l'être de temps à autres. Je le regarde dans un sourire alors qu'il essuyais son visage et ce recoiffa pour retrouver une certaine contenance après ce moment de faiblesse. Il n'avait pas aimé ma remarque, pourtant elle était très vrais, mais je pouvais comprendre qu'il n'ai pas envie que je pointe ce détail du doigts. Il voulait resté le grand et fort, quelque part c'était mignon. Bien sur il s’excuse, j'ai jamais vraiment compris pourquoi les gens s'excusent d'avoir des faiblesses puisqu'on en avait tous. Ce n'était pas sa faute, de plus, il n'avait rien fait qui nécessitait des excuses.
J'observe en silence, le laissant ce relever lentement en guettant ses mouvements au cas ou il aurait tourné de l’œil pour s'effondrait. Il avait perdu son sourire bien entendu, mais il semblait plus triste maintenant, ou plutôt accablé, un brin honteux certainement. J'en soupirais légèrement, compatissant mais aussi encore un peu inquiet. Je crois que j'ai jamais aimé voir les gens dans cet état de détresse. Je savais jamais si ce que je disais pouvait les aider. J'avais envie de les prendre dans mes bras et de faire disparaître leurs peine d'un coup de baguette. Mais la vie c'était plus compliqué que les contes de fées malheureusement. Alors je lui rend son sourire et attrape sa main pour l'aider à me relever. Ce n'est qu'à ce moment ci que j'ouvris la bouche pour tenter une dernière fois de chasser les ombres de son esprit.
« Rief .. tu sais.. t'as pas à t'excuser de quoi que ce soit. Je veux dire... c'est pas grave de craquer quelques fois. T'as pas à être tout le temps.. je sais pas.. fort ou irréprochable.. et t'as pas à avoir honte de te sentir vulnérable devant quelqu'un, surtout après ce qui viens de se passé. Ça m'arrive aussi, ça m'arrivera sûrement encore et j'espère que quelqu'un sera là avec moi pour m'aider. Alors vraiment, t'excuse pas. »
Je lui offre un sourire et me décide à lâcher sa main pour reprendre la route vers notre libération. Il avait certainement été assez éprouvé pour la journée alors je pouvais me passer de ce contacte j'imagine et me contenter de marcher à ses cotés. Je ne sais pas si j'en avait besoin, j'aimais me convaincre que tout allait bien maintenant. Que tout ira bien pour lui. Pour le moment en tout cas. J'en cauchemardais encore parfois, je savais parfaitement que c'était plus difficile à gérer que ça en avait l'air. Je ne sais même pas comment faire pour que ça s’arrête, peut être que ça ne s’arrêtait jamais, qu'on vivait toujours avec cette angoisse quelque part au fond de nous prête à ressurgir n'importe quand. Quand on est seul dehors la nuit... Quand on entend un bruit derrière nous... Quand on suis son ami au cœur d'une grotte..
Rief avait l'air d'avoir déjà connu ça, je me demandais pourquoi, ou du moins qu'est ce qui s'était passé, mais ce n'était peut être pas le moment d'en parler. Ni même l'endroit. Quoi que.. au point ou on en était, un peu plus ou un peu moins on y verrait pas tellement la différence. Je l'observais avec une certaine timidité peut être, une main se perdit sur ma nuque pour chasser une gêne. J'aimerais qu'il me dise qu'un jour on ne craint plus cette ombre, que les cauchemars ne reviendront plus. Faire des cauchemars à mon âge... Je me souviens m'en être senti un peu honteux, comme un enfant ayant peur du noir, j'en avait pas parler à Aili, parce qu'elle se serait certainement moqué de moi, mais aussi parce que je suis pas certain qu'elle aurait compris ce que ça voulait vraiment dire. Je lui en veux pas, j'étais même plutôt rassuré qu'elle n'ai pas ce genre de soucis à traîner avec elle.
Je marche toujours à ses cotés. Silencieux et calme, en réalité je m'efforçais de ne pas penser à ce soir là dans la foret. C'est dans ces moments de faiblesse qu'on finit toujours par ce remémorer les chose horribles. Un peux comme ce réflexe de ce souvenir de tout les filmes d'horreurs qu'on a vue dans sa vie quand on doit traverser un couloir sombre. Là, c'était pareil, cette nuit là bas, cette escapade désastreuse et la peur d'avoir failli me noyer. Je voulais pas faire l’offense à Rief de céder à la panique. Après tout ce que je lui avait dis, de quoi j'aurais l'air. Machinalement mes mains trituraient mon short une nouvelle fois, je fixais devant moi, le regard un peu vide abritant une lueur craintive. J'arrivais pas à faire semblant cette fois, j'aurais aimé garder mon sourire et lui raconter des bêtises jusqu'à ce qu'on ai regagné la plage. Juste pour lui faire oublié ce moment, lui montrer que c'était loin, que c'était finit et ça resterais là dans cette grotte. Mais j'en étais pas capable.
Ma main finit par glisser lentement vers celle du garçon pour l'attraper timidement du bout des doigts. J'avais quand même besoin d'un contacte. J'étais pas comme lui, j'avais besoin de sentir les choses vibrer sous mes doigts pour me sentir bien. Alors je me permet cette dernière faiblesse, attrapant sa main sans un mot ni même un regard, les yeux obstinément fixé sur le sol devant les pieds pour maquer la gêne qui rougissait déjà mes joues.
