Aili se moquait pas, pourtant elle aurait eu toutes les raisons du monde de le faire. Moi si elle était venu me voir pour me dire ça j'en aurait un peu ricaner. Mais pas pour être méchant juste pour avoir le plaisir de lui tirer les joues en disant que c'était trop mignon adorable dans une voix mielleuse et la voir rougir jusqu'au oreille avant qu'elle m’assomme avec ce qu'elle avait sous la main. Ça restait affectif, mais Aili était pas très douée pour la moquerie affective je crois alors quelque part j'étais plutôt content qu'elle soit juste compréhensive. Elle releva mes lunettes pour planter son regard dans le mien, me répriment quand même un peu sur ma façon de faire, j'en souriais en levant les yeux au ciel quelques secondes avant qu'elle ne me déclare son amour infinie. Ça arrivait pas souvent, enfin.. disons plutôt que ça arrivait moins souvent que moi. Mais moi je passais mon temps à lui dire, à la coller pour avoir ma dose d'affection et de câlin, un peu comme un parasite en faite quelques fois. Je devais apprendre à la ménager, comme elle devait apprendre à plus s'exprimer. A croire qu'on avait pas réussit à partager les gênes correctement. Je lui adresse un sourire et fait glisser mes indexe sur ses joues pour les poker du bout du doigt quelques fois avant d'attraper les extrémité de ses lèvres pour dessiner un sourire dessus.
« Bah.. Niveau auto-défense je crois que je préfère ça qu'un coup de pied mal placé.»
j'essayais de dédramatiser la situation. Qui était pas si dramatique que ça finalement, juste un peu étrange, nouvelle et perturbante. Aili avait l'air sincèrement heureuse pour moi, quoi que pas plus assuré sur ce qu'il fallait dire ou faire mais je crois qu'elle essai de m'encourager. J’éclatais de rire à sa nouvelle déclaration en la serrant dans mes bras tendrement. Elle me flattait beaucoup trop mais j'aimais bien ça.
« Arrête, qu'est ce que t'aurais fais d'un idiot gesticulant et bruyant hein. Tu vaux vachement mieux que ça quand même. »
Je me suis souvent imaginé avec quel genre de garçon Aili irait bien. Je m'étais finalement décidé pour un genre légèrement bad boy, cheveux brun, yeux perçant.. un caractère bien trempé qui cache une insécurité discrète. Le genre de mec qui pourrait la faire réagir. Que ce soit en la faisant criser ou en la regardant dans les yeux pour lui dire qu'elle est jolie quand elle rougit, une pointe d'arrogance et beaucoup de sincérité. Il se laisserait pas faire par son sarcasme et son regard blasé, peut être qu'il aurait lui aussi une coquille invisible qui l'éloigne des gens, il la comprendrait mieux que n'importe qui du coup jusqu'au jour ou ils réussiraient à franchir la barrière de l'autre.. peut être ce former une nouvelle coquille, mais à deux cette fois. J'aimerais bien que ce garçon existe et qu'il tombe amoureux de ma soeur. Mais la vie c'était pas si simple malheureusement. Je lui adresse un sourire un peu triste en laissant mon regard vagabonder sur la plage simplement pour ne pas croiser ses yeux, toujours un peu gêné par ces révélation.
« Nan.. je suis quasiment certain que c'est pas réciproque.. y'a rien qui montre le contraire en tout cas.. Pourtant j'ai essayé de lancer quelques signaux. Ou ce genre de truc.... mais quelque part je le savais avant même de me rendre compte de mes sentiments.. c'est pour ça que c'est .. un peu.. bah.. difficile. »
J'accroche finalement son regard. Un peu plus triste que ce que j'aurais voulu peut être mais j'avais pas tellement le cœur à sauter de joie. Il se serrait au fond de ma poitrine en s'étouffant certainement de tristesse et de résignation. J'aurais put être courageux, avoir l'audace d'assumer et d'avouer tout ça à l’intéressé mais cette fois je savais qu'un refus serait un peu trop douloureux. Ça faisait peur. Puis se faire jeter après sa première déclaration amoureuse ça craint vachement. Ma main s'entortilla de nouveau dans les cheveux roux de ma sœur pour faire passé la nervosité un peu mélancolique qui m'animait..
« Alors.. quitte à être triste je préfère l'être en disant rien.. Au moins les choses changeront pas. Je peux me contenter de ça.. je crois. »
Je savais très bien comment finissaient les déclaration entre amis. D'un coté comme de l'autre ça change beaucoup de chose. On ce sens toujours un peu triste de savoir qu'on est pas aimé autant qu'on aime, et de l'autre coté on est gêné de savoir qu'on a brisé un cœur. Alors on s'éloigne lentement chacun de son coté sans s'en rendre compte. C'est pour ça que je préférais que les sentiments ne fassent pas parti de mes relations de couples, du moins pas tant que j'étais pas certain que ce soit réciproque des deux coté. Mais ici, c'était déjà trop tard.
