[ÉPREUVE #1] C'est chaud c'est coco !

Ramasser des noix de coco pour séduire une belle. Pourquoi pas. Ça lui faisait penser à Duke, qu'il apercevait quelques mètres plus loin avec sa propre équipe et qui, justement, semblait tout prêt à jouer les preux chevalier. Charlie grimaça en espérant qu'il n'avait pas jeté son dévolu sur leur jeune camarade de Poufsouffle. Même lui savait que l'été était propice aux romances fugaces, sauf qu'en l'occurrence il leur faudrait cohabiter dans la salle commune à la rentrée, une fois que... Non, Charlie, sois un bon pote, peut-être que Duke arrivera à en garder une un jour, après tout. Jusque-là, il les avait juste mal choisies, parce qu'il n'y avait rien que l'on puisse reprocher à Duke, franchement. Charlie haussa les épaules, s'empêcha de s'attarder sur la tête blonde qui partageait aussi le bungalow de Duke, et tâcha de reporter son attention sur sa propre équipe qui s'était déjà lancée. Allez, un peu de nerfs Charlie.
Il se lança derrière Percy et Lio — qui montraient tant d'enthousiasme que Charlie les aurait bien affublé d'uniformes de cheerleaders. Mais qui était-il pour les blâmer ? La chance n'était pas de leur côté pour le moment, et c'est ce qui le motiva à s'activer à son tour, espérant les encourager un peu.

« Allez, on va quand même pas se faire battre par Anton, » lança-t-il tout sourire, assez fort pour que le concerné puisse l'entendre, avant de cibler le premier cocotier garni qu'il trouva.

Il l'avait pourtant bien eu ; ce mauvais pressentiment qui vous retourne les boyaux et qui vous met un panneau lumineux avec “DANGER” inscrit en gros dessus. Un peu comme quand tante Marguerite et ses lèvres moustachues s'approche pour vous faire un baiser baveux au réveillon du Nouvel An — oh Merlin, plus jamais.
Mais n'empêche —c'est humainement possible d'être aussi peu doués ? Perceval avait eu un espoir pourtant ; une seconde. Ensuite il avait vu le panier se barrer, les noix de cocos aussi. Puis il avait vu Lio faire exactement la même, certainement trop occupée à lutter contre des moustiques pour . Il avait tourné alors un regard empli d'espoir vers Charles — espoir qui mourut en le voyant échouer à son tour, magistralement. Damn ; ils étaient plus que mauvais là. « J'veux pas dire, mais on craint un peu là. Mais genre — s'en est presque beau. » Cependant, il donna une tape amicale sur l'épaule de Charles, le sourire contrit. Ils étaient lamentables, mais au moins ils l'étaient à trois. C'était toujours plus agréable que d'être seul dans sa misère.

Il ne voulait même pas se tourner vers les autres équipes, quand bien même il entendant des cris bizarres et est-ce que c'était un crabe de feu qui venait de voler ? Perceval secoua la tête. Il sentit soudain un poids sur son dos, imprévu, mais que — « Lio, t'as pas l'impression de prendre tes aises ? » grogna le Poufsouffle en constant que c'était bien la poitrine, ou plutôt l'absence de formes féminines, de sa camarade qu'il sentait sur son dos. Les fragrances sucrées du parfum de la jeune fille lui chatouillait les narines. Ils n'étaient pas spécialement proches pourtant, simplement des camarades qui avaient partagé des cours fut une époque et qui désormais échangeaient quelques paroles amicales au détour d'un couloir — mais la cohabitation semblait renforcé ce lien bancal, le tirant de sa banalité pour lui donner une nouvelle saveur. Il en allait de même avec Charles semble-t-il ; du moins le brun ne serait pas imaginé en train de perdre une épreuve de ramassage de noix de cocos en leur compagnie auparavant.
Encore moins finir avec Lio avachie sur son dos. Voilà qui allait être pratique tiens ; même s'il comprenait la vague de démotivation commune qui venait de les emporter. Il n'avait même pas la force de la repousser et de la secouer pour l'occasion. Allez, tentons au moins de sauver un minimum les apparences.