En temps normal, on ne pouvait pas dire que j’étais quelqu’un de fier. J’avais toujours été un peu à part, que ce soit dans le monde des moldus ou des sorciers. J’étais le chinois intello, le bigleux, le mec aux cheveux bleus, le sang-mêlé, le préfet, etc...Et par conséquent j’avais l’habitude d’entendre des choses pas très gentilles sur ma personne. Mais avec le temps, j’avais fini par m’en faire une armure, par l’ignorer, par simplement assumer avec un oui, c’est vrai et alors ? . Et ça ne me faisait plus rien. Mais quand Kieran me disait que j’étais une petite chose fragile, même pour rire, ça me faisait un petit pincement au coeur.
J’étais encore un peu choqué et profondément ennuyé par ce qui venait de se produire, mais je parvenais à me relever. J’avais l’impression d’être passé sous un rouleau compresseur, aussi bien physiquement que mentalement, mais je savais que j’allais m’en remettre. Ce n’était qu’une petite crise après tout. Allez on se relève et on avance, on passe à autre chose. Mais Kieran ne comptait pas simplement accepter mes excuses. Son discours était touchant vraiment, mais… C’était quand même moi qui était tombé, qui l’avait mis en danger, qui l’avait entraîné jusqu’ici. Pas contre son gré certes mais...Idéalement, j’aurai dû tenir le coup et le rouquin n’aurait pas dû assister à ça, encore moi jouer le rôle de soutient. C’était moi le plus âgé. C’était moi le préfet. Mais je savais que cela ne valait pas la peine d’insister, donc je regardais ailleurs un peu honteux, me grattant la clavicule.
« Hm hm» acquiesçais-je évasivement.
Je passais une main sur ma nuque. Donc ça lui était arrivé à lui aussi ? Cette information me laissa pensif. J’imaginais mal Kieran en proie à la panique, à part comme tout à l’heure, seul et isolé dans un endroit sombre et étroit. Quoiqu’il en soit, je me sentais coupable et il pouvait dire ce qu’il voulait cela ne changerait rien. Par contre si ça devait lui arriver...j’espérais qu’il aurait quelqu’un pour l’aider. Moi de préférence. Au moins on serait quitte. Kieran refusa ma main tendue cette fois. Je la rangeais donc le long de mon corps.
Marcher dans le noir et en silence c’était ce dont j’avais besoin pour me ressourcer. Le rythme lent mais sûr de mes pas avec Kieran. Le bruit distant de l’eau qui résonnait. Je retrouvais petit à petit mon calme intérieur. Rien de tout cela n’avait d’importance, n’est-ce pas ? . Dans ma tête, j’imaginais un lac à l’intérieur de moi. Un lac dont l’eau était parfaitement calme, sans le moindre remous, sans la moindre vague.. Ca aidait aussi. Mon camarade aussi était silencieux, aurait-il vaincu sa peur ? Ma main avait déjà frôlé plusieurs fois la sienne, mais il n’avait pas eu le réflexe de la prendre. Il n’en avait sans doute plus besoin. On était presque à mi-chemin selon mes estimations quand ses doigts effleurèrent les miens pour m’attraper la main. Je ne disais rien. Je ne me retournais pas immédiatement. Je me contentais de tenir la main qui était venu timidement rencontrer la mienne. Et dans le noir, les coins de mes lèvres s’étirèrent en un sourire. J’attendais un mètre ou deux avant de lancer un regard furtif à mon camarade qui baissait la tête. Je ne m’arrêtais pas pour autant.
«Tu sais, tu as été très courageux aujourd’hui.»
Pour un claustrophobe, il s’en était vraiment bien sorti. Je voulais qu’il s’en rende compte et qu’il relève un peu la tête. Il l’avait mérité
« Personnellement je ne sais pas dans quel état je serai si je devais confronter une phobie comme la tienne. Et en plus, tu as bien géré tout à l’heure. Encore merci.»
Je me retournais pour lui adresser un sourire. Je lui devais une fière chandelle, c’est vrai. Et pourtant, quand je le regardais, j’avais simplement envie de m’excuser. Encore. Je n’étais pas sûr qu’il était en train de réaliser.Mais en me retournant rapidement vers l’avant je remarquais les mêmes créatures que tout à l’heure. C’est moi où il y en avait plus ? Je m’exclamais alors :
«Oh ! Attention, crabes de feu.»
La routine quoi. On se décalait immédiatement sur le côté pour longer de nouveau la paroi et les éviter. C’était pas le moment de se faire mal après ce qu’on avait évité.Cela nous pris que quelques dizaines de minutes pour remonter vers la surface, toujours main dans la main, comme un couple d’amoureux ou des petits enfants. Je commençais vraiment à m’y habituer. Vu qu’on était déjà passé sur ce seul et unique chemin, pas de surprises. Au détour d’un tunnel, la lumière blanche apparut en contrejour, éblouissant mes yeux désormais habitués à l’obscurité épaisse de la grotte. L’air s’allégea d’un seul coup et je pouvais même sentir une légère brise jusqu’ici. Mon camarade trépignait d’impatience et donc j’accélérais la cadence pour arriver à la lumière du jour. Le ciel était plus sombre que lorsque nous étions entrés et le vent soufflait plus fort, Les vagues frappaient les rochers avoisinant, montant parfois jusqu’à des hauteurs impressionnantes avant de s’évanouir dans un nuage d’écume. J’étais content d’être nouveau dehors, avançant sur la petite bute de sable qui servait d’entrée. J’en avais presque oublié de lâcher la main de Kieran. Il n’en avait plus besoin désormais.
Je prenais une grande inspiration face à l’océan. Je me sentais mieux jusqu’à ce que la fatigue me rattrape. D’un seul coup les vagues me semblaient bien dangereuses et la plage à des kilomètres de là. Un peu surpris, je me demandais :
«On est vraiment si loin de la plage …? .»
