miroir // iris

Il attend un peu il l’observe celui qui lui faisait peur si peur et qui maintenant attisait sa curiosité, celui qui tremble entre ses doigts comme il a tremblé sous son regard et celui qui se laisse qui le laisse l'effleurer le toucher l’observer.
Lui qui avait le regard féroce sur toi et ces yeux ambre dorés glorieux d’ambition et de contrôle lui qui le perd à présent et qui semble tout perdre tout tout tout.
Et qui perd son regard.
Et qui perd sa force.
Et coule entre tes doigts frèles.
je sais pas de ce que j'ai peur. de me rendre compte que je fais du mal, je suppose. à chaque fois je fais le choix d'éloigner ceux que j'aime de les blesser pour- pour faire semblant de ne plus avoir à me soucier d'eux. qu'ils ne sont plus rien à mes yeux, car j'ai l'impression d'être vide et- désintéressant. regarde toi par exemple, tu brilles pour tes photos et- elle par son art son pinceau ses crayons. et tous les deux vous me refusez votre- lumière ? ce que je comprends, car je détruis tout. car je l'ai détruite, elle aussi. tu connais olympe, non ? elle est dans la même maison que toi, la même année le même cursus même il me semble- tu la connais forcément. elle est cassée. elle est cassée et c'est de ma faute. si j'essayais seulement de rester à tes côtés, qu'est-ce que tu vas devenir iris ?
Iris s'aperçoit qu’il s’est arrêté de respirer quand le besoin devient vital et il fait glisser ses doigts le long des cheveux du garçon et le regard longuement ignorant ses joues roses par la tirade qu’il vient d’entendre.
Parce qu’au fond il lui rappelle les beaux yeux d’Ophélie et ses mots et ses cris et ses gestes brusques mais là où elle était malade et s’en abusait comme excuse lui le faisait par dépi par peur et ça le rongeait ça le rongeait et ça Iris le comprenait.
Ce que ça faisait d’être hanté par la culpabilité.
Ce que ça faisait d’être creusé d’une certaine manière alors qu’il aurait aimé exister sous une autre forme.
Alors Iris retire sa main et Iris retire sa camera de son cou et fait rapidement défiler les images les figures et la nature qu’il connaissait si bien.

Tu n’es pas désinteressant.
La main tremblante le coeur hésitant et les yeux fuyant il tourne l’appareil vers lui vers son visage et lui montre sa silhouette à la fenêtre et son profil et son visage et ses traits qu’il avait capturé tant de fois parce qu’Iris avait menti et Iris avait peur et Iris était méfiant méfiant mais si peu effrayé de la mort.
Et. merci. Je ne pensais pas briller. Je ne pensais pas exister.
Un fantôme une absence la silhouette qui ne manquerait à personne parce que personne ne sait qu’elle a existé.

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