Elle restait là sans bouger. Sans rien dire. J'avais l'impression de me battre contre du vent quand c'était comme ça. Comme si tout ce que je disais ne faisait que ce fracasser contre son mur d'indifférence. Elle ne me regardait pas, tournant le visage en serrant les poings parce qu'elle savait que j'avais raison et que ce qu'elle disait était simplement blessant, tout ça pour que je le laisse en paix toute seule dans son chagrin. C'était ridicule, depuis toutes ces années elle savait pourtant bien que j'étais toujours là pour elle quoi qu'il arrive. Mais c'était sûrement ça le problème. J'arrive pas à comprendre ce qu'elle essai de faire. Qui elle essayait de protéger en agissant comme ça. Est ce que c'était pour moi ? Pour que je vive sans elle ? Ou est ce que c'était pour elle, parce qu'elle avait peur que je la blesse comme le reste du monde. Peut être que c'était un peu des deux..
Je soupirais un grand coup face à son silence. J'étais triste, un peu à cours de solutions pour lui faire entendre raison. J'avais envie de la secouer de toute mes forces pour lui faire comprendre, juste pour lui ouvrir les yeux s'il le fallait. Je comprenais pas qu'elle s'obstine comme ça. Je restais debout a coté d'elle, impuissant, toujours en colère mais avec cette tristesse qui commençait à balayer le reste. Elle finit par soupirer. Un soupir qui m'avait refroidit une fois de plus. Elle se serait excusée, elle aurait regretté, j'aurais oublié cette discussion, je lui aurais souris et je l'aurait prise dans mes bras, après je lui aurait proposer d'aller faire un tour pour ce balader et manger plein de glace. J'aurais rangé ça dans un coin de ma tête, comme le reste. Mais elle ne s'excusait pas, elle le fera pas, comme les fois d'avant, c'était toujours moi qui devais profiter d'un moment de faiblesse de sa part pour lui sourire et lui dire qu'on oubli. Mais plus le temps passait et plus ça devenait difficile.
Je la regardais dans le yeux jusqu'à ce qu'elle détourne une fois de plus le regard. Elle n'avait rien dit de plus. Juste un murmure qu'elle aurait aimé rendre convainquant, pour elle comme pour moi, parce qu'au fond elle savait que c'était faux. Rien n'étais plus faux que ça dans ce monde.
« Tu sais que c'est pas vrais... Alors arrête de me chasser..»
J'avais même plus la force d'argumenter ou juste de lui crier dessus. J'aurais peut être dû, lui montrer que je continuerais de m'accrocher à elle encore et encore. Mais elle le savait parfaitement et pourtant elle continue même quand je reste planté là à quasiment la supplié d’arrêter d'être comme ça et de simplement être heureuse d'être ma sœur. Comme si c'était trop difficile pour elle. Je lui demandais pas grand chose, juste qu'elle reste avec moi, et qu'elle me laisse être son jumeau chiant et affectif. C'était pas si difficile que ça...
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Quoique que je dise, quoique je fasse, Kiki s’accrochait à moi. Mais là, je pense qu’il atteignait sa limite. Je n’avais qu’à pousser un peu et il lâcherait prise. Un commentaire de plus, blessant et tout serait terminé. Il partirait rejoindre Rief ou n’importe lequel de ses amis. C’était pour son bien. Ça l’avait toujours été. J’avais toujours voulu le protéger, le couver, m’assurer qu’il était heureux ou qu’il ne manquait de rien. Paradoxalement, ça m’avait mené à cacher mes propres émotions et mes propres désirs parce que je voulais être forte et indépendante. Tout ça pour lui. Toujours.
Mais à le voir me supplier du regard, je commençai à douter. Était-ce finalement pour lui ou pour moi ? Combien de fois l’avais-je blessé pour ensuite attendre qu’il revienne vers moi ? L’entendre me dire qu’il m’aimait ou jamais il ne m’abandonnerait, était-ce devenu un besoin émotionnel ? Savoir que je pouvais être la pire des garces et le voir s’accrocher à moi n’était-ce pas égoïste ? La carapace qui me protégeait depuis le départ de ‘Man se fissura, des morceaux emportés par la tempête de mes questions. Je levai des yeux effrayés vers Kiki. Comment avais-je pu lui faire ça ? Comment avais-je pu me voiler autant la face ?