Peut-être qu’avec mon élan d’enthousiasme j’avais sous estimé la distance. En tout cas j’étais bien embêté. J’étais convaincu que c’était trop risqué de nager jusque là dans mon état. Mais Kieran, lui, il allait peut-être mieux que moi, il pouvait tenter sa chance.
«On dirait que retourner là-bas va être plus compliqué que prévu. »
Le silence nous accompagnait, portant avec lui une certaine gêne peut être. Rief ne voulait plus en parler et je n'avais pas l'intention de m'y attarder sur le sujet, il me rappelais trop de choses pour le moment. Alors je me mur dans mon mutisme et continue d’avancer en suivant Rief. J'ai eu du mal a me décide de lui prendre la main mai son contacte m'aida à ne plus penser au reste. Il eu la délicatesse de ne rien dire, de ne rien demander non plus. Cette fois il ne faisait plus balancer nos mains d'avant en arrière, il ce contentait simplement d'avancer pour nous faire sortir d'ici et je lui en était tellement reconnaissant pour ça. Sa voix vint briser le silence et me fit relever la tête quelques secondes.
Est ce qu'il était en train d'essayer de me rassurer ? Rief ne me faisait pas tellement de compliment en règle générale, du moins avant. Il trouvait ça peut trop personnel je crois, un peu gênant dans certaines condition. Je me souvenais encore de la façon qu'il avait eu d rougir à mes premiers compliments. Aujourd'hui on était là à se tenir la main alors qu'il me félicitais d'être courageux et me remerciais d'avoir été là pour lui. J'en riais un peu. Léger et sincèrement amusé. Mon regard ce tourna vers lui pour accroche le sien d'un air complice.
« Arrête on sait tout les deux que j'ai été super nul. Faut encore que je m’entraîne un peu je crois. »
Je lui fis une grimace désolé en haussant les sourcils dans un sourire. J'espérais malgré tout avoir un peu réussit à l'aider lors de sa crise. La vérité c'est que c'était la première fois que j'étais le réconfort et pas la victime. J'ai fais ce que j'ai put, ce que j'aurais aimé qu'on fasse si les rôles avaient été inversé. C'était ce que je voulais moi, pas forcément ce dont il avait besoin. Peut être que j'aurais due tenter un truc plus rationnel, genre pourquoi il y'avait plus de raison de s'inquiéter. Rief aimait bien rationaliser les choses. Leurs donner des explications précises, et ce genre de truc. C'était sa façon de se rassurer. Moi j'avais besoin d'un câlin, lui il avait juste besoin de comprendre.
Nous approchions de nouveau des crabes, on les entendaient remuer au sol avant même de les voir. Je crois que y'en avait un peu plus qu'à notre premier passage. Je suivais Rief en jetant un dernier regard aux jolies crabes qui scintillaient sous la lumière de la baguette. Peut être que ça va me manquer mais je suis certain qu'il y en avait partout sur cette île. Je me fis la promesse d'en trouver d'autre et poursuivie la route le long des parois sombres. On restais silencieux, main dans la main comme si ce geste n'était plus qu'un détail, presque naturel. J'aimais bien cette idée même si c'était un peu ridicule je crois. J'en chassais les questions qui se tortillaient dans ma tête quand quelque chose de plus important attira mon attention. De l'air frais. Je le sentais remplir mes poumons et en chasser l'humidité qui s'y était installé. C'est comme revivre.
Une lumière apparaissait enfin au bout du tunnel. Je la distinguais malgré l'absence de lunettes, à vrais dire elle m’éblouissait littéralement mais j'ai jamais été aussi content de manquer d'être aveugle. On était sorti. On était enfin sorti. Mon cœur tambourinait au fond de ma poitrine, de la joie cette fois, un soulagement infinie qui me donnais presque des ailes. Je marchais plus vite, de grand pas quitte à traîner Rief derrière moi et atteindre la sorti. On entendait la mer, on pouvait même la sentir et dans quelques temps on serait de retour sur la plage. Le cauchemars prenait finalement fin.
J'en souriait bêtement. Je me serais mis à sauter en criant de joie si j'étais pas si fatigué et si mes jambes ne manquaient pas de me lâcher d'une seconde à l'autre. Si soulagé que l'on serait tombé au sol pour finalement fermer les yeux et dormir. Enfin. On était pas encore totalement tiré d'affaire. La mer était agité, de grandes vagues venaient se fracasser contre la grotte contrairement à tout à l'heure. Quand à la plage, elle semblait à des kilomètre. J'avais finalement lâché la main de Serdaigle pour les poser sur ma tête en fixant le rivage au loin. Un peu inquiet peut être.
« Je pourrais jamais nager jusque là.... Toi je dis pas, tu nage comme un champion.. »
Mais moi j'étais certain de couler après dix mètres. J'en avait déjà plutôt bavé pour arrivé ici alors que la mer était calme.. alors contre vent et marrée c'était perdu d'avance. Si on avait un balai, ou même juste une barque.. On aurait facilement put quitter cet endroit qui ressemblait de plis en plus à un enfer. Mais on avait rien sauf une baguette et une fatigue qui nous terrassait lentement. Mon regard glissa de nouveau vers Rief, esquissant un sourire un peu désespéré.
« Tu crois qu'ils se sont rendu compte qu'on est plus là ? On pourrait leurs faire signe ou.. quelque chose comme ça.. »
Je pense que de là ou on était les gens remarqueraient quelque chose tant que c'était voyant. Je voyais rien, je plissais les yeux pour tenter de compenser le manque de lunettes ou de lentilles de contacte. Je crois qu'on distinguait quand même la plage, peut être même les bungalow... Ou alors c'est juste des gros rochers, et là, on est un peu mal barré.