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Dans un moment de lassitude, je soupirai contre lui. Qu’est-ce que je ferais d’un mec comme lui ? Je l’aimerais sûrement. Les mecs trop gentils, timides et studieux m’ennuyaient beaucoup trop. Pour ça qu’avec Zach, ça n’avait jamais franchi le cap de l’attirance. Puis, il devait bien y avoir une gentille petite Poufsouffle toute mignonne parfaite pour lui. Avec le temps, j’avais réalisé qu’il me fallait un mec de caractère, un mec qui n’avait pas peur de regarder dans les yeux, un mec qui saurait me faire bouger. Tout ça relevait de l’utopisme pur puisque aucun mec sain d’esprit ne pouvait être attiré par une râleuse dans mon genre et que l’amour, je n’en voulais pas. On finissait blessé et seul. Je n’avais pas un physique généreux, une peau éclatante ou de longs cheveux blonds. Je mesurais à peine 1m55, même à 18 ans, il y avait de gamines de 14 ans qui me battait sur le plan de la féminité. Sérieusement…
Nous étions beaux dans notre hamac à déprimer tous les deux. J’accrochai le regard de Kiki et finis par lui caresser la joue. J’espérais qu’il retrouve rapidement le moral car j’avais besoin de sa lumière pour vivre.
« On croirait m’entendre. Il est passé où mon frangin adorable ? Ne me dit pas que j’ai affaire à un clone. » lui demandais-je en essayant d’y mettre le plus d’humour possible. « Tu sais, tes signaux sont parfois difficiles à interpréter. Tu fais des câlins à tout le monde et tu passes ton temps à tirer les gens par la main. En plus, tu nous gaves tous de compliments. Normal, que la personne capte pas. »
En tout cas, moi je n’aurais pas capté. Que Kiki soit moindrement attiré par un élément et il abreuvait l’autre de paroles positives. Physique, fringues, talents, même quand nous n’avions rien de spécial, il trouvait un truc sympa à dire. Il tenait ça de ‘Pa. Mais au final, ça rendait tout plus compliqué en amour.
« Si tu ne lui dis pas, tu vas t’éloigner. C’est écrit dans le ciel. Ça va tellement te ronger que la personne se rendra compte de quelque chose et elle te demandera. Tu préfères l’inquiété ou foncer ? Le Kiki que je connais n’aime pas inquiété les gens. Enfin, sauf quand il décide de partir à l’aventure laissant sa pauvre sœur derrière lui. »
Je lui tapai affectueusement le bout du nez. J’étais toujours un peu fâchée, mais je finirais bien un jour par m’y habituer.
L'espace d'une seconde le monde s'était inversé. C'était elle et son sourire qui lâchait des idiotie, c'était moi qui en souriait en levant les yeux au ciel, la laissant me prendre dans ses bras pour caresser ma joue. J'avais l'impression que la dernière foi qu'on avait été aussi proche remontait à des millions d'années. Je lui tire encore la langue, plus par manque de réponse que par réel immaturité. Heureusement qu'elle était là dans des moments comme celui ci, être là, simplement écouter et me dire que ce que j'avais besoin d'entendre. Elle avait raison, Aili avait souvent raison de toute façon, elle avait peut être une vision plus juste du monde qui nous entourait. Le mien était trop brillant, un peu trop beau pour être vrais. Au final il était peut être faux.
Je soupirais un peu, haussant vaguement les épaules en plantant mon regard dans le sien. Peut être que je m'y prenais mal. C'est vrais qu'on me disait souvent que j'avais l'air de flirter avec tout et tout le monde. Simplement parce que je suis gentil ou que je leurs fais des compliments, trop de compliments. Mes signaux se noient certainement dans la masse, englouti par cette habitude que j'avais installé depuis tout ce temps. C'était plus fort que moi, et si dans le fond je pensais ces compliments.. pourquoi je pourrais pas les dires sans que ça ai l'air bizarre. C'était plus compliqué que ça en avait l'air, et j'avoue ne pas tellement savoir comment m'y prendre pour me faire remarqué ou me faire simplement comprendre.