Dix années de sentiments contenus dans une petite boîte, ça faisait beaucoup à gérer d’un coup. Un tsunami d’émotions me percuta et je me noyai dans les eaux troubles de ma conscience. Désespérée, je tendis lentement une main vers Kiki pour le rattraper. Il était mon phare, ma bouée. J’avais besoin de lui plus que jamais. Au final, je l’enlaçai, m’accrochant à lui comme si ma vie en dépendait.
« Oh my god Kiki, pars pas… je suis tellement, tellement désolée. S’il te plait, pardonne moi. Je pensais… je pensais… »
C’en était presque hystérique. Tellement que j’en avais peur.
Je voulais partir. Je voulais pas rester là à me disputer avec elle. Que ça finisse encore par une dispute. C'était déjà un peu le cas de toute façon. Alors autant partir tout de suite pour ne pas aggraver les choses. Partir, revenir plus tard, peut être. Si elle avait l'air désolé, si elle avait le regard triste. Elle le sera certainement de toute façon, peut être que j'aurais envie de lui parler, de lui dire qu'on oubli tout. Que c'est stupide. Mais là, tout de suite, j'étais pas capable de prendre sur moi. J'étais trop en colère, trop triste aussi. J'en soupirais une nouvelle fois, je voulais partir mais j’étais pas capable de bouger. J'attendais peut être qu'elle me retienne, mais j'en désespérais de secondes en seconde, m'éloignant lentement.
Et puis elle se lève. Elle m'attrape soudainement dans ses bras, elle s'y jette en faite. Comme si elle avait peur que je disparaisse soudainement. J'en restais surpris une seconde. Juste le temps de me demander ce qui se passait. Aili aimait bien les câlins mais c'était pas la première à en donner, et puis elle avait une façon de s'accrocher à moi qui balaya toute la colère que j'éprouvais pour elle. Machinalement mes bras l’enlacèrent tendrement. Je la tenais tout contre moi alors qu'elle s'excusait précipitamment, la voix brisé par l'émotion et la peur. Elle voulais que je lui pardonne, elle même ne semblait pas tellement savoir pourquoi elle agissait comme ça mais c'était évident que que ça la tourmentait beaucoup.
« C'est pas grave Aili... c'est pas grave... Je sais que c'est .. enfin.. Je t'en veux pas.. »
Je m'en voulais de m'être emporté contre elle. Mais elle voulait jamais me parler, j'avais du mal à savoir comment agir avec elle. Tout ce que je faisait semblait inutile. Elle se fermais toujours, elle gardait tout ça pour elle et puis un jour ça finit par éclater. J'étais là pour elle quand ça arrive, de toute façon je pourrais jamais réellement lui en vouloir. J'étais incapable d'être fâché avec elle. La voir triste me rendait triste, la voir pleurer me faisait pleurer aussi, une connexion un peu étrange peut être, mais on était frère et sœur, c'est normal. On était jumeaux. Mais des fois, j'aimerais qu'en me voyant sourire, elle aussi se mette à sourire. Je la gardais toujours contre moi en venant poser mon front contre sa tête, la serrant aussi fort qu'elle le faisait simplement pour la rassurer et lui montrer que j'allais pas la lâcher. Même si j'avais crié, même si je m'étais emporté contre elle. Je pouvais simplement pas résister quand je la voyais si vulnérable. Ça me faisait de la peine, mais ça me rendait heureux en même temps.