Je dois avouer que j’étais plutôt content des réactions de Kieran et là, il avait l’air d’avoir besoin d’un petit remontant. Et apparemment ça avait fonctionné, il avait relevé la tête et parlé avec un sourire dans la voix. Et au lieu de se vanter, il disait simplement qu’il avait encore de l’entraînement. J’aimais beaucoup ce genre d’attitude. Humble et à la fois chercher à s’améliorer...c’était tout à son honneur. Mais je n’avais pas l’impression qu’il comprenait qu’il avait fait de son mieux, que le reste c’était ma faute et la faute de la chimie du corps. En tout cas il n’avait pas de souci à se faire, j’avais bien l’intention que cela ne se reproduise plus. Je m’étais fait une belle frayeur sans le vouloir, désormais, je serai prêt et surtout plus prudent.
« Ne t’inquiètes pas, ça ne se reproduira plus.»
La dernière chose que je voulais, c’est qu’il flippe parce que je risquais de faire une crise à tout moment et qu’il se sente responsable de moi. J’étais parfaitement capable de me gérer, ce n’était qu’un moment de faiblesse et il y avait peu de chance que cela se produise à nouveau. J’avais retrouvé le contrôle de moi-même et mon corps. Pas de raison de s’inquiéter.Ce qui était vraiment plus inquiétant, c’était de savoir comment on allait rentrer. Les flots étaient bien trop agités pour considérer l’option du retour à la nage. Même pour moi. Kieran me suggéra d’essayer quand même le retour à la nage, complimentant mon aptitude. Ah ? Donc il avait remarqué ? Un peu fier de moi, j’essayais d’alléger l’atmosphère avec une plaisanterie, histoire de ne pas tomber dans la panique ou le désespoir.
«Comment tu crois que j’avais la moyenne en gym dans les écoles moldues ? Heureusement qu’il y avait toujours un module natation..»
Je dois avouer qu’en ce qui concernait ma condition physique je ne pouvais pas me vanter de grand chose. Je savais manier un balai, mais uniquement à des fins véhiculaires. Je n’étais pas taillé pour le quidditch. Ni pour la course. Ni pour le football, bref. Je n’étais pas à grand sportif, à cette exception près. Si je n’avais pas hérité de bon gènes et si je ne faisais pas attention à ce que je mangeais,je serais probablement gras. Ce n’était pas le cas de Kieran qui avait l’air plus athlétique que moi avec un torse assez bien tracé malgré son jeune âge et son air de gamin qui avait grandi trop vite. Mais si c’était très sympa de sa part de me complimenter là dessous ça ne résolvait pas le problème.
«Mais je suis trop crevé pour nager jusque là. Et en plus, pas question de te laisser tout seul ici !»
D’abord, si l’inverse était acceptable c’est simplement parce que moi j’étais capable de me débrouiller seul, avec ma baguette. En plus j’étais le plus âgé, le plus responsable. Kieran d’un autre côté..il semblait craindre la solitude. Même si je faisais au plus vite, l’idée de le laisser seul, sans baguette alors que l’eau pouvait remonter, le piéger. Non. C’était hors de question. Par contre l’idée du signal.
«Bonne idée. Faisons ça !»
Si j’avais eu des manches je les aurais remontées. Au lieu de ça je me contentais d’orienter ma baguette loin vers le ciel pour incanter le sortilège Periculum faisant jaillir de ma baguette des étincelles rouges vers le ciel, semblable à un feu d’artifice. Si on ne nous remarquait pas avec ça, je ne savais pas ce qui fallait lancer. J’en lançais plusieurs à des intervalles de 30 secondes à peu près, pour être sûr d’être vu.
Je me sentais revivre lentement, chaque bouffé d'air était comme une libération. C'est comme si j'avais laissé mes angoisses au fond de cette grotte, d'ailleurs ça me semblait déjà être loin, comme un mauvais rêve et c'était certainement le cas quelque part. Beaucoup de gens seraient simplement entrer là dedans pour profiter d'une belle aventure. C'est pas grave y'en aura d'autres, c'est ce que je me disais et c'est ce qui me faisait sourire. Comme à chaque fois qu'on laisse le pire derrière nous on ce sent si léger qu'on pourrait s'envoler. Rief semblait plus détendu lui aussi. Il ce vanta un peu de ses performance de nageur. Il avait le droit, puis pour une fois que c'était lui qui frimait fallait pas lui gâcher ce plaisir. Mais même en étant excellent nageur c'était risqué de rentrer avec la mer qui s'agitait toujours sous nos yeux. De toute façon il avait pas l'air d'avoir envie de me laisser ici seul. Pourtant ça va mieux maintenant qu'on est sorti de cet enfer. Je me sentais capable de rester là mais Rief était toujours en train de s'inquiéter. Quelque part c'est touchant mais je me sens quand même le besoin de lui faire comprendre que je suis pas un gamin et que je sais aussi faire attention a moi.