« Alors quoi je devrais juste... lui dire et espérer que ça marche ? »
Dis comme ça c'était simple. C'était ce que je faisais tout le temps, y aller, dire les choses et en sourire quoi qu'il arrive. La déception d'une seconde avant de se rendre compte que ce n'était pas si grave. Mais les autres c'était rien. C'était différent, on regrette pas un inconnu, on devenait amis après, ou on s'oubliait. Cette fois j'avais plus à perdre et j'en avait pas envie. Pourtant Aili marquait encore un point, ça finirait par me ronger. Quand on passe son temps à sourire, à briller, la moindre trace d'ombre se remarque. Il suffit d'un soupir, d'un regard triste, et le monde entier nous comprend. Je pouvais pas cacher ça, même en essayant de tout mon être. Alors je suis simplement prit au piège de ces sentiments, incapable de m'en défaire.
« Et s'il me jette.. je veux dire, s'il est pas intéressé. Il ce passera quoi ? Je le vois pas traîner avec moi en sachant que je l'aime.. et je pense pas en avoir le courage de toute façon. J'ai l'impression qu'y'a pas de solutions... »
Je fermais les yeux une seconde, laissant ma main caresser lascivement les cheveux de ma sœur. Je détestais être comme ça. Vraiment. C'était pas moi, et ça me rendais mal. Aili avait raison, j'avais pas à me lamenter comme ça, ça servait à rien. Je me sentais un peu minable tout d'un coup à lui pleurer dans les jupes. J'étais plus fort que ça, ou j'aimais penser que je l'étais. J’étends finalement un sourire sur mes lèvres alors qu'elle tapotait mon nez. J'avais horreur de ça !Ca m'avait toujours chatouillé sans que je sache pourquoi. J'en rouspète vaguement en grattant le bout de mon nez avant e me blottir une fois de plus dans ses bras.
« Je t'ai dis mille fois que j'étais désolé... Mais t'as raison. Peut être que je devrais juste tenter ma chance... puis si ça marche pas tu seras là hein ? Toi tu seras toujours là. »
C'était un peu plus rassurant tout d'un coup. Savoir que quoi qu'il arrive Aili serait toujours là pour moi. Même si j'avais le cœur brisé, ça irait un peu mieux en sachant que j'avais toujours ses bras pour me réconforter. Je crois même que ça me donnait un peu plus de courage. Des fois je me demande ce que je ferais sans elle.
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Chez les Nails, l’amour n’était certainement pas notre point fort. Mais il m’avait semblé que mon frangin était le plus optimiste de nous trois. Qu’il profiterait de la vie sans trop se préoccuper du reste. Et surtout, s’il aimait quelqu’un, il n’aurait pas peur. N’était-ce pas lui qui parlait du grand amour avec des étoiles dans les yeux ? À croire que Kiki vivait une tragédie grecque. Tellement torturé par ses propres sentiments qu’il ne voyait plus le positif. J’espérais que mon pessimisme coutumier n’avait pas eu raison de mon frangin. Un seul apathique dans la famille suffisait.
« Je suis certaine que ça ira. Sinon cette personne est une idiote… Promis Kiki, je serai toujours là pour toi. »
Mais l’inverse, je n’en étais plus si certaine. Jusqu’à nos quinze ans, nous étions inséparables. Nous faisions quasiment tout ensemble. Même que Kiki ne partait jamais sans moi. Mais depuis Poudlard, ça avait changé. Nous avions changé. À force de vouloir rester ensemble, nous nous éloignions paradoxalement l’un de l’autre. Il y avait trop de points divergents dans notre existence. Trop de sacrifices à faire. Je le voyais de plus en plus s’éloigner de moi sans même pouvoir le retenir. J’aurais été égoïste de l’arrêter. Il était plus autonome, prêt à prendre son envol, prêt à vivre sa propre vie. Moi, je regrettai notre enfance où nous ne formions qu’un. C’était peut-être la raison pourquoi j’essayais par tous les moyens de rester attacher à lui.
Consciente de mon silence prolongé et de l’émotion qui menaçait de me submerger, j’essayai de ramener la discussion vers un autre sujet. Je m’étais mise à jouer avec le bas de son top fluo.
« Tu veux de la noix de coco ? Sinon j’ai des brownies vegan. »
Je me libérai pour attraper mon sac et sortir la nourriture. Elle avait eu un peu chaud, mais restait la bienvenue. Je restai assise sur le bord du hamac préférant garder mes distances pour la prochaine question. Je devais la poser même si je ne souhaitais pas vraiment savoir.