« Je vais pas partir.. »
Je souris en relevant la tête pour lui faire face et poser mon front contre le sien . Je me sentais mieux comme ça avec elle. Je voudrais que ça arrive plus souvent, tout les jours même, qu'on soit toujours aussi proche loin du monde quelques minutes un peu comme maintenant. Je souris encore, lui tire même la langue juste pour rendre ça moins triste, moins grave.. je sais pas trop.. et puis je la serre encore une fois en la soulevant dans mes bras pour la faire décoller du sol quelques secondes pour la faire tourner avec moi en l’affublant du surnom ridicule que 'Pa utilisait pour nous quand on faisait des bêtises, ou qu'on en disait.
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Je m’accrochai à lui comme si ma vie en dépendait. En fait, ce n’était pas une impression. Il avait fallu que je passe à un cheveu de le perdre pour réaliser mon erreur. Depuis toutes ses années, j’étais celle qui avait besoin de Kiki. Me sentir importante pour au moins une personne. Je ne voulais pas qu’il me tourne le dos. Comment avais-je pu penser le contraire ? Ces bras qui m’enlaçaient, ces sourires, cet amour fraternel, tout ça m’était indispensable. Je réalisais finalement que cette connexion entre nous ne pourrait être détruite car nous étions frère et sœur. Que nous avions vécu quasiment tous ensemble. Qu’il était mon meilleur ami. Que je l’aimais même si je ne savais pas comment le lui démontrer. Même si j’essayais sans vraiment réussir. Tout ça, parce que je pensais savoir ce qu’il était le mieux pour Kiki sans même vouloir écouter son opinion.
Mon frangin posa son front contre le mien, comme nous avions l’habitude de le faire gamins. Les premiers mois après le départ de ‘Man, nous nous endormions nos fronts collés l’un à l’autre. C’était rassurant, c’était notre truc à nous. Je retrouvais le Kiki que j’adorais, celui qui, même dans les pires situations, cherchait toujours le moyen de me faire sourire. Ce qu’il réussit. Le visage au creux de son cou, je me laissai à sa merci alors qu’il m’entraînait dans une tornade d’amour. Il n’y avait que lui pour faire ça et j’en rigolai un peu. Il y avait toujours un peu de tristesse, mais aussi un peu de joie.
« Arrête, j’suis pas une Patate. »
Finalement, je retrouvai la terre ferme et je le regardai droit dans les yeux. Les mêmes iris que ‘Pa.
« J’m’ennuis de ‘Pa. J’voudrais qu’on soit que nous trois enfoncés dans le canapé à regarder un vieux film genre, Indiana Jones ou Star Wars. On aurait pas à se soucier de rien. Juste à faire la vaisselle en dansant comme des idiots sur du Michael Jackson. Jouer des heures durant à la console. Lire des BD dans la boutique de ‘Pa. Aller manger une glace au resto du coin. »
Fuck les chasses aux noix de coco, la mer, Lux la chouette et le dirlo. Je n’avais pas besoin des autres pour passer mon été. Juste Kiki et ‘Pa.
Elle retrouvait enfin son sourire. Son rire chassa les dernières traces de tristesse de son visage. Je préférais ça aux disputes et je me demandais toujours comment on en arrivé à ça. Mais au final on arrive à parler et à se pardonner, alors je me sentais beaucoup mieux, en faite c'est un peu comme si c'était déjà loin. J'en oubliais tout le reste une seconde simplement pour la serrer dans mes bras encore un peu. Le temps s’arrête juste pour nous, jusqu'à ce qu'elle relève les yeux vers moi, toujours un peu triste de tout ça. Elle languissait 'Pa, je pouvais la comprendre parce que c'était difficile pour elle, ça l'était aussi pour moi en réalité même si j'arrivais à me distraire de tout ce qui se trouvait ici. Parfois je pensais à lui et ça me manquait de pas être avec lui. Mais c'était comme ça, on grandissait, tout ça changeait lentement et c'était peut être un peu effrayant par moment. Alors faut bien se montrer un peu rassurant, surtout dans un moment comme celui ci. Je lui souris une seconde, la fixant du regard en parlant plus calmement maintenant que les émotions s'étaient apaisées.