«Pourquoi pas ? Je t'aurais attendu avec les renforts, là assis sur le sable. Je me serait trouvé un ballon, je l'aurai appelé Wilson et on serait devenus les meilleurs amis du monde en t'attendant. »
J'en riais encore, content d'entendre que j'étais encore capable de le faire. L'espace d'un instant j'en aurait peut être douté, comme si l'obscurité de cette caverne aurait put m'enlever cette joie. Alors je souris encore en jetant quelques regarde à la rive en face. C'est dommage parce que c'était pas si loin que ça. Mais au moins on ne courait plus aucun risque ici. On risquait pas de s'envoler, quelqu'un allait finir par remarqué qu'on est pas là, même si c'est que demain matin c'est pas grave. On avait une plage de sable chaud et une super nuit étoilé. Le seul truc qui va me manquer c'est le buffet à volonté. Mais je suis certain qu'y'a de la poiscaille de qualité autour de nous. Ça faisait un peu Man vs Wild mais c'est ça qu'était cool.
Rief avait l'air de trouver l'idée des signaux plutôt intéressante. Il avait brandit sa baguette en l'air pour y faire jaillir quelques étincelles rouges en l'air. Au moins comme ça on était certain que quelqu'un allait voir. Un feu d'artifice ça attire l’œil ! Je levais le nez en souriant, observant les étincelles jaillir avant de m’asseoir sur le sable chaud et d'applaudir. « Une bleu ! Une bleu ! »
Fallait un peu varier les couleurs.Quitte à rester ici autant s'amuser un peu ou faire en sorte de pas resté planté là à pleurnicher. La fatigue avait me même effet que l'alcool sur moi, je me sentais plus détendu et un peu plus léger. Plus aucun danger en vus sauf peut être ce faire attaquer par un extra terrestre qui serait sorti d'une faille sous marine, mais encore une fois, ici ou là bas hein... Les fesses dans le sable, mes mains glissaient sur ce dernier avant de former des petits pâtés ronds devant mes pieds.
« Moi je nous construit un château au cas ou faudrait passer la nuit ici. »
Très sérieux dans mon délire, j'entrepris de construire un mur de sable à ma droite sous la lumière des étincelles. Fallait pas trop me demander d'être sérieux après ce qui venait de ce passer.
Et tel le chevalier descendu du ciel, Bogeyman, debout, un pied sur le rebord de la barque, l'autre en dessous, les mains sur les hanches et le torse bombé, arrivait pour chercher les deux élèves avec une barque magique personnelle. Ainsi le bâteau avançait sans conducteur et la moustache dans le vent, Bogeyman arrivait à la rescousse de ses élèves chéris qui profitèrent ainsi d'une agréable balade en bateau jusqu'à l'île.
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Re: ♒ It always comes in waves [Kieran]
14.07.16 8:30
It always comes in waves; ft. Kiki et Rief;
Plus vite espèce d’escargot rabougri.
Seule sur la plage, je regardai la barque du directeur s’éloigner lentement sur la mer. Pourquoi n’avançait-il pas plus vite ? Après tout, il était en mission sauvetage. A le voir voguer sur les eaux tel Washington sur le Delaware m’insurgeait à un point tel que je passai à un cheveu de jeter un sort sur sa barque magique à la noix. À croire qu’il se plaisait de savoir Kiki dans le pétrin. Ou peut-être que ça l’amusait de me voir terrifiée. Son petit rire à la nouvelle ne m’avait pas échappé. Si je n’avais pas besoin de ce papy, je lui aurais certainement brûlé la moustache. Après tout, je ne lui demandais pas la lune, seulement de se bouger le fessier pour ramener la plus personne la plus importante de ma vie. Rief aussi, je voulais le revoir sain et sauf.
Pour passer mon anxiété, je faisais les cent pas, triturant nerveusement les manches de ma chemise. Je ne pensais pas encore aux conséquences de mon pacte avec le vieil homme. Vendre son âme pour une année versus la sécurité de Rief et de mon frangin, le choix était aisé. Et je n’hésiterais pas à le refaire. Tout pour pouvoir les prendre dans mes bras. Ils ne savent pas ce qui les attendait. Pas question qu’ils s’en sortent sans m’entendre hurler. Partir sur cette maudite grotte seuls, sans même utiliser une embarcation. Et le transplanage, ils y avaient pensé ? Pas besoin d’un Scotty pour les téléporter. Espèces d’idiots.
Chaque minute me sembla des heures. Puis je les vis assis dans la barque. Sans plus attendre, je m’avançai suffisamment près pour que les vagues viennent effleurer mes pieds dénudés. Je les attendais toujours avec ce poids sur les épaules. S’ils étaient blessés ? Peut-être avais-je trop attendu ? Qu’est-ce que je dirais à ‘Pa ? Au final, je ne pus attendre qu’ils soient accostés pour m’élancer vers eux. D’abord, je serai Rief, rapidement, pour ensuite me jeter dans les bras de Kiki.
« Vous êtes saufs. Oh mon dieu. J’savais pas où vous étiez et j’avais aucune idée où chercher. Et vous reveniez pas. Et j’savais trop pas quoi faire. T’avais dit qu’on allait diner ensemble, puis regarder les étoiles, mais t’étais nulle part. Et Rief non plus. Je m’inquiétais trop. Dites, vous avez rien de casser ? Rief, tes genoux, faut soignez ça. »
La tête collée contre la poitrine de mon frangin, je ne voulais plus le relâcher. Pas question qu’il disparaisse à nouveau. La forêt interdite, puis ça… S’il voulait me tuer, il était bien parti pour le faire.
J’étais entrain de m’éreinter à lancer des sortilèges pour être repéré alors que Kieran était en train de créer une forteresse de sable en beuglant que je devais faire des étoiles bleues. Il avait l’air vachement plus détendu que tout à l’heure mais en même je soupçonnais qu’il n’était pas vraiment dans son état normal. Après tout, tout le monde c’est que la convention pour les signaux de détresse c’est le rouge non ? Le bleu se verrait moins bien dans le ciel. En plus. Et puis au loin, voguant sur les flots déchaînés, je distinguais quelque chose, un point flou. Je m’arrêtais un instant pour plisser les yeux. Ca commençait à se rapprocher. Et après un moment, c’était suffisamment près pour que je puisse le distinguer sans mes lunettes. Une barque magique, avec à sa proue, dans une pose victorieuse, le directeur.