Aili était en train de me rassurer, ce qui était toujours aussi bizarre en faite, mais carrément rassurant. Elle serait toujours là, elle venait de le dire et me libéra quelque seconde de cette sensation de malaise qui me collait aux tripe depuis se matin. Avec Aili à mes cotés j'étais certain que tout irais bien. Je crois que j'avais juste oublié que c'était une évidence. Elle serait toujours là quoi qu'il arrive, et c'était pareil pour moi même si elle me reprochais de vivre sans elle par moment. Vivre de son cotés, se détacher lentement, c'est vrais que c'est ce qui ce passait depuis notre entrée à Poudlard, mais j'avais l'impression que ça nous avait également prouvé que quoi qu'il arrive, on sera toujours là pour l'autre. Alors je la serre dans mes bras encore une fois, laissant le silence s'installer lentement jusqu’à ce qu'il en devienne un peu gênant.
C'est Aili qui décida de le rompre. Se redressant un peu en me proposant à manger. Je me rendais compte que javais le ventre vide depuis la veille. Mais ce matin, à la simple idée de manger, mon estomac me fit comprendre que c'était une mauvaise idée. Je me sentais un peu mieux pourtant, comme si le simple fait de parler avait partiellement dénoué le nœud au fond de mon ventre. j'acquiesce dans un sourire, me redressant pour m'allonger un peu mieux et plaisanter à mon tour.
« Comment des Brownies peuvent être végan... c'est pas comme si on mettait des lardon dedans ! »
J'en riais un peu, content d'avoir retrouvé cette légèreté et ma capacité à la taquiner. Elle en aurait été triste sinon. J'accepte le morceau de gâteau qui avait chauffé au soleil et l'englouti rapidement, content de me caler quelque chose dans le ventre en fermant les yeux. C'est alors qu'elle pose la question. Celle que j'avais presque oublié, celle que j'aurais aimé qu'elle oublie en réalité. La gêne me fis de nouveau rougir jusqu'au oreilles. Je savais qu'en lui disant, ça rendrait ça encore un peu plus concret. Ça faisait peur, mais en même temps, après tout ce que je venais de lui dire c'était pas tellement le moment de me dégonfler. Je sais même pas si elle va comprendre.. mais il faut bien que j’essaie.
« C'est.. heu.. en faite c'est Rief.. voilà.. »
Je me sentais soudainement idiot et prêta une grande attention au morceau de brownie entre mes doigts comme si c'était soudainement devenue la chose la plus intéressante au monde. J'avais aucune idée de sa réaction . Peut être que ça allait la faire sourire, ou juste l'étonné je sais pas, mais à cette confession je senti une chaleur étrange se tortiller au fond de mon ventre, frémissant comme une nuée de papillons qui ne demandaient qu'à s’échapper. J'avais chaud, j'étais certainement aussi rouge que si j'avais attrapé un coup de soleil. Bref. J'étais peut être ridicule.
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C’est Rief
J’avalai mon morceau de noix de coco de travers. Je m’y attendais pas à celle-là. Une liste de noms me venait à l’esprit avant celui de Rief. Jordan par exemple ou même Mia. Mais Rief, ça pour être une surprise s’en était une. Je le comprenais. Le préfet pouvait se montrer attentionné, patient, intelligent, adorable et il était même joli avec ses cheveux bleus et ses lunettes d’intello. Et, à bien y penser, il était parfait pour mon frangin. Il lui offrirait une stabilité.
« Wow, c’est un bon choix. »
J’y mis le plus de joie possible, mais au fond de moi, je ressentis un petit pincement au cœur. Notre petit trio ne serait bientôt plus si trio que ça. Dans un couple, il n’y avait pas la place pour la sœur chiante. Ils voudraient avoir leurs moments seuls, leurs aventures qu’à eux. Mais Kiki et Rief ensemble, il me restait qui ? Ma DS et mon MP3? Sur cette île, je n’avais pas vraiment d’autres amis que ces deux là. Fais chier quoi. Finalement, j’aurais aimé ne pas savoir. Sans trop y réfléchir, ma main alla triturer ma nuque jouant du même coup avec mon piercing.
« Je suis certaine qu’il t’aime aussi. Vous passez tellement de temps ensemble. Il faut vraiment t’aimer pour pouvoir te supporter. »
Elle manque de s'étouffer un instant après que la vérité soit tombé. Elle était étonné peut être, non en faite c'est certainement le cas. Après tout n'importe qui le serait, du moins vus de l'extérieur en tout cas. Elle a l'air contente, me félicite même de mon choix, alors qu'en réalité j'avais rien choisit du tout, c'était simplement venu comme ça au fil du temps. Je lui souris, un peu moins gêné par la situation maintenant que j'avais simplement tout avoué. Pourtant y'avait un truc bizarre. Elle me rassurait encore une fois, c'était gentil je m'y était pas tellement attendu. Je crois que j’envisageais plus un « pourquoi lui » ou un « j'espère que ça ira », mais elle semblait convaincu que ça pouvait le faire. L'entendre de sa boche j'avoue que ça me motivais un peu plus. Je m'étais redressé dans le hamac, essayant quand même de pas trop paraître optimiste parce que ça allait me porter malheur.