« Je sais.. je suis certain qu'on lui manque aussi. Mais tu sais maintenant... enfin.. il est plus tout seul. Tu t'es jamais dis qu'il devait être super triste qu'on soit plus à la maison ? Ça fait trois ans déjà qu'il doit être tout seul tout les jours.. Alors je suis content que maintenant il ai quelqu'un avec qui passer du temps.. en plus il doit se sentir un peu plus proche de nous et du monde sorcier comme ça.. et puis elle est plutôt sympa non ? Je veux dire que niveau belle mère.. on s'en sort pas mal je trouve.. »
J'ose un autre sourire en glissant les mèches qui tombaient devant ses yeux juste derrière ses oreilles. Maintenant qu'il avait trouvé quelqu'un on allait rarement se retrouver seul, du moins, plus comme avant. Simplement parce qu'on était plus des gamins même si on aimait dire le contraire et qu'il arrivait un jour ou il fallait juste l'accepté. Ça me manque, mais peut être que ce sera pas si difficile que ça de franchir ce cap. On peu toujours espérer.
« Et puis.. toutes ces années ou il est resté tout seul à s’occupe de nous. Je suis certain qu'il a jamais cherché de copines parce qu'il avait pas envie que ça nous brusque ou que ça nous trouble.. maintenant qu'on à 18 ans ... qu'on a passé nos BUSEs et tout.. il a bien le droit d'être heureux avec une femme.. enfin je trouve. Parce que ça ce voit qu'il l'est tu trouve pas ? »
C'était encore un sujet sensible. Un peu trop frais peut être. Mais ça servait à rien de faire comme s'il existait pas. Quand on rentrera maintenant, il y aura toujours cette femme à la maison et ça quoi qu'on fasse ou qu'on dise. Elle allait faire parti de nos vie et c'est pour ça que c'était difficile. Je savais qu'Aili ne voulait pas s'y attacher, elle allait tout faire pour ça mais je n'arrivais pas vraiment à lui en vouloir. 'Man était déjà parti, peut être que celle ci aussi finirait par s'en aller. Aili voulait juste se protéger de tout ça et j'aimerais pouvoir le faire aussi mais j'étais pas certain d'en être capable.
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Surprise, je regardai avec intensité mon frangin.
« Qui es-tu et qu’as-tu fait de mon frangin ? Le Kiki que je connais n’est pas aussi posé ou sérieux. Il est même beaucoup plus idiot que ça. Qui plus est, jaloux du nouveau demi-frère. »
C’était carrément le monde à l’envers. Quand avait-on échangé les rôles ? Ne venais-je pas, quelques instants plus tôt, de le réconforter sur notre nouvelle vie avec Mikael et sa mère ? Mais je n’avais pu empêcher la moue qui se forma sur les lèvres.
« Je sais que ‘Pa est heureux. J’te l’ai dit. Il le mérite et tout. C’est même super qu’il ait une copine. Je suis hyper heureuse pour lui. Mais ça veut pas dire que j’ai besoin que cette Cathy essaie de remplacer ‘Man. J’ai pas besoin d’une quelconque figure maternelle dans ma vie pour m’aider dans à faire les bon choix. Toi, tu blaires pas Mikael, moi c’est Catherine. »
Kiki avait toujours eu plus de facilité à gérer les adultes de sexe féminin. Moins teigneux que moi, il semblait avoir pardonné ‘Man de nous avoir abandonnés. Même quand nous allions la voir en visite, il passait du bon temps avec elle. Mais pas moi. ‘Pa était le seul parent qu’il me fallait.
Ça m'arrivait d'être sérieux des fois oui, elle faisait toujours cette tête quand ça arrivait. Des fois je me dis que je devrais me vexer juste pour la forme mais j'étais bien trop content qu'elle ai arrêté de pleurer et de bouder. Puis c'est vrais que depuis que 'Pa nous avait annoncé ça je m'étais pas forcément montré très mature avec tout ça. J'étais content qu'il ai quelqu'un ouais, elle avait l'air plutôt sympa en plus Cathy. Mais elle venait quand même chambouler nos vie, fallait un temps d'adaptation. C'est avec son fils que j'avais le plus de mal. Des fois je me dis que c'était idiot de lui en vouloir, parce qu'il avait rien fait sauf rester avec sa mère. Mais c'était un beau fils un peu trop talentueux et sérieux. Ça me faisait un peu d'ombre c'est tout..