Qu’est ce que quoi ?
Je continuais à lancer des étincelles rouges dans le ciel pour qu’il ne nous perde pas de vue.
«Regarde Kieran ! On est sauvé ! C’est le directeur !»
La barque magique finit par nous rejoindre, et je montais dedans sans me faire prier. Je profitais du petit trajet pour me reposer un peu, laissant le bout de mes doigts glisser sur les flots. En un rien de temps on rejoindrait la plage, je pourrais aller prendre une douche, manger et puis, surtout, dormir. Mais alors que nous nous approchions de la plage, une silhouette familière se dessinait. Une silhouette menue avec de longs cheveux roux. Evidemment ! S’il y avait bien quelqu’un pour réaliser qu’on était pas là - et qu’on était potentiellement en danger, c’était elle ! Enfin c’était probablement l’absence de son jumeau qui l’avait alerté. Je serrais un peu les dents. La connaissant on allait bien se faire engueuler. Elle avait beau avoir l’air froide et détachée, j’avais appris qu’en fait, Aileas accordait de l’importance aux gens. Du moins à certaines personnes. Et qu’elle irait seule au plus profond de la forêt interdite pour sauver son frère. Mais à ma plus grande surprise, en posant les pieds sur le sol, la rouquine me gratifia d’un bref câlin avant de se jeter sur son frère et d’exprimer son inquiétude.
Sur le coup je me sentais soulagé. Et puis coupable. Coupable d’avoir prédit qu’elle nous engueulerait et coupable d’avoir mis Kieran en danger. Elle s’inquiéta de nos blessures, mais ce n’était rien qui pouvait être guéri avec un sortilège. Un poil de désinfectant et c’est tout. Le sortilèges servaient à guérir de profondes lacérations, des brûlures, des os cassés etc. Pas des petits bobos de moldus.
« Je suis vraiment désolé, Aileas. C’est ma faute. J’ai...J’avais vraiment hâte d’explorer l’île, j’ai vu cette grotte et j’ai entraîné Kieran avec moi là dedans. Je suis désolé qu’on t’aies inquiété.»
Moi aussi je savais ce que ça faisait d’être dans le noir, exclu et surtout dans l’incertitude. Je m’en voulais de lui avoir fait subir ça, c’était franchement pas cool. Et le premier jour en plus. Mais bon je devais lui dire que ce n’était pas la faute de Kieran. Si elle devait détester quelqu’un ça devait être moi.
Il aurait put être magnifique mon château. Si j'avais eu plus de temps, plus de sable et aussi plus de talent. Pour le moment c'était quelques courbes difformes qui formaient vaguement trois murs. Mais c'était pas si mal et de toute façon on allait pas en avoir besoin. Rief s'était arrêté, il observait maintenant les vagues et je due plisser les yeux pour distinguer la barque qui voguait vers nous. J’arrivais pas tellement à comprendre ce que c'était, ou qui s'était, jusqu'à ce qu'elle soit assez prêt pour qu'une silhouette se dessins. Le directeur.
Je fis une grimace en me relevant. En général quand le directeur se déplaçait c'était jamais bon signe, surtout pour moi. Je plissais toujours les yeux en le voyant débarquer ici comme le conquérant valeureux d'une nouvelle terre. J'échange un regard dubitatif avec le Serdaigle avant d'embarquer sur le radeau de sauvetage improvisé. La barque tanguait un peu sous les vagues mais on s'approchait lentement de la rive opposée. J'avais laissé ma main baigner dans l'eau le temps du trajet, évitant de trop me pencher histoire de pas avoir besoin qu'on me repêche en cours de route. Maintenant qu'on était loin de l’île cette escapade me semblait quasi irréel. Comme un mauvais rêve en quelque sort, je serais même capable d'en rire après quelques temps. Mais là c'était encore un peu tôt.
Au loin une silhouette se dessine sur les plages. Je la reconnaissais même en étant bigleux comme pas possible. La chevelure rousse flottant au vent et cette façon de tourner en rond. Évidement. Aili. Qui d'autre se serait assez inquiété pour faire déplacé l'armé et les hélico juste pour retrouver son idiot de frère perdu dans les bois. Je me sentais un peu coupable du coup mais c'était pas tellement prévus qu'on reste coincé là bas.. Je lui faisais signe depuis la barque en agitant les bras dans tout les sens. Une fois débarqué, elle s'était précipité pour nous, serra vaguement Rief dans ses bras avant de me sauter dessus. Je l’accueillais d'un sourire et d'un « ouf » étouffé quand elle me coupa le souffle de son étreinte. J'en riais un peu, passant une main dans son dos et l'autre dans ses cheveux.
Elle s'inquiétait braiment trop. Rief s'excusait de s'être montré un peu trop téméraire sur ce coup là. Si on enlevais ma claustrophobie et les crises de paniques que ça m'avait causé, ça restait une exploration comme une autre dans un endroit inconnu et exotique. Mais c'est vrais qu'on pouvait pas savoir, les accidents ça arrive, mais c'était un endroit touristique ici, j'imagine que s'il y avait un serpent de mer géant ou des requin mangeur de sorciers on serait même pas ici.