« On est pas si souvent ensemble, puis tu sais il est patient alors ça veux rien dire.. mais c'est gentil de croire en moi... enfin.. en ça quoi. »
Mon regard glissa sur elle, souriant, presque radieux. Elle semblait plus triste qu'elle ne voulait le montrer. Je la connaissais assez, en faite je la connais par cœur et je savais que quelque chose n'allait pas. Mais quoi ? Quelque chose que j'ai dis peut être ? L'espace d'une seconde l'idée qu'elle ai put se sentir gêné par se nom me traversa l'esprit. Peut être que c'est parce que c'est Rief justement. Mais l'idée étrange qu'on ai put nourrir des sentiments pour la même personne me paraissait un peu trop irréel. Aili et moi on était peut être jumeau, mais on était radicalement différent sur certains points. On attendait pas les même choses des gens, ou de la vie peut être. Puis je savais reconnaître quand quelqu'un suscitait son intérêt. Même si elle prétend le contraire. Un regard en coin discret quand elle croit être invisible. Les joue rouge une fraction de seconde, une moue différente en entendant son nom. C'était arrivé quelques fois pour certain garçons, mais elle ne m'avait jamais rien avoué, peut être persuadé que ce n'étais que quelques béguin stupide. Au même rang que moi et mes ex, ça méritait pas qu'on s'y attarde. Je m'étais penché vers elle, chassant une mèche de son visage en gardant un sourire sur mes lèvres pour ne pas avoir l'air de trop faire mon grand frère inquiet.
« Qu'est ce que t'as ? T'as l'air un peu.. heu.. déçus ? Triste ?.. dis moi..»
Un bras autour de son cou, je la tenais contre moi, la serrant dans un réconfort qu'elle ne demandait pas mais qu'elle espérait peut être. Il fallait qu'elle comprenne que je serais là quoi qu'il arrive. Le meilleur comme le pire.
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Je trouvai mon morceau de noix de coco soudainement bien intéressant. Se blanc fibreux ondoyant sous la lumière du soleil me sembla merveilleusement intriguant. Combien de temps prendrait-il à sécher ? Aurais-je les doigts collant après l’avoir mangé ? Le jus de ce fruit était-il bon pour la peau ? Comment l’homme avait-il découvert qu’à l’intérieur de cette carapace, une chair tendre et savoureuse si trouvait ? Est-ce qu’on pouvait faire un radeau en noix de coco ? Tant de questions auxquelles j’aimerais répondre. Mais bizarrement, le Qu’est-ce que t’as ne faisait pas partir de cette liste. Elle n’y figurerait jamais même. Parler de soi, de ces soucis, ce n’était pas pour moi. Je préférai garder tout en moi et gérer comme une grande mes problèmes. Puis, dans ce cas-ci, je ne pouvais pas empêcher mon frangin de s’éloigner de moi. S’il aimait Rief et que Rief l’aimait, ils formeraient un joli couple. Ils seraient mignons à se tenir la main dans les couloirs de l’école. J’aurais dû être plus heureuse et non ressentir ce mélange de sentiments bizarres. Mais ça, je ne pouvais pas vraiment l’avouer à Kiki.
« Il y a rien. J’suis vraiment heureuse pour toi. Si ça fonctionne, Rief et toi vous serez moins souvent sur mon cas parce que vous aller passer votre temps à vous bécoter. »
Je lui souris en le bousculant un peu. Du fait, mes cheveux revinrent se placer devant mes yeux.
« C’est super, ça me fera des vacances. »
Parfois, j’aimerais être moins proche de Kiki. Pouvoir avoir cette distance qui permettait de mentir quand quelque chose me tracassait.