« Mais c'est différent... tu peux pas comprendre, c'est pas une demis sœur qu'on a mais un demis frère... je dois même partager ma chambre avec lui quand ils viennent.. Normal que je sois jaloux.. enfin au moins un peu. »
Je cherchais à me justifier, j'en étais conscient, parce que j'avais quand même un peu honte d'être jaloux à ce point sans raison. Comme un gosse.. mais avec le temps, peut être que ça allait certainement s'arranger, du moins c'est ce que tout le monde espérait. Je crois qu'on pourra pas savoir avant un moment, mais peut être qu'il faudra faire des efforts pour ça, comme il faudra que Aili en fasse avec notre belle mère pour rendre ça plus simple et ne pas décevoir 'Pa.
« Elle veux juste être gentille avec toi pour que tu l'accepte mieux. Puis peut être qu'elle a toujours voulu avoir une fille... alors elle veux te faire plaisir... mais c'est vrais que ses pancakes sont pas très bon. »
J'en riais un peu. Grimaçant au souvenir des choses infectes et sans sucre qu'elle nous avait servie avant notre départ. Je crois que c'est la première fois qu'elle cuisinait sans magie et franchement c'était pas une réussite. Mais ça partait d'une bonne intention et j'avais fais l'effort d'en manger un entier pour pas la vexer. J'espère juste que 'Pa en aura profité pour lui apprendre avant qu'on rentre. Je lâchais filialement ma sœur pour la prendre par e bras et glisser ses lunette sur son nez d'un geste de l'indexe.
« Mais ils sont loin alors je te propose de plus en parler et d'aller ce balader ? On achètera des truc idiots et on mangera plein de glace. Ça m'a donner faim ces histoires de pancakes.. »
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« Si tu veux, je partage ma chambre avec lui. Ou peut-être que t’aimerais mieux qu’on se la partage. Moi avec mon désordre, mes soutifs qui traînent partout, mon air bête à tous les matins. »
J’étais loin d’être sérieuse. Ma chambre c’est sacré. Je n’acceptais pas qu’on y entre sans mon autorisation, même si ça n’empêchait pas Kiki de le faire. Avec lui, nous avions convenu qu’il pouvait le faire qu’en cas d’extrême urgent. Une crise planétaire méritant l’usage du téléphone rouge présidentiel. Genre un cauchemar c’est ok. Me demander quelles baskets choisir, non. Nous avions partagé notre chambre assez longtemps durant notre enfance que maintenant, j’avais besoin de mon espace à moi. C’était surtout venu avec la puberté. Après cinq ans, j’étais toujours certaine que mon frangin ne m’avait pas encore pardonné. Et puis, je ne voyais vraiment pas ce que ça changeait que nous ayons un demi-frère et pas une demi-sœur. Pour moi, c’était la même chose. Il ou elle ne voulait pas plus que nous se retrouver dans une famille recomposée. Surtout avec nous dans le décor. Vivre avec les jumeaux Nails à l’école était une chose. Vivre avec les jumeaux Nails à la maison, représentait un réel challenge pour n’importe qui. J’en avais conscience. Et Mikael faisait des efforts. Pas comme s’il restait dans son coin à bouder. C’était maladroit, très maladroit même, mais il essayait. Juste que mon frangin adorait jouer les gamins capricieux et jaloux quand il n’aimait pas spécialement quelqu’un. Cathy, c’était différent.