« T'es trop mignonne Aili, sans toi on restait à poiroté sur la rive là bas à attendre que la mer se calme. Puis c'est pas que la faute de Rief je l'ai suivie en me disant que ce serait rapide.. maiiiis elle est vachement grande cette grotte. Je suis désolé que tu te sois inquiété, c'était pas prévus qu'on s'y perde et qu'on y soit coincé... mais on est là maintenant ! On attend demain pour s’engueuler hein ?»
Je l'attrape dans mes bras, je la soulève un moment en la faisant tourner dans l'eau jusqu'à ce que j'en tombe à la renverses. J'étais toujours fatigué, j'avais toujours mal partout mais je me sentais bien. Même les fesses dans l'eau à rire avec Aili vautré sur moi après la chute. Je la gardais des fois qu'elle pense ne serait ce qu'à se relever et partir. Je serrais mes bras autour d'elle en posant ma tête sur la sienne, les yeux fermé et l’esprit un peu plus léger de secondes en secondes.
Je fus étonnée que l’idée vienne de Rief. Pas que je ne le pensais pas téméraire, mais il était moins idiot que mon frangin pour juger du danger d’une situation. Mais au final, je me branlais bien les castagnettes de savoir qui était le fautif des deux. Un comme l’autre m’avait foutu une peur bleue et c’était inexcusable.
Mon frangin, lui, fit comme à son habitude et tenta de dédramatiser la situation par quelques blagues qui ne me firent pas rire. Il m’attrapa alors dans ses bras pour me faire tourner. Instinctivement, je resserrai ma prise autour de son coup, poussant un léger cri apeuré. J’aurais dû m’attendre à son geste, mais j’étais trop préoccupée à le serrer contre moi. Bien évidemment, il perdit l’équilibre et nous tombâmes dans l’eau salée. Kiki riait et moi je pleurais. La pression, la peur, le soulagement, tout ça, fallait bien que ça sorte. Je tirai Rief par le bras pour le faire tomber à côté de Kiki et le prendre, lui aussi, dans mes bras. Pas question de les relâcher.
« Vous êtes deux… idiots. Pas un pour rattraper l’autre. Vous faites vraiment une belle paire. Sérieux les mecs, vous pourriez pas faire plus attention. Promettez-moi que la prochaine fois, j’vous accompagne. J’m’en fiche que vous aviez pas prévu ces pépins, mais j’veux pas… j’veux pas vous perdre quoi. »
J’avais déjà eu cette conversation avec Kiki, mais c’était la première fois que j’exprimais aussi clairement mes sentiments pour notre ami. Qu’il accepte les conséquences que ça incluait. Il aurait droit au même traitement que mon frangin à quelques exceptions près. J'en tremblais toujours dans leurs bras, envahit par l'idée que si je les relâchais, j'allais les perdre à nouveau.
« Et dire que j'ai dû demander l'aide du dirlo. La honte. Ce que vous m'avez fait faire... »
Pas question de leur dire exactement mon deal avec Monsieur Loufoque. Ils pourraient à leur tour aller lui parler pour rattraper le coup. Non, sérieux, j'étais l'héroïne de cette histoire. Et ce n'était qu'une année avec Lux. Le vieux avait mentionné la vieillesse de Lux... peut-être qu'elle mourrait au cours des prochains mois.
HEEEYYY, Désolée c'est un peu court, mais je suis fatiguée et un peu fort bourrée. Aileas out. *Laisse tomber le micro au sol*
Invité
Re: ♒ It always comes in waves [Kieran]
15.07.16 14:14
♒ It always comes in waves
J’étais déjà pas très habitué aux câlins surprises mais alors ceux d’Aileas Nails...moi qui étais convaincu qu’elle allait me passer un savon pour avoir mis son jumeau en danger...Je n’avais jamais eu aussi tort. Peut-être qu’elle ressemblait plus à son frère qu’elle ne souhaitait l’admettre ou encore, peut-être qu’elle ne voulait pas que ça se sache. Après tout ce n’était que la deuxième fois que je la voyais avoir de tels élans d’affection envers son frère. Mais envers moi, c’était une toute première. De son côté Kieran cherchait à relativiser et minimiser les choses tout en faisant valser sa soeur dans un gros câlin qui les fit atterrir les fesses dans l’eau. Ca avait au moins le mérite de détendre l’atmosphère et de me faire sourire en les voyant tous les deux comme ça. Ils étaient comme des gamins. Sauf qu’ils étaient adultes maintenant. Que le temps passe vite. Je les vois encore lors de leur première année…
Mais au lieu de revâsser en imaginant leur petites têtes rousses dans leur robes de sorciers trop longues, Kieran avec les yeux qui brillaient en train de courir partout comme un ouistiti et Aili tout aussi impressionnée mais avec un regard “tu me touche, je te bouffe”, j’aurai dû faire attention à la jeune fille qui m’entraînait avec eux en me tirant par le bras.
«Waaaaah !»
Déstabilisé, je tombais à l’eau avec eux pour me faire agresser une autre étreinte. Celle d’Aileas, dont la voix brisée et l’expression de son visage me laissait fortement penser qu’elle était en train de pleurer. Et là...je dois dire que je me sentais franchement nul. C’était de ma faute si elle pleurait et si elle avait vu eu peur. Et si mes actions faisait pleurer une fille comme Aileas, c’est qu’il était grand temps de se remettre en question. Je ne savais pas qu’elle m’appréciait à ce point là. Il fallait dire qu’elle cachait bien son jeu Aileas, derrière son air indifférent qu’elle arborait de façon permanente. Et là tout de suite je me sentais horrible de l’avoir fait pleurer, de ne pas avoir repérer les signes, de l’avoir laissé de côté. Nous on partait faire des conneries et elle, elle restait derrière à s’inquiéter. Et je savais trop bien ce qu’elle ressentait.