« Tu penses que je pourrais survivre quand mangeait des noix de cocos ? »
Demander à Aili de se confier sur ses sentiment c'était un peu comme attendre la sorti d'Half life 3. On espère tous que ça arrivera un jour et on en désespère lentement. Elle regardait son morceau de noix de coco silencieusement, la fixant avec un peu trop d'attention. Je savais qu'elle essayait d'éviter le sujet encore une fois, elle finit toujours par s’enfuir sans rien dire, ou lâcher un « non ça va » tellement pas crédible qu'il aurait eu sa place dans un mauvais filme de série Z. Quelque chose n'allait pas, même si elle affirmait le contraire et qu'elle prétendait être heureusement pour moi. Elle avait pas tellement la tête de la fille heureuse. En plus elle parlait de ça comme si c'était dans la poche ou je sais pas quoi alors que c'était clairement pas le cas. J'en rougissais un peu en gesticulant sur place, essayant de sourire malgré tout alors qu'elle s'obstinait à rien me dire. Elle me bouscule un peu, comme pour m'éloigner alors qu'elle tenta de la jouer désinvolte en prétextant que ça lui ferait des vacances et qu'elle trouvait ça cool. C'était sûrement tout le contraire en faite. Je la regardais un instant sans rien dire, elle s’intéressa une fois de plus à sa noix de coco comme si ça allait détourner l'attention du vrais problème. Un jour j'aimerais bien qu'elle arrête de se braquer avec moi, ou avec n'importe qui en faite, même si c'était pas moi. Mon regard glissa sur la noix de coco quelques secondes pour lui prendre le morceau des mains et l'examiner quelques secondes sans lui rendre.
« Je pense que si tu mange que ça tu va mourir à cause des carences. Alors non... »
Je la regarde dans les yeux, gardant son morceau de coco en otage puisqu'elle semblait pas décidé à parler. Heureusement que je la connaissais par cœur et que je pouvais lire entre les lignes. Elle était heureuse au fond, mais aussi triste, peut être un peu jalouse parce qu'elle s'imagine que ça allait changer quelque chose entre nous. Comme si j'allais moins l'aimer. C'était idiot mais je pouvais comprendre cette crainte. Je lui souris encore une fois et l'attrape dans mes bras sans la prévenir. Comme ça, un câlin sauvage sorti de nul part juste parce qu'elle avait besoin même si elle faisait genre que ça la soûle. Je la serrais contre moi, enfouissant ma tête contre sous cou et me battant avec ses cheveux qui me chatouillaient le nez.
« Je vais pas t'abandonner Aili, ou te délaisser.. ou moins t'aimer... l'amour c'est pas une quantité définit que tu dois rationné à chaque nouvelles rencontres. Ça grandit toujours encore et encore.. alors tu sais que je t'aime plus que tout au monde, et pour toujours. Alors espère même pas que tu vas te débarrasser de moi... je serais toujours sur ton dos parce que je t'aime. Faudra vivre avec ! »
Je souri dans ses cheveux, la gardant dans mes bras pour rouler plus confortablement dans le hamac quitte à la faire râler un peu. C'est comme ça qu'elle me prouve qu'elle m'aime de toute façon. Je reste comme ça, soupirant exagérément comme on le fait pour se moquer d'une situation et relève la tête pour lui faire face dans un autre sourire.
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« Heille ! »
Je tendis la main pour récupérer mon morceau de noix de coco. Du même coup, nos regards se croisèrent et mon cœur se serra, douloureux. Je ne supportais pas cet échange silencieux. Je détestais ça. Kiki qui pouvait deviner ce que je ressentais rien qu’en posant les yeux sur moi. Savoir que j’étais triste ou déprimée même quand je m’évertuais à cacher mes émotions. Ça servait à quoi alors ce masque d’indifférence que je me forgeais chaque jour ? Je ne voulais pas que ce soit pour les autres, je voulais que ce soit pour tout le monde, Kiki comprit. Parce que… parce que s’il apprenait exactement ce que je ressentais envers lui, il finirait par me repousser. Pas pour être méchant, non, juste pour mon bien. Pour que j’arrête de me priver d’être heureuse. Pour que puisse vivre ma vie. Pour que j’arrête de vivre pour lui. S’il savait, il me libérerait comme un oiseau qu’on avait mis trop longtemps en cage. Mais elle était confortable ma cage, sécuritaire. Ainsi, je tournai la tête afin de lui cacher ce qu’il restait de mes émotions. Fais chier…
Mon frangin sortit son arme ultime : un câlin sauvage, tout droit sortie des profondeurs de l’amour. J’en râlai de rage. Je ne voulais pas de son câlin. Pas maintenant, pas depuis que je savais qu’il aimait réellement une autre personne. Pas depuis que part cet amour, il m’enlevait ma place au près de lui, mon temps avec deux de mes seuls amis. Comment espérait-il que je continue à les suivre sachant qu’il préférerait être seul avec Rief ? Pouvoir lui tenir la main ou être dans ses bras. Je ne voulais pas être la troisième roue du carrosse. Même s’il disait tout ça, j’y croyais pas. ‘Man nous avait tenu le même discours quand nous étions petits et on voit où son amour nous a mené. Deux gamins anxieux à l’idée d’être abandonnés et de se retrouver seuls.