« M’en fiche qu’elle ait toujours voulu avoir une fille. J’ai jamais demandé avoir une mère. »
D’accord, je jouais de mauvaise fois sur le coup. Mais, on ne me connaissait pas pour ma bonté ou mon grand cœur. Et Cathy, Oh Cathy, ne réussirait pas à percer ma carapace. Toutefois, Kiki avait raison, ils étaient loin et nous devions profiter de notre journée entre jumeaux. Je retrouvai mon sourire à la promesse de glaces. Kiki savait me parler. Ma main glissa dans la sienne comme à l’époque de notre enfance. De l’autre, je déposai ma console et mon mp3 dans mon sac.
« Tu me payes à déjeuner ? Il y a une salade qui a l’air trop délicieuse et j’ai laissé mon portefeuille dans le bungalow. Tu devrais l’essayer toi aussi. C’est bon pour ta santé. En plus, tu commences à avoir un petit peu de ventre. »
Je ricanai le tirant par la main vers la nourriture.
J'avais du mal à imaginer Aili partager sa chambre, en faite ça m'avait même fait rire une seconde en imaginant le demis devoir s’installer là bas. La guerre constante, moi elle me supportait à peine quand je mettais les pieds là bas, et pourtant je suis son jumeau ! Mais je la comprend, une chambre c'est un peu trop intime, je crois que personne n'aime y laisser entrer des gens. Pourtant moi je devais le faire. C'est chiant mais c'est comme ça, peut être qu'avec du ton on allait apprendre à vivre ensemble, mais j'étais certain que ça allait être compliqué. Très compliqué. Faudra qu'on fasse des efforts, même Aili. Elle elle semblait plutôt vouloir jouer la carte de l’indifférence, comme si rien ne pouvait l'affecter, surtout pas notre belle mère. Ces vacances nous permettaient aussi de prendre du recule face à la situation. Une fois qu'on sera retourné à Poudlard ce sera peut être plus simple de ce faire à l'idée qu'on était peut être devenus une famille recomposée.
Ne pas y penser. Je venais de lui dire que c'était loin de nous et pourtant je continuais d'y penser. On devait profiter de la plage, du soleil et des vacances dans cet endroit paradisiaque. Rien ne devait nous priver de ces moments. Ni 'Pa et sa copine, ni le demi et même pas Rief. Ça faisait trop longtemps qu'on avait pas passé du temps juste tout les deux à faire les cons et raconter des conneries. On était sur cette île ensemble et on avait même pas encore prit le temps de passer du temps tout les deux. Faut croire qu'on s'était habituer à ne plus vivre greffé l'un à l'autre. Depuis Poudlard c'était plus compliqué... ça allait certainement l'être encore plus à la rentrée. On avait pas aborder le sujet de l'orientation. Quelque part je crois que j'essayais de retarder ça le plus possible simplement pour me donner l'illusion que rien n'allait changer. C'était pourtant tout le contraire.
On y réfléchira plus tard. Elle acceptait ma proposition, faut dire que j'étais plutôt douer pour l'amadouer, surtout quand de la nourriture venait s'ajouter au tableau. Elle pouvait pas me refuser ça, et j'étais d’ailleurs plutôt content qu'elle accepte sans ronchonné. Radieuse, de nouveau souriante et taquine. Comme si tout ce qui venait de se passer n'avait jamais existé. Je prend mon aire le plus offusqué possible, ouvrant grand la bouche et les yeux dans une expression scandalisé.
« Quoi ?! Mon ventre est parfait. Des abdos en béton. B-E-T-O-N ! va y touche ! Mais bon.. ok. Je veux bien manger ta salade.. si y'a du bacon dedans, ou du poulet, et des frittes aussi. Avec plein de ketchup. »
Torse bombé, je prend la pause une seconde en relevant mon t-shirt pour parader une seconde avec mon corps musclé. Je sais bien qu'elle disait ça pour rire, ou juste pour m’embêter et j'avoue que ça marche un peu. Après ma séance de virilité ridicule ma main se glissa dans la sienne pour qu'elle puisse m’entraîner avec impatience jusqu'au buffet. Commencer la journée par un gros casse dalle c'était simplement parfait, j'espère que le reste le sera tout autant.
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