« Je suis vraiment vraiment désolé Aileas....»
Tellement désolé que je faisais une exception, que je passais au dessus de mes principes et de mon cadre strict pour lui offrir un câlin bref et un peu maladroit. Parce que même si je me sentais super nul, en dessous de zéro, j’avais au moins le réconfort d’être au moins très apprécié.
« Promis.»
Je croisais le regard de Kieran pour lui lancer un regard désolé. J’étais vraiment désolé que ce soit passé comme ça et d’avoir mis sa soeur dans cet état. J’essayais d’alléger un peu l’atmosphère, de lui rendre au moins un petit sourire. Tout ça n’était pas si grave après tout, non ?
« En plus il y a encore tellement de choses à faire comme...explorer la forêt ou faire de la plongée sous-marine...»
N’importe quoi pour essayer de faire disparaître les grosses larmes qui coulaient sur son visage. Et voilà qu’elle expliquait qu’elle avait du faire appel au directeur et que c’était la honte. Ca me faisait un peu sourire en ajoutant
« Merci. Qu’est ce qu’on ferait sans toi, Aileas, hein ? On serait vraiment perdu»
On tombe. Je ris alors qu'elle pleur. Je crois qu'elle en avait besoin. Elle avait beau faire la dure ma sœur était aussi hypersensible que moi. Me voir disparaître une poignée d'heure avait toujours eu cet effet sur elle même quand elle savait que je n'étais pas spécialement en danger. Alors elle s'inquiète elle remue ciel et terre pour me retrouver et pleure une heureux entière avant de s'en remettre et de me relativiser sur la situation. Parce que franchement, je me suis perdu plus longtemps dans des magasins de chaussures. Cette fois là elle avait appelé les flic, persuadée que je m'étais fais enlever en plein New York par je ne sais quel gang. J'avais juste du mal à me décider entre des Kobe pourpre ou noir. Je crois qu'elle avait jamais autant crié de sa vie.. Puis cette histoire de Foret interdite avait pas tellement arrangé les choses. J'imagine qu'elle se dit que je vais encore m’attirer des ennuis à chaque fois que je me met le nez dehors sans elle. C'était adorable de sa part.
Je continue de la serrer dans mes bras, caressant ses cheveux d'une main en la laissant pleurer quelques secondes. Elle se proclamait officiellement gardienne de notre stupidité en exigeant de nous accompagner la prochaine fois qu'on irait faire les idiots quelque part dans l’île. Je souriais à cette idée , secouant la tête de bas en haut pour acquiescer silencieusement, sachant pertinemment qu'au bout de trois jours à crapahuter de 7h du matin à 8h au soir dans la foret étouffante à se faire bouffer par les bestioles sans moyen de rechercher sa DS ou de sortir son Ipod au risque de le voir griller à cause de l'humidité elle risquait probablement de changer d'avis. Ça et aussi quand elle verrait que cette île est simplement grande et qu'on ne risque pas de ce faire manger par un Nundu à chaque palmiers.
Rief ce fait embarqué lui aussi, il lui offre une étreinte alors qu'elle pleurait encore et se serait certainement excusé milles fois. Je lui adressais un sourire en réponse au sien, glissant un clin d’œil pour lui faire comprendre que j'allais gérer ça et que c'était moins dramatique que ça en avait l'air. Fallait bien que quelqu'un leurs ramène les pieds sur terre et relativise sinon on allait tous passé nos vacances sur la plage à pas osé faire quoi que ce soit. Après tout on était pas à l’abri de se tordre une cheville dans la foret en marchant sur une noix de coco, ce serait désastreux. Je l'imaginais très bien aller harceler le directeur en le secouant comme un prunier pour qu'il fasse quelque chose, ça lui allait parfaitement bien.
« Il a eu peur de toi ou quoi ? En tout cas il avait l'air content de venir nous chercher... »
Ce qui était pas tellement bizarre, ce vieux était un peu barré je crois mais c'était amusant. Toujours étendu par terre, je commençais à avoir du sable qui me rentrait dans le maillot, de plus la brise légère nous rappela qu'il était déjà tard. J'attrape une dernière fois ma sœur en enlaçant mes bras autour de son cou et l'embrasse bruyamment sur la joue à la limite du cou juste parce que je sais que ça chatouille et que ça fait du bruit. Il était trop tard pour être mâture et j'avais trop faim pour pas l’embêter un peu. Après tout fallait que je lui rappelle aussi comment j'étais quand je frôlait pas la mort. Un frangin chiant qui lui colle au basque en dégoulinant d'amour et de câlin comme une diva malheureuse.
« Je propose de bouger non ?... et ... le dernier arrivé il paye les glaces demain ! »
Soudainement revigoré de l'amour de ma frangine. J'avais bondis sur mes pieds pour l'attraper par la taille et la porter comme un sac à patate sur mon épaule avant de tracer un sprint le long de la plage. Et sprinter pied nue dans le sable avec sa frangine sur l'épaule qui ce débat en criant c'était difficile, mais on l'avait fait tellement de fois que j'étais un pro. J'en riais toujours, criant à notre ami laissé derrière qu'il avait intérêt à se dépêcher sinon j'allais le ruiner vus les maxi glace que j’engloutis. Je me sentais de nouveau en vacance. Léger, le poids de ce qui s'était passé s'était envolé, disparus comme si rien n'était arrivé. J'espérais ne pas le voir revenir et profiter du reste de mes vacances pour en faire les meilleurs qu'on ai jamais eu.
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