« Arrête lâche moi. »
Bordel… Tout ça, ça en devenait étouffant. Dans ma poitrine, mon cœur paniquait. Il s’accrochait aux paroles de mon frangin comme à une bouée alors que ma conscience s’enlisait dans cette multitude d’idée aussi nocive que le poison de Muk. Je me tortillai assez fort pour me libérer de son étreinte.
« Arrête sérieux. Comme si un câlin ça réglait tout, tout le temps. On vit pas dans un monde de câlinours. On verra bien ce qui arrivera quand tu sortiras avec Rief. Tu verras que tu peux facilement vivre sans moi. Et c’est très bien, parce que ça devient lourd à la longue d’être ta frangine. Pas un moment de repos. Si c’est pas de t’accompagner, c’est l’anxiété de ne jamais te voir revenir. Puis, t’as un bel exemple d’abandon de sa famille. ‘Man a pas hésité à nous laisser pour partir en Amérique. Elle nous aimait aussi. Plus que tout, mais elle est partie pareil. Et toi, tu seras pas différent. Parce que j’suis tellement nulle, chiante et râleuse que n’importe qui est plus intéressant. Alors t’avise pas à me redire des trucs aussi neuneus parce que c’est pas vrai. Rief fera un meilleur boulot que moi pour te conseiller, te faire des câlins ou te remonter le moral. »
J’en avais trop dit, mais c’était trop tard pour rattraper le coup.
Je restais là à la serrer contre moi. Elle protestait bien entendu. Elle aimait pas les câlins sauvage parce qu'elle savait que ça voulait dire que je gagnerais. Je souriais, la tenant toujours dans mes bras jusqu'à ce qu'elle s'en dégage en se tortillant avec force. Je m'étais redressé, prêt à lui faire mon regard de frère offusqué. Mais elle avait pas tellement l'air d'avoir envie de rire. Elle s'emporte un peu, me reprochant de pas être sérieux et que des câlins arrangeaient rien dans le monde réel. J'en soupirais dans un sourire, levant les yeux au ciel face à cet argument qu'elle me sortait à chaque fois. Et puis elle parla de Rief. Comme si c'était gagné, comme si c'était facile et déjà réglé alors que je venais de lui dire que j'y croyais pas tellement. Elle avait l'air vraiment en colère.. mais je comprenais pas pourquoi.
Mon sourire avait finit par glisser de mon visage. Plus elle parlait, plus je sentais mon cœur se serrer douloureusement dans ma poitrine. Qu'est ce que ça voulais dire ? « Ça devient lourd d'être ta frangine ». Je la regardais dans les yeux, un peu choqué de ses propos, blessé aussi. C'était pas comme toutes ces fois ou elle ce moquait un peu de moi. Non. La c’était dit avec un sérieux et une colère un peu trop réel pour que ce soit juste une façon de plaisanter. Elle en avait marre d'être ma sœur... Est ce que j'étais si insupportable que ça ? Je comprenais pas pourquoi elle agissait comme ça tout d'un coup. J'étais un peu blessé par ses mots, mon regard évita le sien quelques secondes alors qu'elle poursuivait en parlant de 'Man. Je voyais pas ce qu'elle venait faire ici.. Je voulais qu'elle arrête, et je voulais lui dire qu'elle se trompait sur tout.
Je me sentais en colère à mon tour. J'arrive pas à croire qu'elle m'ai comparé à 'Man. Qu'elle pense que je vais finir par faire comme elle et m'abandonner. Je comprenais pas pourquoi elle s'obstinais à penser ça alors que je passais mon temps à lui dire le contaire, à la rassurer et à montrer que je l'aimais. Et là. Elle me jette ça en plein visage, une gifle aurait eu moins d'effet. Je la regardais dans les yeux. Triste, blessé, et surtout hors de moi.
« Comment tu peux dire ça putain ! Comment tu peux croire juste une seule seconde que je vais t'abandonner comme ça.. Comme elle l'a fais. Tu crois que je suis comme elle ?! Alors que je passe mon temps à.. à te rassurer ou a te dire comme je t'aime et comme tu es génial. Je suis toujours là pour toi, pour parler, pour t'écouter, même quand tu veux pas. Si je venais pas te faire de câlins je sais que j'en aurais jamais de ta part. Ou alors faut que je les supplie ou que je te soûle.. Je passe mon temps à faire en sorte que tu sois bien, que tu sois heureuse et j'ai jamais arrête de le faire. Même quand tu me repousse, même quand t'es méchante ou blessante avec moi alors que je suis juste là à t'aimer et à te le montrer.»
J'essayais de ne pas trop crier même si c'était difficile. Je me sentais tellement mal je qu'avais envie de partir d'ici en courant simplement pour ne pas lui dire des choses que j'allais regretter. Mais j'y arrivais pas. Je restais là à la regarder droit dans les yeux. Triste, peut être déçus également.
« Qu'est ce que je t'ai fais Aili ? Pourquoi j'ai toujours l'impression de rien faire de bien pour toi.. Quoi que je fasse tu garde cet air triste, tu m’envoies chier ou t'es simplement méchante.. Combien de fois t'es venus me voir pour te jeter dans mes bras en souriant et me dire que je suis le meilleurs frère du monde ? Tu crois que c'est parce que je fais pas la gueule h24 que j'ai pas besoin de sentir que ma sœur m'aime.. que je compte pour elle plus de trois fois par ans quand je disparaît quelque part... Je sais que c'est pas parce que tu m'aime pas, je sais que c'est simplement difficile pour toi de t'ouvrir, même à moi, et ça me va, parce que je sais ce que t'as au fond de ton cœur... et tu sais aussi ce que j'ai dans le mien alors t'as plus jamais intérêt à dire que je suis comme 'Man et que je t’abandonnerais à la première opportunité ! »
Je m'étais redressé un peu brusquement pour lui faire face correctement et braquer mon regard dans le sien, chassant la colère du mieux que je pouvais alors que je me laissais totalement emporté par les émotions qui me tordaient les tripes et brisaient mon cœur.
« Je te laisserais jamais. Même si tu veux plus me parler, même si tu me déteste et même si tu me menace, je viendrais toujours te voir, je resterais jamais loin de toi et j'irais te chercher ou que tu te cache même si je dois démolir des murs d'acier à main nue. Parce que t'es ma sœur, t'es une part de moi et ça changera jamais.. Quoi que tu fasse pour gâcher ça ou pour t'en protéger, faudra que t'accepte que je serais toujours ton frère et que je t'aimerais toujours pour ça. »
Le regard un peu dur. Je me rendais compte que j'étais maintenant debout à coté du hamac à la regarder, criant presque pour me faire entendre, et simplement comprendre. J'aimais pas crier après elle, je détestais ça en réalité.. alors j'en soupir un peu, passant une main sur mon visage pour chasser la colère et les émotions qui bouillonnaient toujours un peu. Comment on fait pour toujours en arriver là... Ça m rendais un peu triste, et je pouvais rien y faire, c'est certainement ce qui était le plus difficile..
I had feeling I could be someone; ft. le plus merveilleux frère du monde;
Je vis bien son sourire disparaitre peu à peu de son visage à mesure que je lui crachais mon venin au visage. Celui qui m’a servi toute ses années à être seule. Celui qui me protégeait des autres. J’essayais de garder la tête droite, le regard fixe, la voix ferme alors qu’un maelstrom d’émotions bouillonnait en moi. Je me détestais de blesser ainsi mon frangin, mais il comprendrait un jour que je faisais ça pour lui. Que cette colère était mon moyen de le libérer de moi. J’essayais de briser le dernier lien qui lui permettrait de prendre son envol.
Les poings serrez, la mâchoire crispée, j’essayai de ne pas répliquer. Peu à peu ma carapace se refermait sur moi. Je ne devais pas laisser les paroles de Kiki m’atteindre et influencer dans mon choix de me distancer de lui. Mais je détestais l’entendre crier. J’étais la seule à pouvoir le mettre dans cet état et je ne prenais aucun plaisir à le faire. Loin de là. J’avais aussi mal que lui, peut-être plus. Il essayait de comprendre sans voir la vérité. J’étais un boulet pour lui. Pour tout le monde en fait. Parfois, j’avais l’impression que mon existence était une erreur. Toutes ses histoires de la dualité entre jumeau, un fort et un faible, un qui absorbe l’autre… Tout ça, bah, j’étais celle qui n’aurait pas du naître. L’enfant chiant par sa faiblesse depuis sa naissance. Kiki méritait d’avoir toute l’attention sur lui. Et maintenant qu’il aimait quelqu’un, j’étais juste dans son chemin à être vraiment heureux.
Je le regardai se lever sans même chercher à m’opposer à lui. Pas cette fois. Le cœur ni était pas. Il promettait de ne jamais abandonner. À croire qu’il irait décrocher la lune si je le lui demandais. J’en soupirai.
« Tu serais tellement plus heureux sans moi. » murmurais-je.
Cette conversation le prouvait. J’étais celle qui blessait le plus Kiki sur cette planète. Parce que j’étais sa frangine et qu’on s’aimait beaucoup trop pour notre propre bien. Je le regardai un moment, lasse, avant de fixer l’horizon devant moi.
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